Big Mamma est à l'extravagance et à la vulgarité, ce que Madame Doubtfire était à la tendresse et l'originalité des situations. Mais grâce à son intrigue d'enquête policière sous couverture, à la présence de l'acolyte (qui s'en prend plein la tronche, un bon running-gag), on arrive à s'extirper de la redite complète (on transpire quand on voit la casserole prendre feu, la sous-intrigue de la conquête amoureuse, et d'autres éléments qui sont trop proches de Doubtfire...) pour arriver à une comédie potache qui fera sourire les amateurs d'humour gras. Très gras, à la limite de la surdose de saindoux, mais qui fera son effet pour une soirée décontractée. Evidemment, l'accent surjoué de Martin Lawrence est vite caricatural et lourdingue, les gags ne volent jamais très haut (popotin, Roberts, et blagues de slip), et si on ne s'en lasse pas, c'est que l'on préfère regarder l'intrigue policière qui sauve l'ensemble en nous faisant douter de la bonne foi de la cible à surveiller (le sac qui disparaît, l'argent... Big Mamma et nous sommes sur l'affaire) et s'offre un final sympathique face au grand méchant tant redouté. Martin Lawrence s'en donne à coeur joie, les acteurs secondaires ne sont pas désagréables (l'acolyte, on l'aime bien), et on termine Big Mamma en ayant décoché quelques sourires, et en ne s'étant pas ennuyé, une prouesse pour une comédie qui ressemblait au départ à Doubtfire version bas de plafond, vraiment, une prouesse. On pourra dire merci à la suite du scénario qui s'efforce de dégainer des pistes pour se sortir de cette première (mauvaise) impression, et les efforts payent.