60 secondes chronos souffre d’une réputation très négative, et c’est vrai que j’ai vu mieux quand même. Maintenant cela reste un divertissement d’action sans grande prétention, qui fonctionne par la roublardise qu’il dégage.
Au niveau des atouts Nicolas Cage en est un, et certains seconds rôles efficaces. Cage est à l’aise, dans un genre de film qu’il aime bien, et dont il est souvent d’ailleurs un des piliers d’intérêt. Le seul à être doté d’un personnage à peu près travaillé, il se démène comme il peut pour enlever le morceau avec sérieux et conviction. Il est bien entouré par un Delroy Lindo percutant, et un Robert Duvall, qui malgré ses faibles apparitions montre clairement qu’il reste une pointure. Pour le reste malheureusement il y a de sérieux ratés. En particulier Angelina Jolie, qui ne fait rien. Alors pas forcément parce qu’elle ne le veut pas, mais parce que son rôle est transparent, qu’elle n’apparait quasiment pour rien (se maquiller, se faire toucher les seins, je crois que c’est à peu près tout). De la même manière des acteurs potentiellement intéressant comme Vinnie Jones ou Timothy Olyphant passe le film avec deux ou trois scènes qui auraient presque pu être supprimé du métrage tant elles sont inutiles. De fait, c’est frustrant.
L’histoire est quant à elle portée par un certain dynamisme, bien que la première partie tende à être trop longue. Le film est nettement coupé en deux, et la première partie ne contentera pas l’amateur d’action et de grosses bagnoles. Autre atout du scénario, il a le mérite de ne pas se prendre trop au sérieux, et donc d’assumer son statut de divertissement plutôt béta. Maintenant les défauts. D’abord des incohérences assez monumentales, ensuite une très faible exposition des voitures. C’est assez intolérable, car on ne verra par exemple jamais les fameuses mercedes, et la plupart des voitures apparaissent cinq secondes à l’écran. C’est très frustrant, surtout par rapport à des concurrents comme les Fast and Furious qui ont au moins eu le mérite de combler les amateurs à ce niveau.
La réalisation est signée d’un Dominic Sena à fond sur les effets clipesques et la mise en scène tape à l’œil. C’est propre aux films de voitures, donc rien de surprenant, d’autant que le réalisateur à quand même une marque de fabrique à ce niveau. C’est plutôt pas mal fichu, car pas trop épileptique, et finalement Sena assure assez bien, offrant un métrage correct, avec des scènes d’action bien emballée. Ce n’est pas le cas de la photographie, qui surjoue les contrastes de lumières, les effets écrasants de soleil, et qui use fort mal du potentiel des scènes nocturnes. Là c’est un ratage. Les décors quant à eux, bien qu’acceptables, ne laissent pas une impression démente. Côté action donc des courses poursuites, des fusillades, quelques combats aussi, brefs, c’est assez variés, même si le décalage entre la première partie et la deuxième à ce niveau est net. Enfin, une bande son nerveuse, et urbaine, pas de grosse surprise, je crois que les habitués seront en terrain connu. C’est assez réussi.
En somme 60 secondes chrono garde quand même quelques atouts assez sérieux. Cage, quelques seconds rôles solides, un rythme tenable, des scènes d’action efficaces, pas d’abus d’effets spéciaux foireux, une réalisation bien maitrisé de Sena. Cela compense en partie le gros problème des voitures invisibles, de la photographie pourrave, de certains rôles transparents, et d’un scénario très simple. Je donne la moyenne, mais il faut quand même être un vrai amateur de ce genre de film pour réellement adhérer. 2.5.