La saga Holmes, époque Basil Rathbone s’achève sur cette 14e enquête… et sur une note moyenne. En effet, on aurait espérer un adieu plus éclatant et, plus généralement, un film plus original (comme "Le train de la Mort" qui le précède). Au lieu de ça, on se retrouve devant une enquête sur des boites à musique, assez peu palpitante puisqu’il n’existe pas la moindre mystère quant à l’identité du méchant de l’histoire. Le souci des scénaristes étant visiblement de s’éloigner du schéma habituel du woodunit pour s’intéresser davantage à la psychologie du cerveau criminel derrière toute l’opération. Il force est de reconnaître que la méchante de l’histoire, Hilda Courtney (campée par Patricia Morison) est plutôt intéressante avec, avec sa force de caractère et ses méthodes… même si on ne peut pas s’empêcher de penser à la méchante de "La femme aux araignées", qui était encore plus réussi. Il en est de même concernant les hommes de main… à tel point qu’on s’intéresse davantage aux personnages qu’à l’enquête. Il faut dire que, outre un intérêt très relatif pour cette histoire de boîtes à musique, on peut reprocher à l’histoire des ficelles scénaristiques plus énormes que jamais
(l’invraisemblable résolution du mystère, les tueurs qui ne règlent pas son compte à Holmes et préfèrent le laisser agoniser… et donc de s’échapper !)
. On retrouve, par ailleurs, une dernière fois, Sherlock Holmes (Basil Rathbone qui aura définitivement marqué le rôle de son empreinte) et la balourd Dr Watson (Nigel Bruce, qui ne manque pas sa dernière occasion de caricaturer le rôle)… ce qui nous permet de constater que l’évolution des deux héros de la saga n’a jamais vraiment été au centre des préoccupations des producteurs, confirmant, s’il en était encore besoin, qu’on se trouve bien devant du produit de consommation rapide. Heureusement, la série a pu bénéficier de l’aura de l’univers créé par Doyle et de l’iconographie imposé par Rathbone… ce qui lui permet d’être encore présente aujourd’hui dans les esprits (au moins des fans). Dommage, cependant, que "La Clé" (titre français étrange) clôture la saga de façon aussi "classique". Au final, ce dernier film est à peu à l’image de la série, qui reste indispensable pour les fans tant elle a figé l’image et Holmes et Watson pour des décennies… mais qui a pêché à trop s’éloigner des enquêtes de Doyle !