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neronis
2 critiques
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2,0
Publiée le 19 octobre 2021
Le sujet était bien choisi, passionnant sur le papier : une vrai/fausse sainte faisant des miracles/supercheries pour gagner sa liberté. La première scène, enlevée à souhait et haute en couleur, était prometteuse. Alors comment expliquer qu'à la fin du film, ce que l'on en retient se résume à peu près à : "Vachement bien foutues, les nonnes d'autrefois" ?
Réponse : ce film n'est pas un film historique, et ne cherche pas vraiment à nous raconter quoi que ce soit. Son unique ambition est de choquer. Et attention : choquer comme on choquait le bourgeois dans la culture libertaire des seventies, c'est-à-dire par la bonne vieille transgression des bons vieux repères religieux de grand-papa et grand-maman qui veulent pas que j'écoute du Bob Marley parce qu'ils sont fans de Tino Rossi ouin ouin z'avez vu chui un rebelle je me fais pas couper les cheveux. Donc en détail, on montre des nonnes toutes nues sous toutes les coutures, elles font du sexe ensemble, elles utilisent bien sûr des substituts phalliques car c'est ce qui va flatter le spectatEUR (hein, où ça une spectatRICE ?). L'ensemble des scènes de sexe de ce film sont bel et bien un exemple des plus indigestes de "male gaze", de surexploitation décomplexée de la plastique des actrices sans aucun propos autre que l'exhibition voyeuriste. J'ai d'ailleurs passé la plus grande partie de mon temps, pendant ces scènes, à plaindre sincèrement la pauvre Virginie Efira pour ce qu'elle a du endurer avant d'arriver à ce résultat. On voit la même femme (jouée par Daphné Patakia) qui vient d'être soumise à la poire d'angoisse courir à toutes jambes quelques heures plus tard !
Bref, ce film est clairement la provocation terriblement datée d'un vieil hippie qui n'a pas vu la société évoluer, comme le montre par ailleurs son esthétique très particulière, ses lumières ultra-contrastées et saturées, qui évoquent fortement les BD sulfureuses de Milo Manara dépeignant l'histoire des Borgia, dans la même veine et la même génération d'artistes. Pas de doute qu'il puisse plaire à un ado boutonneux. A un adulte un minimum éclairé, ou à une femme, je ne crois pas !
La force qui émane de ce grand film tient en différents éléments : les deux comédiennes principales sont époustouflantes de vérité, la reconstitution est sublimée par la modernité de la mise en scène et la qualité des dialogues. Tiré d'une histoire vraie, ce récit, qui aurait aisément embrassé l'univers de Pasolini, est passionnant car, malgré une attention remarquable aux détails, il reste d'un parfait réalisme, pointant la puissance du clergé avant la révolution tout autant que ses turpitudes. Le personnage de Benedetta, hors du commun, nous entraîne dans une aventure personnelle (sa découverte de la sexualité) et dans un défi choral (ses visions, dont on ne connaîtra le fin mot qu'à la toute fin). Une merveille.
Difficile de trancher. Je ne me suis pas ennuyé… le film n’est pas mauvais mais il n’est pas bon non plus. En fait, il ne choisit pas son angle. Vieille querelle quand on porte l’histoire en costume à l’écran: les liaisons dangereuses vues par Stephen Frears (1988) ou par Milos Forman (1989)? Lire Montaigne dans le texte ou sous une forme modernisée ? Parler du corps au 17 ieme est une gageure, sur fond de peste, pandémie courante alors, qui pousse à la dévotion, renforce l’église très puissante … et suscite le mysticisme, les délires en tout genre, vrai ou faux, simulés ou non dans un monde où la peur domine … Paul Verhoeven est un authentique réalisateur dont la force des obsessions est sa marque de fabrique -sexe, violence et religion- et on pouvait s’attendre à mieux, à ce que les moyens qu’il déploie pour mettre en scène l’histoire de Benedetta dans son jus s’accorde finement à sa grille de perception … Dans ce schéma, Charlotte Rampling est extraordinaire et crédible. C’est le meilleur rôle. Le couple Benedetta (Virginie Efira) et Bartolomea (Daphné Patakia) est emporté par une passion saphique, trop envahissante, au point d’affaiblir l’ensemble. On ne peut pas traiter un sujet comme celui-ci à la manière de Basic Instinct. L’influence de l’Amérique, patrie d’adoption de l’auteur, avec ses codes d’aujourd’hui, n’a pas que du bon.
Comment Virgine Efira allait pouvoir se sortir d'un truc hollywoodien aussi scabreux ! Je suis allé le voir pour elle. Heureusement pour le metteur en scène et ses collègues comédiens qu'elle était là pour donner le maximum. Elle a sauvé les meubles d'un film raccoleur, pas une oeuvre d'art mais plutôt un produit du commerce probablement destiné à séduire le consommateur américain. L'essentiel de la distribution n'est pas crédible et joue tellement mal que c'est presque comique. Ça se veut à la fois mystique comme le Nom de la rose et vénéneux comme basic instinct mais ça ne décolle jamais et ce n'est au final qu'un sous produit de l'industrie du cinéma mystico érotique.
Benedetta est sans aucun doute un grand film, car il est parsemé de nombreuses audaces visuelles et scénaristiques. De la part de Paul Verhoeven, c’est presque sans surprise, mais ses réalisations sont suffisamment rares pour s’en enthousiasmer une nouvelle fois. Le propos est très fort, parfois provocateur, et souvent sans compromis. C'est très audacieux, à la limite de l’outrance, mais c'est pour ça que l'on aime son cinéma. Il a, en plus, la chance d'avoir à son casting une Virginie Efira, une nouvelle fois formidable, convaincante de bout en bout. Quelques seconds rôles font également fortes impressions, surtout Charlotte Rampling et Lambert Wilson. L'ambiance moyenâgeuse est également bien rendue à l'écran, surtout lors des séquences liées à la peste, assez glaçantes. Âmes sensibles s’abstenir.
La grosse rigolade de l’été , ce film qui a attendu deux ans pour sortir sur nos écrans tout auréolé du prestige de Cannes. Enfin, ça devait être l’idée. Mais au final on a droit à tout le matériel kitsch de la reconstitution medievale ( la calèche qui grince, la saleté ambiante) , de la possession à deux balles ( effira en doublure de Linda Blair dans l’exorciste), du sexe provoquant ( mention spéciale à l’accessoire en forme de vierge Marie), une vague dénonciation de l’église catholique, et puis les moments qui se veulent tendres : la pureté de la nudité de l’heroine dans les champs (on croirait un pastiche des Nuls). Bref , pas de quoi être choqué ni ému. Une petite étoile pour les triois actrices qui dans des rôles ingrats, relèvent un peu le film : Louise Chevillotte, Guilaine Londez et, toujours impeccable, Charlotte Rampling.
Film annoncer comme prometteur mais qui ne tient pas trop la route , outre l'une ou l'autre anachronisme comme cité le Vatican qui n'existera que 300 ans plus tard , des chorales qui chantent en play-back et la moitié des acteurs qui jouent pas très bien...le film se laisse tout de même regarder mais ne laisse guerre de doutes sur l'issue des protagonistes , la lumière du film est crue et sans relief bref pas terrible comme film, seule Charlotte Rampling y est très biencomme toujours , Virginie Efira n'est pas très crédible par contre ...
Paul Verhoeven nous offre encore un très gros film, porté par une Virginie Efira toujours juste. La musique, les décors, le maquillage, les figurants, on sent que tous les moyens ont été mis pour nous offrir un film de qualité. Malgré une absurdité énorme sur certaines scènes (ce qui colle quand même assez bien avec la religion ), un kitsch parfois sur certaines scènes (non, ce n'est pas dans ce film que le réalisateur est le plus inspiré) et une partie d'introduction assez moyenne, il nous reste en tête à la fin du métrage quelques scènes très marquantes et un film fort et provocateur (dans le bon sens).
Film qui permet au moins de mettre en lumière Benedetta, figure historique italienne, inconnue en France. Pas fan de Verhoeven et de l'ambiance de ses films, qu'on retrouve ici, on reste quand même dans l'attente du dénouement jusqu'au bout, donc le but est atteint.
Loin de s'accrocher à un film sulfureux (qui a servi d'argument de vente), ce qui interroge et fascine dans Benedatta c'est le doute ! Le doute pour le spectateur de savoir si Benedetta est habitée par l'esprit saint ou est ce un mensonge de sa part. Jusqu'au au bout le cinéaste joue avec nous et laisse planer cette interrogation. Etonnant film qui prolonge le travail enthousiasmant de ce grand cinéaste.
Le cinéaste de la subversion, nous revient ici avec un récit christique qui détonne. Je suis toujours admiratif du cinéma qui prend la religion de front pour en faire un acte corrosif qui remet en cause une certaine bien-pensance. Ce serait extrêmement réducteur de considérer ce film seulement comme tel, mais indéniablement le parti pris est jouissif. A l'image de son interprète principale, Benedetta est autant charnelle que possédée. Comédie ou réelle ? Le personnage de la mère supérieure interprété par Charlotte Rampling est la clé du récit. Et quand on y repense à tête reposée, ce second rôle piquant est autant excitant qu'essentiel. Dans une démonstration de mise en scène, Paul Verhoeven reste parfois un peu trop dans les rails, et navigue à vu un cargo qu'il connaît par coeur. J'aurais souhaité une deuxième partie plus enlevé pour vraiment excéder de joie. Presque dommage.
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 30 août 2021
Benedetta est le dernier film du cinéaste néerlandais Paul Verhoeven. L'histoire se concentre sur les années durant lesquelles Benedetta s'est hissée au sommet d'un couvent en Toscane en Italie. Dans ce film des nonnes jouent à des jeux de pouvoir les unes contre les autres dans l'Italie du XVIIe siècle. Doté d'une réalisation banale avec des scènes de religieuses érotiques et blasphématoires qui sont inutilement sexuelles et violentes il aurait attirer l'attention dans le monde entier avec son intrigue sexuelle inutile et vulgaire son peu d'intensité émotionnelle pour le spectateur. Il y a des performances médiocres de Virginie Efira dans le rôle de la nonne titulaire de Daphne Patakia dans celui de la paysanne vulnérable Bartolomea et surtout de Charlotte Rampling dans celui de la mère supérieure Felicita que je n'ai jamais vu plus mauvaise dans aucun de ses films avant celui-ci. Ainsi que de Lambert Wilson, Hervé Pierre et Olivier Rabourdin qui n'ont jamais étaient plus mauvais aussi...
Une véritable claque visuelle. Réalisation splendide, acteurs ébouriffants avec une Virginie Efira plus que remarquable. Des décors somptueux, une musique qui donne le ton, un éclairage qui donne une ambiance pesante, propre et lugubre en même temps. L’histoire est forte, intéressante et le scénario même avec de petites longueurs est impeccablement écrit, tourné avec ses scènes chocs, durs, violentes, effrayantes, belles et émouvantes. Un véritable éblouissement que Paul Verhoeven à su maîtriser d’une main de maître.
Benedetta fait s'entrechoquer les thèmes de la religion, du pouvoir et de la sexualité de manière brillante. Dès le début, l'Église nous est montrée comme un commerce (le recrutement de Benedetta ressemble à un entretien d'embauche qui fait l'objet de négociations financières entre le père et la mère supérieure) et une scène de théâtre littéralement. De ce point de vue, le film va tenir jusqu'au bout une ambiguïté sur le personnage de Benedetta : Est elle vraiment une sainte qui a des visions ou une actrice qui veut monter au sein de l'Église en manipulant ses sœurs ? La forme du film est comme infectée par la foi durant scène kitchissime d'apparition de Jésus. Enfin, il ya des saillies humoristiques vraiment géniales.