Le "film d'époque", surtout quand il s'agit d'une histoire de l'Histoire - de France (fin de la Régence, et début du règne personnel du jeune Louis XV ici) ne souffre aucune médiocrité, déjà sur la reconstitution, qui doit être méticuleuse (décors, costumes...). Ce qui nécessite que l'on ne ménage pas les cordons de la bourse, autant qu'une mise en scène (et images) respectueuse.. .Ce 2e long métrage pour le cinéma de Marc Dugain ne remplit jamais ce cahier des charges, bridé qu'il est par un budget de misère, dont les pauvres coutures menacent de lâcher à tout instant. Quant au fond (le titre faisant référence à l'échange de Mlle de Montpensier, 12 ans, une des filles de Philippe d'Orléans, destinée au prince des Asturies, contre la toute petite Marie Anne Victoire d'Espagne, 3 ans et demi, une des filles de Philippe V - petit-fils de Louis XIV - et de sa deuxième épouse, Elisabeth Farnèse, sur l'Île des Faisans, au milieu de la Bidassoa, marquant la frontière entre les royaumes de France et d'Espagne, là où s'étaient rencontrés officiellement Louis XIV et sa (double) cousine germaine, et bientôt épouse, l'infante Marie-Thérèse), il n'a pas le début de la moindre consistance dramatique, du moindre attrait historique. On dirait un reportage sur un musée de figures de cire, que cette étude ratée, en creux, des "Grandeurs et Misères" des reines (à venir) consorts (ce que sera Louise-Elisabeth d'Orléans 7 mois durant, avant que le décès de son très jeune époux, Louis 1er d'Espagne, ne signe le retour au pouvoir de Philippe V, qui avait abdiqué lors d'une des crises de mysticisme dont il était coutumier, et son retour à elle en France - l'infante bannie, pour cause d'âge trop tendre pour assurer avant longtemps une descendance au roi de France, devenant pour sa part reine du Portugal, mère de 4 filles, et même régente vers la fin de sa quarantaine..).
Moi qui aime tant l'Histoire, voilà un film qui m'a infiniment déçue ! Pas même sauvé par, au moins, ses interprètes - jamais crédibles au physique pour les meilleurs (Olivier Gourmet, Lambert Wilson, Catherine Mouchet, Andréa Ferréol), peu à l'aise avec des dialogues didactiques jusqu'à l'artificiel, le reste de la distribution décevant plus encore, ânonnant pour beaucoup (dont les rôles d'enfants, surtout).