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TUTUR29
35 abonnés
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3,0
Publiée le 31 juillet 2021
Le jour d'après est un film assez intéressant, qui juste grâce à ses dialogues, rend les interactions entre les personnages agréables à suivre. C'est pourtant difficile d'être absorbé par un film avec une mise en scène et un scénario aussi minimaliste, mais les dialogues suffisent à faire du Jour d'après un bon film. La musique est très discrète mais très poétique. Je regrette en revanche que les personnages ne dégagent pas plus de sympathie que ça et qu'on ne les comprend pas forcément (le mec par exemple ne pense qu'à sa tête à un point où ça en devient assez surréaliste). Bref, loin d'être un film parfait mais il vaut le détour.
Incroyable de voir comment le plus simple devient sa réalisation, le plus fort Hong Sang Soo arrive à nous remuer. Le jour d'après est un des quatre films que le coréen a signé cette année, après le théâtral Yourself and yours et en attendant une date de sortie pour On the beach at night alone et La caméra de Claire. The day after raconte la gueule de bois amoureuse d'un écrivain qui embauche une assistante le même jour où sa femme découvre une infidélité de l'homme avec une ancienne employée.
Pour ceci, le cinéaste s'en sert du noir en blanc six ans plus tard du magnifique The day he arrives. On retourne alors a une austérité technique qui ne lui permettra pas de jouer avec les couleurs, comme il a pu faire avec les trois histoires de In another country ou aussi avec les aquarelles de Un jour avec, un jour sans. Rien de grave si on se rappelle que sa filmographie se base surtout sur les rencontres fortuits et les réactions que ceux-ci déclenchent.
Par contre, si dans The day he arrives les ruelles de Séoul devenaient un labyrinthe comique où une infinité de personnages secondaires s'entrecroisaient de façon hilarante pour nous faire plaisir, ici, dans Le jour d'après, le film se réduit seulement à trois décors: la maison, le bureau, le resto. Un personnage face à l'autre tenant des longues conversations. Ce qui pourrait sembler inintéressant devient trépident, en partie grâce au dosage millimétré des flashbacks qui ont conduit à une rupture douloureuse ainsi comme des nouvelles scènes qui montrent une nouvelle porte ouverte à l'avenir. On saute sans préavis du passé au jour d'après, c'est à dire, aujourd'hui.
Dans Le jour d'après le cinéaste fait de la souffrance masculine, celle qu'on réprime comme conséquence des pressions sociales, le centre de sa cible où il jette ses piques. Le protagoniste éclat en sanglots à cause de sa lâcheté. Cette lâcheté qui a fait qu'il perd son amante, cette lâcheté qui a provoqué une crise conjugale, cette lâcheté qui l'empêche de commencer une nouvelle aventure avec quelqu'un qui donnerait un peu de espoir à sa vie. Un homme sans forces pour se battre et qui se laisse manipuler par les trois femmes du récit, lui provoquant des vertiges sentimentales qu'il n'arrive pas à contrôler. Il part de la tristesse, pour expérimenter la peur avant qu'il retrouve sa tranquillité dans une merveilleuse scène finale qui semble répétée, mais en fait il s'agit d'une des astuces de Hong Sang Soo.
C'est surprenant de voir que cette fois-ci une femme devient la spectatrice des changements d'avis des autres personnages. La nouvelle assistante est la seul avec des convictions et désirs inaltérables, comme elle nous montre dans une conversation où elle défend la foi et la religion comme basse philosophique essentielle de la croyance. L'amante, l'épouse et l'homme se montrent comme des girouettes qui changent d'humour quand le vent se lève. Elle, par contre, quitte le film de façon amère après qu'elle soit resté fidèle a ses sentiments.
Une nouvelle preuve du prodige d'un réalisateur capable de nous émouvoir avec seulement cinq notes musicales.
////Encore plus de fautes et d'erreurs ici: hommecinema.blogspot.fr
Après l'excellent Yourself and yours, Le Jour d'après s'avère plutôt une déception. Le noir et blanc stylisé et le thème le font immédiatement comparer à l'amant d'un jour de Garrel sorti cette année également, et la comparaison n'est pas en faveur du Hong Sang-Soo. Une musique pompière incongrue, un manque total de renouvellement dans sa manière de faire nous empêche de rentrer totalement dans cette histoire habituelle à Hong Sang-Soo. Quand on se rappelle l'élégance de la manière dont il film les fantasmes en les entremêlant à la réalité, Hill of freedom était un bijou de ce point de vue, on ne peut que ressentir cruellement le manque d'inspiration de ce dernier volet. On notera vers la moitié du film environ que le scénario est en fait assez bien fait, mais qu'il ne suffit pas à maintenir l'ensemble à flot.
C'est le noir et blanc qu'a choisi Hong Sang-Soo pour faire le récit tout en sobriété d'une crise conjugale. Sans le contexte littéraire lié au personnage principal, Kim Bongwan (Kwon Hae-hyo) exerçant le métier d’éditeur, et la relative retenue de ses partenaires, l’univers de Feydeau ne serait pas bien loin tant le quiproquo est parfaitement entretenu par l’histoire. Il mène une double vie, elle le sent, il nie, elle devine. L’épouse trahie ne compte pas laisser son homme à une autre, mais elle se trompera de rivale. Montrer le flou existentiel et l’étouffement d’un homme d’âge mûr par l’évitement de la couleur ou en confondant deux êtres distincts dans une même scène, le tout quasi exclusivement tourné en huis clos ajoute à mettre en exergue le désarroi intérieur. Un film fin vu voilà un mois et auquel il m’est agréable de repenser pour les besoins de cet article.
En sortant, j'ai pensé que j'avais vu ce film 100 fois déjà. Et puis toute la finesse, la beauté, l'interprétation exceptionnelle, la minutie et la simplicité pure de la mise en scène m'ont rattrapée au fil des heures qui ont suivi. Il faut s'y abandonner...
Le jour d'après est un film indépendant dans tout l'aspect négatif du terme. Un film ennuyant, mélodramatique par bout, au propos insaisissable. Le seul aspect rédempteur du titre est le magnifique usage du noir et blanc, et de l'éclairage. Certains dialogues sont intéressants, d'autres ennuient. Un film sans prise de risque et sans ambitions. Le jour d'après donne l'impression qu'il n'a été conçu que pour la compétition cannoise. Le résultat : un film qui est condamné à tomber rapidement dans l'oubli.