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    Le Locataire
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    157 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 mai 2015
    Il débute comme un film français lambda qui se situerait à Paris. Un polonais vient louer un appartement en plein arrondissement. Jusqu'ici rien d'anormal. Sauf que dans cet appartement, une femme s'est suicidée deux jours auparavant et que la pièce est déjà mis en vente. Du coup le personnage veut comprendre et commence à sombrer peu à peu. Polanski nous livre un véritable chef-d'oeuvre de frisson. J'ai été réellement impressionné par tout ce travail sur l'atmosphère et la mise en scène. Le film parait à première vue tellement normal... De plus la musique et Roman Polanski (l'acteur principal aussi) permettent encore plus de suivre les méandres de ce personnage torturé. On ne saura pas (ou peu) faire la différence avec une imagination et une réalité tout aussi étrange. Une critique des Parisiens sans doute. Bref, un bon petit bijoux de frisson rappelant son "Rosemary's Baby".
    E.nigma
    E.nigma

    13 abonnés 183 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mai 2015
    Dans le Locataire on retrouve le sulfureux Roman Polanski, dans son propre rôle d'immigré juif débarquant dans un immeuble de la banlieue parisienne. Juste après le succès de Chinatown aux États-Unis, son autre chef d'oeuvre. Le Locataire apparaît aujourd'hui comme une sorte de décomposition artistique totalement délirante. Les obsessions les plus folles, perverses et morbides du réalisateur semble ici se personnifier de façon alarmante. Vraiment paranoïaque cette lente dérive vers la folie fait écho à des questions, d'enfermement, de solitude et de mort. Les décors, ou on observe le sens du détail, la musique, ou les percussions sont vraiment très malsaines. Le glissement vers le fantastique via le cauchemar s'opère et bascule peu à peu dans la vision étroite de l'esprit malade, probablement excédé par son voisinage. Un savant humour trivial, des inquiétudes métaphysiques, cocktail favoris d'un autre excellentissime réalisateur juif: Woody Allen. Le casting du locataire est vraiment magique puisque on découvre avec bonheur quelques acteurs de la troupe du splendide comme Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Michel Blanc et l'excellent Claude Pieplu. Véritable pépite que j'ai vraiment plaisir à découvrir, tel un objet rare qu'on déterre des années après.
    MC4815162342
    MC4815162342

    397 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mai 2015
    Quasiment 9 ans après Le Bal des vampires et Rosemary's Baby Roman Polanski clôturait ce que j’appellerais une sorte de trilogie avec Le Locataire, pourquoi une trilogie ? Car je trouve que ces trois films se ressemblent étrangement, surtout du point de vue technique et mise en scène, voir même niveau réalisation, il y a cette même folie, presque ce même ton mystiquement drôle et angoissant.

    Enfin bon, j'entend que du bien de ce film depuis qu'un collègue du site, SpaceTiger7 pour ne pas le citer, me l'a vendu comme du pur génie, n'écoutant que mon instinct et pas l'avis des autres je n'avais pas prévu de me jeter dessus de suite, j'aurais juste attendu l'occasion de le voir quand il passerait à la télé par exemple.
    Et vl'à ti pas qu'il passe ce bougre, hier soir, lundi 11 Mai à 22h40, du coup comment faire un bras d'honneur à ce film et se débiner ? Impossible, je dois aller au bout, je dois voir ce film, donc juste après avoir maté l'émission sur ce bon vieux Renaud, je me laisse emporter par le pédo.... euh Polanski.
    M'attendant à un film bizarre et possiblement peu captivant j'y allais quand même la tête baissée mais comme toujours sur arte avant la diffusion d'un film, quelqu'un vient rapidement brosser son portrait accompagnés d'images du film, et je dois dire que les quelques images montrées m'ont bien donné envie.

    Je me pose pépouze dans le noir sur mon plumard... (ça rime !!!)... avec un verre de pinard... (ouais non, finalement ça va pas le faire^^).
    Voilà que le film se lance, on y suit un homme venant louer un appartement dans un immeuble à Paris, un Polonais travaillant dans un service d'archives, il apprend de la concierge que la chambre qu'il est prêt à payer une assez forte somme était occupée par une femme qui s'est jetée par la fenêtre.
    Déjà ça pose les bases, on sait qu'il va se passer quelque chose, monsieur Trelkovsky dont on ne connaîtra jamais le prénom s'installe donc dans cet endroit assez froid où les voisins semblent peu accueillants. Peu à peu le jeune homme à l'allure d'un Tintin se retrouve à subir d'étranges situations, les voisins se plaignent du bruit qu'il fait la nuit alors qu'il n'en fait rien, ses détritus de poubelles tombés dans l'escalier disparaissent, les voisins restent debout figé au toilette et j'en passe.
    Le pauvre homme obligé de fumer des Malboro puisque ses gauloises bleues ne sont plus disponibles va peu à peu sombrer dans un délire inextricable, pourquoi ? Pourquoi l'ancienne locataire avait voulue se suicider ? Pourquoi, pourquoi et pourquoi ? Bah on s'aura pas, à nous de pondre une hypothèse, est-ce que l'appartement est hanté ? Possible mais aucune confirmation de quelque sorte que ce soit.

    Le mec présentant le film sur arte clamait haut et fort que le film était un des plus angoissants jamais fait, sans être vraiment d'accord, je dois bien avouer que mater en pleine nuit ce délire, ça fout un peu les boules de temps en temps. Notamment la première scène où l'on voit quelqu'un figé au toilette.
    Comme souvent j'en attend beaucoup des films où la réalité devient confuse et chamboulée, donc sur le coup j'en aurais voulu encore plus de la part du film, car la vraie folie n'arrive qu'assez tard, c'est mon coté "j'en veux encore" qui fait ça.
    Quoiqu'il en soit, l'histoire se déroulant presque à huis clos est clairement prenante, on veut bien sur voir jusqu'où va aller la folie du pauvre Tintin...... euh.... Trelkovsky, et elle mène là où je pense tout le monde l'attendaient, encore que le plan final je ne m'en serais pas douté, et tant mieux car il exprime toute la folie du personnage.

    2 ans après Chinatown, Polanski replonge dans la démence avec Le Locataire où il tient le rôle principal, rôle qu'il porte juste parfaitement, ses réactions, son coté "ptit mec timide", enfin tout est réuni pour coller au personnage quoi, le plus surprenant étant le reste du casting, qui même si on sait que le film fut tourner à Paris est plutôt impressionnant et étrange dans un Polanski.
    Nous retrouvons ainsi quelques membres de la troupe bien connue du Splendid, Josiane Balasko, Gérard Jugnot et Michel Blanc, ou encore Isabelle Adjani que je n'avais pas reconnu de suite vu son look, Rufus, Claude Piéplu et Bernard-Pierre Donnadieu pour ne citer que les acteurs français.

    Et c'est là que je me rend compte que j'avais pas prévu de faire une critique aussi longue^^

    Pour ce qui est du coté technique, que reprocher à Roman ? La mise en scène est soignée au possible, la démence est maîtrisée à merveille par le Polonais, sa réalisation est également un sans faute, les décors sont simples (c'est Paris hein) mais réussis, de plus il me semble que la cour du bâtiment clé du film a été reconstituée ou montée de toute pièce je ne sais plus vraiment. Coté bande son c'est plutôt entraînant et parfois mystique comme le film l'oblige.

    En bref, Popolanski signe ce qui est surement un de ses meilleurs films, une réelle ambiance de folie, même si comme déjà dit j'en aurais aimé plus, mais bon, j'ai tout de même adoré une scène en particulier assez courte, c'est quand il se retrouve dans son appartement mais que tous les objets sont géants à coté de lui tout petit.
    Ashtaka
    Ashtaka

    20 abonnés 85 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 mai 2015
    Suis-je passé à côté d'un grand film ? A voir les avis presque unanimes ça semble être le cas et pourtant... Certes ce film a beaucoup d'atouts pour lui : une très bonne mise en scène, des bruitages et une bande son adéquats, les décors là c'est carrément parfait, les acteurs tous très bons dans leurs rôles - en revanche je n'arrive pas à décider si Polanski joue bien - et évidemment un scénario accrocheur. Mais passé la première heure, le rythme lent du film joue contre lui. Là ça devenait vraiment dur à tenir. Surtout la dernière demi-heure qui voit s'installer définitivement le personnage dans la paranoïa et qui s'avère tout aussi lente alors qu'elle devrait incarner un paroxysme. C'est un choix du réalisateur évidemment, spoiler: tout comme celui de voir ce même personnage s'y prendre à trois fois pour mourir,
    mais je ne le trouve pas approprié. Certes ce film à une ambiance et procure de l'angoisse (mais pas d'exagération : il ne fait nullement peur.) mais donne-t-il envie d'être vu sur 2 heures ? En outre j'ai trouvé un peu rapide et saugrenu le passage du doublement de personnalité. J'aurai justement préféré que ces minutes en trop soient réservées à développer ce saut dans l'irrationalité. C'est assez frustrant. Enfin je trouve regrettable qu'on ne cherche pas à mettre le spectateur dans une sorte de perplexité face aux évènements. Cela est présent au début, forcément, mais à mesure que les choses étranges s'enchaînent on fait le choix de dire et de montrer que le personnage devient fou. Dès lors toutes ses visions nous apparaissent pour ce qu'elles sont et contribue à faire retomber grandement la pression. C'est pourquoi Le Locataire m'apparait comme un film très bien réalisé mais avec des choix très maladroits. Plus décevant que prenant.
    best 28
    best 28

    6 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2015
    Un film sur la paranoïa d'un jeune homme timide détesté de ses voisins et qui va devenir fou. Très psychologique et un peu hitchcockien même si Polanski dit ne s'être inspiré du grand maître que pour Répulsion. Des acteurs français qui étaient à leurs débuts tels que Gérard Jugnot ou Josiane Balasko sont présents. Un très bon Polanski où la folie des humains est la question. A voir donc.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 15 décembre 2014
    Dans le lignée de Rosemary's baby, mais de façon plus personnelle, Polanski nous interroge sur un concept "paranoïa ou bien complot démoniaque"... L'exercice nous semble réussi.
    Pour autant, certains effets gratuits et répétitifs, nombre de prestations de comédiens (seconds rôles Français) n'apportent rien au développement de ce cauchemar qui est surement et d'abord une satire de la xénophobie. Une peinture noire de la solitude aussi. Surchargé mais de bonne qualité.
    Eselce
    Eselce

    1 389 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 décembre 2014
    Machiavélique ! Le film est étrange, on ne comprend pas toujours la méfiance du voisinage envers le nouveau locataire ni les coups bas infligés aux uns et aux autres pour d'obscures raisons jusqu'à cette chute finale... Grandiose !
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    323 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2014
    Vous connaissez la citation de Jean-Paul Sartre « L'Enfer, c'est les autres » ? Et bien c’est le titre que Roman Polanski aurait dû donner à sa trilogie des appartements, car après "Répulsion" et "Rosemary’s Baby", notre ami polonais rempile avec un film bien space : "Le Locataire". Le film débute simplement lorsque le héros, Trelkovsky, est à la recherche d’un appartement dans Paris. Il arrive à en trouver un suite à la mésaventure de l’ancienne locatrice : la pauvre demoiselle s’est défenestrée et est désormais à l’hôpital dans un sale état. Trelkovsky s’y installe et, au fur et à mesure qu’il y habite, semble être comme « attiré » par cette femme et sa vie...Mais, pour rajouter une couche d’étrangeté, Polanski s’amuse petit à petit à nous présenter les divers habitants de l’immeuble et ce de façon assez dubitative : véritable festival d’handicapés sociaux, on a des doutes sur leurs intentions voire sur leur santé mentale (et oui : des fous et des emmerdeurs comme voisins, on en a tous connu !!)…tout comme sur celle de Trelkovsky : ses voisins lui semblant odieux et bourrés de vices, il ne saurait leur faire confiance, et finira par se méfier de tous avec une certaine paranoïa.Et c’est là que réside tout l’intérêt du film : Trelkovsky est-il victime d’un complot ou bien est-il tout simplement en train de péter les plombs ? Plus le film va avancer, plus Polanski va s’amuser à développer une ambiance malsaine qui va crescendo à l’aide d’éléments paraissant anodins mais qui augmentent l’étrangeté de l’ensemble : spoiler: les voisins qui débarquent toujours de façon inattendue (ça ressemble presque à du jump scare sans être autant outrancier qu’un vrai jump scare), la dent dans le mur, le livre intriguant Trelkovsky qui a pour titre « La Vie de la Momie », la fillette handicapée qui fait claquer sa jambe artificielle, le fait-divers d'un homme ayant été tué pour tapage nocturne, le « poste d’observation des toilettes », le goutte-à-goutte incessant de l'appartement, et surtout, le fait que le héros commence à se confondre avec la précédente locataire (le tenancier du bar lui sert le même petit déj’ que Mlle Choule, il commence à fréquenter l’une de ses amies, il se met à fumer la même marque de cigarette qu’elle, la concierge lui donne le courrier de la demoiselle, il se met à porter ses robes…). Et cela marche terriblement bien (le rythme lent du film contribue aussi à cette mise en abyme)
    , à un tel point qu’on a plus aucun doute sur ce qui se passe réellement : tout à l’air bien clair pour nous...et bam, le dernier plan, incroyable twist final, nous envoie dans la tronche une de ses droites qui nous laisse KO et fout en l’air toutes nos certitudes !! On nage en plein cauchemar nous aussi : Polanski nous a envoyé dans le même enfer que son personnage...j’ai réellement eu l’impression de voir un long épisode de « La Quatrième Dimension » : après visionnage on est sur le cul, puis on est perdu, et enfin on pige le truc et on trouve ça sensass d’avoir été manipulé si intelligemment ! Vraiment du très bon boulot. Si le film tourne aussi bien, c’est aussi grâce à la prestation des acteurs : Polanski s’est attribué le premier rôle de son film mais c’est une idée plus que justifiée tant il incarne parfaitement cet homme simple et réservé qui va finir hyper parano comme vivant un cauchemar éveillé. Tous les acteurs secondaires sont assez bons puisqu’ils jouent très bien ces personnages plus qu’étranges qui parviennent au final à être tout aussi intrusifs que effrayants (en fait, c’est à cause de leur côté intrusif qu’ils sont effrayants !). J’ai tout de même une préférence pour le propriétaire Monsieur Zy et la concierge (les regrettés Melvin Douglas et Shelley Winters). Avec "Le Locataire", Roman Polanski nous propose un impressionnant cauchemar éveillé, et ce bien avant David Lynch, bouleversant les habitudes du cinéma en livrant une matérialisation brute de toutes les névroses paranoïaques avec lesquelles l’être humain se voit souvent contrait de cohabiter. Un film effrayant viscéralement parlant, qui a la très bonne particularité de ne pas être pollué d’effets spectaculaires grandiloquents : très, très impressionnant…surtout pour une péloche sortie en 1976 !!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 octobre 2014
    Un chef d'oeuvre, tout simplement. Polanski nous entraîne dans un monde bizarre et par moments terrifiant mais non dénué d'humour... bref à voir et revoir.
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    75 abonnés 829 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 septembre 2014
    Le Locataire ressemble comme deux gouttes d'eau à Rosemary's Baby, sorti 8 ans plus tôt. Polanski tente à nouveau de mettre en place une ambiance glauque, claustrophobique, qui prend malheureusement difficilement même si le côté intriguant de l'histoire parvient à maintenir l'intérêt du spectateur. Le problème réside surtout dans le fait que la progression dramatique est vraiment trop limitée, l'intrigue manque de rebondissements, elle est trop linéaire, trop prévisible, n'atteint jamais le potentiel espéré, et comme dans Rosemary's Baby, l'association réel-fantastique dessert complètement le film. Enfin, dernier élément un peu déstabilisant, certains acteurs sont doublés et d'autres non, ce qui donne un côté vraiment cheap à cette production.
    NeoLain
    NeoLain

    4 955 abonnés 4 741 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 septembre 2014
    Polanski et les conditions des voisins. Le voisinage, nous savons que cela peut être un réel problème et qui peut bouffer votre quotidien. Reproche de faire du bruit, parano que l'on veuille vous faire devenir fou qui amène parfois jusqu'à la tentative de suicide etc... Polanski y met une atmosphère cafardeuse. Bon à savoir, la présence de l'actrice Isabelle Adjani, par contre, l'ensemble du résultat m'a pas littéralement envahi. Le sujet décolle pas vraiment.
    Xavi_de_Paris
    Xavi_de_Paris

    290 abonnés 2 854 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 août 2014
    Il n'y a que Roman Polanski pour parvenir à instaurer une atmosphère aussi étrange dans le cadre d'un appartement parisien. "Le locataire" contient suffisamment de mystère pour tenir le spectateur en haleine jusqu'au bout. Le récit va crescendo, jusqu'à un final dantesque, à l'image de "Rosemary's baby", du même réalisateur huit ans plus tôt. Les deux films sont d'ailleurs assez ressemblants, et sont parfaitement classables dans la catégorie horrifique. Roman Polanski tient à merveille son rôle de timide presque maladif, et parano. Culte.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 14 juillet 2014
    A ce moment de lecture des critiques, tout le monde doit savoir que "le Locataire" parle d'un modeste émigré européen (c'est important de nos jours) interprété par Roman himself, emménageant dans les années 70 dans un vieil appartement parisien occupé précédemment par une défenestrée et qui voit ses voisins lui être de plus en plus hostiles sans raison rationnelle. Il va en devenir dingo - à moins qu'il ne le fût déjà.
    Il n'y a pas de suspens, ni d'effets spéciaux (à part la scène du théâtre italien ?) mais une insidieuse tension permanente et oppressante à tous les "niveaux", distillée par le décor glauque, la musique crissante, les péripéties absurdes (dans le bon sens du terme) et l'incompréhension générale de.. sais-pas-quoi......................
    Comme pour la majorité des films de Polanski, je trouve ce film "bien" mais comme j'adore Polanski, je sais qu'il doit être "très bien". En effet et bizarrement, je ne m'extasie jamais sur un film de Polanski (à part p-être "Tess" ou "Rosemary's baby" mais c'est que je suis une midinette). Je peux être touchée, m'émouvoir, être angoissée ou avoir peur mais jamais tomber en pâmoison. C'est toujours peu ou prou "bien" mais pas génial. Il me manque quelque chose ou quelque chose me gêne. Je le regrette d'autant plus que je tiens vraiment Polanski pour un génie humain, (ben oui, pas surhumain, faut pas déconner), que j'estime & admire.
    Trouvant donc que Polanski est génial, je le prouve (enfin, j'essaie).
    Ce film peut s'envisager s'articulant sur 2 ou 3 axes souvent superposés : l'Egypte antique (hein ?!), le métier de verrier et la synagogue. Enfin, j'avance cela alors que je n'ai pas vu ce film avec toute l'attention qu'il méritait et que je voulais lui accorder, mais j'avais la famille au téléphone en même temps, ce qui ne favorise pas la concentration filmesque.
    1) L'EGYPTE ANTIQUE : Le film montre des hiéroglyphes et le roman (de la Momie) de Gauthier du XIXème s. La défenestrée est visitée par Roman Pol.. Trelkovski à l'hôpital, qui la voit momifiée et inidentifiable dans ses bandelettes. A la fin du film, c'est Roman qui se retrouvera dans ce même lieu et dans cette même situation comme un Sysiphe-Phoenix, non sans s'être auparavant suicidé 2 fois de suite de la même façon (voir partie 3). P-être imaginait-il ensuite pouvoir poursuivre son autre vie, sa seconde vie dans le royaume des morts ? Sigmund Freud était passionné par l'antiquité (grecque plutôt qu'égyptienne) mais grâce à lui, on a pris "conscience" de l'importance des rêves et de l'angoisse de castration qui appelle la scène de la dent perdue, où au réveil, Trelkovski a changé de sexe, il a perdu son zyzy (Mme & M. Zy sont des personnages du film) pour devenir une femme qui saigne (où qui voit pour la 1ère fois les Anglais débarquer, comme on dit). Grâce à Freud aussi qu'on reconnaît les schémas répétitifs (voir partie 3) contre l'enchaînement desquels on ne peut rien, sauf si on "en prend conscience".
    2) LE METIER DE VERRIER : Outre la musique qui utilise le frottement de morceaux de verre, histoire de bien hérisser le poil, le verre est omniprésent dans ce film. Il double et déforme. Le héros regarde par la fenêtre, observe ses voisins qui l'observent aussi à travers la fenêtre des WC (c'est la merde, dirait encore Freud, en voulant parler des gros problèmes du patient). De temps à autres, oh, Roman s'y voit lui-même. Trelkovski se mire dans la glace de l'armoire, une main passe à travers la vitre brisée de l'apparte, il brise la verrière en se jetant sur elle, ce qui attire encore l'attention, le regard des voisins, etc. Ce verre permet de voir ou d'être vu (par soi-même ou les autres). M. Scope est aussi le nom d'un personnage du film et un scope est un observateur, pour moi lié au verre. Tout comme l'appareil photographique et son image inversée (voir partie 3). Le scope est l'abréviation d'"oscilloscope" pouvant se décomposer en oscillo/scope = "observateur-observatoire qui oscille". Dans son acception familière enfin, le scope est aussi une sorte de vision des choses du "rôle" de quelqu'un ; on dira : "Oublie cette idée, c'est pas dans mon scope". Isabelle Adjani, l'amie de Trelkovski, qui semble être la seule à vraiment le voir (comme un ami ?), s'appelle Stella qui est une étoile donc aussi un éclat de verre (étoilé) dans le ciel sombre de notre héros. Un peu plus éloigné du verre mais dans sa vision, le spectateur regarde (specto) le film et les tourments de son anti-héros.
    3) LA SYNAGOGUE : Là encore et encore, on a une vision double. Romain Bouteille s'appelle Simon dans "le Locataire". La précédente locataire défenestrée s'appelle aussi Simone. Quel "hasard" que ces prénoms hébraïques répétés ! Ce qui est aussi intéressant, c'est le nom de famille de Simone : Choule. La Choule pour les Juifs, c'est la synagogue. Les mères juives disent à leur fils : "Va à la shul au lieu de.. !" Les Juifs disent : "Nan, j'peux pas faire la vaisselle ; j'dois aller à la shul." Cela doit venir certainement de l'allemand passé ensuite au yiddish "schule" = école. En effet, la synagogue est toujours un lieu d'études ; c'est son essence. On y prie mais on y étudie surtout ; la prière est étude et inversement. Fonction double et/ou assimilée. Roman Polanski ne doit pas ignorer cela. Il s'appelle Roman (ce n'est pas de son fait, ok) mais il a tiré son film d'un roman. Il est Parisien de naissance mais toujours pris pour un Polonais (qu'il est d'origine). Il a vécu à Paris comme en Pologne. Il figure dans ce film un émigré polonais habitant un Paris hostile habité de Parisiens hostiles. On pourrait dire que c'est son double interne. On ignore si Trelkovski est Juif mais Polanski l'est et depuis le Moyen-âge, la Synagogue figure aussi les Juifs en général (voir par exemple la façade sculptée de Notre-Dame-de-Paris) contre lesquels le monde entier a "une dent". ...............................................................
    On pourrait dire aussi que tout cela n'est qu'élucubrations (et encore, je n'ai pas tout dit !) mais Roman, si tu me lis, dis-moi STP, qu'à tout cela tu as pensé ou du moins, si c'est inconscient, que cela fait sens en toi..
    (En fait, il est vraiment bien, ce film.)
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 177 abonnés 4 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juin 2014
    Un film fantastique de Polanski faisant suite à son chef d’œuvre Rosemary ‘s Baby . Le film tourné à Paris propose un curieux melting-pot composé de vieilles gloires hollywoodiennes comme William Powell ou Shelley Winters et d’acteurs locaux en devenir comme Adjani , Jugnot, Blanc et Balasko dans des rôles de figuration. La recette qui avait marché sur Rosemary ‘s Baby est ici moins efficace. Pourquoi ? Tout d’abord à cause du mélange des nationalités qui sonne un peu faux, ensuite parce que l’intrigue est sans doute moins lisible et beaucoup trop « psychanalytique ». On s’intéresse malgré tout à la longue descente vers la folie de cet émigré polonais dont le sort paraît scellé dès la prise de possession de sa chambre et le début de ses recherches pour connaître le destin de celle qui s’est suicidée avant lui dans les lieux. Le thème du complot par le voisinage est à nouveau présent mais cette fois-ci Polanski prend le parti d’installer le désordre dans l’esprit malade du locataire. Une fois que la mécanique infernale de la paranoïa est installée rien ne peut plus l’arrêter. On peut voir dans ce constat la mémoire funeste de l’affaire Charles Manson qui avait touché dans sa chair Polanski en lui arrachant sa femme (SharonTate) tombée entre les mains des envoyés du célèbre « prophète fou ».
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    395 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mai 2014
    Un excellent Polanski, un peu dans la continuité thématique de son "Rosemary's Baby" sorti 8 ans plus tôt, celle de l'appartement maudit. Le film raconte l'histoire de Trelkovsky, un homme timide et un peu farouche qui suite à son nouvel emménagement va apprendre que l'ancienne occupante s'était suicidée en se jetant par la fenêtre, il commence a soupçonner le voisinage d'en être à l'origine et va se retrouver très vite harcelé. Polanski signe là un thriller kafkaïen à l'atmosphère lourde et oppressante où l'austérité des décors nous rend presque mal à l'aise, les personnages sont très bien élaborés, la qualité de mise en scène est parfaite (cependant le fait de tourner une majeure partie du film en anglais pour redoubler en français alors que l'action se déroule en France j'ai trouvé ça un peu bizarre, même si je me doute que c'est pour un soucis de distribution). Le réalisateur se met lui même en scène et démontre son talent d'interprétation, le reste du casting se porte très bien avec notamment une malicieuse Isabelle Adjani et quelques figurants de la célèbre troupe du Splendid. La tension monte crescendo et les enjeux du scénario se montrent de plus en plus évidents, le personnage de Trelkovsky est tiraillé de part en part, son entourage veut selon lui le faire disparaître, l'emmenant tout droit aux frontières de la démence et de la paranoïa schizophrénique. La fin est vraiment excellente autant scénaristiquement que symboliquement, le tout reste très malin et nous force à nous questionner sur cette descente aux enfers interminable. "Le Locataire" se place parmi les meilleurs Polanski, un film prenant, déroutant et envoûtant qui ne manquera pas de plaire à bon nombre de cinéphiles curieux et/ou partisans du réalisateur.
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