Premier film que je vois de Mikhaël Hers et je suis un peu déçu, parce que le film commençait vraiment bien. On a un film assez solaire avec des séquences de drague vraiment gênantes entre Vincent Lacoste et Stacy Martin, cette dernière a l'air tellement intéressé par lui dès la première seconde que ça semble pas forcément hyper crédible, mais peu importe, ça fonctionne, on est pris dans une certaine énergie...
Et en fait on est pris dans le film, avec ses belles relations entre les personnages jusqu'au drame qui sert d'élément déclencheur de l'intrigue. En fait j'avais lu le résumé du film juste avant, donc je savais que le film allait parler d'une attaque terroriste qui conduirait Lacoste à s'occuper de sa nièce, mais vu que le début du film dégage une fraîcheur et une légèreté, j'avoue que j'avais totalement oublié et j'ai beaucoup aimé comment Hers traite cette attaque.
On est avec le personnage de Lacoste qui est sur un petit nuage, il débarque sur les lieux sans le savoir et là lui comme nous les spectateurs il ne comprend pas ce qu'il voit. Et ce traitement fonctionne vraiment bien, il n'y a aucun voyeurisme et pourtant on arrive à passer par plusieurs stades en quelques secondes : l'incompréhension, l'horreur, ce qui permet de nous faire éprouver de l'empathie pour lui. Et il y a un plan que je trouve génial c'est ce chien qui reste à côté du corps inanimé de son maître, c'est terrifiant.
Malheureusement je trouve la partie dramatique pas au niveau, déjà parce que la fin pue le symbolisme crétin, mais aussi parce qu'en fait le film, et ceci dès le début, est très mal monté et à part cette découverte du massacre le film n'arrive pas à dégager de l'émotion car Hers abuse des gros plans, des champs contre champ, il ne sait pas rester statique et en n'ayant pas confiance dans la force de ses plans il vole l'émotion au spectateur.
Parce que moi savoir comment un oncle annonce à sa nièce que sa mère a été tuée dans une attaque terroriste ça m'intéresse, comment on peut annoncer quelque chose d'aussi horrible ? La réponse de Hers ? on commence avec un plan fixe plutôt sobre avant d'enchaîner les champs contre champs en gros plans, sans jamais prendre le temps de s'attarder sur un visage d'un acteur qui joue bien... C'est terrible.
Et il l'avait déjà fait plus tôt dans une conversation banale qui n'avait pas besoin de ce procédé, il lui fallait filmer les acteurs en gros plans... va savoir pouvoir...
Le film est un échec pour ça, son montage, sa mise en scène... L'histoire d'un type à qui tout semble sourire : il commence une relation avec une fille magnifique, il s'entend super bien avec ce qui lui reste de famille (sa sœur et sa nièce), voir tout ça être détruit par un événement imprévisible et inévitable (en tous cas pour les personnages), c'est quelque chose de fort... Sans doute trop fort pour Hers qui s'est perdu, n'a pas su le filmer et même, il n'a pas su le raconter, j'ai l'impression qu'Amanda, la nièce, a un comportement assez erratique entre les moments où elle s'entend bien avec Lacoste et les autres... Et même lui, le cheminement qui le conduit à vouloir s'occuper d'elle, on en voit pas grand chose...
C'était une belle promesse, mais c'est finalement juste un film pas spécialement déplaisant, mais pas abouti, beaucoup trop maladroit pour le sujet qu'il aborde... Et même politiquement, qu'est-ce-qu'il veut dire ? on a Jonathan Cohen qui semble vouloir se faire justice et qui a peur que de nouveaux attentats arrivent et de l'autre on a Amanda emmerdée à l'école parce qu'elle ne croit pas en dieu ce qui la fera aller en enfer... Je suppose qu'il veut montrer une société divisée, avec des réactions différentes à ces événements, mais c'est pas subtil pour un sous et surtout ça arrive comme un cheveu sur la soupe.
Bref, Amanda est avant tout un film bancal, porté par de bons acteurs et une Stacy Martin qui n'a jamais été aussi belle... Le reste...