Je dirai bien que ce film est mauvais, mais ça ne rendrait pas justice au spectaculaires et manifestes efforts qu'il fait pour être, au delà de mauvais, d'un ineffable mauvais goûts ; Plus qu'un simple mauvais film oubliable, il se dépasse pour être la daube parmi les daubes, et c'est sûrement là sa seule qualité. Pour faire cette critique, je me suis attelé à trouver le pire défaut du film, et au comble de l'hésitation, ai été contraint de plutôt vous présenter un sélection choisie mais sûrement exhaustive.
Premièrement, le plus criants, le plus dérangeant dans l'expérience cinématographique, un mauvais goûts tellement criard qu'il vous sortira du film. Mais attention, un mauvais goûts dans tout ses états. Du mauvais goûts snob de la nudité utilisée avec lourdeur et pornographie par un réalisateur qui n'en est plus à son coup d'essais depuis showgirls, au mauvais goût kitchs d'un traitement de l'image tellement chargé qu'il met à l'amende n'importe quel puzzle pour vieilles dames, en passant par le mauvais goût beauf d'un scène aux latrines dont les bruitages de merde, littéralement, vous hanterons jusqu'à la fin de vos jours. Bref, si ce film est un almanach de l'abjection, je lui mettrai 5 étoiles de bons cœurs, seulement pour mon plus grand malheur c'est un film engagé à Cannes.
Deuxièmement, et de manière presque aussi décomplexé que le point précédent, un jeu d'acteur dont le niveau abyssal est encore sublimé par des dialogues aussi artificiel que lourdingue. Virginie Efira est tellement hasardeuse qu'elle nuit à la compréhension d'un personnage à l'écriture déjà très brouillardeuses, Daphné Patakia est tout en un, tantôt stupide et aguicheuse, tantôt sainte et de parfaite éducation, ce qui ne correspond en tout les cas pas du tout à ses supposées origines de penaude du XVIIème, heureusement que nos deux comparse ont su faire valoir aux vieux Paul d'autres arguments que leur talent d'actrice, argument que notre libidineux ami ne s'est pas gêné pour exploiter avec excès. À part ça, Rampling ne joue pas, et Wilson compense en jouant pour deux, et pourtant il surnage dans ce casting.
Troisièmement, ce film a déjà tellement de mal à se dépêtrer de sa propre nullité pour faire un montage, une image, un son ne serait-ce que correct qu'il n'en devient qu'encore plus flou sur des enjeux que de toute façon personne ne semble maitrisé tant la religion y est représentée avec maladresse. Est-ce un film sur la foi, sur le lesbianisme, sur les querelles de pouvoir de l'église, sur une reconstitution historique ? Non, puisque aucun de ces thèmes n'est représenté, le lesbianisme y est paternaliste, la foi père-noëlique, les querelles de pouvoirs indigne d'un feuilleton de France 3, et la reconstitution historique changeante de ton et inconstante. Non, en fait je crois que c'est plutôt un porno très ennuyeux et très long.
Ne ressort donc de cet embrouillaminis de défaut indigne d'une L1 de cinéma qu'un curieux mélange d'une tolérance crâne bercé à l'anticléricalisme et la diversité, et un bien consensuel irrévérence lui ouvrant les portes des snobs du cinéma toujours en quête d'une subversion feinte qui ne ferait que les confirmer dans ce qu'ils sont.
Bref, même si c'est très long, je ne peux pas dire que j'ai perdu 2 heures 30 de ma vie devant ce film, puisqu'en sortant de la séance, mes critères de nullité, y étaient bouleversés pour le reste de mes jours, sans compter les quelques tranches de rire que je me suis payer, notamment devant un Jésus décapitant des serpents à la dague, scène que je jure de garder au plus profond de mon cœur comme l'une des plus moquable de l'histoire du 7ème art. Un film qui, quand on le jugera une fois la gêne et la honte estompé, aura peut-être la chance de rejoindre le noble panthéon des nanars, avec sa nullité créatrice, sa nullité universelle, pour ne pas dire sa nullité absolue,