Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
dominique P.
844 abonnés
2 027 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 1 septembre 2017
C'est une histoire dramatique, terrible, dure à regarder. Mais en même temps le film est vraiment très bien, réaliste, sobre, émouvant. Je me suis bien mise à la place de ce monsieur et j'aurais agi de la même façon. Cependant, j'aurais préféré spoiler: une autre fin que cette issue fatale et tragique .
Hubert Charuel, le réalisateur, est fils d’éleveurs et il a tourné ce film dans la ferme de ses parents. Il connaît parfaitement le sujet, il sait ce que c’est que d’élever des vaches laitières et il n’ignore rien du traumatisme que subissent les paysans dont une des bêtes est frappée par une maladie et qui assistent, impuissants, à l’abattage de tout leur cheptel. La crise de la vache folle reste dans tous les esprits. Dans le film, c’est Pierre (impeccablement joué par Swann Arlaud), qui se trouve confronté à un dilemme. Dès le début du film, une scène onirique le souligne, il ne vit que pour son troupeau, rien d’autre ne compte, pas même la boulangère avec qui ses parents le verraient bien se mettre en ménage. Et quand, à son désespoir, il découvre qu’une de ses vaches est malade, il est prêt à tout pour sauver le restant de ses bêtes, tous les stratagèmes sont bons, quitte à devoir mettre dans la complicité sa sœur vétérinaire (Sara Giraudeau). Le film oscille assez curieusement entre le drame social et le thriller psychologique et il penche parfois vers le stéréotype quand il fait intervenir un paysan dont tout le troupeau a été abattu et qui s’épanche sur Youtube. Le réalisateur n’a pas réussi à éviter totalement les clichés. Le film n’en est pas moins convaincant et, bien sûr, émouvant. 7/10
Petit Paysan est un grand film. Déjà il est rare de voir un thriller agricole, le monde ici décrit est parfaitement réaliste et documenté, le réalisateur aurait pu reprendre l'exploitation familiale lui aussi et çà se sent. Ensuite l'interprétation est parfaite, Swann Arlaud dont la filmographie est déjà longue est promis à un bel avenir. C'est un bel hommage à tous ces hommes qui se battent pour notre subsistance, Petit Paysan est un film franc et percutant sur un monde qui se désagrège devant nos yeux.
Un premier film maîtrisé, entre thriller agricole et émotion, une éclatante réussite qui place le jeune cinéaste dans les grands espoirs du cinéma français.
j ' ai lu des critiques très négatives mais elles sont émises par des personnes impliquées dans une lutte contre l ' exploitation intensive des animaux ou pour une nourriture végétarienne , une lutte estimable , mais pour moi , je me bornerai à une critique cinématographique , petit paysan est un film prenant , émouvant interprété magnifiquement par swann arland qui nous fait croire à son personnage et nous le rend attachant .
"Petit Paysan" nous fait entrer dans le quotidien d'un éleveur de bovins. Ses envies, ses exigences, ses peurs sont abordées simplement et nous comprenons rapidement les enjeux qui se cachent derrière tout ça. La peur de tout perdre domine et amène a faire des actes inespérés. L'histoire est bien ficelée se concentrant sur le nécessaire et évite très peu d'histoires secondaires sans intérêt. La réalisation, très sobre, colle au sujet. Les dialogues sont vraiment bons et les acteurs sont tous très justes. Un petit film qui reflète bien le mal-être des agriculteurs et qui va faire parler de lui.
Le principal intérêt du film c'est qu'on a un très bon aperçu de la vrai vie d'un petit agriculteur, avec des personnages bien ficelés : l'ami geek avec sa grande ferme, le vieux voisin chiant, la maman qui n'arrive pas à laisser la main, le YouTubeur belge militant... L'acteur principal est génial, l'ambiance du film très attachante. Dommage que la fin soit complètement ratée à mon gout : pourquoi ne pas avoir rajouté 20 minutes pour nous en dire un peu plus ?
Un thriller agricole, voilà qui change. Ça commence comme un docu sur les vaches et là, on a un peu les jetons que ça dure une heure et demie, et puis, ça se tend, on s'attache aux personnages, on se met à espérer très fort qu'ils s'en sortent, on est pris par ce scénario bien construit, bien dialogué. Tout sonne juste et les comédiens sont formidables. Ah ! Sara Giraudeau ! Quelle merveille ! Un très joli film et qui nous apprend beaucoup sans être didactique, sur la condition des éleveurs. A voir
Première constatation à la vision de Petit paysan : c'est bien la première fois que le cinéma français s'intéresse avec autant de véracité au quotidien d'un modeste exploitant agricole. Le cinéaste, Hubert Charuel, est né dans une ferme et tous les détails sonnent juste. Notamment dans sa relation presque amoureuse avec son cheptel bovin et sa solitude au jour le jour. Le film bascule vers le thriller avec l'apparition d'une épidémie qui menace les animaux et partant, l'affaire du petit paysan. Dès lors que la narration emprunte une voie où l'agriculteur tente d'éviter la mort aux vaches, de nombreuses maladresses apparaissent et le réalisme s'efface. On remarque alors une certaine paresse dans tout ce qui est périphérique à la ferme : les amis, les sentiments, la famille. Il y a bien quelques échappées oniriques mais la mise en scène est bien trop sage et le dénouement manque totalement d'ambition. Malgré ces réserves, Petit paysan vaut bien mieux qu'un téléfilm, ne serait-ce que pour la formidable prestation de Swann Arlaud, et témoigne d'une volonté affirmée de montrer les réalités du monde rural.
Ayant collecté les possibilités dramatiques de leur sujet, les auteurs ont décidé de les garder toutes, sans en exploiter aucune. Pour ne citer que quelques exemples : La mère du personnage veut le marier à la boulangère, ce qui donne lieu à une courte scène entre elle et lui, sans qu'on ne parle plus jamais de la boulangère. Le personnage est contaminé par une maladie de peau provenant de l'infection de ses vaches, ce qui aurait pu alimenter l'intrigue vers d'autres rebondissements, lesquels ne surviennent pourtant jamais. Le voisin du personnage découvre qu'il se débarrasse de ses vaches malades en les tuant, mais là non plus, ça ne débouche sur rien, alors que ce petit paysan semble prêt à tout pour sauver son troupeau de l'abattage, pourquoi ne se débarrasserait-il pas aussi des indiscrets ? L'intention a clairement été de réaliser un thriller laitier, sans que ni les règles ni les audaces du genre ne soient appliquées, la faute à un scénario où toutes les bonnes idées se court-circuitent elles-mêmes. Pourquoi la contrôleuse laitière ne s'inquiète pas plus lorsque le personnage lui raconte une histoire à dormir debout pour justifier l'absence de la vache qu'il a tuée ? Quant à la scène avec les gendarmes qui interrogent le petit paysan sur la disparition de sa vache, elle semble écrite par les auteurs des Quatre saisons d'Espigoule. Le petit paysan a aussi des copains, qui ne servent à rien, sinon à lui donner des copains. Les auteurs du film, lorsqu'ils se retrouvent dans une impasse scénaristique, s'en tirent par des blagues de potaches où des facilités : comme envoyer les parents du personnage en vacances en Corse au milieu de l'histoire, ce qui fait deux personnages en moins à gérer. Toutes ces faiblesses d'écriture font de Petit Paysan un film qui s'épuise au bout de 45mn. Il est cependant bien interprété, bien que les personnages n'évoluent pas d'un pouce du début à la fin. La presse parisienne qui ignore complètement l'existence du monde agricole, s'est enthousiasmé pour ce qu'elle a confondu avec un documentaire sur les pygmées.
Avec ce "petit paysan", c'est l'occasion de faire une plongée au coeur du monde rural, et de suivre en particulier un éleveur d'une vingtaine de vaches laitières dans son quotidien difficile, surtout quand une épidémie terrible commence à frapper ses bêtes... J'ai vécu ce film quasiment comme un reportage agricole, ce qui prouve que les acteurs jouent très juste. L'ambiance est lourde et lente, on ressent bien tout le poids qu'éprouve un paysan au jour le jour, en particulier quand il essaye par tous les moyens de sauver son troupeau de l'extermination sanitaire. L'histoire n'est malheureusement pas hyper passionnante non plus, simple et dure, comme la réalité de ce métier. Intéressant pour se cultiver. --> Site CINEMADOURG <--
Rares sont les films qui auscultent notre patrimoine agricole et paysan. Encore plus rares sont ceux qui le font avec autant d’acuité, de réalisme, de bienveillance et d’empathie pour les personnages. « Petit paysan » est de ceux-là. Il nous plonge dans la vie d’un petit fermier, le petit paysan en question, qui donne sa vie pour son métier et ses vaches. Alors lorsque plane l’ombre d’une maladie sur son bétail, tout bascule. Le film se place à la lisière du documentaire dans certaines séquences qui nous montre le quotidien de ce petit paysan (comme celle de la mise à bas d’une vache aussi intense que celle de « Une hirondelle a fait le printemps ») et rejoins la fiction dès lors qu’il lui tisse une histoire propre. On sent cependant fortement le côté autobiographique de la chose ou vécu par le réalisateur Hubert Charuel qui fait preuve d’une incroyable maîtrise pour un premier film, justement récompensé de plusieurs prix à Cannes et Angoulème.
On comprend l’ampleur de la relation qui peut se nouer entre cet homme et ses bêtes, une relation quasi fusionnelle qui pourrait lui faire franchir la ligne jaune lorsque celles-ci sont menacées d’être abattues par principe de précaution. Ce lien pourrait être le même avec des chevaux, des arbres (comme dans « L’Olivier ») ou des moutons (comme vu récemment avec un film jumeau, l’islandais et très réussi « Béliers »). L’homme et sa terre, l’homme et ses bêtes, c’est très justement décrit et on comprend l’ampleur du désarroi d’un agriculteur lorsque son quotidien et son gagne-pain de toujours sont mis en danger. « Petit paysan » est donc un film terriblement d’actualité à l’heure où ce fameux principe de précaution mais aussi des lois européennes agricoles drastiques et de nouvelles maladies alimentent régulièrement les informations et la vie du monde et agricole. On sent poindre une critique envers ces institutions bureaucratiques qui décident en lieu et place du savoir-faire paysan.
Les seconds rôles sont savoureux et bien campés, notamment Isabelle Candelier et ce vieux paysan qui joue son propre rôle, et permettent quelques passages plutôt drôles qui viennent aérer le long-métrage. Swann Arlaud est également parfait à tel point qu’on le croirait paysan depuis toujours. L’émotion n’est pas en reste, rendue par la relation tissée avec la sœur vétérinaire impeccablement campée par Sara Giradeau mais surtout par ces rapports si particuliers que l’homme entretient avec ses bêtes. La dernière partie se traîne un peu plus en longueur et le passage vers le suspense par petites touches, s’il n’est pas raté, est un peu moins passionnant (la partie avec Bouli Lanners est moins convaincante). Il n’empêche le mélange des genres est probant et « Petit paysan », sans être exceptionnel, s’avère un film du terroir juste et précieux que sa rareté rend encore plus indispensable.
Pour parler du monde agricole, de son avenir et donc de la crise endémique du secteur, mais sans en faire des tonnes à la façon d’un docu TV, Hubert Charuel signe un premier film subtil et joliment balancé entre le drame social et le thriller familial. Paul figure au milieu de cette trame inattendue. Il maintient à flot l’exploitation de ses parents en élevant une trentaine de vaches . Tout est bien paré pour l’avenir quand une épidémie touche son troupeau. Malgré une sœur vétérinaire prête à appliquer sa déontologie, le jeune agriculteur va dissimuler aux autorités l’état sanitaire de son cheptel. Au prix de plusieurs entourloupes dont le suspense prend parfois des veines policières. Au fil du dénouement, Charuel filme de plus en plus à la manière d’un thriller, relayé par un interprète hors pair Swann Arlaud dans le rôle-titre. Sara Giraudeau en véto est elle aussi extraordinaire. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Oui on ressent l'amour des petits paysans comme cet homme pour leurs vaches. Mais de quel type d'amour s'agit-il lorsqu'elles sont violées pour enchaîner les gestations et produire ce lait dont nous n'avons pas de besoin vital ? (le calcium est naturellement présent dans les oranges, les amandes, les laits végétaux enrichis...) Vu sous cet angle, ce film met en lumière l'hypocrisie des exploitants pour certains déchirés entre compassion et rentabilité, lorsque survient un drame sanitaire fulgurant qui abrége le cycle habituel de ces exploitations (2 ou 3 vêlages en moyenne avant l'abattoir alors que leur espérance de vie va jusqu'à 20 ans) Par ailleurs sur la forme, la réalisation et l'interprétation sont remarquables. La tension est palpable jusqu'à la fin.