Adapté d'une nouvelle de Robert Silverberg, "Needle in a Timestack" prend place dans un monde où le risque de tout perdre est celui de tout oublier, ce qui rend les souvenirs encore plus précieux. Les personnages vivent avec la peur de se réveiller sans l'être aimé ou pire de l'avoir oublié. Ce qui provoque cela, c'est le déphasage qui ressemble ici à une sorte de tsunami d'ondes qui altère la mémoire des gens. Si certains jouent avec les sentiments des autres, ils jouent ici avec leurs souvenirs puisqu'il est possible pour les plus aisés de retourner dans le passé pour changer l'avenir sans que personne ne s'en aperçoive. Il s'agit donc d'un monde où le bonheur est aussi fragile qu'éphémère. C'est pour cela que Nick, qui est en couple avec Janine, a peur au quotidien, car il ne veut pas perdre ni oublier celle qu'il aime, ce qui le pousse à prendre certaines précautions et le rend un peu parano. L'histoire de John Ridley n'est pas statique puisque l'on découvre Nick dans différentes situations entre les déphasages et les retours dans le passé. Le réalisateur en vient à se poser beaucoup de questions. Est-ce que les personnes faites l'une pour l'autre finissent toujours ensemble, peu importe les circonstances ? Est-ce que l'on changerait le passé si l'on en avait l'occasion ? Embrasser le présent ou courir après un bonheur illusoire ? Si je pense que l'immense potentiel de l'histoire n'est exploité, car il y a beaucoup de zones d'ombre, j'ai trouvé ce film mélancolique plutôt pas mal.