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Pascal
159 abonnés
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4,0
Publiée le 13 octobre 2023
Situé en Kabardie ( région de la région du Caucase à majorité musulmane dotée d'une autonomie en Russie), " Testnota" ( étroitesse) est une réflexion sur le lien ( communautaire et familial) à travers un évènement dont le cinéaste Karim Balagov fut témoin.
La fille d'un garagiste juif se voit obligé par sa famille de se marier avec un membre de sa communauté pour payer la libération de son frère kidnappé. Le cas de conscience finit par toucher différents acteurs du drame.
Présenté au festival de Cannes (2017) en section " un certain regard", le film fût remarqué et distingué.
C'est en effet une très grande réussite ( et premier opus d'un cinéaste russe qui aujourd'hui n'a encore réalisé que deux longs métrages avec celui-ci).
Certes, il y a une économie de moyens dans " Testnota" , mais Balagov traite ici de sujets fondamentaux que sont ceux de la liberté individuelle confrontée à la pression sociale et communautaire. Il évoque aussi les barrières entre les communautés qui ne sont pas franchissables facilement.
Le titre est très bien choisi et montre en quelques traits ce qu'est une vie étriquée, corsetée dans des traditions rigides ou la notion d'individu reste dans le meilleur des cas au stade théorique.
Au plan formel, la première partie qui pose toutes les cartes de l'enjeu sur la table est la plus réussie. Le second volet qui tente de traduire les sentiments intérieurs des personnages est sans doute moins accompli, mais on a ici affaire à un titre de premier ordre soutenu par un sujet d'une grande force.
On notera que les scènes sur la guerre de Tchétchénie ( située dans la même région mais à l'Est de la Kabardie) montrées dans une scène, font froid dans le dos en raison de leur violence insoutenable.
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1,5
Publiée le 28 janvier 2021
Il y a une scène documentaire vraiment macabre sur le meurtre de prisonniers de guerre. La mort agonisante de personnes réelles ce qui n'ajoute pas grand chose à l'intrigue du film. Tout d'abord il n'y avait aucune raison d'inclure ses séquences vidéo de personnes réelles sauvagement tuées sauf pour dans l'espoir que les gens regardent le film. La scène assez longue n'a absolument rien ajouté au film d'angoisse adolescente un peu ennuyeux. Tesnota - Une vie à l'étroit n'est pas un film à recommander à la légère et probablement à éviter pour dissuader le réalisateur de penser que c'est ce que les gens normaux aiment regarder. Évidemment ce n'est que mon opinion car pour quelqu'un d'autre c'est peut être un chef-d'œuvre. Alors jugez-le par vous-même mais c'est assez clair et vous voyez ce qu'ils font et vous pouvez entendre les gens crier...
Un peu déçue par ce film dont la bande annonce laissait présager une intrigue énigmatique, ponctuée par une b.o enivrante et nostalgique, mais le réalisateur abuse un peu des scènes longues, qu'il affectionne, et qui finissent par rendre le scénario plus si palpitant. Quelques longueurs ont néanmoins toutes leurs place dans ce sujet, et il y a de bonnes idées de placements de caméra. Le thème demeure tout de même intéressant, complexe. Les personnages, tous antipathiques sont perturbants...peut être trop ?, en tant que spectateur, je ne nourrissais aucune empathie pour ces protagonistes qui m' inquiétaient plus que tout. Cette froideur est un bon parti pris mais auquel je n'ai pas vraiment adhéré. À tel point que j'avais envie spoiler: qu'Ila se marie de force pour que son frère ressente de la culpabilité à son retour ! Cette situation aurait pu révéler des traits de caractère intéressant chez les personnages. J'ai par ailleurs souvent eu la sensation étrange que les décisions prises dans la narration n'étaient pas les bonnes...Néanmoins, Darya Zohvner reste une actrice captivante, qui porte très bien son rôle de femme/enfant et de fille/garçon qu'est Ila. J'ai hâte de la voir dans de nouveaux films !
non, non et non...encore un film russe adoubé par la presse..à l'instar de Faute d'Amour, dont la magnifique photographie ne disait pas pas grand chose (des longs plans sur la rivière et la neige qui n'en finissent plus, des ébats dont on a l'impression qu'ils viennent combler un vide scénaristique plus qu'ils ne servent la tension dramatique, un père et une mère qui manquent tellement de compassion qu'ils en viennent à rendre inutile la présence du 3eme comédien qui est le plus important, à savoir le fils, etc) et dont la réalisation était soi-disant une critique de la société russe mais qui manquait au final de "chair" et d'incarnation pour parler du cynisme qu'il tentait de dénoncer, Tesnota pèche à vouloir trop en faire. Le problème quand on essaye de dire beaucoup d'un coup c'est qu'on s'enlise souvent dans l'indigestion et le vide. A la manière d'un Cassavetes, Balagov filme les personnages très serrés, longtemps, trop longtemps et tente de jeter "une petite lueur" du "dogme" de Lars Von Trier, caméra à l'épaule, image pseudo expérimentale. Le problème c'est que la comédienne principale qu'on suit, ne joue pas très bien et manque de compassion pour incarner le bon sujet du film. Les plans sur les visages ne disent rien parce que les visages filmés ne transpirent d'aucune émotion. En fait, c'est vraiment pas très bien joué. Le réalisateur est passé à côté d'un super sujet mais il a trop voulu en faire. 45mn "à la manière de" (Lars Von Trier) aurait amplement suffit. On s'ennuie beaucoup à voir ces comédiens qui essayent de jouer à la Cassavetes et dont les visages inutiles "cassent" le film. Même les costumiers y ont été de leurs pulls miteux, pour mieux nous faire comprendre qu'ils travaillent dans un garage et qu'ils n'ont pas beaucoup d'argent. Qu'on se rappelle seulement le magnifique film russe Elena (2011) d'Andreï Zviaguintsev présenté au Festival de Cannes, à sa retenu, sa délicatesse et sa profondeur pour réaliser à quel point les médias se fourvoient facilement ces temps-ci sur les films russes...
D’un portrait de jeune femme bridée qu’on croirait balisé, on élargit progressivement à la description habitée d’une situation sociale intenable : l’énergie du désespoir semble repousser les limites du cadre, en de brusques embardées sensorielles.
Ce film pourrait être un bon épisode pilote d'une série suivant les péripéties d'une communauté juive en Russie, mais en tant que film on a du mal à accrocher : c'est certes bien joué (Ilana en particulier) mais lent, il ne se passe pas grand chose, on ne sait pas trop ce que le réalisateur veut nous montrer. La difficulté de compter sur sa communauté lorsqu'on a des ennuis financiers ? Les problèmes posés par la religion dans une relation amoureuse ? N'aurait à mon avis pas dû être au cinéma, d'autant plus que la fin prépare parfaitement un potentiel épisode 2.