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    En Guerre
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "En Guerre" et de son tournage !

    Pourquoi ce film ?

    Stéphane Brizé a voulu tourner En Guerre pour comprendre ce qu’il y a derrière les images des médias qui se font régulièrement les témoins de la violence qui peut surgir à l’occasion de plans sociaux. "Et à la place du mot « derrière », il vaudrait mieux dire « avant ». Qu’y a-t-il avant le surgissement soudain de cette violence ? Quel est le chemin qui mène à cela ? Une colère nourrie par un sentiment d’humiliation et de désespoir qui se construit durant des semaines de lutte et où se révèle – on le découvrira – une disproportion colossale des forces en présence", précise le cinéaste.

    Vincent Lindon, la voix du peuple

    Stéphane Brizé collabore pour la 4ème fois avec Vincent Lindon après Mademoiselle ChambonQuelques heures de printemps et La Loi du marché : "C’est une relation qui se construit film après film, année après année, et qui est proprement inouïe. Et ce n’est pas tant la confiance qu’il y a entre nous qui permet ce chemin, mais plutôt l’absence totale de complaisance l’un envers l’autre. Après trois films où je mettais Vincent en scène dans des rôles de taiseux, il fallait nécessairement faire évoluer notre travail et radicalement changer la nature du parcours et du personnage ; tout en poursuivant cette nécessaire observation du monde. Dans ce film, il est un homme qui parle, qui se défend, qui résiste bruyamment. Nous en avions besoin l’un et l’autre car c’est finalement quelque chose qui nous caractérise dans la vie : nous sommes habités par la colère. Nécessité du propos, nécessité d’une évolution de notre travail, ce rôle de leader et cette histoire sont venus répondre à ces deux exigences", relate le cinéaste.

    Un film politique

    Avec En GuerreStéphane Brizé a réalisé un film politique dans le sens étymologique du terme, il observe la vie de la cité. "Mais je ne me fais le porte-parole d’aucun parti ni d’aucun syndicat, je fais simplement le constat d’un système objectivement cohérent d’un point de vue boursier, mais tout aussi objectivement incohérent d’un point de vue humain. Et ce sont ces deux points de vue que le film oppose. La dimension humaine face à la dimension économique. Comment ces deux grilles de lecture du monde peuvent-elles se superposer ? Peuvent-elles même encore aujourd’hui cohabiter ? Si je m’y suis intéressé, c’est que je ne suis pas certain que beaucoup de monde saisisse exactement ce qu’il y a derrière toutes ces fermetures d’usines dont on entend parler tous les jours dans les médias. Je ne parle pas d’entreprises qui ferment parce qu’elles perdent de l’argent, je parle d’entreprises qui ferment et qui sont pourtant rentables", explique le metteur en scène.

    Travail de recherche

    Stéphane Brizé et son co-scénariste Olivier Gorce ont rencontré énormément de gens pour bien comprendre les règles du jeu dans ce type de situation. Des ouvriers, des DRH, des chefs d’entreprises et des avocats spécialisés dans la défense des salariés, mais aussi dans celle des intérêts des entreprises. Tout cela avec l’objectif de ne pas sommairement opposer des discours dogmatiques, mais de faire se confronter des points de vue radicalement différents avec un argumentaire solide et étayé.

    "Les rencontres avec un avocat spécialisé dans la défense des salariés lors de ces fermetures d’usines nous ont d’abord permis de comprendre par le menu les étapes légales qui structurent un plan social. Des informations qui sont venues éclairer les séances de travail avec Xavier Mathieu, ancien leader syndical de Continental qui nous a raconté, lui, la manière dont le conflit qu’il avait vécu en 2009 s’était organisé et structuré. À l’issue de ces réunions, nous nous sommes retrouvés avec un volume d’informations énorme. Il s’agissait alors de créer de la dramaturgie en décrivant un homme et un groupe emportés dans un conflit pour sauver leur emploi, tout en respectant la législation en vigueur. Et cela sans noyer le spectateur sous des tonnes de subtilités juridiques et surtout sans s’enfermer dans une situation qui n’aurait illustré qu’une situation franco-française", confie le réalisateur.

    Acteurs non-professionnels

    Comme pour La Loi du marchéStéphane Brizé a entouré son acteur principal, Vincent Lindon, de comédiens non-professionnels : "Ils apportent une vérité au verbe que je leur donne à dire, la vérité de leur vécu. Et ça, c’est colossal. Ils le confrontent alors à l’exceptionnelle capacité d’incarnation de Vincent pour créer une représentation du réel qui m’intéresse et me touche énormément. Un casting énorme, des centaines et des centaines de personnes rencontrées à Paris et dans le Lot et Garonne où nous avons tourné le film. Des rencontres exceptionnelles, des hommes et des femmes incroyables, un engagement puissant de la part de chacun, un tournage d’une rare intensité. Il y avait clairement des moments où beaucoup avaient le sentiment de lutter contre la fermeture de leur propre usine", explique le metteur en scène.

    Un naturel bien défini

    Stéphane Brizé évoque sa méthode pour parvenir à un tel niveau de réalisme dans En Guerre : "Il y a un scénario extrêmement précis, je donne un texte à chacun et ils doivent l’apprendre. Donc rien de bien révolutionnaire. À un moment, une histoire, c’est un texte et des dialogues structurés. La seule chose qui m’intéresse, c’est que le résultat ait l’air naturel et nous donne le sentiment que tout a été inventé au moment où cela s’est fait. Alors que tout est archi préparé bien sûr. Surtout avec une matière aussi technique et aussi précise que celle que nous traitions. Il n’y avait aucune place pour l’à‑peu‑près. Pareil pour la technique, le cadre doit sembler très spontané alors que tout est évidemment très organisé."

    Question de technique

    Stéphane Brizé et son équipe tournaient parfois à une, parfois à deux, parfois à trois caméras. "Cela dépendait de ce que nous avions à saisir. Et ce qui peut sembler paradoxal, c’est que ce n’est pas lorsqu’il y a 250 personnes que le nombre de caméras est le plus élevé. Là où j’avais besoin de mes trois caméras, c’était dans les scènes de discussion avec une quinzaine de personnes autour de la table. Car il fallait être à l’endroit où « ça se passe » pour attraper ce qui est dit, et à l’endroit où « ça se passera » pour ne pas être en retard sur ce qui se dira. Et nous avancions ainsi, dans cet équilibre fragile entre précision du texte et illusion que tout est en train de s’inventer à chaque instant", déclare le réalisateur.

    La musique est bonne

    Stéphane Brizé a fait appel à Bertrand Blessing pour composer la musique de En Guerre : "Il travaille d’habitude pour des compagnies de danse. Je l’ai rencontré à un spectacle qui mêle musique, slam et acrobaties, bien avant le tournage. L’énergie de sa musique correspondait à l’énergie que je projetais dans mon histoire, alors que celle-ci n’était même pas encore complètement écrite. Je suis allé le voir en fin de représentation et nous avons commencé très vite à travailler ensemble. Je salue d’ailleurs Nord-Ouest, qui a produit le film dans une économie pourtant très serrée, de me donner la possibilité de suivre et de tester mes intuitions. C’est un espace de travail et de confiance tout à fait privilégié. Sa musique traduit le chaos, la ténacité et la fierté des ouvriers. C’était ma demande. Elle nous emmène sur les terrains de la colère et de la rage du combat des salariés", analyse le cinéaste.

    Tournage express

    En Guerre a été tourné en seulement 23 jours ! "Je tenais à ce que l’énergie du tournage fasse écho à l’énergie du combat que peuvent mener des salariés dans un cas comme celui décrit dans le film. C’est, dans les deux cas, une course contre la montre, une bagarre permanente contre le temps. Aucun confort, aucun répit, juste une lutte pour arracher l’essentiel. En même temps, je n’avais guère les moyens financiers de faire autrement. Car là où la réalité du cinéma rejoint la réalité du monde, c’est que le marché ne réclame pas ce type de films. Il faut pourtant qu’ils existent. Plus que jamais même.je tenais à ce que l’énergie du tournage fasse écho à l’énergie du combat que peuvent mener des salariés dans un cas comme celui décrit dans le film. C’est, dans les deux cas, une course contre la montre, une bagarre permanente contre le temps. Aucun confort, aucun répit, juste une lutte pour arracher l’essentiel. En même temps, je n’avais guère les moyens financiers de faire autrement. Car là où la réalité du cinéma rejoint la réalité du monde, c’est que le marché ne réclame pas ce type de films. Il faut pourtant qu’ils existent. Plus que jamais même", affirme Stéphane Brizé.

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