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rogerwaters
141 abonnés
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5,0
Publiée le 26 mai 2018
Belle surprise que ce dernier film de Christophe Honoré qui est selon moi son film le plus abouti, celui de la maturité comme on dit fréquemment. Il faut toutefois préciser que si le titre (affreux) et l’affiche laissent supposer une œuvre légère, il n’en est rien. En réalité le métrage est même franchement douloureux, parfois carrément plombant par le tragique qui frappe ces personnages. Malgré une durée conséquente, on ne voit pas passer le temps face à ce précipité de vie qui retrace avec beaucoup de justesse les années 90. Le réalisateur parle visiblement de son vécu et avec son cœur. Il en tire une œuvre bouleversante et ceci même si l’on n’est pas gay et si l’on ne partage pas la vie noctambule des personnages. Effectivement, tout comme dans 120 battements par minute, les drames qui les touchent (amour, trahisons, maladie et mort) sont universels et peuvent donc toucher le grand public. Alors que le métrage de Campillo se plaçait davantage dans une optique de lutte collective, Honoré traite le sujet de manière plus intime et offre ainsi un film totalement complémentaire de celui de Campillo. Bref, une belle surprise et assurément un grand film.
Le film le plus personnel de Christophe Honoré, l'un des plus grands réalisateurs français. Sans doute pas le plus abouti ('les chansons d'amour" sont pour moi indépassables), en dépit de la composition des acteurs, Vincent Lacoste en tête, qui est magistrale. Mais une oeuvre forte et belle.
Retour aux années 90! Années qui fut pour moi aussi un départ pour Paris! Avec d’identiques émotions vécues. À cette époque où l’on fumait encore dans les restaurants, les bars. Retour en arrière plaisant et difficile. Film qui vaut d’être vu pour son ambiance, ses comédiens et pour cette belle rencontre....
Un an est passé et on se souvient encore du film lumineux « 120 battements de cœur » de Robin Campillo qui a soulevé l’enthousiasme sur la croisette. « Plaire, aimer, et courir vite » est sans doute de la même trempe, sauf que le film se déroule vingt ans plus tard, certes sur fond de SIDA, dans le milieu intimiste des artistes et des étudiants. Car c’est un film de Christophe Honoré. Il n’y a aucune vocation politique, comme c’était le cas du Campillo. Honoré explore les paysages amoureux, les âmes complexes, dans un milieu qu’il connaît bien, celui des parisiens bohèmes et des rennais idéalistes. C’est un cinéma qui refuse le regard sociologique. C’est un cinéma urbain, comme le réalisateur l’aime, avec des dialogues très écrits, hors sol, mais profondément émotionnels.
Christophe connaît bien la ville de Rennes. On reconnaît le TNB, le centre-ville actuel qui n’était pas celui des années 90. Peu importe. Il reconstitue une époque qui est sa propre jeunesse, avec ses musiques particulières, ses parkings du centre où les garçons draguent, et où les malades du SIDA mouraient encore. On a oublié que l’on pouvait fumer dans les restaurants, les bars, et même les hôpitaux. Dans ce sens, « Plaire, aimer et courir vite » est un ravissement total. Ce n’est pas très important, mais l’impression générale demeure que le réalisateur a conçu sa première autofiction cinématographique. Mais Honoré brouille les lignes avec malice. Est-il ce jeune étudiant bisexuel, déterminé à faire du cinéma ? Est-il cet écrivain hautain et maladroit que la maladie rend si vulnérable ? On ne saura pas. Ce que l’on devine, c’est qu’Honoré s’amuse et s’attendrit au milieu de cette pléiade de personnages attachants, complexes, et amoureux. Il balaie sans jamais juger tous les thèmes relatifs à l’homosexualité masculine : la tentation du jeunisme, la prostitution, les conduites à risque, le vieillissement, la solitude. Surtout, il rappelle que l’amour transcende toutes les formes de sexualité, surtout quand elles sont fragilisées par la souffrance et la perte.
Pour une fois, le réalisateur dépasse ses relents bobos. Il conçoit une œuvre tout à la fois joyeuse, triste, magique, douloureuse, comme un hymne à la vie et à la création tout entière.
Malgré un film un peu long, l'histoire de Jacques, Arthur et Mathieu est touchante sans être tire larmes. Une histoire d'amour dans une France subissant de plein fouet les années Sida, sans pour autant en faire un argument de vente du film. Certes, la maladie est présente et abrége les existence selon son bon vouloir, mais elle n'est pas le sujet du film, ce qui compte ici c'est l'amour. Là où "120 battements par minute" (que je n'ai pas aimé) attaquait le problème d'un point de vue politique et social, "Plaire, aimer et courir vite" prend le temps de développer le schéma complexe des sentiments de ses protagonistes. Je me suis attaché aux personnages, dont les acteurs font une interprétation très justes...aussi différents soient ils. Certaines répliques sont des pépites... On rit, on pleure, on tombe en amour... Bref, une très bonne comédie dramatique romantique et sans misérabilisme.
Cette histoire d'amour entre deux hommes au début des années 90 est pour Christophe Honoré, le réalisateur, une forme d'introspection. Le duo Lacoste/Deladonchamps fonctionne plutôt bien à l'écran avec ce dernier, impérial dans son rôle d'homme mature affrontant la maladie. Cela donne un film atypique sur l'homosexualité qui n'hésite pas à être dérangeant par instants mais qui comporte des moments de grâce avec une BO nous faisant replonger dans cette époque.Une oeuvre réussie malgré des longueurs et dans l'ensemble un bon film d'auteur.
On est plongé dans l'époque, dans l'histoire, dans la vie de ces gens qui vivent l'amour et la mort. Belle histoire avec un réalisateur qui imprime son style et qui sait raconter. J'aime le cinéma quand il surprend: j''ai adoré ce film. Excellent réalisateur et excellent acteurs!
Une mise en scène élégante, enlevée et inspirée, des dialogues brillants, drôles et profonds. Images, direction artistique impeccables, trois acteurs magnifiques. Une bande son formidable… Et un film qui bouleverse quelle que soit notre inclinaison. Un grand film libre et solaire contre toute attente (vu son sujet).
Très élégants, le film raconte avec délicatesse et finesse, une histoire somme toute complexe.
Arnaud est bien plus fin et agréable qu'il ne paraît au début. Vu que Nadine est toujours à ses côtés à la fin du film, c est qu il la traite, la considère mieux que les premières scènes le laisser deviner. Il explique à un moment qu'il ne sait pas s attacher. Sa façon de s attacher est d être détaché, de prévenir l autre qu'il ne faut rien attendre de lui.
Et bien sûr, le film montre le contraire, qu'en réalité il a le sens des responsabilités (le 5eme repas), le sens de l engagement (la parc final et la cabine téléphonique - sa décision), de l estimé personnelle (ses amis l apprécient, il est touché par ce que dit son colocataire dans le parc - pour aimer il faut savoir s aimer et inversement), ...
Et on assiste quasiment à la même chose avec Jacques, à l'inverse. Quelqu un qui a su aimer et qui ne sait plus bien le faire, Dévasté par le départ de Marco, il est convaincu d être fini. Il ne veut que du sexe.
Dans la filmographie de Christophe Honoré, qui se plait à zigzaguer du conte pour enfant à la fantaisie mythologique en passant par la comédie musicale, Plaire, aimer et courir vite marque une étape importante, celle de l'entrée dans la maturité.
Ce beau film sage et apaisé sonne en effet comme un bilan très personnel. Difficile en effet de ne pas reconnaître dans le portrait d'Arthur, jeune étudiant breton, une figure de la jeunesse d'Honoré, et dans celle de Jacques, artiste parisien distancié, une représentation de ce qu'Honoré est devenu.
La relation des deux hommes pourra donc se lire de plusieurs façons différentes : bien sûr comme une initiation (à double sens) mais aussi certainement comme le regard nostalgique d'un artiste ayant réussi sur l'impulsivité de sa jeunesse.
Plaire, aimer et courir vite montre avec une acuité qui rappelle le déjà très ancien Les nuits fauves la sexualité des backdoors et parking glauques, en les différenciant nettement des belles histoires d'amour du film Arthur/Jacques mais aussi Jacques/Marco. Le film parvient, grâce à une mise en scène d'une élégance et d'une fluidité exceptionnelles, à évoquer toute une palette d'émotions intimes. En se consacrant à l'étude minutieuse des états d'âmes de ses deux protagonistes principaux (une sorte de fuite vers une fin annoncée pour Jacques, un pétillement permanent chez Arthur), sans tenter d'approche sociologique ou politique, Honoré réussit là où 120 battements par minutes s'égarait un peu.
Le film offre à Vincent Lacoste son meilleur rôle, son naturel insolent et tête à claque entrant ici parfaitement en résonance avec le rôle, alors que Denis Podalydès et Pierre Deladonchamps sont tous deux très convaincants.
J'y allais franchement à reculons ... je repoussais sans arrêt la sortie au ciné. Pour moi, étant donnée la note , vous comprendrez que j'ai été heureusement surpris.Le trio fonctionne à merveille , Lacoste une bonne surprise , Podalydès génial comme d'hab, un peu plus de réserve concernant Deladonchamps .Film par contre un tantinet bavard et maniéré, point commun avec "call me by your name" plus solaire à mon avis ! Il est vrai qu'il décrit la pire période pour le sida , le début des années 90 quand les malades mouraient en file indienne et les carnets d'adresse étaient vidés . Ps : A mon avis, tout comme 120 battements ce film n'avait strictement rien à faire à Cannes. D'ailleurs il est reparti bredouille.
porté par les dialogues et la musique, j’ai beaucoup aimé et été ému par l’histoire, la mélancolie parfois pour une époque marquée par le sida mais aussi pleine d’espoir et de liberté
Ce film est d'une platitude déconcertante, il n'y a malheureusement pas grand chose à sauver de cette histoire, la durée du film aurait pu facilement être réduite pour éviter d'accentuer cet effet de lenteur qui fait agonir le spectateur à l'image des personnages du film... A éviter