Créée par Stan Lee et publiée pour la première fois en 1963, l'aventure des X-Men est rapidement devenue un comic-book culte aux Etats-Unis, puis dans le monde. Saga lucrative et à la longévité exceptionnelle (près de quarante ans), elle est désormais publiée dans huit éditions, certaines centrées sur certains personnages (Wolverine notamment). Le film n'est pas l'adaptation d'un épisode de la BD en particulier, mais fait intervenir des personnages des différentes époques de la série.
X-Men n'est pas le premier (ni le dernier) comic book Marvel transposé au cinéma. Parmi les nombreuses adaptations passées et à venir, on peut citer Blade / Blade II / Blade III, Punisher, Captain America, Spider-Man / The Amazing Spider-Man, Hulk, The Fantastic four, Daredevil, Ghost Rider ou encore Iron Fist.
Néophyte dans l'univers des X-Men, Bryan Singer s'est plongé dans la saga mutante pour mieux en appréhender les thèmes porteurs, les histoires et les personnages. Au final, il aura lu la totalité des comic-books estampillés X-Men, et regardé les soixante-dix épisodes de la série animée.
Nés et élevés dans la même région d'Angleterre, Ian McKellen et Patrick Stewart ont suivi le même parcours. Parcours qui les a mené jusqu'aux planches de la Royal Shakespeare Company, où ils n'ont pu jouer qu'une seule et unique fois ensemble. X-Men et X-Men 2 marquent donc leurs deuxième et troisième collaborations.
Personnage le plus apprécié de la saga mutante, Wolverine devait initialement être incarné par l'Ecossais Dougray Scott. Toutefois, retenu par ses obligations sur Mission : impossible 2 (dans lequel il interprète le sombre adversaire de Tom Cruise), le comédien a laissé sa place à Hugh Jackman. Révélé mondialement grâce à ce rôle, l'Australien, quasiment inconnu avant l'aventure X-Men est désormais l'un des acteurs en vogue à Hollywood. Le comédien revient sur la popularité de son personnage : "Lorsque je me suis rendu à Toronto pour ma dernière audition, j'ai expliqué à l'officier des douanes que j'avais un rendez-vous de casting pour X-Men. Ses yeux se sont illuminés d'un coup et il m'a demandé quel serait mon rôle. Je lui répondis 'Wolverine'. 'Wolverine !'", hurla t-il au comble de l'excitation, et il sollicita sur le champ un autographe. J'avais beau protester qu'il ne s'agissait encore que d'un entretien, il n'a rien voulu rien savoir. J'ai compris alors ce que Wolverine et ses compagnons représentaient pour les fans".
Se plongeant au coeur de son personnage, Hugh Jackman a énormément travaillé pour rendre au mieux son aspect sauvage, brutal et solitaire. Parallèlement à un entraînement au combat rapproché "à la griffe", il prenait régulièrement des douches glacées pour conférer à Wolverine sa rage caractéristique. De même, pour maintenir un véritable antagonisme entre Wolverine et son adversaire direct (Dents-de-Sabre), il essaya de se rapprocher le moins possible de Tyler Mane en dehors du tournage, afin de conserver une véritable "rivalité" entre eux.
X-Men marque la deuxième collaboration entre Ian McKellen (Magnéto) et le réalisateur Bryan Singer après Un élève doué. Etrangement, Ian McKellen interprète dans ce film un ancien officier nazi, alors qu'il campe un rescapé des camps de concentration dans X-Men...
Très attendue, l'adaptation de X-Men a fait l'objet de nombreuses rumeurs, changeantes en fonction des attentes des fans. Ainsi, parmi les noms murmurés, on retrouvait ceux de Mel Gibson, Harvey Keitel, Russell Crowe, Viggo Mortensen ou Aaron Eckhart (Wolverine), David Duchovny (Cyclope) ou encore Angela Bassett (Tornade).
Fan des X-Men devant l'éternel, le comédie D.B. Sweeney a auditionné sans succès pour le rôle de Cyclope. Néanmoins, il participera à l'aventure X-Men à travers un très court rôle de policier.
X-Men a été un véritable succès au box-office, rapportant 157 millions de dollars outre-Atlantique et plus de 294 millions de dollars dans le monde. En France, 1,8 millions de spectateurs ont répondu à l'appel des mutants.
Autre mutant célèbre made in Marvel, Spider-Man fait une apparition clin d'oeil lors d'une scène comique coupée au montage. L'homme araignée débarque en plein dialogue entre X-Men, avant de se rendre compte de son erreur et de déclarer "Ce n'est pas le bon film !" ("Wrong movie !" en version originale). Une séquence disponible sur le DVD du film, via un bonus caché.
Les comédiens rencontrèrent divers problèmes liés à leur garde-robe. Ainsi, James Marsden (Cyclope), Rebecca Romijn-Stamos (Mystique) et Tornade (Halle Berry) eurent beaucoup de mal à supporter leurs lentilles de contact ou lunettes créées spécialement pour le film, dont le contact leur était insupportable et limitait leur champ de vision. De même, pensés avant tout pour leur design, les costumes de cuir des X-Men étaient loin d'êtres confortables, surtout lors du tournage de scènes d'action : confinant les acteurs dans une chaleur étouffante, ils faillirent provoquer quelques malaises, notamment à Hugh Jackman...
Les griffes utilisées par Hugh Jackman / Wolverine sur le tournage étaient de cinq sortes différentes : bois, plastique, aluminium, métal et... numériques. Subissant souvent un traitement de choc lors des scènes de cascades ou de combat, elles devaient être changées très souvent. Au final, plus de 700 griffes furent ainsi utilisées par le comédien.
Scène d'action centrale du film, le combat au sommet de la Statue de la Liberté a nécessité la construction d'un imposant décor, réplique aux proportions de moitié supérieures au monument original pour le confort des acteurs et de l'équipe technique. Afin de permettre une incrustation du paysage de New York en fond, cette séquence a été tournée devant le plus grand "fond bleu" jamais utilisé au cinéma.
Interprète du sombre Darth Maul dans Star wars : épisode 1 - La Menace fantôme, Ray Park (Crapaud) fait un clin d'oeil à son personnage dans X-Men lors d'une scène de combat : après avoir poussé Tornade dans l'ascenseur, il s'empare d'une longue barre de fer qu'il fait tournoyer avant de s'immobiliser dans une posture d'attaque qui n'est pas sans rappeler l'art du combat au sabre laser de Darth Maul...
Difficile d'établir un scénario et une histoire à partir d'un comic-book à succès publié depuis près de quarante ans. De nombreux scénaristes se sont ainsi attelés à cette adaptation très attendue, comme Christopher McQuarrie, Ed Solomon, Joss Whedon ou John Logan. Toutefois, seuls le réalisateur Bryan Singer et David Hayter seront crédités au générique.
Ancien catcheur professionnel, l'impressionnant Tyler Mane (2,07 mètres pour 125 kilos) s'est vu confier le rôle physique du mutant Dents-de-Sabre. Il revient sur cette première expérience cinématographique : "Il n'y a rien d'étonnant à passer de la lutte à la comédie. Un combat se déroule sur l'arène la plus brutale, la plus dépouillée qui soit. Il vous livre en pâture à une foule qui décèle au premier regard la moindre de vos faiblesses. Sur le ring, vou devez également composer un personnage –d'ange, de bourreau, de démon...-, qui n'a rien à voir avec vous même. Si vous en êtes capables, vous n'aurez guère de difficulté à passer du ring à la scène ou aux studios".
Le maquillage bleu de la mutante Mystique demanda de longues heures de patience à la comédienne Rebecca Romijn-Stamos, qui devait subir pendant plus entre six et dix heures les coups de pinceaux des professionnels des effets spéciaux. Au final, plus de 70 pièces de latex devaient êtres déposés sur la comédienne, dont le corps était recouvert à 60 % par les prothèses bleues. Elle tournait donc quasiment "nue", ce qui lui rendit le tournage canadien en extérieur d'autant plus pénible et difficile.
"Les histoires des X-Men ont une dimension allégorique évidente", explique le réalisateur Bryan Singer. "Conçues durant une période particulièrement tumultueuse (la lute pour les droit civils aux Etats-Unis), elles évoquent notamment le droit à la différence et possèdent un riche contenu social et politique. (...) X-Men montre aussi combien il est difficile d'atteindre un niveau de tolérance acceptable par tous, et mutuellement bénéfique". "X-Men est fondamentalement une allégorie anti-préjugés", reprend le producteur Tom DeSanto. "On y retrouve à la fois Martin Luther King et Malcolm X, et l'on voit aussi s'y profiler l'avenir de notre Espèce : Xavier rêve d'une coexistence pacifique entre hommes et mutants, alors que Magnéto, Darwinien à tous crins, estime que les mutants doivent s'imposer aux dépens des frêles humains". Un avis partagé par la productrice Lauren Shuler Donner : "La série repose sur des personnages solides et complexes, et s'appuie sur des thèmes soigneusement définis, comme les préjugés ou la répression. Son message sous-jacent est clair : nous sommes tous des mutants et des inadaptés".
Quelques semaines avant la sortie du film, les studios Fox développèrent une stratégie marketing efficace, mettant en scène un faux message politique du Sénateur Kelly, appelant la population américaine à se méfier des mutants et à voter une loi destinée à les garder sou contrôle. Une "propagande" qui, si elle n'a pas atteint son "but politique", a largement attiré les foules vers les salles obscures...
Véritable phénomène culturel, la saga X-Men rassemble des millions de fans à travers le monde. Des fans "gardiens du temple" qui ont suivi le processus de développement du film avec un oeil avisé, critiquant ou accueillant positivement toute nouvelle information (officielle ou officieuse) émanant du tournage, de la production ou de sources plus obscures. Ainsi, malgré une sécurité accrue autour des plateaux pour maintenir le plus grand secret possible, les rumeurs, informations et contre-informations se sont multipliées sur la toile autour d'un film aussi attendu que craint par les fans d'aventures mutantes...
Créateur du comic-book original et du concept des X-Men, Stan Lee fait une courte apparition clin d'oeil dans le film. Il incarne le vendeur de hot-dogs sur la plage, lorsque le sénateur Kelly sort de l'eau.