Ils sont trois amis iraniens, Hossein, Arash et Ashkan, et ils voudraient terminer en beauté le séjour de leur copain en France, en entreprenant un périple en voiture depuis Paris jusque la mer méditerranée. "Avant la fin de l'été" emprunte tour à tour différents genres artistiques, sans que jamais l'un ne prenne le pas sur l'autre. La réalisatrice hésite entre le documentaire, la farce potache, la comédie romantique, voire même l'essai philosophique. En effet, le film est en quelque sorte des "Lettres persanes" à la Montesquieu mais dont le propos est totalement inversé. Les trois compère ne parlent pas de la France, ils parlent d'abord de leur pays, l'Iran, rendu plus aigu par l'effet du voyage et la différence culturelle. Sans pudeur, ils évoquent la question de la religion, de l'alcool, de l'amour entre les hommes et les femmes, d'homosexualité, ou de la politique. Bien sûr, il est aussi question d'immigration et des choix cornéliens qui s'imposent aux ressortissants étrangers, entre regret, nostalgie et plaisir de vivre en France. L'humour aide le film à ne jamais verser dans la démagogie. On regarde aussi la France, avec ses vraies gens, ses paysans, ses traditions, et ses paysages somptueux. S'agit-il d'acteurs ou de personnages qui jouent leur propre vie ? La réalisatrice cultive le doute. On n'est pas loin d'un film à la Depardon mais façon orientale. Le talent de la réalisatrice survient surtout dans la manière qu'elle a à de rendre exotiques des fêtes, des savoir-vivre ruraux, notamment pour les spectateurs urbains, a fortiori parisiens. "Avant la fin de l'été" est une jolie balade, sans prétention, dans le cœur de ces trois iraniens, pétris de poésie, de philosophie et d'amour pour leur pays d'accueil.