Bryan Singer met en scène l’adaptation de l’une des célèbres franchises de la firme Comics Marvel, les X-Men, avec un fidèle respect pour l’œuvre écrite. Débarquent dès lors sur nos écrans les personnages de Wolverine, Professeur X, Magneto et j’en passe, mutants dotés de pouvoirs divers qui luttent, séparés en deux camps bien distincts, face ou avec l’humanité. Intrinsèquement très basique, ce premier opus fait déjà montre de bien des qualités, malgré le ton presque académique adopté par Singer, très sage dans son fauteuil de directeur. Très fidèle, trop fidèle à l’univers de la bande dessinée, les qualités premières du film sont donc le respect de l’œuvre originale et la facilité d’accès. Cela suffit-il pour en faire un grand film? Non.
Malgré quelques séquences amusantes, étonnantes ou très originales, le film n’est pourtant pas spécialement gâté en termes d’effets visuels. Au vu de cet opus d’X-Men, que les années 2000, 2001 paraissent lointaines. Là n’est qu’une critique se basant sur le fait qu’à vouloir en faire trop, Singer aura plombé l’aile de son bébé. Pour autant, le scénario est quant à lui un révélateur de la crainte récurrente de son prochain, lorsque cohabitent deux espèces similaires mais pourtant radicalement différentes. Tout est-il question de racisme? De suprématie? Confronté à une humanité qui les rejettent, les mutants choisissent soit de se battre pour faire valoir leur légitimité à la cohabitation, soit pour prendre le pouvoir. Les méchants et les gentils. Professeur X et Magneto.
L’idée de Marvel est excellente, soit, mais le film, jouant sur celle-ci, manque parfois de personnalité, pouvant faire oublier que X-Men est une saga au potentiel conséquent. Paradoxalement, comment Bryan Singer aurait-il pu adapter autrement cette œuvre fleuve? N’ayant pas fait que de bons choix, le cinéaste parvient toutefois à donner corps à une nouvelle franchise récurrente dans l’univers des super-héros. L’on sent déjà, par ailleurs, que le personnage de Wolverine est prédestiné à devenir l’une des figures emblématiques du cinéma d’action contemporain. Si les deux Spin-off qui parlent maintenant de lui ne sont pas franchement des réussites, soyons certains que Singer à vu à cette figure l’une des stars de son adaptation.
Casting considérable, dont Ian McKellen en période post Peter Jackson, la révélation de Hugh Jackman, Famke Janssen et Halle Berry en femmes fatales, Singer aura su s’entourer. Difficile adaptation que le réalisateur connu pour son chef d’œuvre, Usual Suspects, sera parvenu à mettre à l’écran. De nombreux fans, une reconnaissance vaste et l’élément déclencheur de multiples suites souvent meilleures que l’opus premier. S’il n’est pour moi pas parfait, cet X-Men, premier du nom, mérite l’attention du public si ce n’est au moins pour la culture cinématographique du chacun. De bonnes idées en tous les cas. 12/20