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ANDRÉ T.
83 abonnés
484 critiques
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3,5
Publiée le 20 août 2018
Toute la première partie du film, j’ai beaucoup aimé la poésie que le réalisateur a su nous transmettre de l’organisation matérielle de la partie cachée de l’hypermarché. La musique de Strauss puis de Bach accompagne le ballet du chariot élévateur dans les immenses travées du dépôt. L’image, les éclairages, nous fascinent.
J’y ai vu aussi, toute la fraternité des équipes du dépôt que les clients voient à peine et pourtant chacun ignore, les blessures intimes de l’autre!!!
La chaleur humaine du travail est presque opposée aux failles de la vie privée..
Notre jeune héros Christian (Franz Rogowski) s’épanouit dans son travail; des liens forts s’établissent et pourtant on ignore la vie de l’autre à l’extérieur de l’hypermarché.
Des pans entiers de l’histoire de chacun, nous restent inconnus…. beaucoup de sensibilité…
c’est peut-être tout ce qui m’a échappé de la « vie privée » de Marion (Sandra Hüller) qui m’a frustré…et laissé un goût d’insatisfaction?
Au cinéma, la poésie peut parfois se nicher dans des endroits incongrus. Comme au rayon confiserie d'un supermarché aux allures d'entrepôt. Et l'émotion peut surgir du côté des boissons. Pour un peu ce serait le bonheur près des chariots élévateurs. Et l'amour bien sûr, qui ne rime avec rien, mais qui est aussi partie prenante du magnifique Une valse dans les allées, jolie surprise de 2018, comme l'était Corps et âme l'an dernier. Avec une pointe de réalisme magique, le cinéaste allemand Thomas Stuber transforme un lieu de travail sans attraits en un théâtre saturé d'humanité blessée où les timides, les dépressifs et les inadaptés oublient leur solitude. Une valse dans les allées (bravo aux traducteurs qui pour une fois n'ont pas cédé à la détestable mode des titres en anglais) est aussi un film sur le passage de la RDA du socialisme au capitalisme, thème prégnant mais enrobé dans un voile de nostalgie et de tristesse. Tout en finesse et sensibilité comme le reste du film dont le peu de dialogues et le rythme lent s'apprivoisent au fil des minutes. La mise en scène de Stuber peut sembler invisible mais elle est partout, dans les éclairages, dans la musique, dans les gros plans ... Pour une tonalité qui évoque assez souvent le cinéma de Kaurismäki. Et que dire des interprètes : quand le personnage principal de Transit rencontre l'héroïne de Toni Erdmann, cela donne une valse à plusieurs temps, tout en regards embués et en sentiments qui n'osent pas dire leur nom. Magique, on vous disait.
Cette valse commence comme une comédie et finit en drame. Le cinéaste dépeint particulièrement bien l'univers de ces travailleurs nocturnes, isolés dans les rayons d'un hypermarché glacial. Si les trois personnages principaux, auxquels le réalisateur consacre une partie de son film, sont attachants, ils sont victimes d'un récit un peu trop étiré et de fils scénaristiques abandonnés en chemin. Autre regret : les apparitions trop parcimonieuses de la belle Sandra Hüller.
Un super marché qui tient de l entrepôt, peu de dialogues, un héros presque mutique, un scénario assez mince, pas grand chose pour passer une bonne ne soirée . et pourtant 2h d émotions, une peinture réaliste mais généreuse de la nouvelle elle classe ouvrière. Un film que je ne suis pas prête d oublier. Un chef d oeuvre d intelligence et de sensibilité.
Beaucoup de finesse dans l’interprétation. Mention spéciale à l’acteur principal Franz Rogowski, qui arrive à révéler le passé de son personnage qu’on devine lourd ainsi que le vide de son existence au travers d'une palette d'expressions en apparence réduite mais incroyablement subtile. Ce n’est pas seulement la romance entre les deux protagonistes principaux qui intéresse, mais aussi la vie simple de ces manutentionnaires, dont on n’arrive pas à savoir si elle les satisfait (« mon fils est fou, il veut faire des études », dit l’un) ou non (le troisième personnage principal dont on découvre qu’il ne s’est jamais remis de la fin de l’Allemagne de l’Est). Le réalisateur prend la peine de filmer les visages et les petits riens qui révèlent les âmes… et c’est aussi la limite du film, très lent et au bout d’un moment, trop long, sans action véritable, qui n’arrive pas à tenir vraiment sur la durée.
avec un brin de Kaurismaki en esthétique et surtout une énorme tendresse pour les" petites gens", le film dépeint la vie au travail d'un groupe de travailleurs de nuit en grande distribution en ex-RDA. Echoués et enfermés dans cette grande surface, elle-même au mileu d'un no-man's land qu'on appellerait zone d'activités, les personnages évoluent dans l'espace découpé en géométrie industrielle. On passe du camion routier au chariot élévateur, on se nourrit dans les poubelles des invendues, on récupère la corde d'emballage pour finir par se pendre avec ... la solitude, la pauvreté, la perte de la fierté et le désespoir sont réunies pour décrire la condition humaine. La mise en scène est très maitrisée tout comme le travail d'images. seule réserve est la necessité du chapitrage du film par personnage.
Faire un film sur les magasiniers d'une grande surface est une idée suffisamment intéressante pour donner l'envie de payer sa place. Mais la façon dont le réalisateur filme cet underground social, cet envers de la société de consommation, déçoit rapidement. Le film manque de rythme, de fonds, de message social, politique, d'amour, d'amitié, de sexe, d'action... de tout ! On s'ennuie ferme entre deux mouvements de chariot élévateur. Si les rayons du supermarché sont bien remplis, ceux du film sont désespérément vides.
C'est un film original qui m'a beaucoup plu. L'histoire dans son ensemble est triste, dramatique mais il s'en dégage une douceur et une mélancolie que j'ai vraiment aimé. On se met bien à la place du personnage masculin principal, célibataire, sans enfants, la trentaine, qui débute un emploi de manutentionnaire dans un supermarché. On va le voir évoluer au fil des mois dans son poste, avec ses collègues, et on va bien comprendre tout son cheminement psychologique. Ce film allemand est à voir assurément.
Une très belle découverte je suis allé un peu par hasard. J'ai bien aimé le film une très belle histoire, les comédiens sont formidables. Une belle surprise
Histoire d’amour et histoire d’amitié dans les allées d’un supermarché. Résumé ainsi, il n’est pas sûr que ce film allemand de Thomas Stuber soit très attractif. Il mérite cependant le déplacement. Malgré ses quelques défauts (en particulier ses scènes redondantes et, du coup, sa longueur excessive), malgré son cadre très peu romantique (mais qui devrait susciter l’étonnement et la curiosité plutôt que le rejet), le film est doté d’une galerie de personnages pour le moins attachants et d’une mise en scène tout de même assez inventive. Le titre français ne ment pas : il y a, dès le commencement du film, comme un mouvement de valse qui donne presque de la grâce aux chariots qui parcourent les allées. D’autres scènes procurent un effet semblable, insufflant dans la banalité du magasin quelque chose de lyrique et de poétique. Pas besoin d’un grand sujet pour faire un film de qualité. Thomas Stuber réussit à créer un contraste étonnant entre la recherche d’insouciance des personnages et leur vie réelle. Trois d’entre eux se détachent : Christian (Franz Rogowski) qui vient d’être embauché en tant que manutentionnaire dans la réserve du magasin, Bruno (Peter Kurth) qui sert de mentor au nouveau venu, lui apprenant, entre autres, le maniement assez complexe des chariots-élévateurs, et Marion (Sandra Hüller), une employée du rayon « confiseries » dont Christian ne tarde pas à tomber amoureux. Il y a une sorte de légèreté chez ces personnages qui ne se soucient pas trop du respect des consignes émanant de la direction, se servant, par exemple, dans le lot des invendus jetés quotidiennement à la poubelle. Après tout, ne faut-il pas profiter, autant qu’il est possible, de tant d’heures passées entre les murs du magasin ? Le travail terminé, quand on rentre chez soi, c’est une autre vie. Justement, cette autre vie, le scénario, petit à petit, la fait entrevoir. Elle n’a rien de reluisant. En fait, ce qui se révèle au cours du film, c’est que chacun des protagonistes de l’histoire est un être blessé, d’une manière ou d’une autre. Le réalisateur le fait comprendre assez habilement. Christian, avec son corps couvert de tatouages (qu’on lui a ordonné de dissimuler quand il évolue à l’intérieur du magasin), porte le poids d’un passé de mauvais garçon dont il veut se défaire. Marion non seulement n’est pas la femme libre qu’espérait Christian mais elle est nantie d’un mari violent. Quant à Bruno, dont l’amitié se manifeste de manière si précieuse à Christian, c’est en vérité un homme terriblement seul et terriblement malheureux. L’environnement du supermarché dans lequel ils travaillent a beau ne pas être romanesque, il représente néanmoins comme une sorte d’îlot pour ces personnages, un lieu où l’on peut organiser l’une ou l’autre fête, un lieu où se nouent quelques relations, différentes et peut-être illusoires, qui aident à vivre… mais seulement jusqu’à un certain point. La parenthèse de solidarité qu’on trouve à l’intérieur du supermarché ne suffit malheureusement pas à éviter tous les drames.
C'est en lisant Télérama que je me suis décidé à aller voir ce film. Sans ça je n'y serais probablement pas allé. Et bien merci Télérama, car c'est un véritable chef d'oeuvre que je viens de découvrir. Il me faudra probablement quelques jours pour m'en remettre.
L'ex-Allemagne de l'Est et un supermarché pour décor, voilà la base de ce beau film. On valse dans les allées avec Sandra Hüller et Franz Rogowski avec un véritable plaisir. Les choses ténues sont sans valeur s'il était besoin de le rappeler.
Christian est embauché comme manutentionnaire dans un supermarché. Bruno, le chef du rayon des boissons, prend en charge sa formation. Marion travaille au rayon confiseries. Christian s'en rapproche vite.
"Une valse dans les allées" n'est pas sans qualités. Il est d'abord servi par l'interprétation toute en nuances des deux comédiens en vogue du cinéma allemand : l'héroïne de "Toni Erdmann" (Sandra Hüller) et le héros de "Transit" (Franz Rogowski). Il raconte ensuite dans l'espace clos d'un supermarché sans âme, qui ne constitue a priori pas le cadre idéal d'une romance poétique, une histoire d'amour minimaliste. Il dépeint en filigrane une société est-allemande, ballottée entre précarité et déclassement, qui n'a toujours pas cicatrisé les plaies de la réunification.
Mais "Une valse dans les allées" a un défaut rédhibitoire : sa durée excessive. L'adaptation d'une courte nouvelle de vingt-cinq pages s'étire inutilement pendant plus de deux heures. Rien dans le scénario ou dans la mise en scène ne justifiait une telle longueur - à la différence par exemple du "Poirier sauvage" dont la durée participait de la raison d'être. Plus ramassé, plus dense, "Une valse dans les allées" aurait été un joli pas de danse. Inutilement dilué, il se condamne à n'être qu'une ennuyeuse pantomime.
Franchement, je dois pas être assez intello. Quand je lis les critiques, notamment de la presse : "positif, optimiste,..." C'est juste long, glauque, sombre, déprimant, un grand vide.... Alors oui sans doute un beau jeu d'acteur et une maitrise de l'image mais il en ressort une bonne quantité d'ennui, de lourdeur.....et de peu d'intérêt de voir ces quelques personnages aux vies bien tristes échanger trois phrases en 2h pour expliquer comment faire fonctionner un gerbeur ou ranger un entrepôt....
Je suis tombée amoureuse de ces personnages tout droit sortis de l'ancienne Allemagne de l'Est. La délicatesse qui se dégage de ce film m'a profondément touché.