Chronique romanesque au temps des années sida. Beaucoup de sexe, mais aussi de la tendresse et de la compassion entre homme. Le film est parfois un peu lent, mais Vincent Lacoste est convaincant dans son rôle de jeune gay qui se cherche. Un film sur le désir gay.
Merci Christophe Honoré pour votre très beau film. Ayant été concerné au premier rang par le VIH en 1991 en perdant mon ami, j'ai beaucoup apprécié votre vision de cette relation qui m'a précisement rappelé la mienne. A la différence près que je suis resté auprès de lui jusqu'à la fin de sa vie un matin de septembre 91 à Necker. C'était ça nos vies d'homosexuels à l'époque. Celle de gens encore insouciants dans la tempête, malgré l'ouragan qui décimait des vies.Vous avez tout à fait bien recréé cette insouciance et cette gravité en même temps qui étaient présentes à chaque instant. Aimer pleurer et vivre vite , aurait pu être un autre titre. J'ai bien compris aussi que Vincent Lacoste était l'incarnation de Christophe Honoré et je me suis demandé si Pierre Deladonchamps n'était pas l'incarnation de Hervé Guibert dont je me rappelle une vidéo à la fin de sa vie où il mimait un boxer faisant de l'exercice avec le peu de forces qu'il lui restait . En dehors de quelques longueurs et un monologue trop long de Vincent Lacoste affalé et saoul sur un canapé, ce film est tout a fait plaisant et fait un bel hommage à tous ceux que cette maladie a fauchés et continue de le faire encore aujourd'hui avec la disparition récente de Halim Brachida un garçon que je n'ai connu que sur le net et qui s'est éteint à une trentaine d'années il y a à peine un mois de ça !
Plus beau film de Christophe Honoré ever. Lumineux grâce à Vincent Lacoste qui empêche le film de tomber dans le pathos. La fin du film est d'ailleurs bouleversante.
« Plaire, aimer et courir vite ».Trois mots, trois verbes, une simplicité, un voyage, une authenticité.
Le débuts des 90's. Jacques (Pierre Deladonchamps) habite à Paris. Arthur (Vincent Lacoste) habite à Rennes. Lorsqu'ils se rencontrent (en pleine séance de cinéma, ce qui n'est pas anodin) les trois verbes peuvent se conjuguer. « Plaire » à travers un regard, des sourires, le sourire du regard et les transpirations des corps dénudés. « Aimer » ou s'interroger sur cette chose singulière, déroutante et envoûtante qu'est l'amour. Jacques, écrivain et père en a une vision consolidée qu'il nourrit à travers de grands noms Ginsberg, Whitman tandis qu'Arthur est encore en train de se découvrir, il tombe amoureux des filles, il couche avec des garçons et se définit avant tout comme un breton lecteur. Parcours initiatique pourrait-on dire dont l'une des plus belles illustrations se situe lorsque muni d'un appareil photo, il se recueille sur les sépultures de Koltès et Truffaut au cimetière de Montmartre. « Courir vite » enfin, spontanéité de l'amour, peur peut-être que l'être aimé ne suit pas le même rythme que l'amoureux mais intensité nécessaire car Jacques est atteint du Sida. Ses jours sont comptés alors qu'Arthur découvre sa « première véritable » histoire d'amour. C'est ici que réside la beauté de ce film, sa grâce, sa quintessence d 'émotion dans cette vérité éternelle du cœur. Mais ce serait oublier la prestation impeccable des acteurs, qui jouent TOUS à merveille. Vincent Lacoste et sa bonne bouille apportent une réelle verve d'humour ; Pierre Deladonchamps quant à lui a vraiment la « gueule » pour ce film tandis que Denis Podalydès est toujours excellent. La photographie est vraiment travaillée avec soin, les scènes nocturnes notamment. Enfin gros coup de cœur pour la BO (Anne Sylvestre, Massive Attack) « Plaire, aimer et courir vite » c'est un processus, une aventure, que le spectateur s'apprête à défier, une aventure existentielle remplie de désirs dans une assiduité toujours assurée de rendre hommage à la littérature, à la poésie, au cinéma ; l'affiche de « QUEEN » Isabelle Huppert dans Orlando n'étant pas utilisée pour me déplaire !
PS : Ne venez pas me dire qu'il y a « trop » de films sur l'homosexualité en ce moment. Qu'il soit hétéro ou homo, le cinéma (à l'inverse de certains hommes stupides) ne trace pas de frontières, l'amour quel qu'il soit pour lui c'est une ouverture, un partage..
Le retour, enfin, d’une belle œuvre de cinéma français (présentée en compétition ce soir à Cannes) comme je n’en serai jamais rassasié.
Christophe Honoré, que j’avais laissé avec Les chansons d’amour et Les bien-aimés, filme à merveille les rencontres, la délicatesse des sentiments, les corps qui s’entremêlent, l’espièglerie de dialogues sur la vie, l’amour, les états d’âmes. Magnifiquement écrit, porté par une belle mise en scène, « Plaire, aimer et courir vite » séduit parce qu’il met de la légèreté dans le drame intime de Jacques incarné par un Pierre Deladonchamps magnétique, qui compose avec Vincent Lacoste et Denis Podalydès un trio que l’on aime instantanément.
Quand l’intelligence de « Call me by your name » rencontre l’urgence d’aimer de « 120 battements par minute », à Paris en 1993, tout en marquant son style si personnel, il y a effectivement de quoi plaire, aimer et courir vite au cinéma.
Lent, trop de scènes / dialogues banals et inintéressants, acteurs pas très agréables à voir (pour un film gay...). Nombreuses séquences peu crédibles. Photographie délavée et manquant de luminosité, mouvements de caméra et cadrages n'apportant aucune émotion ou intensité, toujours trop plats. Au final, aucun intérêt à aller au ciné pour ce genre de téléfilm ennuyeux...
c'est très lent et ça ne démarre jamais, plombé par une fausse gravité, copie à revoir. Sérieusement, il n'y a pas de scénaristes à faire bosser un peu ? Ce sujet a été déjà traité par d'excellents réals, et de manière bien plus inspirée. Trop littéraire, ça aurait fait un superbe roman
Étrange de voir comme l’amour et la passion entre ces deux personnages sonnaient parfois juste, parfois trop léger pour y croire : j’ai trouvé Vincent Lacoste convaincant dans son rôle d’amant attaché et attachant mais dommage de ne pas sentir le même jeu en face... à moins que ça provienne du scénario ? Les longueurs ne font pas de tort au film, elles le portent et nous portent mais pas forcément où l’on aimerait aller peut-être... car le film est cru, trash, sans sensibleries hormis quelques beaux mots et belles phrases.
1993. Jacques (Pierre Deladonchamps), un écrivain célèbre. Le Sida ne l'empêche pas de plaire, d'aimer - en revanche on ne le voit guère courir. Autour de lui gravitent plusieurs hommes. Mathieu (Denis Podalydès), son voisin journaliste, auquel le relie une vieille amitié. Marco (Thomas Gonzalez), dont il a été très amoureux et dont il l'est encore, qui se meurt à petit feu. Et aujourd'hui Arthur (Vincent Lacoste), un Breton d'une vingtaine d'années, qu'il rencontre à l'occasion d'un spectacle en province. Mais le temps est compté à ceux qui s'aiment. Jacques a le Sida et refuse la déchéance de la maladie.
Nous sommes entrés dans les années Sida au milieu des années 80. Pas sûr que nous en soyons déjà sortis. Le cinéma s'en est nourri. Jusqu'à plus soif. On ne compte plus les films qui en traitent. Souvent d'ailleurs avec une grande délicatesse. Mais au point parfois de donner l'impression d'une recette éculée, passeport pour les grands festivals et le succès critique. Tel est le cas du dernier film de Christophe Honoré en projection aujourd'hui à Cannes.
Comme dans les films qui les précèdent, depuis le fondateur "Les Nuits fauves", il y est question de sexe (homo) et de mort, le tout filmé avec un soin jaloux de la reconstitution (ah ! ces affiches prétentieuses de la Leçon de piano ou de l'Orlando de Huppert au Théâtre de l'Odéon ! ah ! ces Supercinq et ces Twingo qui repassent en boucle en arrière-plan histoire de créer l'illusion de l'époque ! ).
"Philadelphia" filmait le Sida mélodramatique ; "Jeanne et le Garçon formidable" avait le Sida musical ; "Mon frère" le Sida morbide ; "Les Témoins" le Sida collectif, "120 bpm" le Sida politique. Christophe Honoré a le Sida faussement badin à l'image de son héros, Pierre Deladonchamps, dont je n'ai pas aimé l'interprétation entre-deux-chaises : mi-grave, mi-léger, vivant l'amour à la fois comme un lutinage et comme une passion.
Le film, inutilement long, a deux focales. Non qu'il s'agisse de la richesse d'un scénario particulièrement subtil, mais au contraire de l'impossibilité du réalisateur d'arrêter son parti entre les deux options qui s'offraient à lui. Filmer l'histoire du point de vue de Jacques ou de celui d'Arthur. Dans le premier cas, c'est celui, tragique, d'un homme qui va mourir. Dans le second, c'est celui plus optimiste d'un roman de formation. Pierre Deladonchamps n'est pas assez sérieux pour nous faire croire à la gravité du premier - si ce n'est, j'en conviens, dans la scène finale qui arracherait des sanglots aux pierres. Vincent Lacoste - dont la silhouette dégingandée et la diction paresseuse restent irrémédiablement associées aux pitreries de ses premiers films - n'est pas assez romanesque pour nous faire croire au second. Reste Denis Podalydès, comme d'habitude parfait, incarnation vivante de la fidélité amicale quelles que soient les vicissitudes de la vie.
Peut-être que le cinéma peut nous faire respirer mieux, nous rendre la vie plus douce et nous consoler ! En tous cas, avec ce film merveilleux, je me sens plus apte à l'affronter la vie. Comme c'est doux, tendre, drôle, en un mot vivant !