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traversay1
3 572 abonnés
4 861 critiques
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4,0
Publiée le 29 décembre 2019
Il est loin le temps où Zhang Yimou (avec Chen Kaige) représentait la quintessence du cinéma chinois entre Le sorgho rouge, Epouses et concubines ou encore Vivre ! Zhang s'est peu à peu englué dans un cinéma plus commercial dont le paroxysme a été La grande muraille. Entre temps, d'autres réalisateurs ont pris la main comme Jia Zhang-ke, Wang Xiaoshuai, Bi Gan, Diao Yi'nan et d'autres. Pourtant, la main, Zhang Yimou ne l'a pas définitivement perdue comme le montre le très brillant Shadow, très différent de ses productions précédentes. Certes, il s'agit d'un nouveau film historique à fortes visées commerciales mais son ampleur et son intelligence forcent le respect. A commencer par ses qualités visuelles marquées par l'absence de couleurs vives et l'utilisation d'un ton quasi monochrome, entre blanc et noir qui fait d'autant plus ressortir le rouge du sang versé. Le scénario est complexe sans être illisible, comme une partie d'échecs accompagnée de stratégies machiavéliques. Hormis pour le dernier quart d'heure, outrancièrement dédié aux retournements de situations, le récit est passionnant à suivre. Restent en tête, dans ce Royaume de la pluie, de somptueux combats chorégraphiés avec des parapluies pour armes et la splendeur de décors et de costumes qui symbolisent le yin et le yang, que l'on retrouve aussi bien dans les scènes d'action que dans celles où sont imaginées de subtiles tactiques de conquête.
On est loin des couleurs chatoyantes de la cité interdite mais il y a toujours cette recherche d'esthétisme graphique ici en valeurs de gris. Il faut s'accrocher avec un début lent et austère pour enfin être pris par l'intrigue du film mais on n'est pas déçu du résultat. Bien moins tout public que les autres films de Z. Yimou, il reste fidèle à la féérie et poésie de l'antiquité Chinoise avec un quelque chose de tragédie shakespearienne.
L'histoire n'est pas particulièrement originale et parlera surtout à un public asiatique. Visuellement le film est dans la désaturation permanente avec des décors et costumes jouant uniquement sur les tonalités de gris. C'est impressionnant dans la 1ere scène mais lassant à la longue. De même pour les symbolismes répétés à l'envi (position dans le Yin/Yang, coups spéciaux appris et reproduits au bon moment de la bataille). Mitigé quant à l'avenir international.
Zhang Yimou revient au Wu Xia Pian avec une idée certaine en tête, qui est surtout esthétique. Il semble qu'il ait cette idée en tête depuis de nombreuses années, avec le symbolisme du Yin et du Yang au centre de la culture chinoise, et surtout un visuel précis et soigné qui rappelerai les estampes chinoises et l'art à l'ancre de Chine. D'emblée c'est effectivement sur l'image que nous restons figé tant le travail est remarquable. Sorte de faux Noir et Blanc, la photographie est presque monochrome avec des couleurs en majorité désaturées. A l'image du visuel, la chorégraphie des combats se fait moins virevoltant et aérien, et malgré un sens du spectaculaire on reste cette fois dans un certain réalisme avec malgré tout cette séquence "toupie" un peu callipotractée mais stylée. L'intrigue est une partie d'échecs (ou de Go plutôt) aux les faux-semblants et les coups bas se multiplient. Il est dommage que le bouchon pousse un peu trop dans les dernières 20mn, à force de rebondissements façon mitraillette et de survie improbable on finit par souffler de lassitude, mais la photographie est vraiment magnifique, le visuel offre une oeuvre d'art hypnotisante avec en prime plusieurs plans icôniques et des scènes qui valent un bon Shakespeare. Site : Selenie.fr
Après trois chefs-d’œuvre du genre, Zhang Yimou signe un quatrième wu xia pian. Mais là où la couleur était extrêmement importante dans les précédents, ici c’est l’absence de couleur et l’utilisation de nuances de noir et de gris qui donne le ton esthétique du film. Et une fois encore, c’est magnifique. Dommage que le dernier acte multiplie les rebondissements de manière artificielle.
J'ai vu un film... de Zhang Yimou, un très grand réalisateur chinois, et c'est un vraiment un très grand film où l'action et l'intrigue se mêlent et se mélangent... Certaines séquences sont vraiment fabuleuses, et on se laisse envoûter par les enjeux du pouvoir qui finit par rendre fou... Le récit est passionnant à suivre et les scènes de combat sont de pure merveilles... La recherche de plans monochromes est également une trouvaille surtout lorsque l'on sait l'importance de la couleur dans les précédentes œuvres du réalisateur. C'est un film envoûtant et oscillant entre le Yin et le Yang... A découvrir !
Beauté visuelle et sonore, Shadow souffre heureusement de peu de défauts mais qui l’empêchent de devenir un incontournable. Une certaine lenteur parfois qui contraste avec les multiples rebondissements de fin jouant l’accélération. Certes, il s’agit alors du crescendo final et il faut alors tenter l’exercice intellectuel de lui pardonner l’attendu au nom de ses autres qualités.
« Shadow » bénéficie d'un traitement esthétique hyper soigné... comme c'est (presque) toujours le cas avec les films « made in Hong-Kong ». On est donc irrésistiblement attiré par les décors somptueux, les images fluides et cette ambiance si particulière et feutrée qui fait la force du cinéma asiatique. Pourtant, si ses qualités visuelles sont indiscutables, ce nouveau film historique n'est pas exempt de défaut pour autant. L'intrigue peine vraiment à démarrer et on se perd vite dans les méandres de questionnements philosophiques, bien difficiles à suivre pour nos pauvres esprits européens... si tristement cartésiens. Bref, j'ai vraiment « ramé » pendant la première demi-heure, me demandant même si je n'allais pas stopper le visionnage. Puis, la magie du réalisateur Yimou Zhang (« Le secrets des poignards volants », « La cité interdite » etc...) finit par s'imposer. L'histoire devient alors plus lumineuse et quelques scènes de combats, joliment chorégraphiées, finissent de nous sortir de la torpeur ambiante. C'est l'occasion de faire un peu plus attention à la qualité des acteurs, qui s'en sortent tous très honorablement. La fin, un peu « capillotractée », aurait pu être moins prévisible... mais l'ensemble fonctionne tout de même pas mal. J'ai eu peur !
4 554 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 7 août 2020
Réglons d'abord les choses sur le type de film dont il s'agit. Ce n'est pas un film d'arts martiaux, C'est un drame avec un style à double sens une intrigue de cour avec quelques scènes d'entraînement puis une scène de bataille terne. Mon principal problème avec ce film à part qu'il est vraiment lent et que j'ai l'impression que les 20 dernières minutes sont un travail pressé. Vous n'avez personne pour qui vous enraciner peu importe qui arrive en tête à la fin. Il n'y a pas de développement de personnages pour vous donner envie de voir une fin heureuse. Visuellement le film est intéressant à l'exception du teint du sang. Bien que dans une scène le personnage principal ait semblé cracher de l'huile au lieu de sang même si nous voyons du sang partout ailleurs. Les transitions entre certaines scènes ont été mal faites, une minute les personnages font une chose puis ça passe à autre chose. Un bon réalisateur mettrai quelque chose entre les deux pour montrer le changement de temps mais cela a juste sauté et fait en sorte que ce qui se passait soit un peu déroutant. Et quel était le but de la participation de la princesse au combat ? Nous ne connaissons pas ses antécédents elle s'est secrètement glissée dans le bateau alors quand a-t-elle eu le temps de pratiquer la nouvelle arme parapluie ? Et comment ont-ils nagé avec tout ce fer. Je veux dire ils avaient deux parapluies chacun et ils avaient des arbalètes de la taille d'un poignet qui pouvaient apparemment tirer une flèche avec une force qui pénétrait l'armure. Et cette princesse dont nous ne savons pas qu'elle avait des compétences de combat a réussi à se battre presque jusqu'au bout avec un combattant hautement qualifié. Tout ce qui se passe après cette scène de bataille décisive semble précipité. Le film ne cesse de révéler torsion après torsion après torsion. Je pense que ce film aurait pu être meilleur s'il étendait une partie des combats tout au long du film au lieu de passer une heure et demie ennuyeuse à préparer un grand duel...
Esthétiquement proche de la perfection et doté d'un casting remplissent son rôle à merveille, Shadow est à mon sens un exemple idéal nous montrant qu'un beau film ne suffit pas à en faire un grand film.
L'histoire n'est pas très complexe mais vraiment peu banal, pourtant, à mon grand regret je me suis ennuyé une bonne partie du film, non pas que je recherchais plus d'action ou de combats, peu m'importe, mais jamais l'on ne s'attache aux personnages, les émotions ne sont pas assez forte et je n'ai rien ressenti durant le visionnage.
Malgré une réalisation splendide dont certaines scènes grandioses, mon sentiment après coup est toujours le même, impossible d'être emporté dans ce qui aurait pu être une véritable claque.
Comme c’est le cas pour bien d’autres genres, l’heure de gloire du Wu xia pan, ou film de sabre chinois, en Occident est aujourd’hui derrière lui : l’absence d’oeuvres aussi marquantes que ‘Tigre et dragon’ ou ‘Le secret des poignards volants’, leur tendance occasionnelle à justifier à demi-mots le fonctionnement politique chinois et peut-être aussi le fait que le champ d’action du cinéma chinois se soit étendu vers la science-fiction (pour un résultat souvent indigeste) l’ont finalement ravalé au même rang de curiosité désuète que les films de cape et d’épée européens. Si ‘Shadow’ devait présenter un seul intérêt, il le devrait surtout à la rareté des propositions de ce genre aujourd’hui. Pour le reste, il fonctionne selon un schéma des plus traditionnels : une toile d’intrigues de cours et quelques scènes de bataille où malheureusement, ce qui était autrefois poétique et plein de grâce (au hasard, la scène avec les tambours et les foulards du ‘Secret des poignards volants’) est devenu beaucoup plus tape-à-l’oeil : en témoigne cette curieuse séquence dans laquelle les rebelles filent à travers les rues sur des parapluies aux armatures de lames, qui aurait eu toute sa place dans ce blockbuster de sinistre mémoire qu’était ‘La grande muraille’...sans oublier cette bonne vieille tradition du bon souverain trompé par de mauvais conseillers. Loin des couleurs éclatantes d’autrefois, Zhang Yimou a tourné son film dans un climat pluvieux et dépressif, propice à d’infinies nuances de gris : voilà qui ne rend pas le spectacle très attrayant mais trouve au moins une certaine justification scénaristique et confère à ‘Shadow’ une touche visuelle assez spécifique.
Pas très créatif, mais plutôt bien exécuté, ce film si il ne révolutionne rien est de bonne facture. Ont pourra y retrouver malgré tout des longueurs à certains moments qui décrochent un peu le spectateur.
malgré tout il reste appréciable si ont aime le style
Le style noir et blanc genre peinture à l'encre de chine, ce n'est pas mal. Pour ce qui est du reste… l'histoire est confuse et la fin est un peu bâclée à mon goût.
Les gens comprennent très peu la philosophie chinoise ne vont pas comprendre ce film, il est beaucoup plus loin qu’un film action. La vertu interdite et la transformation de Yin et Yang sont bien présenté dans ce film. Il nous montre aussi tout est possible lorsqu’un homme a envie de faire jusqu’au bout.
Certe, l'histoire est classique et le film est un peu long à démarrer. Par contre ce film s'apprécie par sa mise en scène, la qualité des décors, des images et des costumes. Chaque mise en scène m'ont fait penser à une peinture, le ton gris y est dominant. Bref, Une pépites pour la rétine.