SANS UN BRUIT
On a envie d’hurler, mais sur ce film (particulièrement sur ce film), mieux vaut fermer sa gueule !
Comme j’ai pu l’expliquer dans une de mes précédentes critique, le cinéma d’horreur m’a toujours attiré sans pour autant m’avoir toujours surpris ou bouleversé. Aujourd’hui encore, je trouve des difficultés à motiver mes comparses pour souffrir dans les salles obscures, malgré la rareté d’un évènement comme la sortie d’un film d’horreur au cinéma.
Ghostland, dernier film d’épouvante-horreur en date, était une création originale d’un auteur Français : Pascal Laugier. À l’inverse, le film de John Krasinski « Sans un bruit » est un film américain, qui donc parce qu’il l’est, n’a pas créé une immense attente de ma part. J’en ai vu beaucoup trop pour te sortir en après-séance un « bordel il m’a retourné ! ».
Sans dénigrer les productions américaines, j’ai plus apprécié Ghostland en tant que parti-pris cinématographique d’un auteur s’appropriant les codes du cinéma d’horreur pour recréer un univers propre et donc suprenant pour le spectateur. Ce que « Sans un bruit » arrive à procurer parfois, mais pas tout le long du film …
Dans un sens, je dirais même que SANS UN BRUIT n’est pas du tout un film d’horreur. Il est psychologique, prenant, tendu et étouffant, mais n’a rien de gore ni d’effrayant. C’est un drame autour d’un contexte post-apocalyptique ou l’on suit une famille tenter de survivre dans un silence de plomb. Un silence que la réalisation visuelle et sonore du long-métrage réussit à retranscrir à merveille sur certains passages du film.
On a envie d’hurler, mais sur ce film (particulièrement sur ce film), mieux vaut fermer sa gueule ! Pari réussi : pas un bruit dans la salle tout le long du film. Sur ce point, captivant de la première à la dernière minute.
Au final, je retiendrai que trop peu de fulgurances m’ont amené à apprécier ce film en tant qu’oeuvre originale, cherchant à s’éloigner de ses grandes soeurs les films prévisibles à boloss prépubères. « Sans un bruit » ressemble à 10 Cloverfield Lane dans son traitement, et à beaucoup de scénarios que je connais et que j’ai envie de voir ballayés par des écritures innovantes et qui renversent les codes établis.
Constamment stressant, irrespirable et clostrophobe, trop de situations inévitables viennent entâcher une idée de base qui aurait pu en faire un bon film.
S’il avait tenter d’être plus subtile et moins téléphoné, peut-être qu’il n’aurait pas été vendu en salles. La quête de la rentabilité par-rapport au budget initial a mis en avant film moyen destiné à être vendu dans le plus de salles au détriment d’un projet au potentiel énorme qui n’aurait certains jamais vu le jour ailleurs que sur Internet … mais j’aurai préféré.
Si « Sans un bruit » avait été écrit et réalisé par un grand nom, il aurait eu une personnalité et aurait fait beaucoup de bruit !
PAC