Aaaah, les production Jason Blum...C'est toujours pile ou face avec ce monsieur car il est capable de nous proposer de bonnes choses ("The Mirror", "Insidious", "Sinister", "The Bay", "The Lords of Salem", "Split", "The Green Inferno", "American Nightmare, "Get Out") tout comme d'affreuses péloches ("The Visit"," Sinister 2", "Ouija", "Lazarus Effect", "Gallows", "Projet 666", "The Veil", "Jem et les Hologrammes", "Amityville : The Awakening" ou encore l'affligeante saga "Paranormal Activity"). Et là, j'aurais dû réfléchir un minimum : vu que sa dernière production en date était sympathique (le fun "Happy "Birthdead"), il était presque imparable que son nouveau méfait risquait de ne pas être à la hauteur...et bien c'est malheureusement le cas : et oui, la règle se confirme encore Mister Blum ! Faire de l'enfantin jeu « Action ou Vérité » une impitoyable lutte infernale contre la mort pouvait mener à un récit jouissif enchaînant des séquences d'une tension extrême aboutissant à des morts violentes et gores (oui, un peu comme "Destination Finale", vous aurez compris la référence). D'autant plus que le long-métrage était confié à Jeff Wadlow qui nous avait déjà montré de quoi il était capable avec "Kick-Ass 2". Malheureusement, pour nous, il n'en est rien du tout et, même si certaines scènes sont tout de même plutôt bien amenées niveau tension (
l'intro avec l'immolation, frappe ma main avec le marteau si tu veux vivre, je me promène bourrée au clair de lune sur le bord d'un toit
), on finira toujours par avoir la frustration de se coltiner des morts hors-champs sans aucun excès graphique (bin ouais : faudrait surtout pas que le film soit autre que PG-13 : on est là pour faire du fric, pas de l'art !) Le récit préfèrera se concentrer sur les petits secrets hautement originaux des divers protagonistes, notamment de « savoureuses » histoires de sexe ultra téléphonées qui ne surprendront que les 3-4 personnes de la salle qui viennent pour la première de leur vie au cinéma ! Rajoutons à cela des références sans fin aux nouveaux « moyens de communication » (hashtags, lap tops Apple, Instagram, iPhones, iPads, filtres Snapchat...même l'héroïne est une YouTubeuse, c'est étonnant !) et vous aurez vite compris la seule et unique cible recherchée par "Action ou Vérité ?" : les ados. Alors pas étonnant qu'on doive se coltiner le cahier des charges habituelles de ce genre de produit formaté : jump scares en carton assortis d'effet sonore explosant les tympans twists faussement impressionnants. Seul le final du film le sauve du naufrage absolu : d'un nihilisme total et d'une cruauté jubilatoire, on aura rarement vu à l'écran une fin du monde provoquée juste par l'égoïsme exacerbé d'une seule personne ! je vais passer très vite sur les acteurs qui, faute d'une direction digne de ce nom, sont en total roue libre et se demandent ce qu'ils font là ! On retiendra juste que, pour une fois, l'héroïne n'est pas une super bonnasse à gros seins dont la pureté virginale la protège de tout malheur ; et aussi à la prestation plutôt honnête de Violett Beane en meilleure amie trahie et traumatisée. "Action ou Vérité ?" est un film qui s'adresse aux jeunes en parlant leur langage mais qui demeure au final qu'une énième péloche bouclée à la va-vite alignant tous les clichés du parfait produit fini pour gamins nourris aux jump scares. Heureusement qu'il y a la fin pour relever niveau ! Certes moins ennuyeux que "I Wish, Faites un Voeux" mais carrément moins fun que "Nerve", ce film sera très certainement un énorme boulet à traîner dans la carrière de Jeff Wadlow : navrant...