Ken Loach n'a pas fait que des chefs d'oeuvre et Fatherland fait partie à mon avis de ses plus mauvais. D'abord, il traite de deux sujets différents qu'il n'approfondit pas : le passage d'un artiste de RDA à l'Ouest, et la chasse aux nazis. Sur les transfuges, depuis la chute du mur, le cinéma allemand a produit des films autrement plus subtils. La série Est-Ouest par exemple montre bien la différence de vie entre la RDA et la RFA sans jamais sombrer dans le manichéisme. Sur la chasse aux nazis, quarante ans après la fin de la guerre tout de même, la seule innovation de Ken Loach est d'évoquer l'itinéraire d'un homme qui a traversé la montée du nazisme, la guerre d'Espagne, la deuxième guerre mondiale pour finalement tomber entre les griffes des services secrets nazis puis américains à la suite d'un chantage sur sa famille. Mais ce riche sujet n'est qu'esquissé au travers d'un monologue du personnage. De plus Ken Loach nous tient discours didactique assez schématique. Si on ajoute que son film manque un peu de moyens, tout est dit. Ken Loach a toujours été beaucoup plus à l'aise pour mettre en scène les classes populaires de l'Angleterre contemporaine que pour traiter de grands sujets géopolitiques dans d'autres pays.
Une etude pleine de signifiance sur les relations RFA-RDA, ainsi qu'à propos la repetition generale de l'Histoire: l'auteur montre une société dirigée par des institutions totalement préréclitées dans laquelle une meritocratie inexistante fait sa loi; emplie d'imbeciles et de frustrés haineux surtout très soucieux de conserver l'essentiel de leurs privilèges, enfin la version que donne le réalisateur de l'ex-RFA est loin d'être rose bonbon...
Un film très proche du documentaire. On retrouve les caractéristiques des films de Ken loach avec un film très engagé où les deux gouvernements de l'Allemagne de 1980 sont critiqués. Les acteurs se montrent très crédibles et l'on sent la volonté lors du tournage de faire "disparaitre" les caméras. L'ensemble est très réussi!
Excellent film et prise de positon de la part d'un réalisateur plutôt proche d'une certaine vérité. Essentiellement autour de deux personnages dans un contexte paranoïaque de l'Allemagne de l'Est, quelques années avant l'effondrement du mur de Berlin. Il est question de droit de parole, de s'exprimer dans un pays totalitaire, et lorsque le chanteur se retrouve de l'autre côté du mur, il est confronté à la réalité libérale qui n'est pas plus évidente, ni enviable. A la recherche de son père, lui-même, expatrié quarante ans avant, il va découvrir le visage contestable du pouvoir. Filmé très simplement (en apparence) un peu comme un documentaire, enfin c'est un Ken Loach. Par ailleurs ce film se rapproche assez de la vie de l'acteur Gerulf Pannach qui a vécu à peu près la même chose, et en a subi les mêmes conséquences. Ce film interroge sur le sens de la liberté et sur l'effondrement du sens lorsque le contexte change.
Ce n'est pas un chef d'oeuvre cinématographique mais cela reste une pièce majeure de l'uchronie . Cela rappelle que les victimes des nazis ont été les allemands en premier et que seuls les monstres se dévorent entre eux Que cela nous serve de leçon
Fatherland comme son titre l'indique questionne l'héritage du père, mais aussi de son idéal. On suit tout au travers de ce trajet toute un pan de l'histoire, forcément les dates et les lieux se connectent. De ce film Britannique de 1986 rejaillit les ombres et lumières de Berlin Est et Ouest de 68 avant de poursuivre encore plus loin, de son climat, de ses enjeux, des reproches que l'on se renvoient ... La morale et le choix de son appartenance ressurgissent et démontrent un partit pris radical, sans hésitations. Forcément, je me suis pris un mur.
Je dois dire que sans ses 20 ultimes minutes, moment ou j'ai vraiment compris de quoi il était question, je me serais complètement casser les dents ! Le sentiment de culpabilité, le ressentiment, la bataille des faits et de la mémoire ont complètement illuminé ce dernier numéro. Sigfrit Steiner et sa tirade sur la noyade et la pendaison ont su trouver les mots justes, aussi durs soit-il ...
Ken Loach viens explorer au travers de Fatherland ses questionnements et dessine une analyse du monde tel qu'il le comprend, ressent, dans une justesse éprouvante, nécessaire.