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Trelkovsky
70 abonnés
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5,0
Publiée le 21 août 2012
Après avois réalisé son "Chinatown" qui lui avait valu de se faire une fois de plus acclamé par la critique, Roman Polanski se lance dans la réalisation de ce film, qui n'est pas sans rappeler son mythique "Rosemary's baby" (il s'agit d'ailleurs du dernier volet de sa trilogie de l'appartement maudit, constituée de ces deux films et de "Répulsion").
Le film s'ouvre sur une fenêtre. Puis la caméra se déplace ... sur d'autres fenêtres, par lesquelles on voit apparaître des visages inquiétants et fantômatiques. Dès le début, on est dans une position aussi paradoxale qu'étouffante ; être à la fois un voyeur et l'objet d'un voyeurisme. Ensuite, s'ensuit la présentation du personnage principal, que Polanski interpète lui même : un immigré polonais peu sûr de lui. Après une brève et peu engageante discussion avec la concierge de l'immeuble, il découvre son appartement. Et c'est en particulier avec cet appartement que le génie de Roman Polanski éclate. Les voisins se plaignent du bruit que fait leur nouveau voisin, disant eux-mêmes qu'ils "entendent tout" ... dès lors, l'intimité n'existe plus, l'appartement n'apparaît plus comme une quelconque protection face au monde extérieur, et le jeune homme se trouve - du moins le pense-t-il - exposé au voyeurisme de ses voisins.
Mais cet appartement semble également donner une vue intéressante : les toilettes. Du haut de sa fenêtre, le protagoniste devient à son tour voyeur (allant même jusqu'à s'emparer du symbole hitchcockien des jumelles) ; et c'est cette position de victime et de voyeur qui amorce sa tourmente. Polanski met alors en oeuvre toute sa maîtrise formelle de l'objet cinématographique pour mettre en scène cet enfermement : scènes tendant vers le fantastique déformant personnages et décors, photographie suffocante dans une obscurité excessive, fruits d'une subjectivité de plus en plus violemment accentuée ... jusqu'à l'incroyable final, dont chacun pourra se faire sa propre interprétation.
Après "Rosemary's baby", Polanski atteint un point de non-retour avec "Le locataire" ; cette fois, la folie est plus terrible que jamais. Et la spirale sans fin ...
Sorti en 1976, "Le Locataire" fait partie de la trilogie de films qui tiennent lieu dans des appartements, filmés par Polanski. La particularité de ce film est la présence de Polanski dans le rôle du personnage principal. L'histoire peut être résumée ainsi : Trelkovsky emménage dans un appartement à la suite d'une personne qui a tenté de se suicider. Très vite, cet homme observe des comportements anormaux dans son voisinage, s'ensuit une longue descente aux enfers pour un homme complètement déboussolé. "Le Locataire" nous place face à la vie d'un homme perdu face à un environnement qui le dépasse et auquel il ne peut se confronter. Après Répulsion et Rosemary's Baby, cette oeuvre vient confirmer le talent de Polanski pour installer un climat d'angoisse et de psychose dans un appartement. Sa capacité à nous surprendre est singulière, et certaines séquences sont tout simplement épouvantablesspoiler: (Trelkovsky qui observe la tête de l'ancienne locataire voler derrière la fenêtre) . Le rythme du film souligne le côté "thriller psychologique" du tout, Polanski prend son temps comme à son habitude. Sa prestation est par ailleurs très convaincante, on ne sait pas sur quel pied danser face à son personnage qui perd peu-à-peu ses repères. L'intrigue revêt un intérêt certain, avec les thèmes de la solitude et de l'absence d'identité pour toile de fond. Malgré un final haletant, filmé avec maestria, certains passages du film accusent quelques longueurs. Le rendu global est poignant, la réalisation saisissante, on excuse donc certains moments de flottement. Ce film fait toujours son effet aujourd'hui ; il demeure, en somme, une réussite.
Dans la lignée de Rosemary's Baby, Polanski nous met encore une claque avec ce film. J'adore complètement ce genre de long métrage ! L'histoire est énorme, le scénario est parfait. Dès le début, il y'a quelque chose d'étranges : tout le monde parle anglais à Paris. Et je ne pense pas que ce soit juste comme ça, non. Polanski a voulut dès le début nous rendre confus avec ce mélange. Et plus on avance dans le film, plus l'étrange apparait grâce au travail du montage, du son, de la lumière et de la réalisation. On commence à s'inquiéter, on commence à se poser des questions sur cet appartement sordide et sur ses habitants. Puis vient le tournant où l'on sombre dans la folie. Sombrons-nous avec lui ? Dur à dire. Quelque part oui, quelque part non. On ne sait plus quoi penser jusqu'à la fin où nous sommes témoins d'un acte digne d'une personne atteinte d'une maladie causée par des petits détails qui peuvent prendre une dimension incroyable. Cette dimension angoissante, paranoïaque. Une dimension sublimement bien rendue par ce maître, Polanski. Un classique, un chef d'œuvre aussi bon que Rosemary's Baby.
Dernier volet de la trilogie des appartements maudits, Le Locataire condense les grandes lignes de ses aînés, à savoir la naissance de la folie dans Répulsion et la peur croissante des autres dans Rosemary's Baby, pour un résultat pas entièrement abouti. Il n'est pas facile de faire rentrer l'horreur dans le quotidien (coucou Paranormal Activity) mais Roman Polanski relève le défi sans efforts. Le film est parcouru de scènes glauques (les personnes qui restent statiques à la fenêtre d'en face) qui deviennent progressivement de plus en plus poussées (le point de rupture arrivant le soir où le personnage principal est malade). Parallèlement à cela, le comportement des voisins se dégrade. Au départ peu engageants, ils deviennent petit à petit de véritables monstres, reprochant au nouveau locataire des choses absurdes ou injustes. Le dialogue s'estompe et laisse la forte impression qu'un piège se referme sur le pauvre Trelkovsky... Le frisson est donc bien présent, mais le réalisateur semble rechigner à le pousser jusqu'au bout. Les scènes de nuit sont efficaces et aurait mérité de s'étirer, de devenir insoutenables pour le spectateur, comme le faisait si bien Black Christmas. Polanski avait largement les capacités pour le faire, mais il a choisi de terminer ces scènes brusquement, par un cut qui laisse un vide, comme s'il manquait une conclusion à ce que l'on vient de voir. Ce montage pas très heureux permettent de revenir aux scènes de jour, qui n'ont rien de très intéressant. Je pardonne le rythme lent de la première heure, qui servait à mettre tous les éléments en place, mais une fois qu'on a basculé dans la folie complète, on veut y rester ! Ces retours à la normale sont peut-être nécessaires sur le papier, mais en pratique on s'ennuie ferme. Il y a bien évidemment beaucoup plus de bien que de mal à tirer de ce long-métrage. L'ambiance horrifique est bien là, et si les insupportables scènes de jour arrivent à la chasser, elle revient au galop à la nuit tombée. Par ailleurs, les nombreux thèmes abordés et les différentes interprétations possibles font du Locataire une œuvre riche, mais un gros manque d'unité l'empêche de se hisser au rang d'excellent film.
Un film à placer dans la lignée de "Rosemary's baby"... Cependant, cette fois-ci, la victime n'est autre que Roman Polanski lui-même, qui interprète brillamment le rôle principal. Une fois encore, le scénario, mêlant fantastique, paranoïa et terreur est d'une incroyable efficacité. Le cinéma de Polanski, à mi-chemin entre le surréalisme allemand, le classicisme hitchkokien et l'actor's studio américain vaut véritablement le détour. Qui mieux que lui sait plonger le spectateur dans l'angoisse et le dérangement. Le locataire, comme beaucoup des personnages de Polanski finissent par inquiéter tant ils nous ressemblent au final, soulevant nos angoisses et les inquiétudes qui nous tiennent dans la vie du quotidien. Le locataire n'échappe pas au phénomène, versant tranquillement dans la folie pure et dure, sans y prendre garde, et invitant le spectateur à e suivre tranquillement dans cette abysse de l'esprit. Un bijou de cinéma. A faire froid dans le dos.
Roman Polanski nous signe là son premier film français, qui est un thriller psychologique. Nous avons le droit à des caméos de la troupe Le Splendid. Stressant à souhait, cet épisode de la trilogie des appartements maudits de Polanski est passionnant, troublant, mystérieux et glauque. L'excitation augmente au fur-et-à-mesure de la progression du film : Trekvolsky est il en train de sombrer dans la paranoia à cause de sa misère sexuelle et sociale ou ses voisins sont vraiment inquiétants ? Ce chef montre le portrait d'une petite société de voisins qui,si elle n'est pas malveillante, est dérangeante au plus haut point. Bref,un thriller très réussi grâce à son scénario tordu et à la mise en scène glaçante. Polanski incarne très bien son rôle de locataire.
Suis-je passé à côté d'un grand film ? A voir les avis presque unanimes ça semble être le cas et pourtant... Certes ce film a beaucoup d'atouts pour lui : une très bonne mise en scène, des bruitages et une bande son adéquats, les décors là c'est carrément parfait, les acteurs tous très bons dans leurs rôles - en revanche je n'arrive pas à décider si Polanski joue bien - et évidemment un scénario accrocheur. Mais passé la première heure, le rythme lent du film joue contre lui. Là ça devenait vraiment dur à tenir. Surtout la dernière demi-heure qui voit s'installer définitivement le personnage dans la paranoïa et qui s'avère tout aussi lente alors qu'elle devrait incarner un paroxysme. C'est un choix du réalisateur évidemment, spoiler: tout comme celui de voir ce même personnage s'y prendre à trois fois pour mourir, mais je ne le trouve pas approprié. Certes ce film à une ambiance et procure de l'angoisse (mais pas d'exagération : il ne fait nullement peur.) mais donne-t-il envie d'être vu sur 2 heures ? En outre j'ai trouvé un peu rapide et saugrenu le passage du doublement de personnalité. J'aurai justement préféré que ces minutes en trop soient réservées à développer ce saut dans l'irrationalité. C'est assez frustrant. Enfin je trouve regrettable qu'on ne cherche pas à mettre le spectateur dans une sorte de perplexité face aux évènements. Cela est présent au début, forcément, mais à mesure que les choses étranges s'enchaînent on fait le choix de dire et de montrer que le personnage devient fou. Dès lors toutes ses visions nous apparaissent pour ce qu'elles sont et contribue à faire retomber grandement la pression. C'est pourquoi Le Locataire m'apparait comme un film très bien réalisé mais avec des choix très maladroits. Plus décevant que prenant.
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0,5
Publiée le 26 avril 2021
La première heure je l'ai passée à m'ennuyer parce que rien ne se passe. J'attends que quelque chose se passe mais ce n'est pas le cas. C'est lent ennuyeux et sans histoire. Et je n'ai absolument aucune raison de m'intéresser à la personne que j'observe. Je me rends compte que Polanski essaie de construire une sorte de suspense mais ça ne marche pas car c'est juste ennuyeux. Je pense que je soulève un très bon point quand je dis que vous ne pouvez pas jeter n'importe quelle bêtise au hasard et ensuite vous attendre à ce que ce soit de l'art abstrait. Je considérerais comme un exploit impressionnant le fait que Polanski ait réussi à prendre la folie que vit le personnage principal et à la rendre intéressante. En attirant le spectateur dans le monde de cette personne psychotique et en lui faisant voir comment elle pense mais il ne le fait pas. Il nous montre juste un tas de scènes bizarres et aléatoires qui n'ont aucun sens et s'attend à ce que ce soit une sorte de reflet de la folie. Or quiconque a un minimum d'éducation psychologique et par là j'entends quiconque a simplement lu un livre sur le sujet sait que la folie n'est guère dépourvue de sa propre logique. Romanski ne parvient pas à montrer cette logique au spectateur. En tant que tel Le Locataire devient tout simplement ennuyeux. C'est comme aller dans un hôpital psychiatrique et regarder un patient délirant se gifler et crier sur les oiseaux toute la journée. Ce n'est tout simplement pas très stimulant pour l'esprit car c'est juste aléatoire...
Voila un bon film d'horreur bien déjanté comme seul Roman Polanski sait les faire ! Une histoire de cinglé racontée par un scenario complètement fou mais tres tres bien mené, brillamment écrit et d'une grand précision, un travail minutieux qui permet d'apporter l'angoisse et l'inquiétude de manière progressive et tres prenante... "Le Locataire", bien que de Polanski est un film français, tourné en France et avec quelques acteurs français comme Isabelle Adjani ou comme trois des membres de la troupe du splendid, Gerard Jugnot, MIchel Blanc et Josianne Balasko ! Une mise en scene exceptionnelle, et un jeu d'acteur génialissime de la part de Roman Polanski pour un film hors-du-commun ! Une réussite !
Roman Polanski nous livre l'un des films les plus personnel de l'histoire du cinéma. Comme le chant d'un cygne déclarant son amour au cinéma. Puissant.
Un très grand Polanski, une immersion dans le spleen, les pulsions mortellement dévastatrices. D'une noirceur absolue,Polanski nous conte ce que peut être le quotidien d'un immigré, qui, sans trop y croire essaie de survivre et de faire face aux préjugés et à la xénophobie latente. Grande musique de Sarde, excellent film ou Polanski retrouve parfois la veine de ses brillants courts métrages.
Polanski réalisa ce film à Paris, tourné en Anglais avec des acteurs français et américain. Situé quelque part entre Psychose d'Hitchcock et Répulsion, réalisé par le cinéaste polonais quelques années plus tôt, Le locataire nous dresse le portrait d'un homme à la fois attachant et angoissant. Ce personnage principal – interprété par Polanski lui-même – va progressivement basculer dans la schizophrénie, donnant lieu à des scènes troublantes où il va connaître des transformations radicales. Portée par une inquiétante et envoûtante musique signée Philippe Sarde, ce long-métrage constitue aussi une réflexion intéressante sur la solitude d'un étranger dans une grande ville, qui, malgré tout les efforts entrepris pour s'intégrer, reste désespérément à la marge de la société.
Polanski force l'admiration puisque son histoire de locataire fou flirte constamment entre fiction et réalité... on ne sait plus trop... Ce d'autant plus que le délire paranoiaque et le cynisme qu'il se plaît à intensifier tout au long de l'un de ses meilleurs films en ajoute encore à la réalité... Tellement brillantissime et génial qu'on en reste sans voix...
Dans le Locataire on retrouve le sulfureux Roman Polanski, dans son propre rôle d'immigré juif débarquant dans un immeuble de la banlieue parisienne. Juste après le succès de Chinatown aux États-Unis, son autre chef d'oeuvre. Le Locataire apparaît aujourd'hui comme une sorte de décomposition artistique totalement délirante. Les obsessions les plus folles, perverses et morbides du réalisateur semble ici se personnifier de façon alarmante. Vraiment paranoïaque cette lente dérive vers la folie fait écho à des questions, d'enfermement, de solitude et de mort. Les décors, ou on observe le sens du détail, la musique, ou les percussions sont vraiment très malsaines. Le glissement vers le fantastique via le cauchemar s'opère et bascule peu à peu dans la vision étroite de l'esprit malade, probablement excédé par son voisinage. Un savant humour trivial, des inquiétudes métaphysiques, cocktail favoris d'un autre excellentissime réalisateur juif: Woody Allen. Le casting du locataire est vraiment magique puisque on découvre avec bonheur quelques acteurs de la troupe du splendide comme Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Michel Blanc et l'excellent Claude Pieplu. Véritable pépite que j'ai vraiment plaisir à découvrir, tel un objet rare qu'on déterre des années après.