Après l’adaptation des 6ème, 5ème et 7ème volets des aventures de James Bond, c’est au tour du 8ème tome de Ian Fleming à être porté à l’écran. Quatre films sortis en même pas trois ans, quelle frénésie ! On dirait qu’on veut profiter pleinement de la poule aux œufs d’or concoctée par la prose de l’auteur britannique, avec des budgets de plus en plus conséquents, puisqu’ils doublent à chaque fois. Cependant les producteurs restent prudents, octroyant un budget de seulement 9 millions de dollars à cet "Opération Tonnerre" malgré l’énorme succès commercial rencontré par le célèbre "Goldfinger" avec ses 130 millions d’entrées. Pas de quoi donc être dépaysé par ce nouvel épisode, qui respecte en tout point les caractéristiques nées dès le premier film de la franchise : le jingle qui montre l’agent secret marchant dans le rond avant de faire feu vers le spectateur, les James Bond girls, et des personnages incontournables. Je pense à évidemment James Bond, Miss Moneypenny, « M », et l’inimitable « Q ». C’est d’ailleurs avec un certain plaisir que nous retrouvons respectivement Sean Connery, Lois Maxwell, Bernard Lee et Desmond Llewelyn. Finalement, seuls les adversaires de tout ce joli petit monde changent. D’ailleurs ceux qui ne lisent pas les romans mettant en scène Bond pouvaient penser le S.P.E.C.T.R.E. fini au terme des deux premiers films, d’autant que "Goldfinger" offrait un adversaire de taille qui n’avait aucun lien avec l’organisation criminelle. Mais après de tels dévers subis, c’est un peu comme si Blofeld, le célèbre Numéro 1, devait prendre le temps de se refaire. Parce qu'il court toujours, le bougre ! Evidemment, les fervents lecteurs de Ian Fleming savent que Blofeld ne va pas en rester là. Je n’en dis pas plus, afin de ne rien révéler à ceux qui découvrent. Dans le cas de ces derniers, on va découvrir ici peu à peu l’exécution d’un plan machiavélique minutieusement préparé mais les motivations, quant à elles… il faudra un peu de patience, ce qui ne sera pas très dur car le film est bien construit. Et s’il est bien construit, c’est parce que le réalisateur connait le sujet. En effet, qui voit-on revenir à la tête de cet "Opération Tonnerre" ? Tonnerre ! Terence Young ! Bon d’accord, il n’est pas revenu seul : il a amené avec lui quelques erreurs scénaristiques et incohérences, mais le succès est tout de même au rendez-vous, à tel point que ce film devient alors le plus grand succès de la franchise en matière d’entrées, et qu’il faudra attendre le génial "Skyfall" pour être battu. Bon, il faut dire que ce quatrième volet était attendu au tournant, d’autant qu’on voit toujours plus de gadgets et plus d’action ; malheureusement les effets spéciaux trouvent vite leurs limites. Pire, certains effets sont horribles, comme cette image accélérée qui ne rend pas crédible la scène du bateau. Bon après, avec un budget aussi maigre alors que le septième art devient de plus en plus gourmand et que la mise en scène d’un James Bond réclame des besoins, il ne faut pas non plus trop s’étonner du résultat. N’oublions pas que ce film a été tourné en 1965. Parmi les choses qui changent, c’est que James Bond bénéficie cette fois d’un soutien logistique, non pas avant de partir en mission, mais sur place ; et comme je l’ai dit plus haut, plus de gadgets et plus d’action (avec un nombre incroyable de morts dans un ballet subaquatique) sauf que cette fois, on retrouve la désormais mythique Aston Martin DB5, bien que le spectateur aura moins l’occasion de contempler ses courbes. Par contre, et ça fait partie des choses qui ne changent pas, il pourra contempler celles des James Bond Girls. Elles continuent à se succéder dans les bras du joli cœur, et cette fois c’est une française qui a eu la primeur, à savoir Claudine Auger qui nous quittés il y a peu. Etonnant d’avoir la première James Bond girl française de l’histoire quand son personnage est italien dans l’œuvre littéraire, alors cocorico !!