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In Ciné Veritas
94 abonnés
922 critiques
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2,5
Publiée le 2 mars 2018
Le rire de madame Lin radiographie la dégradation des liens familiaux, des relations d’interdépendance au sein d’une population rurale chinoise paupérisée. Sans juger et sans culpabiliser son public, Tao Zhang ancre avec force son premier film dans le cinéma social chinois. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
L’histoire est en phase avec le vieillissement de la population chinoise : suite à une chute, les enfants de Mme Lin décident de placer à l’hospice leur mère veuve. Faute de place (une résidente doit céder sa chambre mais tarde à mourir), elle est transférée chez chacun de ses enfants qui se la transmettent, telle une patate chaude. Situation aggravée par le fait que Mme Lin, suite à un malaise, se met à rire de façon inexpliquée, ce qui a le don d’énerver ou d’agacer ceux qui l’hébergent. Malheureusement, le sujet est altéré par la forme : plans fixes, souvent à travers des portes, où les acteurs sortent parfois du cadre avant d’y revenir, mal éclairés et où on essaye de deviner qui parle (les acteurs sont parfois filmés de dos ou leur visage est hors cadre). Cela rend vite le film ennuyeux et soporifique (aucune musique également), d’autant qu’il décrit une Chine très arriérée, sans eau courante, ni électricité.
Madame Lin vieillit. Ses enfants semblent plus soucieux de s'en débarrasser que de s'inquiéter de son bien-être. Ils décident d'un commun accord de la placer dans un hospice sordide. Mais en attendant qu'une place s'y libère, ils acceptent une dernière fois de l'accueillir à tour de rôle.
Âmes sensibles s'abstenir. Vos parents sont retraités ? leur santé décline ? ne leur proposez pas d'aller voir ce film avec vous. Ils pourraient y voir malice de votre part.
"Le Rire de Madame Lin" n'est pas une comédie. Si on rit comme Madame Lin, c'est nerveusement, pour cacher un malaise, pour étouffer un sanglot. Car rien n'est épargnée à cette Grand Mère Courage, ballottée d'un foyer à l'autre, qui encore et toujours y fera l'expérience de l'ingratitude humaine. Fils, filles, beaux-fils, belles-filles, tous sont plus égoïstes les uns que les autres. L'un empoche la tontine assemblée par la famille pour payer son docteur ; l'autre la chasse parce que sa présence silencieuse nuit au petit commerce qu'ils dirigent ; une troisième la fait dormir avec les bêtes au motif que le rire nerveux de Madame Lin lui est devenue insupportable.
Il y a dans cette succession d'avanies un procédé un brin répétitif. "Le Rire..." aurait pu durer un quart d'heure de plus si Madame Lin avait eu un cinquième enfant. Il a l'élégance de se conclure après une heure vingt-deux par un épilogue traumatisant. C'est un film chinois qui décrit l'âpreté des relations humaines en Chine - comme le documentaire "Argent amer" vient de le faire - et le paradoxal individualisme que trois quarts de siècle de collectivisme y a généré. Mais c'est aussi un film universel qui nous touchera tous. Car la question qu'il traite - que faire de nos aînés - se pose sous toutes les latitudes.
Pour faire vite : Les Thénardier à Shandong ! Mais ça ne ressemble à rien (de bon) et on se dit presque qu'avec une bonne caméra numérique, on s'en tirerais bientôt aussi bien. Pour les acteurs.... c'est comme du Bresson mais en bien mauvais, mis à part la pauvre Mme Lin qui reste la seule semblant crédible et émouvante. Ça fait très peu, voire encore moins, pour monter ainsi ce film en épingle . . .
un film à la fois grave et léger, qui nous interroge sur le fonctionnement familial, les relations d'interdépendance, les tensions traversées. Cela se passe loin, mais on y lit comme à travers un miroir grossissant le drame humain. Madme Lin s'en va avec son rire qui interroge...
Un film ayant pour thématique (malheureusement) universelle : la vieillesse et le délaissement ... un film bouleversant et minimaliste; tout ce que j’aime !
Un film universel et émouvant, à ne pas manquer😉! Ce film est bien plus qu’un documentaire qui nous fait découvrir avec émotions une vie bouleversante et une grand-mère pleine de générosité. Il nous fait voyager au centre de la Chine profonde.
Une vieille dame promise à l’hospice passe quelques jours chez ses différents enfants. Le titre, « le dernier sourire » qui était à cannes celui de ce film pouvait se lire de plusieurs façons : celui qui viendrait d’une grande sagesse en quittant la vie, ou lorsqu’il est inextinguible, pas loin du sanglot, et vaut à la grand-mère d’être reléguée à l’étable, ou bien encore celui qui serait requis au moment d’un spectacle obscène donné au moment de la conclusion des obsèques. Le devenir de nos vieux est une préoccupation universelle et ce voyage dans la Chine rurale contemporaine nous concerne intimement. Parce que nous aurions pu avoir affaire à un film culpabilisant, nous avons apprécié l’humanisme du réalisateur qui ne nous épargne pas des moments de grande violence ponctués de quelques intervalles de tendresse et de bonne volonté. L’enfant du pays cadre agréablement des acteurs amateurs remarquables.
Un film court, qui nous plonge dans une Chine ancestrale ou la modernité fait son oeuvre, et qui nous parle de sujets aussi universels que la vieillesse, la lutte contre la misere, la famille, la solidarité inter-generationnelle.... Joué par des non professionnels, un premier film a saluer.