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rogerwaters
141 abonnés
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4,0
Publiée le 12 mars 2018
Description sans fard du communautarisme exacerbé qui règne en Russie, Tesnota cherche à nous faire ressentir physiquement l’enfermement de ses personnages par le choix du format 1.33 qui donne une image carrée inconfortable car étouffante par son manque de perspective. Le cinéaste accentue encore cette impression en filmant des intérieurs étroits où les personnages semblent en collision constante avec les meubles et les murs. Il signe ainsi une œuvre étouffante qui symbolise le manque de perspective d’une jeunesse condamnée à la violence. A noter les images documentaires très dures sur la Tchétchénie qui viennent ponctuer un discours finalement pas tendre envers un pays où il ne fait pas bon vivre. Il faut souligner l’excellence de l’interprétation, toute en finesse. Finalement émouvant par cette incapacité des personnages à sortir de leur enfermement communautaire, Tesnota est un premier film enthousiasmant, mais étouffant et donc parfois difficile d’accès.
Tesnota est comme un mot dans un dictionnaire étranger car il est très beau mais n'a pas de sens et n'a aucune histoire à raconter.
Ce drame de famille est réalisé dans des couleurs primaires avec des images fortes et un style crispé donné par une performance intense d'Atrem Cipin dans le rôle principal.
Malheureusement, avec toute en place pour faire un film qui peut aller loin, il n'y a pas d'histoire pour le donner un peu de direction. Oui, il y a quelques petites idées qui sont résolues et d'autres qui évaporent mais rein d'assez fort pour nous emmener loin.
Film coup de poing ! L'histoire se déroule dans une ville du Caucase russe où une jeune femme se débat contre le sexisme, l'antisémitisme, les us familiaux et communautaires. On est loin de l'esthétique fascinante de Call me by your name, pas de musique pop, pas de soleil, pas d'abricots ni de discussions sur la sculpture grecque, ici c'est sombre, glauque, violent, avec un écran carré et des plans serrés. On étouffe mais on applaudit le talent de l'actrice Darya Zhovner et du jeune réalisateur de 27 ans, Kantemir Balagov. Puissant !
Un premier film mélangeant fiction et documentaire qui révèle une actrice extraordinaire : Darya Zhovnar. Par la composition des plans, l’étroitesse du format, le resserrement du cadre sur les visages et les corps, Balagov parvient à montrer combien son héroïne en mal de liberté étouffe sous le poids des traditions et des préjugés. Attention, cependant, le film utilise de manière très contestable une vidéo de propagande islamiste qu'il montre plein champ, un choix fort discutable du réalisateur. Voir ma critique complète sur mon site : newstrum.wordpress.com
Bon, évidemment, si on lit de quoi il s'agit avant, c'est peut-être supportable.. Mais si on ne sait rien, on a droit à des cadrages rapprochés et fragmentaires dans la pénombre, on ne sait pas qui est qui, où ça se passe, pourquoi, comment? au bout de quelque temps (ça paraît très long) on a un plan d'ensemble d'une table avec cinq ou six personnes, formidable! C'est semble-t-il, un mariage, ou des fiançailles, après la sœur du marié se barre et va retrouver son copain (?) , ils regardent des vidéos de massacres, etc. Plus le temps passe, plus on s'ennuie devant la répétition de plans obscurs et fragmentaires, d'enchaînements elliptiques, ça dure... et puis, miracle, deux personnages sur un ciel clair, on approche de la fin? ouf! La critique est pâmée, devant tant d'audace, elle a lu le résumé et les éléments de langage avant cette purge où les maniérismes de la réalisation gâchent une histoire qui aurait pu être intéressante. Comble du chic, c'est filmé en 4/3, comme si ce format, celui de tous les films jusqu'en 1960, s'accordait avec cette fameuse "vie à l'étroit" !! Débile.
L’adolescence est un passage délicat dans la vie d’une personne, quel que soit l’endroit. Ici, le récit se passe en Caucase du Nord, dans les années 1998. Llana a 24 ans, elle est juive, elle est surtout amoureuse d’un pompiste de confession musulmane dans un pays où l’antisémitisme règne sous couvert du conflit en Tchétchénie. Son jeune frère doit épouser une jeune-femme juive mais il est kidnappé contre une rançon que ses parents pauvres ne peuvent payer. S’engage alors pour la famille un combat pour récupérer l’argent nécessaire pour secourir David.
"Tesnota Une vie à l’étroit" est un film russe. Pour une fois, ce cinéma ne s’enferme pas dans des clichés enneigés où il est question de familles capitalistes et de mafia. Ici, le point de vue est d’abord historique et c’est ce qui fait toute la grandeur de cette œuvre. Le scénario s’intéresse à un pan de notre histoire mondiale, en plein cœur de la Caucase, qui est hantée par le spectre de l’antisémitisme, et d’un conflit terrible qui a valu l’extermination de peuples musulmans, et la montée progressive du radicalisme religieux en Europe. Le film est un véritable choc. A commencer par l’incise terrifiante d’un documentaire de propagande qui vante le terrorisme et la tuerie de jeunes militaires par des sauvages. Cet instant du film bascule tout le récit familial dans un cauchemar qui rend lisible, soudain, la motivation de populations entières à quitter un pays pour la paix.
A ce sujet, le film prend de revers la question migratoire. Llana et son frère David ne supportent plus la fuite. Ils voudraient demeurer dans leur petite ville, même si les enlèvements, l’antisémitisme sont leur lot quotidien. Mais ils aiment. Et l’amour est plus fort que tout. Soudain, il devient possible de se battre, non plus pour partir mais rester auprès des siens. La petite histoire rattrape alors la grande histoire qui vient se confondre avec celle de cette famille où les enfants essayent de gagner leur émancipation et d’échapper au déterminisme social et culturel qui pèse en Russie. Le réalisateur regarde avec une très belle tendresse ce père qui essaye de concilier les appétences à la liberté de sa fille et son épouse, maladive, qui vit dans la douleur de la séparation.
Il faut surtout souligner dans cette œuvre l’extraordinaire travail qui est fait sur l’image. Jamais on n’aura vu un film jouer autant avec les couleurs. Le bleu surtout. La photographie très soignée fait penser à une toile impressionniste, renforcée par ces immersions de bleu, parfois de rouge et de blanc aussi. On pense naturellement à la variation sur les couleurs que Kieslowski était parvenu à produire dans sa fameuse trilogie Bleu Blanc Rouge. La poésie de la lumière permet au récit de ne pas succomber à une sinistrose radicale. Au contraire, le bleu vif qui émaille les regards, les vêtements, le décor apportent au film une lueur d’espoir face à des destins qui semblent, comme le titre l’indique, à l’étroit et perdus.
Un film russe à l'image de sa littérature : profond, puissant, humain, tourmenté. Le décor de cette ville caucasienne totalement inconnue au milieu de cette mosaïque de peuples apporte un côté presque irréel tant cette facette de la Russie nous est inconnue. Aucun personnage ne laisse indifférent en particulier Ilana; enfin des figures féminines fortes et libres. L'actrice crève l'écran mais tout le casting est parfait. La lumière, l'image en 4/3, tout est parfaitement choisi et maîtrisé. Avec une oeuvre forte comme celle ci ce réalisateur de 29 ans est plus que prometteur. Le seul bémol, une scène insoutenable au milieu du film qui aurait mérité plus de discernement.
Un bon film russe, première partie intéressante, vers la moitié je me suis dit ... ok ce film fait un peu amateur qd mm ... mais finalement les derniers 20 minutes sont excelentes !!! Il raconte bcp ce film que je conseille vivement ✔�🎞
Lauréat du prix FIPRESCI lors du festival de Cannes 2017, Tesnota est un film-manifeste doublé d’un film-étape dans la vie d’exilés de ses principaux protagonistes, étrangers ici comme ailleurs. Dans ce premier film qui déjoue le thriller attendu, Kantemir Balagov dresse le portrait d’une jeune femme dont le cadre est celui, étouffant, de la situation multiethnique du Caucase. Ce très jeune réalisateur russe affiche déjà la maîtrise d'un cinéaste complet et aguerri. L’élève d’Alexander Sokurov est assurément doué. Au générique, l’auteur de Francofonia (2015) est crédité en tant que coproducteur et directeur artistique. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
On se retrouve donc avec une relation touchante entre ce père et sa fille, le tout pris en étau avec une mère qui n'arrive plus à se connecter avec ses enfants, tandis qu'Ila veut tout faire pour retrouver son frère, qu'elle aime beaucoup, mais sans pour autant se retrouver perdante et mariée de force à la fin. Surtout qu'elle a déjà un petit ami. C'est d'ailleurs au cours d'une soirée avec lui et ses potes que nous nous retrouverons face à la séquence qui a beaucoup participé à rendre le film connu après le festival de Cannes, celles des cassettes montrant des Tchétchènes exécuter des soldats russes prisonniers. Des snuffs movies donc. Authentiques. Une scène glaçante, très longue, éprouvante, presque insoutenable, et pourtant, on ne voit presque rien. Mais le réalisateur Kantemir Balagov, 28 ans, sait déjà doser ses effets. Tout comme il épate par sa mise en scène, proprement sidérante.
Déjà, il tourne dans un format 1:37, un format étroit donc, privilégiant un cadre plus petit, dans lequel il enferme son héroïne. Il n'est pas rare de voir Ila prise en étau entre deux personnages, soit en étant cadrée entre deux silhouettes mises au 1er plan, soit en se retrouvant littéralement coincé entre deux personnages. De la même façon, Balagov la cadre souvent en gros plan, le coinçant donc à l'intérieur de son cadre, n'offrant que peu de respiration au spectateur. D'ailleurs, il signe quelques plans d'une grande beauté formelle, exploitant à merveille cette nature hostile, ce climat rude et mettant en valeur des visages pourtant peu aimables. Bon, par contre, il est vrai que le film est sans doute un peu trop long, parfois pénible à suivre, accumulant de manière un peu redondante les scènes de confrontation familiale, qui s'éternisent parfois plus que de raison. Le rythme s'en ressent et à force de couper un peu trop tard, on finit par décrocher. Reste une mise en scène souvent pertinente, nous faisant suivre le chemin de personnages paumés, à peine humain, et qui sait manier certains effets de genre avec une redoutable efficacité. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Un drame familial éprouvant, à l’atmosphère très sombre, avec des scènes intenses et poignantes mais également de grosses longueurs qui nuisent à l’ensemble, en dépit d’une brillante interprétation.
Radical sur le fond comme la forme, "Tesnota" se révèle assez passionnant. Eclatement d'une cellule familiale, trahison d'une communauté, égoïsme, violence, recherche de liberté... Le spectre thématique est large. L'actrice Darya Zhovner est incroyable.
Le cinéma russe contemporain ne se réduit pas à des fictions critiquant les dysfonctionnements sociaux, aussi remarquables les films de Zviaguintsev, Loznitsa et Bykov fussent-ils. On s'en apercevrait si les distributeurs français avaient la bonne idée d'enfin sortir Salyut-7 ou Arythmie, par exemple. Tesnota, premier film de Kantemir Balagov, âgé aujourd'hui de 26 ans, montre encore une facette différente, ne serait-ce que parce qu'il parle d'une région, le nord du Caucase, peu connue, et qui n'est pas semblable en tous points à la Tchétchénie. Le film démarre excellemment, avec sa jeune héroïne au caractère bien trempé, et finit de façon brillante. Entre temps, tout est loin d'être parfait, en particulier du point de vue narratif, mais le film reste étonnant, techniquement parlant, avec un soin particulier apporté au son. La question centrale, celle du sacrifice, féminin évidemment, est abordée avec tout un tas de nuances, Tesnota racontant une vie à l'étroit, comme son titre français l'indique, entre deux communautés, kabarde et juive, qui tentent de vivre en bonne intelligence (tout du moins à l'époque où est située le film, la donne ayant changé depuis lors). L'affaire d'enlèvement n'est évidemment pas le sujet même de Tesnota, ce sont ses conséquences qui permettent à Balagov d'évoquer le quotidien de sa région natale, à travers cette figure de jeune femme indépendante essayant d'échapper à son statut, interprétée avec fougue par Darya Zhovner. Le film est inégal, sans doute, mais parfaitement prometteur.
Un film à voir surement. Pour certaines raisons humaines….Le film m'a fait penser à la littérature russe, qui traite de vraies questions philosophiques…..Genre, que doit on choisir entre l'honneur et l'amour...La question se pose pour cette famille, suite à un drame. Il se pose à la jeune fille à plusieurs reprises, à cette jeune fille qui aime son frère, et qui refuse le conformisme amoureux. C'est à mon avis un grand film sur la condition humaine, que cet enlèvement et cette demande de rançon à une famille juive "perdue" dans le Causase russe…..Je serais curieux s'il existe de lire le livre...Le film vous habite si vous respectez les sentiments qu'il offre de ces personnages;..il est hanté par la jeune fille, par sa folie destructrice presque… La dernière phrase du film est russe et sublime, elle dit à sa mère, "tu n'auras plus personne à aimer" Clap de fin...Que dire d'autre d'une femme ? Le film est un transport permanent de l'âme russe….Bref ce qu'il dit n'est pas innocent...Le gros reproche que l'on pourra faire, est au niveau formel ( images , cadrages, peu soignées, images et musiques insignifiantes, comme dans un film des Dardenne)….Malgré cela, le film m'a parlé….Je conseille….
Russie, Nord Caucase. Au sein d'une petite communauté juive, la vie d'une famille se trouve bouleversée après le kidnapping du fils et de sa fiancée. Il faut trouver de l'argent pour la rançon. La fille, Ilana, se retrouve coincée entre devoir familial, enraciné dans la tradition, et désir de liberté. Un premier film maîtrisé, intense, qui repose sur une mise en scène "à l'étroit" bien inspirée et sur l'énergie fougueuse de l'actrice principale.