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Un visiteur
5,0
Publiée le 12 janvier 2020
Une œuvre poignante qui montre la réalité des choses telles qu'elles sont pour la plupart des éleveurs en France. Ce film mérite d'être vu par tous afin de nous faire réagir sur la précarité du monde agricole et de l'élevage. Je recommande vivement toutefois attention aux personnes sensibles ce film se veut réaliste.
Au son des machines à traire s’orchestre un polar agricole des plus réussis où les malheurs qui touchent aujourd’hui l’agriculture se voient non seulement réinvestis avec véracité mais surtout pensés comme les rouages d’une mécanique implacable. Avec l’annonce de l’épidémie, un compte à rebours est lancé. Les aiguilles filent à toute vitesse. On en ressent les coups à chaque fois que la caméra capte le regard de Pierre, saisit l’urgence qui régit ses mouvements et ses silences. Et ce qui bouleverse le plus, c’est certainement d’observer avec quel acharnement le personnage interprété par Swann Arlaud tente de repousser l’échéance, prêt pour cela à accueillir en lui le mal dont souffrent ses bêtes : une scène le montre guérissant ses plaies dans une baignoire à l’aide d’un produit chimique. Or, l’ombre de la mort plane d’emblée sur ce qu’il s’efforce de maintenir en vie, à commencer par ce jeune veau confortablement installé sur le canapé en cuir… Ironie tragique qui annonce le sort qui l’attend (devenir à son tour le cuir d’un fauteuil). En refusant la grandiloquence et le discours à charge, le réalisateur Hubert Charuel réussit à nous immerger dans l’immédiateté du mal-être paysan : l’image et la mise en scène sont pensées comme les vecteurs d’une expérience de la douleur ainsi que des espoirs qui en découlent. Les allées et venues de Pierre traînent une lente agonie perlée de solutions provisoires : dérober la vache du voisin, brûler un corps, menacer le vieil homme qui a découvert la supercherie. Petit Paysan est un grand film noir et investit le cinéma de genre pour traiter d’un sujet qui s’en tenait jusqu’alors écarté ; en croisant polar et agriculture, il donne à voir et à vivre une tragédie contemporaine, reflet terrible d’une profession à bout de souffle pourtant détentrice des clefs de la survie de l’humanité.
Je me suis laissé prendre par ce film que j'ai adoré malgré un sujet qui n'a aucun intérêt pour moi, bon parisien que je suis. Les acteurs sont simple et frais, l'histoire dramatique donne de la compassion pour eux. une bonne surprise. 4/5. ----Septembre 2019----
Le film se laisse regarder, assez déprimant mais correct. Et puis on sort de la salle, et on se dit que sous les allures d'un documentaire, on vous vend des salades. Le monde paysan est présenté comme un ramassis de poivrots, de chasseurs idiots, de mères névrosées, et de petits paysans truqueurs. Tout y est moche et triste, sans espoir. Et quel sadisme dans la présentation de la chute. Tout est inversé : les vétos incompétents et les gendarmes corrompus font la loi, les paysans travailleurs perdent leur chemise. Ça ressemble beaucoup au monde qu'on nous a concocté. Merci les vétos, les labos, les collabos.
Hubert Charuel va faire parler de lui après ce succès public et critique, porté par un Swann Arlaud plus que crédible dans le rôle du "petit paysan". Le sujet traité ici peut sembler désinteressant pour nombre de spectateurs, mais le tout est traité à la manière d'un quasi thriller, et avec une intensité dramatique folle. Ce qui fait la réussite de ce film qui aurait pu passer inaperçu. Il n'y avait pas de meilleure façon d'intéresser les gens aux problèmes du milieu paysan. Bien joué.
Swann Arlaud n’a pas volé son César du meilleur acteur pour cette œuvre troublante qui met sous les projecteurs les difficultés parfois insurmontables des petits agriculteurs. Ode à la ruralité paysanne, le film d’Hubert Charuel est construit comme un thriller, sorte de cauchemar éveillé du quotidien, et flirte parfois tant avec le comique qu’avec le fantastique. Une certaine audace qui fait sa force.
Le sujet, inspiré de la crise de la vache folle, n'est pas banal au cinéma. Dernier souvenir thématique, dans l'univers ovin, le film islandais Béliers. Ce Petit Paysan est un premier film étonnant de maîtrise et d'intensité. Même si le déroulé du scénario ne réserve guère de surprise, on est capté par un regard juste et un traitement façon thriller réaliste, obsessionnel, vraiment efficace. Mise en scène et interprétation convaincantes.
bien , monte bien le monde rural et la difficulté des agriculteurs en général et la sur la maladie du troupeau de l éleveur . 3sur5 car déçu par la fin je m attendai a mieux ;
Sujet original. Rares sont les films qui traitent du milieu paysan, et le mérite du film est donc déjà dans son sujet. Tourné comme un thriller, le film tient en haleine. L'acteur principal perse l'écran de tension et de retenue, la mise en scène y fait sans doute beaucoup mais son césar du meilleur acteur est loin d'être volé ! A découvrir.
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3,5
Publiée le 13 novembre 2018
La dure rèalitè du quotidien, la peur au ventre, la dètresse absolue, le sentiment d'injustice! Quand une bête est malade, c'est tout le troupeau qu'on doit abattre [...] Premier long-mètrage pour Hubert Charuel et première rèussite avec cerise sur le gâteau l'unanimitè des critiques (acclamè à Cannes, ovationnè à Angoulême...). D'abord, ce qui fait d'ores et déjà le succès de "Petit paysan", c'est que le rèalisateur parle d'un monde qu'il connait fort bien (Charuel a grandi dans une ferme en connaissant avec ses parents agriculteurs les èpidèmies de la vache folle et la fièvre aphteuse). Cette oeuvre romanesque et rèaliste qui a reçu trois Cèsars, c'est en quelque sorte une histoire d'amour entre un èleveur prêt à tout pour èviter l'abattage de ses vaches même si c'est un peu au dèpens de la santè des consommateurs du lait qu'il produit! Sa rèussite repose en majeure partie sur l'interprètation brillante de Swann Arlaud qui n'a besoin que d'un regard butè pour faire naître l'èmotion! Son rôle d'èleveur laitier lui vaudra le Cèsar du meilleur acteur 2018, à des annèes lumières des clichès et de la caricature qu'on nous sert souvent sur le monde paysan! Quant au titre, il est justifiè car il dit beaucoup sur la difficultè de plus en plus grande d'être èleveur (ni week-ends, ni vacances...). Un vrai beau film qui, en même temps, raconte la vraie vie...
Lauréat de trois César en 2018, Petit paysan nous fait suivre le parcours de Pierre, jeune agriculteur ayant repris l'élevage familial de vaches laitières. Porté par un Swann Arlaud absolument impressionnant, le film nous décrit avec une humanité folle les rapports quasi-intimes entretenus par le paysan avec son troupeau, et le drame que représenterait pour lui l'abattage de ses bêtes pour des raisons sanitaires. Dans sa deuxième partie, le long-métrage bascule dans une sorte de thriller agricole étonnant et réussi. Rare et sensible.
Un film intéressant, un peu trop hystériquement proclamé "chef-d'oeuvre", mais un bon film porté par l'intense Swann Arlaud, longtemps troisième couteau méconnu, et sur une thématique importante dont on ne parle pas assez, à savoir la vie des paysans dans une nouvelle ère. Bouli Lanners est très convainquant aussi.
Interprétations de très haut niveau. Très juste et touchant. Une immersion dans le monde et la tête d'un éleveur en proie au doute puis à la souffrance. Au delà de la qualité évidente de cette oeuvre, je trouve dommage que l'aspect purement documentaire reste le seul angle de vue jusqu'à la dernière image, belle au demeurant. On reste sur un "et après ? et donc ?" un peu frustrant.