Quasiment 9 ans après Le Bal des vampires et Rosemary's Baby Roman Polanski clôturait ce que j’appellerais une sorte de trilogie avec Le Locataire, pourquoi une trilogie ? Car je trouve que ces trois films se ressemblent étrangement, surtout du point de vue technique et mise en scène, voir même niveau réalisation, il y a cette même folie, presque ce même ton mystiquement drôle et angoissant.
Enfin bon, j'entend que du bien de ce film depuis qu'un collègue du site, SpaceTiger7 pour ne pas le citer, me l'a vendu comme du pur génie, n'écoutant que mon instinct et pas l'avis des autres je n'avais pas prévu de me jeter dessus de suite, j'aurais juste attendu l'occasion de le voir quand il passerait à la télé par exemple.
Et vl'à ti pas qu'il passe ce bougre, hier soir, lundi 11 Mai à 22h40, du coup comment faire un bras d'honneur à ce film et se débiner ? Impossible, je dois aller au bout, je dois voir ce film, donc juste après avoir maté l'émission sur ce bon vieux Renaud, je me laisse emporter par le pédo.... euh Polanski.
M'attendant à un film bizarre et possiblement peu captivant j'y allais quand même la tête baissée mais comme toujours sur arte avant la diffusion d'un film, quelqu'un vient rapidement brosser son portrait accompagnés d'images du film, et je dois dire que les quelques images montrées m'ont bien donné envie.
Je me pose pépouze dans le noir sur mon plumard... (ça rime !!!)... avec un verre de pinard... (ouais non, finalement ça va pas le faire^^).
Voilà que le film se lance, on y suit un homme venant louer un appartement dans un immeuble à Paris, un Polonais travaillant dans un service d'archives, il apprend de la concierge que la chambre qu'il est prêt à payer une assez forte somme était occupée par une femme qui s'est jetée par la fenêtre.
Déjà ça pose les bases, on sait qu'il va se passer quelque chose, monsieur Trelkovsky dont on ne connaîtra jamais le prénom s'installe donc dans cet endroit assez froid où les voisins semblent peu accueillants. Peu à peu le jeune homme à l'allure d'un Tintin se retrouve à subir d'étranges situations, les voisins se plaignent du bruit qu'il fait la nuit alors qu'il n'en fait rien, ses détritus de poubelles tombés dans l'escalier disparaissent, les voisins restent debout figé au toilette et j'en passe.
Le pauvre homme obligé de fumer des Malboro puisque ses gauloises bleues ne sont plus disponibles va peu à peu sombrer dans un délire inextricable, pourquoi ? Pourquoi l'ancienne locataire avait voulue se suicider ? Pourquoi, pourquoi et pourquoi ? Bah on s'aura pas, à nous de pondre une hypothèse, est-ce que l'appartement est hanté ? Possible mais aucune confirmation de quelque sorte que ce soit.
Le mec présentant le film sur arte clamait haut et fort que le film était un des plus angoissants jamais fait, sans être vraiment d'accord, je dois bien avouer que mater en pleine nuit ce délire, ça fout un peu les boules de temps en temps. Notamment la première scène où l'on voit quelqu'un figé au toilette.
Comme souvent j'en attend beaucoup des films où la réalité devient confuse et chamboulée, donc sur le coup j'en aurais voulu encore plus de la part du film, car la vraie folie n'arrive qu'assez tard, c'est mon coté "j'en veux encore" qui fait ça.
Quoiqu'il en soit, l'histoire se déroulant presque à huis clos est clairement prenante, on veut bien sur voir jusqu'où va aller la folie du pauvre Tintin...... euh.... Trelkovsky, et elle mène là où je pense tout le monde l'attendaient, encore que le plan final je ne m'en serais pas douté, et tant mieux car il exprime toute la folie du personnage.
2 ans après Chinatown, Polanski replonge dans la démence avec Le Locataire où il tient le rôle principal, rôle qu'il porte juste parfaitement, ses réactions, son coté "ptit mec timide", enfin tout est réuni pour coller au personnage quoi, le plus surprenant étant le reste du casting, qui même si on sait que le film fut tourner à Paris est plutôt impressionnant et étrange dans un Polanski.
Nous retrouvons ainsi quelques membres de la troupe bien connue du Splendid, Josiane Balasko, Gérard Jugnot et Michel Blanc, ou encore Isabelle Adjani que je n'avais pas reconnu de suite vu son look, Rufus, Claude Piéplu et Bernard-Pierre Donnadieu pour ne citer que les acteurs français.
Et c'est là que je me rend compte que j'avais pas prévu de faire une critique aussi longue^^
Pour ce qui est du coté technique, que reprocher à Roman ? La mise en scène est soignée au possible, la démence est maîtrisée à merveille par le Polonais, sa réalisation est également un sans faute, les décors sont simples (c'est Paris hein) mais réussis, de plus il me semble que la cour du bâtiment clé du film a été reconstituée ou montée de toute pièce je ne sais plus vraiment. Coté bande son c'est plutôt entraînant et parfois mystique comme le film l'oblige.
En bref, Popolanski signe ce qui est surement un de ses meilleurs films, une réelle ambiance de folie, même si comme déjà dit j'en aurais aimé plus, mais bon, j'ai tout de même adoré une scène en particulier assez courte, c'est quand il se retrouve dans son appartement mais que tous les objets sont géants à coté de lui tout petit.