Un superbe cru de Polanski
le locataire est un des films qui fait partie de la trilogie de l appartement
La réalisation est totalement maitrisée , ultra moderne pour l époque , les décors sont incroyables et le Paris populaire des années 70 superbement filmé
Vraiment , avec les petits cafés , les personnages folkloriques , je pense qu il a parfaitement retranscrit sa ville d accueil ou du moins l idée qu il s en est fait .La symbolique est évidente , l étranger, le faible , le timide , qui ne fait pas partie de la communauté , persécuté sans raison logique ou qui se sent persécuté peut être de manière paranoïaque , tant il se sent différent , et qui n arrive pas à s intégrer ou à être intégré malgré sa bonne volonté et son désir de faire profil bas .Il prendra la place d une morte pas tout à fait morte ,
et supportera la même malédiction ,celle d un être faible qui subit les avanies du monde extérieur hostile .Même l appartement qui est au cœur de l intrigue ne lui sera plus d aucun secours et , de cocon familier , se transformera en ennemi à cause des voisins antipathiques et attachés à leur normalité ou de la folie du jeune franco polonais .
Mais ce film , je pense dénonce aussi la force des clichés sur autrui
, persuadé que ses voisins veulent le transformer en simone choule , il va par bravade se conformer à leur désir , se condamnant lui meme et se perdant lui meme , adoptant une forme de rebellion de faible , dont il sera la 1 ere victime .
Avec bien sur le thème de la schizophrénie , de l identité , du flou entre réalité et folie humaine , déjà traités dans la trilogie des appartements , Rosemary s baby mais surtout répulsion avec Catherine Deneuve .
L histoire ( quoique prévisible ) et le scénario sont bien maitrisés , les personnages sont juste parfaits ( y compris les petits roles ) Isabelle Adjani en fille barrée ) , mais aussi roman polanski qui arrive à apporter une touche comique dans cet univers à la fois glauque , bizarre et drole qui lui sont caractéristiques .
Les passages sur sa nationalité française peut etre issus du roman , sont savoureux et autobiographiques
La BO de Philippe Sarde est parfaite .
Bref deux heures qu on ne voit pas passer , et qui confirment le talent du cinéaste franco-polonais