Ce film fut une excellente surprise. Je ne suis pas un grand fan de Frank Dubosc ni comme humoriste, ni comme acteur (Camping). Je n'ai jamais été un grand fan de "Un gars, une fille" qui a fait connaître Alexandra Lamy et, surtout, Jean Dujardin. En revanche, j'ai toujours bien aimé Elsa Zylberstein, avec son jeu subtil et sensuel.
Avec ce film, j'ai été bluffé. Frank Dubosc se révèle comme un vrai rèalisateur avec un film touchant, généreux, et subtil. J'en ai eu les larmes aux yeux.
Je déteste généralement les films où le metteur en scène est en même temps acteur principal (Woody Allen, Robert Redford, et, last but not least, Clint Eastwood). Le metteur en scène échappe rarement au narcissisme et en fait des tonnes sur lui-même.
Là, ce n'est pas le cas, Frank Dubosc s'auto-modère au profit des autres personnages, Alexandra Lamy, Elsa Zylberstein,...
Frank Dubosc réussit un chef d'oeuvre de sensibilité, de romantisme, de sincérité, notamment à Prague, scène culte à mes yeux. Il réussit à me convaincre de la sincérité de ses sentiments, ce qui m'a stupéfié. Qui l'eùt cru, eu égard au Patrick de Camping, lourdingue et narcissique, et à son personnage d'humoriste qui m'insupporte souvent ?
J'ai vraiment découvert une nouvelle Alexandra Lamy qui a sans doute beaucoup souffert professionnellement d'être le faire-valoir pendant des années de Jean Dujardin, piétre acteur, de même que Nicole Kidman, magnifique actrice avait éte le faire-valoir de Tom Cruise, ô combien piètre acteur.
Le jeu d'Alexandra Lamy dans ce film est à la fois profond, subtil et touchant de sincérité ; j'y ai cru d'un bout à l'autre. Quel changement ! La fin du film - que je ne dévoilerai pas, bien entendu ! - est une trouvaille remarquable, à la fois romantique et philosophique...
Alexandra Lamy s'est mise à fond dans la peau de ses 3 personnages, handicapée, violoniste (elle a pris des cours de violon) et joueuse de tennis (elle a pris des cours aussi).
Une mention spéciale à Elsa Zylberstein qui nous gratifie d'une scène poignante avec sa crise de secrétaire transie d'amour pour son patron...
Un certain nombre de répliques humoristiques, de jeux de mots, clins d'oeil au métier originel de Frank Dubosc... Retenons "On ne pue pas des pieds quand on ne s'en sert pas !".
La scène du camion qui manque d'écraser Alexandra Lamy et du "miracle" est techniquement et cinématographiquement remarquable.
La scène du curé de Lourdes qui démasque l'imposture de Frank Dubosc est très bonne aussi, surtout les portes de l'église qui s'ouvrent et se ferment, il y a du Notre-Dame de Paris, du Quasimodo et du Frollo dans cette scène ! Une mention à Xavier Demaison...
Bref, j'ai découvert dans ce film un Frank Dubosc qui ne tombe pas dans les travers d'un Robert Redford ou Clint Eastwood réalisateur - acteur principal - vieux bellâtre séducteur, mais se révèle comme un véritable chef d'orchestre, un architecte de son film qui sait effacer son personnage au profit d'Alexandra Lamy, une découverte pour moi, et Elsa Zylberstein, qui confirme son talent d'actrice.
Je suis maintenant assoiffé de découvrir le prochain film de Frank Dubosc... Va-t-il se confirmer comme un nouveau réalisateur ?
Dernière remarque technique et musicale. J'ai beaucoup aimé la scène à l'Opera de Prague. J'ai lu rapidement le générique. S'agissait-il du concerto BWV 1041 ou BWV 1042 de Jean-Sébastien Bach ? Cela devrait figurer sur la fiche technique d'Allocine....