Réalisé par Lucie Borleteau et sorti en 2019, cette adaptation du roman homonyme de Leïla Slimani n'est pas mal mais sans plus. Bon, je dois également préciser que j'ai également apprécié le roman mais qu'il ne m'a pas non plus transcendé, surtout que j'en attendais beaucoup tant tout le monde semblait louer ses louanges. Bref, on se retrouve donc avec une adaptation d'un livre à succès et, forcément, c'est une déception pour beaucoup ! Tout d'abord car l'adaptation cinématographique d'un livre est forcément différente du film que nous nous sommes fait dans notre tête lorsqu'on a lu le livre. Le réalisateur a en effet son propre regard sur le livre et c'est en ça qu'une adaptation est généralement intéressante ; car nous pouvons alors suivre la même intrigue mais d'un point de vue différent. D'une autre part, forcément aussi, de nombreux éléments du livre ont, dans l'adaptation, sautés (sinon le film durerait plus de cinq heures en même temps) et encore, là, je trouve que le film est plutôt fidèle au livre. Et troisièmement, et là c'est vraiment dans ce cas-là précisément, la réalisatrice a malheureusement réalisé un travail dans l'ensemble trop plat pour une histoire qui se voulait vraiment très glauque, ce qui nous donne une certaine frustration. Il y avait en effet matière à faire un excellent film de genre, un film à l'ambiance sombre et bien glauque, comme on a dans le livre quoi (et encore, je trouve que ce dernier ne va jamais assez loin). Et ici, même si certaines scènes sont très réussies et efficaces (qui mettent notamment le spectateur très mal à l'aise), nous avons tout de même, dans l'ensemble, une impression de résultat assez plat, par rapport au sujet, pourtant, encore une fois, très glauque, ce qui est très dommage ! Cela vient notamment de la mise en scène dont la réalisatrice n'appuie jamais assez sur ses effets (sans pour autant tomber dans l’écueil du film de genre américain et de ses clichés, la réalisatrice aurait pu être moins timide quant aux effets glauques et dérangeants) et de l'écriture, peut-être, trop linéaire et trop prévisible (bon, d'un autre côté, j'avais lu le livre donc je savais à quoi m'attendre !). Concernant les acteurs, nous avons Karin Viard qui excelle dans son personnage, qui a su trouver le juste milieux dans son jeu dérangeant, sans jamais tomber dans l'exagération, Leïla Bekhti qui joue également très bien mais j'ai eu en revanche du mal avec Antoine Reinartz dans le père de famille, enfin j'y crois pas trop quoi. "Chanson Douce" est donc loin d'être raté mais n'en reste malheureusement pas non plus mémorable, malgré quelques scènes bien dérangeantes.