Etant donné qu'ils ne peuvent pas placer un mot, je me demandais comment les protagonistes pouvaient communiquer. J'avais imaginé plusieurs solutions, mais, comme un crétin, je n'avais pas pensé à la plus évidente : la langue des signes. Car oui, 95% des dialogues du film sont en langue des signes. "Sans un bruit", un des plus gros succès surprises de l'année précédente. Bon, ce film là, on peut le lâcher au bout de dix minutes. A cause de cette invraisemblance totale : comment une famille, menacée par des créatures meurtrières peut-elle laisser son môme le plus jeune et pour le coup le plus faible physiquement, au moins quinze mètres derrière ? C'est impensable. Si on accepte cela, qu'on joue le jeu, on accepte alors que le film est truffé d'invraisemblances. Krasinski ne s'est absolument pas soucié de la vraisemblance. Il a préféré tout misé sur l'atmosphère et sur la peur générée. Moi, y a un truc qui m'a frappé : déjà, en début de film, ça fait penser au roman de Matheson. Bon, dans le cas qui nous intéresse, il y a quatre personnes qui tentent de survivre, mais le contexte est identique. On est dans un contexte apocalyptique. Et puis, il y a des créatures. Ensuite, un peu plus loin, quand les mômes tentent d'échapper aux bestioles en passant par les champs, moi, je trouve que ça rappelle quand même vachement le turbo navet "Signes" de Shyamalan. Et, pour terminer, il y a quand même une ombre qui plane : celle de "Alien", premier du nom. Voilà pour l'atmosphère. Seulement, à trop vouloir inspirer d'oeuvres ultérieures qu'il doit sans doute aimer, Krasinski a du mal à donner une vraie identité à son film. On s'inspire toujours plus ou moins du travail des autres, c'est vrai, mais là, pour le coup, on ne sent pas une patte particulière. Quant à la peur générée, on est un peu en demie teinte. Concrètement, il faut attendre un peu plus de quarante minutes avant que ça ne démarre. Après, quand c'est lancé, je ne le nie pas, c'est plutôt pas mal. Il n'y a rien de franchement exceptionnel, mais ça a le mérite de faire son petit effet. Toujours est-il que, s'il se regarde bien, ce "Sans un bruit" reste quand même un film assez impersonnel. Ainsi qu'au potentiel très partiellement exploité.