Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
safran14
1 abonné
12 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 4 septembre 2017
Un très beau film qui traite avec pudeur et authenticité des difficultés de la petite agriculture. Revenu quasi inexistant, aléas climatiques, risques épidémiques, tel est le lot quotidien de nos agriculteurs, et ce dans l’indifférence la plus générale. Il a été fait volontairement choix d’une crise sanitaire touchant le cheptel bovin d’un jeune agriculteur et tout le scénario du film est construit autour de cette thématique. Les acteurs sont peu nombreux, mais le ton adopté par chacun est à la fois juste et sobre, ce qui rend leur interprétation particulièrement crédible. Derrière ce film, qui se rapproche parfois du reportage, se cache un véritable problème de société. C’est en fait le message que le réalisateur a voulu nous faire passer. Tenir à son endroit, ainsi qu’à celui de ceux dont il défend la cause, des propos laudateurs et compassionnels ne saurait suffire à nous donner bonne conscience. Car derrière le naufrage d’une grande partie de l’agriculture française, c’est notre propre naufrage qui se dessine aussi en filigrane. Souhaitons nous confier le contenu de nos assiettes à des multinationales guidées par le seul souci du profit immédiat ? Certainement pas et je ne suis vraisemblablement pas le seul à le penser. Alors nous pouvons collectivement réagir en disant à nos agriculteurs que nous savons les problèmes qui sont les leurs, que nous les aimons et surtout que nous allons les soutenir dans les différentes initiatives que nombre d’entre eux entreprennent pour sortir la tête de l’eau : vente directe de leurs produits, transformation à la ferme, reconversion vers une agriculture biologique … Car ils représentent une partie de notre histoire, de nos racines et nous ne pouvons pas vivre sans eux. Alors rêvons un peu et souhaitons voir rapidement le nombre de faillites d’exploitations et de suicides d’exploitants baisser significativement. Ce serait un bel « OSCAR » qui viendrait récompenser cette superbe réalisation cinématographique qui mérite d’être vue.
Parce que ça parle de petits paysans français, ce long-métrage avec presque aucun procédé cinématographique a été bien promu et bien reçu par les critiques alors qu'il n'a presque aucun mérite.
Ennuyant, long, une histoire qui a du mal à démarrer, une intrigue barbante...
Le Polar Agricole existerait-il....? Choisir entre le coup de fusil de chasse (bien trop bruyant la nuit au fond des pâturages) ou encore la massette (efficace mais un rien plus gore) puis décider de brûler la dépouille de sa victime au gaz-oil (oui... ça ne se verra pas trop) pour finir de s'en débarrasser à l'aide du tracteur, s'en omettre de récupérer les bijoux qui permettraient une future authentification et serviront surtout à brouiller les pistes : carrément Démoniaque ! Et puis comme on risque de remettre ça, alors autant bien huiler son mode opératoire :-p Pareil pour les vacances payées par les enfants : moi je n'en veux pas - Ah ça non ! Les bras m'en tombent . . . Tissus d’idioties (pour faire correct) que tente vainement de défendre des acteurs qui font se qu'ils peuvent. Là certain, j'arrête la viande !
LA VACHE ET LE PRISONNIER Quand les vaches sont folles, le paysan n'a pas d'autre choix que de ruminer. De vache maigre au lait concentré, un petit paysan.
Alors que Thomas Lilti, qui a été médecin, a fait de son cinéma un moyen de nous plonger dans le monde médical avec humour et réalisme, voici que Hubert Charuel, qui connaît bien le milieu paysan, se fait cinéaste pour livrer ''Petit paysan'', un film étonnant, réalisé dans une veine réaliste tout en lorgnant vers le thriller. Pierre, paysan tenant sa ferme et ses vaches à lui seul, se retrouve affolé quand l'une d'entre elles contracte une grave maladie qui la fait saigner du dos. S'il déclare la bête, son troupeau sera abattu. Alors il décide de faire disparaître la vache malade en la tuant et la brûlant, espérant qu'aucun autre cas ne va se déclarer dans son troupeau... D'abord traité avec humour notamment dans le rapport que Pierre entretient avec les autres, ''Petit paysan'' finit par gagner en noirceur à mesure que le récit avance et que notre héros sombre pour mieux protéger ses vaches de l'inévitable... Surprenant, que ce soit dans sa réalisation, dans les tournures de son récit ou dans son interprétation (Swann Arlaud est épatant), ''Petit paysan'' nous montre un monde impitoyable où l'on peut tout perdre en un tour de main et où tout peut tenir sur les épaules d'une personne.
Pierre dort, Pierre rêve. Dans sa chambre puis dans sa cuisine, il se voit entouré par des vaches qui lui encombrent le passage. Pierre (Swann Arlaud) est paysan, un petit paysan. Il s'est lancé le pari de reprendre la ferme de ses parents. Mode de vie déjà périlleux il y trente ans, tenir une exploitation laitière d'une trentaine de bêtes relève aujourd'hui tout simplement du miracle. Pierre qui a choisi un mode d'exploitation traditionnel qui se meurt est par la force des choses enchainé à ses bêtes. La métaphore onirique sans doute un peu naïve choisie par Hubert Charuel pour ouvrir son premier long métrage est pourtant lourdement chargée de sens, livrant d'emblée toutes les clefs du récit qui va suivre. Fils de paysan ayant choisi une autre voie après avoir réussi le concours de la Fémis, le jeune homme qui a écrit lui-même le scénario de son premier film (avec Claude Le Pape) sait exactement de quoi il retourne concernant le rapport si étroit qui lie à ses vaches celui qui matin et soir parcourt le chemin qui le mène de son habitation au champ où paissent celles qu'il va rassembler pour les conduire à la salle de traite où il aura le geste utile pour que chacune d'entre elle retrouve sa place afin de donner sans stress tout en raclant sa mangeoire, le précieux lait qui lui est si mal payé. Rapport ambigu qui trouve son essence et toute sa noblesse dans le respect que l'homme estime par un juste retour des choses devoir à l'animal qu'il domestique depuis des siècles afin qu'il lui fournisse une grande part de sa subsistance. Une relation mystérieuse qui tient sans aucun doute à la placidité de la race bovine qui s'en remet entièrement à celui qui guidera sa vie de la naissance jusqu'à l'abattage. Une relation que l'industrialisation cherche à faire disparaitre dans une recherche productiviste effrénée. A travers la quête désespérée de Pierre qui tente d'échapper à la machine à broyer pudiquement appelée "Principe de précaution" (abattage systématique des troupeaux au premier cas déclaré lors de la crise de la "vache folle") spoiler: dans laquelle le pousse sa propre sœur vétérinaire (Sara Giraudeau) , Hubert Charuel évoque plus largement le rapport de l'homme à son environnement. Comme Georges Rouquier ("Farrebique" en 1943 et "Biquefarre" en 1983) ou Raymond Depardon ("Profils paysans" de 2001 à 2008) l'ont fait avant lui dans une approche plus documentaire, Hubert Charuel tire la sonnette d'alarme en choisissant fort-à-propos la fiction crédibilisée par une vérité contextuelle largement exposée en avant-propos.spoiler: Pierre après une phase de panique et de déni doit vite se rendre à l'évidence qu'il sera seul dans ce combat pour préserver son troupeau après que le mal soit venu frapper à la porte de sa salle de traite . Sa sœur vétérinaire est tenue par son serment, ses copains de chasse cultivateurs comme lui, sont à la tête d'immenses salles de traite automatisées où la disparition d'une vache relève d'un épiphénomène à peine remarqué. Même le cultivateur belge ruiné (Bouli Lanners) dont Pierre suit le combat sur YouTube a relégué le devenir des bêtes en arrière-plan du combat contre Bruxelles. spoiler: Pierre n'arrivera au final qu'à épargner ses parents en les éloignant pour des vacances inattendues et un peu forcées en Corse afin qu'ils n'assistent pas à une issue dont il a bien compris qu'elle était fatale . Tout en empruntant par instants l'esthétique et la narration du thriller, Hubert Charuel n'omet rien des messages qu'il veut faire passer concernant un monde auquel il rend un poignant hommage peut-être encore un peu nostalgique de n'avoir pu y inscrire son avenir. Très précis dans son approche du monde qu'il décrit sans être plombant ou trop scolaire et remarquable directeur d'acteurs y compris de ses propres parents (notamment de sa mère très convaincante dans une scène très compliquée), le tout jeune réalisateur déjà récompensé de trois Césars posera forcément sa caméra sur d'autres rivages. Gageons qu'il saura trouver la même justesse pour dépeindre les nouveaux univers qui s'ouvriront à lui. Enfin il convient de saluer la performance (César du meilleur acteur 2018) de Swann Arlaud omniprésent à l'écran qui a su trouver le ton juste pour évoquer le douloureux parcours mental qui mènera le "petit paysan" au renoncement.
Un excellent thriller français dans le milieu des éleveurs ce qui le rend original, social et attachant sans être trop partisan. On regrette juste que le film pas plus oser dans la descente aux enfers.
Le scénario reflète bien la vie des agriculteurs(pour ce que j'en connais), divers aspects sont évoqués, à divers degrés (l'absence de vie sociale, le métier dur et épuisant, la vie amoureuse, la transmission de l'exploitation et le regard de tes parents, la maladie des vaches, etc). Bien encré dans notre présent, entre drame agricole et épidémie animale. Moi, j'ai aimé, après, on pourra lui trouver des défauts (la réaction de cet agriculteur, qui s'enfonce dans les mensonges et les mauvaises décisions) mais c'est pas mal joué, et c'est un sujet tellement sous médiatisé, que ça mérite de s'y pencher!
C'est un film très cru, trop cru, mais qui montre avec un oeil très ancré dans les problèmes des paysans actuels. La politique, la vie éprouvante de ce personnage, ses choix, ses décisions, ses craintes, tout ça nous est transcrit si réellement devant nos yeux.
Entre drame sociale et thriller, Petit Paysan est plus que passionnant, même dérangeant, face aux choix qui s'engagent entre la santé de chacun et le combat d'une vie.
Faire d'une épidémie de vache laitière un thriller haletant est une vraie prousse. Franchement le film ne m'attirait pas plus que cela mais je n'ai pas été déçu de le visionner. Swann Arlaut est franchement bluffant dans son rôle on pourrait vraiment croire qu'il a fait cela toute sa vie.
On ressens vraiment sa détresse l'étau qui se resserre autour de lui et l'impossibilité de trouver des solutions. C'est captivant voire oppressant. Le monde de la ferme est franchement très tes bien représenté on sent vraiment que le réalisateur est issu du milieu cela change de la vision bobo parisienne du monde agricole
Quel beau film sur un petit paysan qui ne vit que pour sa ferme et ses vaches entouré de sa soeur vétérinaire et ses parents retraités et quand apparaît la maladie dans son troupeau il est désemparé. Ce paysan est d'une tendresse avec les vaches c'est très beau et touchant à voir par tous
Ce film est brillamment interprété. Plus proche d'un documentaire que d'un film, il est le reflet d'une magnifique et indispensable profession, celle d'agriculteur. C'est un chef d'oeuvre d'émotion. Une atmosphère parfois insoutenable mais un regard réel sur le monde agricole. Swann Arlaud et Sara Giraudeau sont exceptionnels. À voir absolument mais pas un jour de cafard.