J'ai de la sympathie pour Franck Dubosc. En tant qu'humoriste, même s'il joue le personnage du dragueur lourdingue depuis plus de vingt piges, il m'amuse. Il paraît plus vrai que nature. En tant qu'acteur, il n'y a que dans "Camping" premier du nom où je l'ai vraiment apprécié tant il me rappelait les gros relous qui essaient de pécho. Sa première réalisation, même si elle ne m'emballait pas, j'étais prêt à lui donner une chance. J'espérais obtenir un petit quelque chose. Mais en fait non. J'en ressors profondément exaspéré. Car en dépit d'un postulat bien immoral, ce film est d'ennui pas possible. Il ne se passe rien d'intéressant. On va dire que quelques passages prêtent à sourire, mais pas plus. Pour le reste, on alterne entre le gênant ou le ridicule. En plus de ça, c'est d'un prévisible. On devine aisément ce qu'il va se passer. On en arrive même à deviner certains dialogues. Comme par exemple les petites blagues sur les handicapés. C'est tellement attendu que ça ne fait aucun effet. Ou quand Dubosc raconte son soi-disant accident de cheval. Tu le sens arriver, mais gros comme une maison qu'une allusion va être faite à Christopher Reeve. Pareil, c'est tellement prévisible que ça tombe à plat. Un postulat immoral et quelques répliques de la même veine, ça ne suffit pas. Il faut autre chose. Il faut un vrai travail d'écriture. Et là, en ce qui concerne l'écriture, on est au niveau zéro. La réalisation ? Bon d'accord, c'était la première fois que notre vieux pote Franck passait derrière la caméra, mais, de toute évidence, ça n'est pas ça. Parce que, pour ne citer que celles-là, la scène du match de tennis ou du marathon sont horriblement filmées. Il n'y a aucun rythme rien. Mais le pire est encore à venir : le jeu. Mon dieu, une débandade. Dubosc, plus sobre, dans la lignée des rôles tenus dans "Fiston", "Barbecue" ou "Pension complète", n'est pas bon. Gérard Darmon brise les bonbons dans son rôle de "Monsieur je fais la morale tout le temps", Elza Zyllberstein est nulle à souhait. Finalement, il n'y a qu'Alexandra Lamy, plus pétillante et souriante que jamais qui surnage un peu. Et ça fait quand même suer de voir Claude Brasseur là-dedans. Ce qui aurait pu être un vrai bon moment de cynisme n'est rien d'autre qu'un truc bien lisse, bien propre comme notre cinéma nous en sert chaque année à pleines plâtrées. Finalement, j'en viens à me dire que le seul truc qui soit réellement drôle, c'est le titre.