J'ai trouvé que le film est passé très rapidement, voir même que la fin était un peu expéditive. Le défaut de ce film est de rester bien trop propre sur lui, comme une tenue militaire. En voyant ce résultat, il me semble évident que le film est sponsorisé par l'armée, alors, évidemment, tout est calculé pour séduire : on suit une fille, elle est brillante, elle est tenace, elle ne pleure que quand il faut. Ce film ne tombe pas dans les grosses idées reçues sur l'armée, ni sur la victimisation de cette femme au milieu des hommes et ça c'est bien, parcontre,
la moindre petite rivalité est écartée très rapidement de l'histoire, l'homosexualité est pleinement acceptée, le désir de stopper ses règles est à peine effleuré, le changement de regard de la mère sur l'armée arrive comme un cheveu sur la soupe, la rupture amoureuse
n'a pas vraiment d'impact sur les personnages, elle permet simplement à
Laure de flirter avec un garçon
sans choquer le spectateur.
Même la scène de sauvetage de l'otage, un peu dramatique,
est remise à plat en s'avérant n'être qu'une simulation. D'ailleurs, il était évident que ce sauvetage était un exercice, je ne comprenais donc pas pourquoi Laure paniquait !
Rien ne bouscule donc le spectateur, qui assiste impuissant à une très très légère romance, qui semble sortie de nulle part et qui en fait des caisses. Je suis sorti de la séance sans vraiment comprendre l'intérêt ni l'origine de l'amour platonique entre La Miss et Le Moine. Ce qui est embêtant est aussi la répétition des regards et les nombreuses situations de face à face entre les deux personnages ( au début, on se dit que c'est une bonne idée), parce que, finalement, le rapport de force reste souvent le même : je pense que la scène de la voiture aurait pu être plus intense, gênante, perturbante, si la réal n'avait pas décidé de la recouvrir avec une musique. Très généralement, la musique, dans un film est un moyen d'émouvoir facilement le spectateur. Dans ce film, je l'ai trouvé injustifiée et mal venue. Diane Rouxel semble être une superbe actrice, c'est dommage que son rôle ne soit pas plus pointu. On ne sait pas pourquoi l'armée devient une vocation pour elle, ni d'où elle sort sa ténacité et puis, le temps du récit est bien trop rapide. En terme de plans et de mise en scène, il y a des choses pas mal. L'espace est bien utilisé et filmé à des échelles et des vitesses variées. Tout le jeu de la vitre entre les deux personnages est bien trouvé, ainsi que l'utilisation des murs et des portes qui occupent un rôle à part entière. Il y a aussi beaucoup de flous et de profondeurs de champ qui renforcent cette notion de distance et de solitude. La place du miroir et de la projection de soi-même est aussi super bien pensée (rien que dans la deuxième scène, Laure est confrontée à une militaire qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau). En résumé, les images sont réussies, mais le fond du propos manque de justesse et de profondeur, c'est dommage.