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    Le Defile de la mort
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 166 abonnés 4 163 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 juillet 2023
    Après l’attaque de Pearl Harbour (le 7 décembre 1941), la Paramount comme tous les studios se devait d’entrer dans la vague des films de propagande qui déferla sur Hollywood. Elle entend profiter de l’occasion pour faire du film un véhicule pour sa nouvelle star Loretta Young, par ailleurs ardemment engagée pour la cause chinoise suite à l’attaque du pays par le Japon sur sa partie orientale. S’adjoignent au projet, Alan Ladd qui vient tout juste de triompher dans “Tueur à gages” suivi de “La clé de verre” et William Bendix, second rôle du studio, parfait pour jouer alternativement les bons bougres ou les brutes épaisses. Leur association fera long feu, les deux hommes se retrouvant régulièrement au cours des années 1940. Le tournage un peu chaotique voit Loretta Young s’impliquer dans certaines scènes du scénario au point de menacer de quitter le tournage. Pour ne rien arranger, elle ne s’entend pas avec Alan Ladd qu’elle trouve “pleurnichard”, se plaignant sans arrêt auprès de son épouse (Sue Carol) qui est aussi son agent. Mais il en faut plus pour déstabiliser John Farrow qui revenant tout juste de la guerre en a vu d’autres. Venant de tourner “Le commando frappe à l’aube” avec Paul Muni, il est tout-à-fait dans son élément avec ce film de guerre qui sera un grand succès. Au point que le studio associera juste à la suite encore une fois Loretta Young et Alan Ladd dans “Le bonheur est pour demain” d’Irving Pichel. Alan Ladd et William Bendix interprètent deux “mercenaires” commerciaux sans états d’âme pratiquant le commerce d’essence en faveur de l’aviation japonaise selon la règle parfois cynique de vendre au plus offrant. Lors d’une entame faisant sens, John Farrow montre David Jones (Alan Ladd) conduire sans ménagement son camion en se frayant un passage dans le long défilé des réfugiés chinois. Il lui faut passer coûte que coûte au risque de tuer des innocents. Un homme peu scrupuleux et apparemment sans affect. Johnny Sparrow (William Bendix) son compagnon qui a trouvé un bébé dans les ruines d’un village, recueille l’enfant et le cache dans le camion. Alors que leur camion s’est embourbé, les deux hommes rencontrent un groupe de jeunes chinoises mené par une américaine née en Chine (Loretta Young) qui entend les faire passer en lieu sûr pour qu’elles poursuivent leurs études. A partir de cette mise en place des personnages, le scénario écrit par Frank Butler montre l’évolution psychologique de Jones qui sans aucun doute attiré par la jeune femme prend conscience d’enjeux qui jusque-là lui échappaient. On peut y voir une métaphore liée au revirement des États-Unis qui durement ébranlés par le raid de l’aviation japonaise sur Pearl Harbour ont enfin consenti à sortir du confort de leur isolationnisme. Le tout est porté par trois acteurs parfaitement impliqués et notamment Alan Ladd qui parvient à jouer avec nuance et donc crédibilité ce franc tireur qui trouve sa part d’humanité face à l’horreur de la guerre. Quant à Loretta Young comme tout au long de sa carrière, elle est parfaitement juste. Notons enfin que le reste des acteurs sont des chinois installés aux États-Unis.
    Redzing
    Redzing

    1 098 abonnés 4 447 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 mai 2023
    Qu’on se le dise très clairement : « China » est un film de propagande de l’époque. Sorti en 1943, il se déroule en 1941, peu avant l’attaque de Pearl Harbor. On y suit David Jones, aventurier américain et homme d’affaire basé en Chine, qui se soucie peu du conflit qui l’entoure. Cet homme cynique et opportuniste, représentatif de l’Américain isolationniste, changera brutalement d’avis devant les horreurs commises par l’armée japonaise en Chine. Le film livrera par ailleurs un vibrant plaidoyer pour la Résistance chinoise.
    Alors en soi, je n’ai rien contre le cinéma de propagande (bien au contraire), encore faut-il qu’il soit bien fait. Là, c’est tout de même un poil risible. Les Japonais étant les pires des crapules (enfin ils laissent tout de même tranquillement notre héros faire des speechs sur la liberté !). Notre héros retourne brutalement sa veste. Et le film est dans l’ensemble un peu rigide. D’autant plus que la moitié se déroule au volant d’un camion !
    Les scènes d’action sont correctes sans plus, à l’exception peut-être de la dernière explosion, spectaculaire il est vrai. Les acteurs bons sans éclats, Alan Ladd campant cet aventurier ténébreux très sobre. A noter que « China » est visiblement l’une des sources d’inspiration de « Raiders of the Lost Ark », puisque le héros a également une veste en cuir, un chapeau fedora… et se nomme Jones !
    Je signalerai tout de même que mise à part trois protagonistes américains, tout le reste de la distribution est d’origine asiatique, chose rare pour l’époque.
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