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tomPSGcinema
760 abonnés
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3,0
Publiée le 26 décembre 2018
Doté d'une histoire touchante, ce drame se déroulant en Zambie raconte la triste destinée d'une petite fille de neuf ans accusée d'être une sorcière. Et l'ensemble est à visionner pour la très belle prestation de la petite Maggie Mulubwa, qui est la vraie révélation de ce long-métrage, et aussi pour la mise en scène de Rungano Nyoni qui ne manque pas d'inspiration.
Parce qu'une villageoise a chu devant elle en revenant du puits, Shula, neuf ans, est accusée de sorcellerie. Elle est condamnée à rejoindre un groupe de sorcières. Les pouvoirs de divination qu'on lui prête la valorisent autant qu'ils la stigmatisent.
"I am not a witch" nous vient de Zambie. Un pays moins connu pour sa production cinématographique que... que pour quoi au fait ? La Zambie fait partie de ces pays du monde qu'on serait bien en peine de caractériser. Aucune dictature sanguinaire, aucune guerre civile ne lui ont valu l'attention des médias. Ni safari ni huitième merveille du monde - sinon peut-être les chutes Victoria qu'elle doit partager avec le Zimbabwe limitrophe - n'attirent les tours operators.
À défaut d'autres titres de gloires, la Zambie pourra désormais se targuer d'avoir un film qui en porte les couleurs - même si sa réalisatrice a grandi au Pays de Galles et vit désormais au Portugal et que le film est une coproduction internationale. Pour autant l'image de ce pays d'Afrique australe n'en sortira pas grandie. Car c'est à une de ses facettes les plus sombres qu'il est consacré : la stigmatisation dont ses soi-disant sorcières font l'objet. Un phénomène qui n'est pas propre à la Zambie et qu'on retrouve dans d'autres pays africains. "White Shadow", sorti en 2015, traitait un thème analogue, qui avait pour héros un albinos en Tanzanie, victime de brimades.
Rungano Nyoni aurait pu choisir le registre de la tragédie pour traiter de ce sujet. Elle prend une voie moins évidente : celui de la fable voire de la farce. C'est non sans humour qu'elle décrit les situations cocasses dans laquelle Shula est plongée, comme par exemple lorsqu'on lui demande d'identifier l'auteur d'un vol-à-la-tire.
Le problème est que la situation dramatique de Shula ne prête jamais à rire. Sans doute l'écueil du drame décrivant avec forces trémolos les injustices subies par cette enfant innocente a-t-il été opportunément évité. Pour autant, le registre de la comédie ne fonctionne guère mieux.
Film étrangement long, on n’arrive pas à s’intéresser au sort de cette petite fille, on a aucune empathie avec aucun personnage... un film africain plein de défauts.
Sous des dehors de film dénonciateur pesant, "I'm not a witch" prend plutôt la forme d'un conte cruel. Cette petite fille excommuniée, exhibée, humiliée, affronte l'archaïsme des superstitions avec aplomb. Le film ne s'enferme pas du tout dans le vase-clos du misérabilisme. Tous les pièges du film à thèse sont déjoués par cette volonté de coller à la fable. La prouesse étant de réussir à faire exister des personnages réalistes tout en leur donnant un caractère figuré propre au genre: la sorcière, le méchant, l'héroïne etc. Un très bon film qui a des choses à dire et le fait passer sans forcer.
La réalisatrice se serait inspirée de “ La chèvre de M. Seguin “ pour ce conte très original et passablement drôle qui se moque de la réelle chasse aux sorcières qui existe dans certains pays d’Afrique – et qui n’est pas plus ridicule que celle menée par certains McCarthy, Edgar Hoover et autres dingues américains ! Un film extrêmement original qui dénonce l’insondable bêtise des mâles et l’incroyable asservissement des femmes en Afrique… mais on peut aisément élargir à l’ensemble de la planète ! La dérision, l’humour noir (sans jeu de mot) cachent le drame de la situation qui ne surgit qu’à la fin. Les acteurs sont naturels, la gamine est impressionnante dans toutes ses attitudes et la mise en scène bien travaillée. Il n’en reste pas moins que si le film est une belle œuvre… il m’a beaucoup ennuyé !
pour son premier film, la réalisatrice fait mouche en dénonçant sous forme de fable à l'humour caustique, ces camps de sorcières qui existent en Zambie ou encore le Ghana. Porté par des comédiens amateurs rendant le propos plus réaliste encore, ces femmes dénoncées par superstition, parce qu'elles sont vieilles et qu'on veut s'en débarrasse, ou encore par jalousie, finissent isolées dans des camps, exploitées par l'état ou livrées aux touristes qui viennent les photographier. Cruel sur le fond et poétique dans la forme avec ces rubans blancs attachés dans le dos pour éviter qu'elle ne s'envolent, ce cente troublant et révoltant ne laisse indifférant et donne envie de suivre la carrière de la réalisatrice.
je revient sur ce film vu que peu de gent ont compris le malaise de ce film. ça ce veux en réalité documentaire mais il n'y a pas d'interview, pas de rébellion ni rien en fait présenter pendant deux heures comment faire souffrir des femmes des enfant Ce n'est PAS BIEN. sinon pour parler du film tout est foiré les acteur sont 10 fois pires que des amateurs (et j'ai vu des amateurs de grand talents), scénario plus que mauvais certaines scènes sont malsaines comme quand l'un des soi disant sorcier fait une dance en criant tu as pitié plus qu'autre chose, toute cette ambiance est malsaine le tribunal et les policier relève plus d'un jeux pour enfant, pas de méchant pas de voix off pour expliquer le scénario rien c'est une page blanche. le racisme est la base du film avec les gros clichés ULTRA INSULTANT rien est a garder et j'ai mit des 1/2 étoiles pour large moins pire que ça c'est dire a quel point c'est foiré ça ne mérite même pas la demi étoile !!!
Je m'attendais pas à voir un film aussi "choquant", c'était le soir du jour de l'an, bienvenue la nouvelle année avec ce film limite à effet de reportage documentaire sur les mœurs et coutumes zambiennes sous les traits de cette petite fille au visage imperturbable, avec ses yeux noirs et profonds. Personnellement, je n'ai pas apprécié ce film, je l'ai trouvé "pessimiste" au plus haut point, les paysages désertiques, ces femmes emprisonnées, très "'glauque", limite "sadique". Si vous avez le moral "dans les baskets", optez pour une bonne comédie française, il n'y en a pas que des mauvaises ....
Il faut savoir que dans certaines régions d’Afrique notamment en Zambie & au Ghana, les camps de sorcière existent encore. Ce film sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2017 est donc extrêmement intéressant montrant une pratique culturelle qui perdure malgré le fait que les gouvernements tentent de fermer ces camps. Il y a d’ailleurs beaucoup de nuance dans ce récit qui montre aussi que dans ce camps une vraie communauté c’est formé avec ces femmes qui ont été rejetée pour diverse raisons par leur village. Une solidarité se forme et elles prennent sous leur aile la jeune Shula. Le jeu de la jeune Margaret Mulubwa est remarquable dans cette petite fille victime de rite ancestrale qui la dépasse. Et donc même si le rythme est extrêmement lent, le sujet et l’enjeu pour Shula m’a tenu accroché jusqu’à la dernière seconde. SPOIL SPOIL SPOIL la mort de la toute jeune Shula à la fin est haute en symbolique. Tout d’abord elle n’a trouvé que la mort pour se libérer d’un fardeau qui au final l’avait détruite de l’intérieur. Et dans un second temps elle a servi de déclic aux femmes qui ont décidées en coupant les rubans de couper leur lien avec cet enclavement forcé. Le film se fini par cette image très forte du camion avec les bandes coupées signe de liberté.
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1,5
Publiée le 14 décembre 2020
I Am Not a Witch est un de ces films où vous finirez par être confus. Pourquoi demandez-vous. D'une part vous ne serez pas certain de ce qui se passe ou plutôt de la raison pour laquelle les choses se passent. Et deuxièmement vous ne serez pas certain si vous êtes censé vous sentir mal à l'aise tout au long du film ou si c'est juste le résultat possible de votre propre interprétation. C'est de bon augure pour cette vieille question sur la sorcellerie que voulait dire l'auteur ou dans ce cas, le réalisateur je n'en suis pas sûr. Bien sûr il y a ici des traces de féminisme, de critique socioculturelle et de réappropriation de l'africanisme plutôt que des structures postcoloniales en place en Afrique. Tout cela est très bien mais l'histoire est trop rigide et trop vague. Il n'y a pas vraiment de sens dans tous ca je veux dire...
C'est un film surprenant. Il traite avec humour d'un sujet grave. En préface il est écrit : "C'est un conte". C'est un film d'une grande beauté. J'y ai retrouvé de simples et belles images comme j'en avais vu en Afrique. Magnifique métaphore et superbes construction des images grâce à ces objets que sont les rubans blancs. Le camion, à la fin avec ces bobines est une image superbe. Parfois, la musique porte le film. Les visages de ces femmes sont beaux. Celui de la petite fille aussi. C'est un film fin qui réussit à ne pas émettre d'avis sur les croyances. Il questionne la liberté et les jugements. C'est un traitement élégant de la bêtise, la proposition qui nous est faite de rire désamorce les jugements que nous-mêmes pourrions porter sur certains personnages. Et c'est surréaliste. J'ai plongé dans ce conte. Et je pense que, comme un conte, ce film peut toucher l'inconscient.
Un film au thème original (les camps de sorcières en Zambie), aux images magnifiques (la réalisatrice est douée, en particulier elle a un beau sens du cadre, la dernière séquence est visuellement splendide), et très bien interprété (par des interprètes non professionnels) mais au traitement qui m'a laissée un peu perplexe. Après un début (au commissariat de police) qui laisse en effet penser que le film traitera le sujet sous forme d'une fable teintée d'humour et de satire sociale, ces aspects -là sont un peu laissés de côté. En fait, à cause sans doute d'un mauvais dosage entre tous les éléments : le réalisme du cadre, la part de satire et d'humour, et le côté tout de même très dramatique de cette histoire. On ne sait même plus si on est dans une sorte de conte (assez cruel finalement) ou si c'est du réalisme teinté de surnaturel (?). On en viendrait, sans le carton initial, à douter de l'existence à notre époque de ces camps, ce qui dessert un peu le propos du film (dénoncer leur existence, et au-delà de ce sujet, l'utilisation des croyances et superstitions pour asservir -ici les femmes). Dommage...
Ce court-métrage est tout simplement un chef d'oeuvre. Rungano Nyoni s'est inscrit avec ce film dans les rangs des talentueux cinéastes africains, qui osent et qui dénoncent. Saupoudré d'un humour juste, elle met clairement en évidence les failles d'une partie de l'Afrique noire. Les camps de sorcières ne sons pas qu'une légende... Ouvrons les yeux et agissons!