Luck, je suis ton per...so raté. Premier né du studio Skydance (sous la houlette de Jon Lasseter, parti/viré de chez Pixar), Luck a manqué de chance (mot que vous entendrez approximativement 1000 000 de fois dans ce film, gangrénant chaque réplique comme un disque rayé, émanant d'un dialoguiste qui est passionné par les répétitions et visiblement très nul en synonymes). Il passe après les belles productions de chez Pixar, en re-pompant au passage quelques idées (Monstres et Cie, le plus flagrant pour nous), est excessivement long (un pénible périple à travers l'usine à "chance" où on jacasse avec chaque bestiole rencontrée... On s'ennuie ferme), dont les héros n'ont pas vraiment d'alchimie (le choix de mettre de la distance entre eux via le personnage du chat Bob - assez imbuvable, soit dit en passant - qui refuse toute implication émotionnelle avec l'héroïne, est contre-productif au possible.
Et cela change trop tard dans le film, on voit presque la case "héros qui finissent par s'apprécier" cochée à vingt minutes du final
), et avec un cruel manque d'humour. Que c'est sérieux, que les voix sont en panne d'envie (en VF, malgré les grands noms du doublage), que la morale est niaise et expédiée, que cette intrigue est bordélique (excusez le mot). On ne comprend rien à ce monde qui s'oblige à envoyer de la chance/malchance sur Terre (pourquoi ? Qu'en retirent-ils ?), qui envoie des employés sur place alors qu'ils ont une vue à distance du réseau et surtout un contrôle total du flux avec un tableau de bord, qui décrète de nouvelles règles sur le fonctionnement du hasard au fur et à mesure que l'intrigue avance (navigue à vue). Dès le début (pourtant franchement sympathique, grâce à cette jeune femme poissarde qui nous rappelle forcément des galères du quotidien qu'on a tous, et qui est résignée à sourire quand même), on connaît déjà la fin, et on s'étonne d'y être arrivé en n'ayant rien ressenti pour ce film d'animation visuellement réussi, mais narrativement ultra laborieux.