Il y a des films qui reposent presque totalement sur leur interprète principale, qui sont même produits sur leurs noms. « Moi, jeune et jolie » fait partie de ceux-là. Pourtant, en France, Amy Schumer ne doit pas parler à beaucoup de monde. Elle fait pourtant partie d’une vague d’humoristes féminines issues du stand-up comme Kristen Wiig et Melissa McCarthy qui ont eu droit à un peu plus de succès (et de visibilité) chez nous ou encore Tina Fey et Amy Poehler, quant à elles restées complètement inconnues dans l’hexagone. Schumer fait partie de cette dernière catégorie et c’est dommage tant elle développe un tempérament et une force comique évidents. Elle est de tous les plans, se donne à fond, n’a pas peur du ridicule et ne se prend jamais au sérieux en assumant ses rondeurs; rondeurs qui permettent ce long-métrage puisqu’elles sont à la base du sujet. En l’occurrence, une femme pas forcément belle va se voir comme une bombe suite à une chute. C’est prévisible, on voit la morale arriver de loin mais elle est amenée de manière pas trop lourde ni moralisatrice justement. La beauté est à l’intérieur de nous, au Diable l’apparence et peu importe à quoi on ressemble, l’important est d’en être fier et de s’assumer. Il y a un peu de « L’amour extra-large » des frères Farrelly ici, mais en moins réussi tant le duo savait manier humour gras et tendresse à la fois dans un dosage souvent parfait.
Qu’importe ici, si « Moi, jeune et jolie » n’est pas si pertinent et galvanisant, la tornade Schumer fait le show, quitte à parfois en faire un tout petit peu trop mais c’est assumé et on s’attache à son personnage. Michelle Williams, habituée à des rôles dramatiques, étonne dans un second rôle qui évite tout cliché (on aurait pu penser que ce personnage allait être la garce de service mais non) et amuse avec ce timbre de voix si particulier. Un bon point et une distribution générale de bon aloi. Il y a quelques bons gags, du plus gras (les toilettes, le show topless, …) au plus fin comme celui de la laverie et la bonne humeur de l’ensemble emporte le morceau. Mais, comme beaucoup de comédies américaines depuis l’époque Appatow, le film est trop long pour ce genre et une vingtaine de minutes de moins aurait rendu cette gentille comédie bien plus punchy et certainement réussie. En outre, tout comme le happy-end prévisible, l’aspect romantique est sympa mais sans plus. On passe un bon moment de détente, content de découvrir cette actrice, mais pas forcément transcendé par l’exécution mécanique d’un script couru d’avance.
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