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    Makala
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    Laurent C.
    Laurent C.

    248 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 décembre 2017
    Il est un jeune père de famille, quelque part dans la campagne isolée du Congo, dans ce pays où le Président vante sur des affiches immenses, les victoires qu'il a acquises pour son peuple. On en est bien loin, ici. Le jeune-homme prie son Dieu pour lui souhaiter du courage, au contraire. Car il abat les arbres, avec sa seule hache, avec la force du poignet afin de produire du charbon qu'il vendra pour 3 francs 6 sous. Le périple commence puisque le jeune homme doit accomplir quelques 50 kilomètres, à pieds, chargé comme un mulet, la marchandise empilée sur son vélo, pour regagner la ville. "Makala" est un documentaire qui met le spectateur français dans un véritable sentiment de malaise. Alors qu'il est assis tranquillement dans un fauteuil, assailli par les lumières de l'écran, il regarde ce pays, empoussiéré, et surtout ce garçon qui se soumet à un travail de forcené, juste pour acheter des médicaments pour sa fille et faire vivre sa famille. On comprend alors, et c'est là justement l'intelligence du scénario, qu'il est difficile de résister aux prêches divinatoires, porteuses d'un espoir dans un pays qui l'a perdu. On souffre tout le long du documentaire avec ce garçon, et la magie du film provient justement de la capacité du réalisateur à faire du cinéma avec un sujet si ardu. En effet, si la caméra est souvent à l'épaule, elle se fait totalement oublier, jouant même avec les effets de style avec le recours par exemple à une plongée ou des plans serrés de toute beauté. Le héros ordinaire devient presque un acteur qui rejoue sa vie sur la scène congolaise. Et pourtant, et c'est là l'horreur, il ne s'agit pas d'un comédien, mais bien d'un oublié du monde, qui lutte tous les jours pour sa survie. Pour autant, le réalisateur ne cède pas à la compassion. Il parvient au contraire à rendre la dignité méritée au jeune-homme qui génère beaucoup plus d'admiration que de pitié. "Makala" est un petit trésor d'humanité, comme une grande claque à notre opulence capitaliste et occidentale.
    islander29
    islander29

    829 abonnés 2 326 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 décembre 2017
    film très abouti, qui n'est pas pour moi, un documentaire, car il accompagne des personnages attachants et propose une histoire scénarisée relativement éloignée d'un documentaire réaliste .....les images et la musique sont très belles, il y a une atmosphère qu'on ne trouve qu'en Afrique, pauvreté, nonchalance, convivialité ou partage, l'harmonie règne tout au fil des images , et l'on, s'imprègne d'émotions riches et conviviales.....Bref un film à ne pas rater, surtout qu'il risque de disparaître vite des écrans....
    chas
    chas

    37 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 décembre 2017
    Le réalisateur qui avait réussi son premier film « Bovines », autour de vaches en Normandie, nous a emballé avec cette dernière production se déroulant au Congo. En Swahili, Makala signifie : charbonnier, celui qui fabrique du charbon de bois sous des meules recouvertes de terre. Nous suivons l’homme qui coupe des arbres, compose patiemment sa motte et achemine une quinzaine de sacs volumineux au moyen d’une bicyclette invraisemblable, très lourde à traîner, que les camions lancés à toute vitesse sur les pistes menacent sans cesse, jusqu’à renverser le chargement. Quelques villageois l’aident à reprendre son chemin de croix mais un autre individu lui prélève un sac après l’avoir intimidé. Les négociations pour écouler sa marchandise seront serrées. De magnifiques images et un tempo parfaitement maîtrisé nous font partager tant d’efforts insensés. Quand le film se clôt par un office religieux on peut comprendre qu’il puisse y recharger ses batteries. Esthétiquement pleinement réussi, sociologiquement juste, il est dépourvu de tout misérabilisme qui accompagne souvent les films du continent noir. Une paire de chaussures en plastique pour un cadeau à sa petite fille marque toute l’attention de cette belle figure humaine. Le courage, l’opiniâtreté de cet homme laissent croire à quelques moments de répit à l’avenir.
    Les émotions sont violentes lorsque les camions déboulent en direction de la ville chaotique. Et nous sommes ramenés aux éléments essentiels : le carbone qui se consume sous la terre, les arbres, les enfants, un poster de Drogba, un rat qui cuit sur le brasero. L’ambition de cet homme pour survivre appelle les mots qui s’appliquent aux récits mythologiques. Un grand film.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    Kabwita habite avec sa famille un village de brousse katangais, au sud de l’immense Congo (RDC). Il se rend régulièrement à Kolwezi, à une cinquantaine de kilomètres, pour vendre le charbon de bois (makala) qu’il fabrique en forêt. Il fait la route à pied, en poussant son vélo surmonté d’une charge à faire pâlir un mulet. Négociés en ville, les sacs lui permettront d’acheter des tôles pour couvrir sa maison. Alors il pousse, nuit et jour, sans broncher.
    La piste est piégeuse. Au passage des camions, le chargement culbute au fossé et d’autres miséreux le rackettent en chemin. Le forçat se plaint à peine. Seule l’espérance le guide. Parfois il implore le ciel. Et dans une église, il partage la transe des fidèles, pour demander à Dieu de ne pas l’abandonner. Marathonien sans espoir de médaille. Riche de l’or noir des prolétaires de la forêt. Le héros incarne toute la misère de la condition humaine. Kabwita est un Sisyphe africain.
    Le film d’Emmanuel Gras s’apparente à un docu-fiction. Avec ses parties distinctes qui ajoutent au réalisme sec et aride. Il est d’une beauté formelle irréprochable, malgré les moyens réduits. Les lumières sont superbes et un violoncelle ajoute à la dramaturgie. Sa signification est plus ambigüe. Si bien qu’on s’interroge sur son ambition réelle. Description clinique, épopée mythologique, cheminement onirique, quête initiatique ? Qu’importe, il faut aider Kabwita à cheminer vers l’impossible.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 2 décembre 2017
    Un film qui va vous faire éprouver de la souffrance dans 2h une souffrance que eux vivent toutes leur vie ! Un documentaire qui ne nous apprend par leur dure vie avec leur histoire ou des statistique impressionnantes non tout simplement en nous faisant vivre ce qu’ils vivent !
    velocio
    velocio

    1 270 abonnés 3 099 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 décembre 2017
    "Makala" fait partie de ces films bourrés de bons sentiments mais desquels on ressort très frustrés quand bien même il s'est vu décerner le Grand Prix de la Semaine de la Critique cannoise en mai dernier. Du réalisateur Emmanuel Gras, on connaissait "Bovines", un documentaire sorti il y a 5 ans et consacré à ce que vivent les vaches au quotidien. Dans "Makala", qui signifie charbon en swahili, on suit le travail d'un "charbonnier" de la République démocratique du Congo depuis le moment où il coupe des arbres dans la brousse jusqu'à la vente du charbon de bois à la ville en passant par le long trajet depuis son village avec un vélo surchargé de sacs de charbon. Documentaire ? Fiction ? Un peu des deux, ce qui est justement un des problèmes du film. En effet, on se rend bien compte que ce n'est pas vraiment une fiction et que Kabwita Kasongo, le charbonnier choisi par le réalisateur, fait grosso modo ce qu'il a l'habitude de faire. Et, à côté, on se rend bien compte qu'à peu près tout ce que l'on voit est scénarisé, préparé et on perd donc le côté naturel d'un vrai documentaire sans avoir les avantages cinématographiques d'une fiction. Emmanuel Gras cite "Gerry" de Gus Van Sant et "Le cheval de Turin" de Bela Tarr comme sources d'inspiration : deux films qui étaient de vraies fiction !

    En fait, Emmanuel Gras avait passé un contrat avec Kabwita Kasongo : avant chaque séquence ils discutaient de ce que le charbonnier allait faire, mais, en aucun cas, le réalisateur ne devait intervenir durant la prise. Kabwita Kasongo et sa femme Lydie rêvant de pouvoir construire leur propre maison, ils ont été payés par la fourniture des plaques de tôle nécessaires pour cette construction. En résumé, on trouve très sympathique la démarche d'Emmanuel Gras, il arrive qu'on soit ému face aux difficultés rencontrées par Kabwita, travailleur infatigable, la photographie du film est d'excellent qualité mais, on a presque honte de l'avouer, on s'ennuie quand même assez souvent face à un film souvent répétitif et donc, finalement, guère passionnant.
    Rhumcoco
    Rhumcoco

    8 abonnés 45 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 janvier 2018
    Film extremement genant, (pas derangeant, genant) par sa facilite a « poetiser » la souffrance d un homme, sans compassion, sans l aider une seule fois. Mais de maniere moderne attention (filmage de dos, duree de plan repetitive comme il faut pour faire serieux, pour faire acte artistique), On lui detruit son velo: tant mieux ca fait un evenement, la camera etait pile au bon endroit comme par hasard... c’est « payant » pour dramatiser sur le dos de la personne. On fait son beurre sur la detresse des gens. Le gars trime pour gagner quelques milliers de francs cfa (autant dire rien) pour parcourir 50 km a pied chargé comme une mule / generique du film blindé de thunes = le monsieur filmé dont on donnera a peine à entendre son prenom, en aura-t-il vu un peu la couleur?. En bref, assez abject, tant dans le filmage insistant que dans le violoncelle vibrotant d’emotion plaquée (partition pauvre et ringarde). A retenir juste une belle scene ou l’homme montre les chaussures qu’il veut offrir à sa fille.

    Au secours, c est quoi ce regard douteux sur les gens? Ca s excite plus à filmer un tronc d arbre ou une roue a moitie crevee qu’un visage... pitié.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 20 décembre 2017
    Makala signifie charbon en swahili, langue parlée par ailleurs au Congo, où se déroule le film.
    (on ne le saura qu'au bout de 1H de film grâce à une affiche qui apparaît rapidement). L'histoire qui n'est pas un documentaire, mais bien une fiction où un "vrai" charbonnier, du nom de Kabwita rejoue son quotidien face à la caméra d'Emmanuel Gras. C'est bien son rôle dans la vraie vie qu'il nous livre sous la direction évidente du réalisateur. On aurait aimé que Kabwita ait aussi le pouvoir de composer et d'échapper au regard esthétisant et claustrant du réalisateur, mais il n'en est rien.
    E.Gras, nous imposera tout au long de ce film, sa vision misérabiliste, faisant de Kabwita un héros du quotidien, mais un héros sans issue, sinon celle de la prière, scène par ailleurs jouée et filmée d'une telle manière que Jean Rouch doit se retourner dans sa tombe.
    . S'il n'y a pas de voix off dans ce film, certains le soulignent presque avec admiration !, cela n'empêche pas le regard omniscient du réalisateur qui enferme pas à pas le destin de Kabwita.

    Je suis consternée qu'au 21ème siècle, on aie encore ce regard misérabiliste, condescendant et plein de "compassion", empli d'une charité "chrétienne" envers l'Afrique et ses habitants. Je suis consternée, mais pas étonnée, que Cannes récompense ce genre de films, parce que nous, ici,, en Europe, en Occident, ça nous arrange bien de porter et soutenir ce regard, ces images telles que nous les renvoie Emmanuel Gras. Il suit " à distance", les souffrances et le labeur d'un jeune charbonnier qui sur 50km peine à transporter ses kilos de charbon sur un vélo, presque une ferraille, pour les vendre en ville.Emmanuel Gras a fait un choix, que son film "fasse vrai", et donc sans interroger, sans regarder, sauf à une distance dérangeante, sans contextualiser et questionner les raisons de cette misère, il filme mais surtout met en scène. Son esthétisme, l'image léchée, le temps qu'il prend à filmer la souffrance, la poussière etc.... est presque répugnante. Surtout quand l'on voit sur quelle scène il choisit d'arrêter le film. L'église, le recours à dieu. Je ne supporte plus cette bonne conscience, qui d'ailleurs n'interroge pas l'existence de la présence de l'évangélisme de sa prégnance, mais aussi de la réappropriation qu'en font ici les congolais.

    Cannes, le festival s'étonnait de ne pas sélectionner de film africain, mais c'est certain qu'en récompensant Makala et le regard bovin d'Emmanuel Gras, c'est son confort moral qu'elle soutient. Pourquoi n'avoir pas sélectionné, Dieudo Hammadi, il y a quelques années, films multirécompensé dans le monde ? Ou encore Félicité D'Alain Gomis ? Si vous voulez un regard puissant, fin, soutenu et beau sur le Congo, découvrez ces deux réalisateurs et fuyez Makala.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 décembre 2017
    Pour construire le toit de sa maison, un père de famille met en œuvre sa force de travail et son savoir faire afin de gagner la somme nécessaire à l’achat du seul matériau qu’il ne peut récupérer dans la brousse congolaise qu’il habite avec femmes et enfants, à une cinquantaine de kilomètres de Kolwezi: une quinzaine de plaques de tôle ondulée. En déforestant, il fabrique du charbon de bois qu’il va aller vendre à la ville où celui-ci sera consommé pour faire la cuisine en dégageant du dyoxide de carbone. Le point de vue écologique n’est pas central dans ce film et cette remarque introductive serait oiseuse si le réalisateur n’avait pas pris un malin plaisir à intégrer dans le cadre, durant le périple du charbonnier, les poteaux de la ligne à haute tension qui est supposée transporter depuis le gigantesque barrage d’Inga à l’embouchure du fleuve jusqu’aux mines du Shaba la précieuse énergie électrique.
Le film donne à voir avec une précision documentaire, dans l’ordre chronologique et en insistant sur la durée quand il y a lieu (au risque de lasser), l’ensemble des faits et gestes d’une séquence qui illustre le mode de vie de cette famille mais est aussi, avec peu de variantes, celui de dizaines de millions de personnes de part et d’autre de l’Equateur. A partir d’un gros plan sur ces vies minuscules, il est possible d’avoir une vue d’ensemble. Mais laquelle ? C’est alors qu’intervient la grille de lecture de chacun.
Je m’engagerai en avouant que j’ai lutté contre l’assoupissement pendant la première partie et pourtant, ayant tenu jusqu’à la fin, je suis ravi que ce film ait été primé et qu’il récolte dans l’ensemble de bonnes critiques. J’encourage tous les publics à aller le voir.
Toutefois, de nombreuses objections sont à prendre au sérieux. La plus cassante : c’est le retour du « cinéma de la misère » dont une « photographie coquette et dépolitisée » nous est proposée (voir les Cahiers du Cinéma). Et inversement, les éloges esthétisants et moralisants sont trop vagues et convenus pour convaincre (il faut reconnaître que c’est le fond de commerce de la quasi totalité des complaisantes critiques professionnelles qui balancent leur copie sans se mouiller).
Ce film mérite mieux que des jugements expéditifs parce qu’il peut servir de support à une réflexion plus fine sur l’Afrique aujourd’hui. Encore faudrait-il disposer d’éléments de contextualisation efficaces, en commençant par le point de vue des Congolais eux-mêmes. En tous cas, le réalisateur et son équipe ont le mérite d’avoir fréquenté le terrain, d’avoir tourné avec un budget qui a dû être modeste et surtout d’avoir fait jouer un authentique charbonnier et à sa femme. Qu’importe ici que le documentaire soit « arrangé » au motif que les acteurs ne sont pas surpris par une caméra cachée mais rejouent pour le film des actes qui sont ceux de leur vie quotidienne. Si on compare la dernière scène qui montre une séance de prière dans une église évangélique avec les « Maîtres fous » que Jean Rouch avait tourné à Accra en 1955, on doit s’interroger en évitant les aprioris fondés sur la réputation. Double débat : sur l’authenticité du document de part et d’autre, et par ailleurs sur la réception : le film de Rouch fit l’effet d’une déflagration dans l’Afrique encore colonisée tandis que celui de Gras….
D’autres comparaisons puisées dans la production cinématographique sont un bon indicateur. Par exemple, le court métrage de Sembene Ousmane « Borom Sarett » (1962) qui raconte à peu de choses près la même histoire , celle d'un conducteur de charrette qui tente de gagner sa vie en ville. Persécuté par la police, l’administration et ses clients, il végète dans la misère. Ce film fut primé en France, mais déclencha par la suite une critique du « cinéma de la misère », en commençant par le réalisateur lui-même qui s’orienta vers une vision plus combative. Quarante cinq ans après, que penser de cette vison de l’Afrique ; un Africain ferait-il aujourd’hui un tel film ? En 1980, se référant au même endroit, un Français (Coutard) avait fait « La légion saute sur Kolwezi »... Malgré toutes les réserves, il est indéniable que le prisme choisi par Gras témoigne d’une heureuse évolution même si la convergence des vues entre Sud et Nord n’est pas pour demain..
    Laurence M.
    Laurence M.

    8 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 décembre 2017
    Tourné au Congo, le documentaire suit le périple d'un jeune frabricant de charbon de bois de son village jusqu'à la ville la plus proche (plusieurs dizaines de kilomètres tout de même). Il est difficile d'en dire plus sur l'histoire sans dévoiler trop d'éléments qui sont extrèmement bien distillés au cours du film. On ne comprend que progressivement ce que l'on est en train de voir: ce que fait le héros du film, ce qu'il construit au milieu de la brousse, ses buts, ses envies. Tout cela donne une dimension quasi mythologique à ce film qui le tire largement au-dessus de ce que l'on est habitué à voir en documentaire.
    Il est également construit comme une fiction. J'ai lu d'ailleurs des critiques spectateurs qui n'avaient pas compris les propos du réalisateur: celui-ci dit qu'il avait repéré les endroits intéressants sur la route, qu'il avait la structure du film avant le tournage et qu'il intégrait des scènes au fur et à mesure de ses discussions avec son personnage. Du coup certains pensent qu'il avait tout préparé. En fait le réa explique simplement qu'un documentaire comme celui-ci se fait en collaboration avec les personnes qu'il filme et qu'il se pense en amont. La base d'un travail de documentariste à mon humble avis. En tout cas c'est un des documentaires les plus puissants et beau que j'ai vu depuis très longtemps.
    Christoblog
    Christoblog

    789 abonnés 1 651 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 décembre 2017
    On peut parier sans grand risque que le nom d'Emmanuel Gras deviendra bientôt familier aux oreilles des cinéphiles du monde entier. Makala est en effet un second film d'une puissance exceptionnelle.

    Résumons brièvement ce que cet admirable documentaire nous raconte : Kabwita est un jeune villageois qui espère donner à sa famille une vie meilleure. Il fabrique du charbon de bois (tiens, comme dans Les gardiennes), et va le vendre à la ville, après un épuisant voyage de plus de cinquante kilomètres, durant lequel il pousse son vélo chargé de charbon.

    Dès les premières scènes, dans lesquelles Kabwita abat un arbre, on est comme pétrifié par le beauté des images, la qualité de la bande-son (le vent !) et la présence à l'écran de Kabwita. Quand ce dernier se retrouve sur la route, le film prend une dimension mythique et se transforme en une sorte de suspense du minimal. Le vélo tiendra-t-il jusqu'au bout du voyage ? Kabwinta parviendra-t-il à pousser son chargement au sommet de la colline ? Vendra-t-il ses sacs à bon prix ? Evitera-t-il les bandits et les policiers corrompus ?

    En nous faisant ressentir physiquement les aventures de son personnage principal (le soleil qui tape, l'inquiétude que génère la nuit, la désorientation que procure l'arrivée en ville), Emmanuel Gras se révèle être un cinéaste d'exception. Ses plans sont magnifiques, ses images somptueuses. Le film respire le cinéma, jusqu'à une scène finale absolument bluffante. Du grand art.
    Domnique T
    Domnique T

    60 abonnés 233 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2018
    Un homme frêle et armé d’une simple hache, s’attaque à un arbre gigantesque. C’est la première image du film et pourrait servir de parabole au message qu’il délivre. Kabwita, c’est son nom, doit faire face à des défis incommensurables. On découvre petit à petit le dénuement absolu, de sa famille, l’insécurité émouvante de sa condition et tout ceci dans une pudeur souveraine. Du pur tragique de situation ! Kabwita coupe son arbre, fait le charbon de bois (makala), le charge sur son vélo et va le livrer … à 50 kilomètres … à pied ! Une telle vulnérabilité rend l’épopée totalement poignante ! La caméra suit ce héro modeste au plus près lors de ce road-movie époustouflant. Une économie de moyen, une sobriété de démonstration, une bande son pertinente et la photo magnifique donnent toute sa force a ce docu-fiction.
    Kabwita rendu à la ville, charbon de bois vendu, va se confronter au coût de ses rêves … Seule la foi semble lui permettre d’accepter sa situation et cela donne lieu à une scène finale poignante
    Si il y a encore quelques esprits étroits qui se demandent pourquoi des africains traversent comme ils peuvent la Méditerranée pour nous "envahir", ce document est une réponse magistrale.
    Yves G.
    Yves G.

    1 408 abonnés 3 428 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 décembre 2017
    Kabwita vit dans la misère au Katanga, dans un petit village reculé à une cinquantaine de kilomètres de Kolwezi. Avec sa femme et ses enfants, il aimerait faire bâtir une maisonnée sur son terrain et quitter le taudis dont il est locataire. Il fabrique du charbon de bois.
    Sans moyen de locomotion, il n'a guère qu'un vélo, qu'il peut arnacher avec de lourds sacs de charbon et pousser jusqu'à la ville où il tentera d'en obtenir un bon prix.

    Emmanuel Gras vient du documentaire. "Makala" est sa première œuvre de fiction - si tant est que c'en soit une. Ses deux premiers films avaient pour cadre, le premier ("Bovines") le Calvados et ses champs où paissent des vaches silencieuses, le second ("300 hommes") un asile de nuit à Marseille et les réprouvés qui y dorment.
    Il plante cette fois ci sa caméra dans un tout autre environnement. Mais, de la France au Congo, sa démarche reste la même : filmer au plus près la réalité au point de produire parfois un malaise, dans l'intimité contemplative qu'il crée avec son sujet.

    "Makala" est un film âpre, exigeant qui se fixe un sujet et s'y tient inexorablement. Il ne quitte pas son héros d'une semelle durant les trois parties qui le composent. Dans la première, on le voit chez lui faire son travail : abattre laborieusement un arbre immense avec une simple hache, le débiter en bûches, préparer avec soin le four, faire cuire patiemment le charbon de bois. Dans la deuxième, la plus poignante, on le suit sur la route qui le conduit jusqu'à la ville. Cinquante kilomètres, qu'on ferait sous nos latitudes, en train, en voiture ou en moto, en moins d'une heure. Cinquante kilomètres qui, sous les siennes, semblent une odyssée harassante où l'on voit Kabwita pousser son vélo lourdement harnaché sur des routes escarpées, poussiéreuses, dangereuses. Dans la troisième, Kabwita est enfin arrivé en ville. Il s'arrête chez sa belle sœur dont on comprend qu'elle héberge sa fille aînée qu'il a envoyée étudier à la ville ; il négocie sur le marché ses sacs de charbon inlassablement ; il trouve dans une église évangéliste un repos trompeur.

    Rien de plus. Rien de moins non plus. "Makala" frappe par l'exigence de sa forme, qui ne s'embarrasse d'aucun artifice, d'aucune béquille. Le film est quasiment muet. Il ne comporte presqu'aucun autre événement que ceux que je viens d'énumérer. S'y ennuie-t-on pour autant ? Pas une seconde. Car on est happés par cette histoire, alors même qu'elle est d'une simplicité enfantine et qu'on en connaît par avance l'issue. La raison de notre intérêt est la fascination qu'exerce cet homme frêle et doux, qui n'élève jamais la voix, qui ne manifeste ni joie ni colère, qui se contente de pousser son vélo, comme Sisyphe roulait son rocher. Un homme qui ne dit rien. Mais qui exprime tant.
    Isabelle E.C.
    Isabelle E.C.

    45 abonnés 277 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 décembre 2017
    L’histoire d’un jeune charbonnier congolais, qui pour faire vivre sa famille et lui donner un avenir, abat un arbre, le réduit en charbon et va le vendre en ville.
    C’est un documentaire, une belle tranche de vie tournée au plus prêt, comme en plan large, qui nous conduit de la brousse à la ville (Kolvezi).
    C’est beau, lent, marquant, ça fait réfléchir, c’est dépaysant et touchant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 décembre 2017
    Caméra légère et tendre, lumière et musique en harmonie et pourtant la violence du périple prends à la gorge, j'ai respiré la poussière, tremblée maintes fois que le vélo ne tombe, mais Kabwata continu pas à pas....et l'église qui joue son rôle. L'enfer sur terre bientôt le Paradis ?
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