Avis : Benedetta - Page 4

Pour ce qui est peut-être son dernier film, Paul Verhoeven reste en contrées francophones, et nous livre un biopic sur sœur Benedetta. Une religieuse italienne connue pour avoir supposément eu des visions de Jésus. Habitué de la violence crue, du sexe provocateur (ou pas), et des farces en tout genre, le réalisateur néerlandais s'amuse clairement avec ce sujet riche. "Benedetta" est avant tout un film assez drôle, taclant les magouilles de l'Eglise catholique, où la foi sert surtout aux conflits politiques ou simplement aux luttes de pouvoir. Quelques répliques et situations improbables, ou volontairement outrancières, feront ainsi allègrement sourire. Mais le film s'attarde surtout sur sa protagoniste, campée par une Virginie Elfira pour le moins enflammée, semblant aussi à l'aise avec les scènes de nudité qu'avec des passages plus... possédés. L'actrice et le réalisateur choisissent de maintenir le doute quant à la vraie nature de Benedetta (manipulatrice, folle auto-convaincue, vraie miraculée... ou un peu de tout ?), utilisant cette part d'ombre à la fois dans des réflexions sur la foi et le pouvoir de la religion... et dans une histoire d'amour interdite. On regrettera un aspect visuellement assez sage pour une bonne partie de l'oeuvre (photographie à la limite du téléfilmesque, premières visions de Jésus très soft...). Mais ceci est compensé par plusieurs scènes plus audacieuses ou fortes, et par décors extérieurs assez jolis. Question sexe et violence, plusieurs décennies ont passé depuis "Flesh and Blood" ou "Basic Instinct". Les têtes tranchées et les ébats lesbiens auraient pu choquer il y a 30 ans, aujourd'hui c'est presque du normal business, faisant de "Benedetta" un film certes relevé, mais loin d'être sulfureux.

Verhoeven nous plonge dans une époque trouble où la religion était toute puissante. Comme à son habitude le cinéaste ne fait pas les choses à moitié et y va à fond. Violence, sexe, blasphème, une fois encore il repousse les limites. Pour notre plus grand plaisir.

Réalisation digne d'un téléfilm et une Virginie Efira trop vieille pour le rôle et trop "moderne". J'aurais aimé plus saisir l'ambiguité entre sa foi et sa folie ou mensonges. Les scènes de sexe sont inutiles et gratuites à mon sens. Je n'ai pas compris où le film voulait aller entre crise de foi; lesbianisme; ambition etc.

Même si certaines scènes seront choquantes pour certaines personnes, il faut reconnaître que c'est formidablement interprété.
On se croit projeté au XVI ème siècle.
Une histoire vraie remarquablement reconstituée sur le thème des miracles et des stigmates.

La bande-annonce annonçait la couleur, et la couleur était bien celle-ci !
A la fois provocateur et critique sur certains aspects de la religion, Paul Verhoeven ne démonte pas pour autant toute la religion, laissant ici ou là certains éléments permettant de se raccrocher au bienfait de la croyance, et heureusement que l'enfer est là pour punir les péchés et permettre de légitimer à l'écran les scènes les plus violentes pour la foi. Mais une chose est sûre, le film choquera les plus conservateurs, croyants, pratiquants et puritains.
J'ai bien aimé la façon dont a été développé la relation entre soeur Benedetta et soeur Bartolomea, que j'ai trouvé crédible et réaliste. Il faut dire que le duo est impressionnant de justesse, et incroyable dans leur jeu... Avec une mention encore plus spéciale pour Virginie Efira, que j'adore, et qui là, c'est surpassé dans ce rôle, sachant que Paul Verhoeven a semble-t-il laissé beaucoup carte blanche sur la façon de jouer et sur la caractérisation du personnage de soeur Benedetta, qui a une identité complexe à jouer, entre nonne/manipulatrice/envoûtée/lesbienne. Et puis oser se montrer à ce point nue, avec des scènes de plaisirs lesbiens très difficile à jouer... c'est vraiment un grand BRAVO ! Cela m'étonnerait pas qu'il y ait un prix d'interprétation pour elle...
Charlotte Rampling assure aussi le job dans son rôle, il y a juste le personnage joué par Lambert Wilson qui m'a semblé mal développé, d'autant plus qu'il arrive tardivement, et un peu comme un cheveu sur la soupe, assez mal amené à mon sens.
Globalement, j'ai beaucoup mieux apprécier la première partie du film, que sa conclusion qui m'a paru un peu plus bordélique et rapide dans l'écriture.

Le film est excellent, on sent la patte Verhoeven. La mise en scène est incroyable, entre les images symbolisant des passages religieux et les dialogues. D'ailleurs, le film m'a rappelé "La passion de Jeanne de Jeannes d'Arc" de Dreyer concernant la musique, la catharsis et la théâtralisation de certaines séquences notamment sur le final du film.
Mon seul problème avec ce film est le malaise qu'apporte les scènes de sexes, même si ça doit être l'intention voulu.

N'en déplaise à Sens commun et aux conservateurs, un excellent film incroyablement interprété par de magnifiques actrices.

Quelle déception ! Tout sonne faux malgré les belles images. Au début on se laisse entraîner avec l'espoir de vivre des émotions intenses. Charlotte Rampling est toujours aussi magique et on attend de découvrir toute cette vie des nonnes. Et puis tout devient un méli-mélo touffu dans lequel (évidemment puisque le réalisateur est un homme) la meilleure jouissance d'une femme reste la pénétration et est donc tributaire d'un pénis, fut-il en bois (!) Bof, là j'ai continué à regarder le film et ai réalisé que tout sonnait faux. Temps perdu quoi !

Ce film servi par une distribution remarquable V. Effira A. Ascaride L. Wilson C. Rampling O. Rabourdin et la toute jeune et nouvelle D. Patakia, chacune et chacun y interprète à perfection son rôle sous la baguette magique de P. Verhoeven qui nous donne des pistes sans en privilégiant aucune. À chaque fois qu'on croit tenir la
solution où la vérité une piste différente nous est soumise. Ce film est bouleversant parce qu'on ne sait que croire, la sœur Benedetta est-elle une excellente manipulatrice ou une Sainte. Si Verhoeven a battit son film sur les écrits d'époque alors croire, croyons, croyez... chacun se fera son opinion selon ses convictions mais une chose est sûre on ne sort pas de la salle avec la tête vide et l'esprit sans questionnement.

Tout ça pour ça.....
Il faut être honnête, c'est vraiment pas bon.
Tout sonne faux, à commencer par Efira qui n'est jamais crédible.
Visuellement c'est laid, l'histoire est ennuyante, voire ridicule.
Ca sent le film fait par un homme âgé et déconnecté.

Avec ce navet avarié et insipide, on a touché le fond. Ce ne sont pas les nudités imposées et répétées d'Effira et Patakia qui vont sauver quoi que ce soit d'une histoire qui ne nous apprend rien sur l'homosexualité des bonnes soeurs. Pire, on se demande à quel titre le réalisateur impose une scène de torture à Daphné Patakia, attachée et nue sur une table, exposée à cinq hommes... Le cinéma ne doit pas tout se permettre car cette femme a bel et bien subi une véritable agression même si on suppose qu'elle y a consenti. On aimerait avoir son ressenti à ce sujet et qu'elle nous explique comment une actrice peut accepter ça. Enfin, à aucun instant on ne croit en ces deux actrices comme religieuses, elles sont en total décalage avec leurs personnages, mal interprétés et inadaptés. Ce fil a fait scandale et a été interdit dans certains pays, ça se comprend fort bien tant il touche le fond.

Voilà quasi un film parfait ! Nous en sommes ressortis épatés par la qualité de la mise en scène , sa nervosité et sa modernité .Tout un mélange de satyre, de drame et de comédie(la première scène est à ce titre remarquable, tout le ton du film
y est donné). Jusqu'au bout nous serons scotchés par l'impertinence salvatrice de Paul Verhoeven .
Le film est magistralement servi par ses actrices ,Virginie Efira sublime, Charlotte Rampling toujours aussi juste et Daphné Patakia en tentatrice et objet du désir. Les acteurs sont, bien que dans des rôles plus secondaires, excellents aussi (Lambert Wilson, Hervé Pierre).
Ne vous laissez pas influencer par les critiques négatives qui réduisent le film à une histoire de lesbiennes ou une vile critique de l'église. Il va bien au delà et c'est intelligent. Ne le ratez pas si vous aimez le cinéma, le vrai.

Alert spoilers!
Dans ce commentaire, je vais tenter de faire une critique constructive et non de vomir ce que j'ai détesté dans ce film. Pour ce qui est de la mise en scène, il y a des scènes intéressantes comme celle du voile, de l'autoflagellation ou de la comète mais sinon, le réalisateur se contente de filmer l'action, ni plus ni moins. Ne parlons pas des scènes de Jésus que je trouve surjouées (#JesusSamouraï) et niaises à souhait. Quant au jeu d'acteur, il n'est clairement pas bon. Hormis Lambert Wilson et Charlotte Rampling (et à la rigueur l'actrice du personnage de Christina), je ne crois pas du tout au jeu des comédiens, ce qui rend par exemple les scènes de sexe gênantes, voire complètement ridicules. J'ai lu quelque part que ce film était une ode au féminisme, à la sexualité et au corps féminin mais mettre deux femmes qui s'enfoncent des objets dans le sexe en se demandant ce qu'elles font là ne font pas d'un film une ode au corps féminin, non. Lors de ces scènes, je ne voyais pas deux femmes qui s'aimaient mais deux actrices gênées (enfin surtout Virginie Efira) qui essayaient de donner l'impression que ça les excitait. Même chose pour les scènes de masturbation. Quant à Daphné Patakia (Bartolomea), elle n'a qu'une expression faciale, ce qui est vraiment très gênant/dérangeant/insupportable dans toutes les scènes où elle apparaît (donc la moitié du film) : elle regarde tout le monde comme si elle allait les bouffer. Peut-être est-ce voulu mais n'offrir qu'une émotion au personnage de Bartolomea (qui semble bien plus complexe qu'on peut le penser) n'est pas forcément une bonne idée à mon sens. Ensuite, sa voix m'a clairement insupportée pendant tout le film : en plus de l'expression faciale qui ne bouge pas d'un clou, on dirait qu'elle récite ses lignes en marmomant. Il n'y a qu'à la fin qu'elle crie mais là encore, elle n'est pas convaincante. Pour ce qui est des autres personnages, c'est juste pas possible. Déjà pour la première scène avec les parents, Benedetta (qui est brune alors qu'elle est blonde étant adulte, wtf) et les bandits, on dirait un spectacle de théâtre de primaire tant le jeu est mauvais, ce qui dès le début m'a complètement sortie du film.
Parlons enfin de la relation entre les deux femmes qui n'a pas le temps de se développer : Bartolomea vient juste d'arriver et n'a vu qu'une fois Benedetta qu'elle lui enfonce déjà un doigt dans les fesses pendant les répétitions de chorale... Aucun amour, aucune passion, on ne comprend pas ce que ça vient faire là. Elles ne se connaissent pas et hop, ça s'enfile déjà des doigts ! J'aurais bien aimé voir la tête de la mère supérieure si il lui était arrivé la même chose ! Et quelque chose qui m'a vraiment agacée, c'est que Bartolomea transforme la statuette de la Vierge que la mère de Benedetta lui a offert (qui est son seul bien personnel, il s'agit d'un objet précieux à ses yeux) spoiler: en god
! Et Benedetta s'en contre balance ! Je peux vous dire que si quelqu'un spoiler: taille un sexe dans un de mes objets personnels, dernier objet que ma mère m'ait offert
, il se le prendrait dans la figure !
Enfin bref, je pourrais parler de toutes les incohérences, des mauvais effets spéciaux, du fait qu'on ne sait pas pourquoi une meuf balance du lait de sein sur le bureau du Cardinal de Florence (???, également scène gênante du film), de la désastreuse scène des latrines où Bartolomea lâche un "ah ça fait du bien" après avoir lâché des énormes pets foireux, dignes des cartoons de Tex Avery...
J'ai également lu que c'était pour "choquer le/la bourgeois.e", sauf que tu peux faire dans le provoquant, dans le cru, etc. Mais fais-le bien quoi ! J'ai dû lever les yeux au ciel toutes les cinq minutes environ, et pourtant j'ai adoré Mademoiselle, j'ai adoré Portrait de la jeune fille en feu, la Vie d'Adèle, et d'autres films provoquants avec des scènes de sexe, de nus mais ça non quoi, c'est mal fait ! C'est mal dirigé !

Point positif cependant pour les musiques, que j'ai trouvé magnifiques, mais aussi pour l'intrigue principale (qui malheureusement ne brille pas assez tant la forme est mauvaise), c'est à dire, savoir si Benedetta est une réincarnation de Jésus Christ ou si c'est une menteuse opportuniste.

En conclusion, je dirai donc que le fond est bon (parler d'une nonne lesbienne du 17es dans laquelle s'incarnerait Jésus) mais que la forme est pauvre, mal montée tant par le jeu d'acteur lamentable, que par les dialogues... Je vous conseille tout de même de vous faire votre propre avis sur le film !

Cette histoire aurait pu être intéressante et crédible si elle avait été traité autrement, les éléments historiques sont ils fiables ? Je n ai pas lu le livre mais en ressortant du film j étais mitigé, est elle sous l emprise du bien ou du mal ? Quel est le message ? Que retiens t on ? A part le caractère hautement blasphématoire des scènes erotiques ! Personnellement je suis déçu 😞.

Virginie Efira monte de plus en plus en puissance dans le cinéma français. Normal que Paul Verhoeven dans sa lancée dans le cinéma français fait appel à elle. Inspiré d'un histoire vraie, le film retrace le parcours de vie de la sœur Benedetta qui "sauva" un village de la peste. Sur le papier, ça donne envie. Pendant le film on se pose des questions. A la sortie, on tombe un peu de haut. Pourquoi? Car le film est assez long. Paul Verhoeven met cette histoire en images mais ce n'est pas son plus réussi (comme certains peuvent dire). Virginie Efira se donne toute entière et réussie avec brio, même si elle est éclipsée par Charlotte Rampling qui est excellente. Daphné Patakia est malheureusement le gros point faible du casting. Lambert Wilson est très bon, comme toujours. Le problème du film sont certaines situations un peu ridicules qui en deviennent hilarantes (une salle en rire devant un moment dramatique...). Du coup, on sort complètement de l'intrigue, et ça plusieurs fois tout au long du film. C'est dommage car sur le papier, le film donnait vraiment envie.