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    Sale temps à l'hôtel El Royale
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    266 critiques spectateurs

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    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 708 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 juillet 2020
    Ce film était comme une centaine d'autres films que j'ai vus où malheureusement aucun des rebondissements intelligents promis ne s'est produit. L'ouverture vous saisit en quelques secondes et conduit à un meurtre mais le coupable n'est jamais identifié on ni fait même fait pas allusion à nouveau dans les deux heures suivantes. L'hôtel aurait pu être dans n'importe quel état qui permettait le jeu dans les années 60. Aucune histoire intelligente autour de ce hareng rouge. En tant que spectateur vous cherchez des indices tout au long et vous pensez que tous entreront en jeu dans la scène finale. Mais non, il n'y en a pas ne perdez pas votre temps. Je m'attendais à bien plus de la part du gars derrière Cabin in the Woods l'un des meilleurs films d'horreur depuis des années. Il était intelligent et n'avait pas peur d'explorer le genre de différentes manières. Sale temps à l'hôtel El Royale se montrait également comme une vitrine pour les talents de chanteuse de Mme Erivo (pas fameux d’ailleurs). Chaque scène dans laquelle elle chante se prolonge beaucoup trop longtemps et détruit le rythme du film. Trop long, ennuyeux et prétentieux et marre de ses films Tarantinisque...
    Caine78
    Caine78

    6 798 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2018
    Titre, affiche, casting, bande-annonce... Il y avait tout pour me plaire dans ce « Sale temps à l'hôtel El Royale », que j'ai pourtant été à deux doigts de rater, faute de succès en salles. Et s'il ne réitère pas la claque qu'avait été pour moi « La Cabane dans les bois », film fantastique aussi délirant qu'imprévisible, Drew Goddard confirme qu'il est assurément l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération. L'introduction donne le ton : de la maîtrise, du mystère, de la violence... On ne sait alors rien de ce qui va se dérouler mais les bases sont là. C'est sans doute le principal reproche que je peux faire à l'œuvre : alors qu'elle laisse envisager un scénario particulièrement complexe, tortueux, celui-ci est finalement presque classique, pour ne pas dire simple. Ce qui fait toute la différence, c'est la forme. Composition des plans, décors, dialogues et surtout narration : tout est mis en place pour rendre le « jeu » des plus stimulants, notamment par ce découpage consacrant une partie à chaque personnage, éclairant au fur et à mesure le puzzle, quitte à présenter la même scène selon différents points de vue : toujours efficace, surtout avec Goddard comme chef d'orchestre. Dommage, du coup, que l'on nous révèle presque tout d'un coup, alors que le mystère avait été savamment entretenu jusque-là, d'autant qu'il n'est pas donc pas vraiment à la hauteur des espérances. Légère frustration, donc, mais vraiment légère. Car ce film, c'est un vrai beau plaisir de cinéma. Pour le coup, l'important n'est pas la destination, mais le voyage. Que ce soit les personnages, le soin amené aux différentes scènes, l'alchimie se créant entre les différents comédiens : presque tout est source de ravissement, le détonnant mélange des genres amenant quelque chose d'un peu fou, parfois imprévisible, de nombreux moments, aussi bien dans le calme que la violence, s'avérant un régal spoiler: (la roulette et son dénouement : bonjour les sensations fortes)
    . J'ai été moins convaincu par la partie consacrée à Billy Lee, ce « bad guy » flamboyant mais manquant de chair ne collant qu'à moitié avec le tableau général. Reste que côté casting, c'est du tout bon : Chris Hemsworth, donc, prenant un goût manifeste à écorner son image, mais aussi Jeff Bridges, impérial, la révélation musicale et cinématographique Cynthia Erivo, le toujours excellent Jon Hamm spoiler: (dont je ne m'attendais pas du tout à la mort si prématurée!!)
    et surtout Dakota Johnson, d'une sensualité, d'un charisme n'ayant rien à envier à sa comédienne de mère, Melanie Griffith... On pourrait presque tous les citer, dont un spoiler: Xavier Dolan
    aussi impeccable qu'inattendu. Je peux entendre que cette note puisse paraître un peu haute au vu des réserves émises. C'est simple : j'ai eu envie de célébrer le cinéma. « Sale temps à l'hôtel El Royale », c'est du vrai cinéma, celui que j'aime, beau à regarder, souvent captivant à suivre, se plaisant à nous perdre en cours de route pour mieux nous retrouver. Enfin, je serais le plus malhonnête des hommes si je n'écrivais pas un mot sur la bande-originale : une merveille (mon Dieu, qu'est-ce que c'était bon, la musique des 60's!!), élément à part entière d'un titre définitivement pas comme les autres, et assurément l'une de mes plus belles soirées sur grand écran en 2018. Merci, M. Goddard (Drew, pas Jean-Luc!!).
    FaRem
    FaRem

    8 792 abonnés 9 636 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 décembre 2018
    Six ans après le bon "The Cabin in the Woods", Drew Goddard est de retour avec un film qui ne reprend pas la même structure, mais qui est également centré sur un lieu qui cache de nombreux secrets. Et le lieu n'est pas la seule chose qui réserve des surprises, car tous les personnages sont ici pour une raison bien précise que l'on découvre au fur et à mesure que l'histoire se dévoile. Le récit est construit sous forme de chapitres qui correspondent à la chambre occupée par le personnage en question. Après une introduction qui concerne tout le monde, on découvre donc tous les personnages et leurs motivations les uns après les autres. On découvre des choses, on les voit différemment et surtout on comprend mieux tout ce qu'il se passe, ce qui n'est pas évident au début. Le récit est très bien structuré avec des histoires qui s'entrecroisent, des flashbacks et des moments qui ne sont pas toujours dans l'ordre sur le plan chronologique. J'ai trouvé la mise en place vraiment très bonne grâce notamment à une mise en scène vraiment réussie. Au-delà de l'intrigue que l'on découvre, on remarque qu'il y a énormément de sujet dans ce film seulement, ils représentent en quelque sorte chaque personnage, mais ils ne sont jamais abordés. Le réalisateur se focalise plutôt sur ce huis clos qui est classique, mais pas moins efficace. Ce que j'ai aimé dans ce film, c'est que c'est l'hôtel le personnage principal et non pas tous ses occupants qui finalement ne sont pas très importants comme l'on s'en rend compte avec certains qui disparaissent précipitamment. C'est un peu fourre-tout puisque tout repose sur les histoires personnelles des personnages et sur l'ajout de nouveaux arrivants, mais l'ensemble est bien divertissant en plus d'être très agréable à suivre grâce à la mise en scène soignée, mais aussi à l'ambiance rétro, au contexte et à la photographie. À noter également le très bon casting surtout Jeff Bridges qui est excellent.
    selenie
    selenie

    6 344 abonnés 6 208 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 novembre 2018
    Premier bon point est le contexte géo-politico-social des Etats-Unis en 1969 qui laisse l'Histoire s'imposer en filigrane, en toile de fond notamment avec l'élection de Nixon, le Viêt-nam, le fait divers Charles Manson et aussi la magnifique B.O. où s'impose la Soul Music. Le chapitrage est une bonne idée bien gérée par un montage judicieux à l'exception notable de flash-backs un peu lourdingue voir surperflue. Mais l'histoire reste prenante avec des séquences plutôt jouissives et fun, avec en prime des personnages vraiment très bien croqués. Malgré un grand final est un peu poussif, le cinéaste signe un film dense, très efficace qui n'est pas dénué ni d'humour ni de fond.
    Site : Selenie
    Estonius
    Estonius

    3 474 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 janvier 2020
    Tarantinesque en diable, ce film n'arrive cependant pas à se hisser à la hauteur de son maître. Après avoir été scénariste d'un tas de films et de séries n'ayant rien à voir les uns avec les autres, Goddard se prend pour un auteur et c'est bien là que ça ne va plus. Le film se tient pendant une bonne heure et demie, avec quelques scènes étonnantes et la présence magique de Dakota Johnson mais aussi avec des longueurs notamment dans les parties chantées. A la fin, ça va moins bien avec l spoiler: e flash-back vietnamien bien-pensant, l'interminable et débile fausse absolution, et même la purification par le feu…
    C'est tellement outré qu'on ne peut s'empêcher de penser que Goddard a dû se dire : "si les critiques pouvaient dire que ce film est à message, ce serait un plus !". Ben voyons !
    Redzing
    Redzing

    1 147 abonnés 4 497 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 avril 2019
    En 1969, dans un hôtel à la frontière entre la Californie et le Nevada, un groupe de personnages aux histoires troubles vont se rencontrer... "Bad Times at the El Royale" propose plusieurs arguments juteux. D'abord, une distribution de rêves (Jeff Bridges, John Hamm, Dakota Johnson, Chris Hemsworth...), servie par des acteurs impliqués. Ensuite, une mise en scène élégante, qui joue avec adresse avec les décors et la BO typique de l'époque. Le souci est que le scénario qui relie tout cela parait poussif. Bien qu'il offre plusieurs surprises et des passages vraiment prenant, il n'est pas vraiment original (le découpage par personnage de l'intrigue et le changement de points de vue fait penser au cinéma post-Tarantino des années 90), il laisse trop de zones d'ombres pour impliquer pleinement le spectateur (certains personnages ne seront jamais vraiment expliqués, ni la présence simultanée de tout ce monde !), et le final semble un peu simple. Une semi-déception donc, néanmoins "Bad Times at the El Royale" dispose de qualités que lui envieraient bien d'autres sorties de 2018.
    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 995 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 janvier 2023
    Un thriller en huit-clos réjouissant et bien ficelé qui lorgne vers Tarantino, avec une belle brochette de personnages très zouzous (dont un superbe Jeff Bridges), mais qui s’essouffle dans la seconde partie.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 juillet 2019
    Avec "Sale temps à l'hôtel El Royale", Drew Goddard , scénariste de séries télévisées reconnu réalise son deuxième long métrage. Comme pour "La cabane dans les bois" (2012) c'est un huis clos qui nous est proposé par Drew Goddard qui n'aime rien tant que disséquer le comportement des membres d'une communauté, ici improvisée, face à des évènements extraordinaires. A la frontière entre le Nevada et la Californie sur la rive du lac Tahoe, se trouve un hôtel ayant connu son heure de gloire quand une partie de la jet set politique et hollywoodienne venait dans cet endroit luxueux et retiré pour s'encanailler. Nous sommes en 1969, juste après l'élection du Président Richard Nixon pendant que le conflit vietnamien s'enlise et que l'hôtel a perdu sa clientèle pour ne rester qu'une somptueuse carcasse vide, dernier témoin de son prestige passé. Alors que l'endroit semble endormi comme le seul gardien (Lewis Pullman) chargé de son entretien, arrivent quatre clients dont Drew Goddard nous fait vite comprendre qu'ils ne sont pas obligatoirement ce qu'ils indiquent sur le registre de l'hôtel. La suite s'inspire des romans à tiroirs d'Agatha Christie revus et corrigés à la sauce yankee, assaisonnée de tous les clichés véhiculés par Hollywood depuis la grande époque des studios. Si l'on est tout d'abord intrigué par la construction très originale et rigoureuse de l'intrigue et par les portraits très référentiels des personnages dont Jeff Bridges en prêtre bidon, clin d'œil au Robert Mitchum de "La nuit du chasseur" (Charles Laughton en 1955), on perçoit très vite que Drew Goddard comme c'était déjà le cas pour "La cabane dans les bois" se laisse griser par sa trouvaille dont il n'arrive pas à s'extraire pour dynamiser une intrigue qui finit par s'éventer à force d'être étirée en longueur à coups de digressions, le plus souvent sous forme de flashbacks patauds . On comprend aussi assez vite qu'à travers des personnages archétypes d'une Amérique de la fin des années soixante peu reluisante, Goddard tend un pont avec celle de Donald Trump. Soit, mais là encore la démonstration un peu lourde se termine dans le kitsch le plus absolu avec l'apparition d'un Chris Hemsworth, ange exterminateur plutôt ridicule, à mi-chemin entre Jim Morrison et Charles Manson, chargé de nous rappeler le danger d'être sous l'influence d'un gourou aussi séduisant soit-il. Si le film déçoit notamment par sa longueur (140 minutes), on peut y déceler certaines qualités formelles intéressantes qui font penser qu'en changeant légèrement l'approche de sa mise en scène qui confine à l'exercice de style un peu vain, Drew Goddard pourrait sans doute réaliser des films qui immergent davantage le spectateur plutôt que de le laisser à distance à cause d'un formalisme trop appuyé.
    moket
    moket

    541 abonnés 4 349 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2020
    Une histoire morcelée, de l'hémoglobine et de la bonne musique… C'est le dernier Tarantino ? Non, c'est un peu trop sombre et les dialogues manquent un peu d'inspiration. Mais il y a indéniablement du talent chez ce réalisateur et de formidables numéros d'acteurs, à commencer par l'excellent Jeff Bridges.
    Fabien S.
    Fabien S.

    562 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2021
    Un très bon film de Drew Goddard qui réunit Jeff Bridges, Cynthia Erivo, Dakota Johnson, John Hamm, Cailee Spaney, Lewis Pulman et Chris Hemsworth.
    ffred
    ffred

    1 729 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 novembre 2018
    Déjà six ans depuis la sortie du premier et excellent film de Drew Goddard La cabane dans les bois. La bande-annonce de celui-ci était alléchante. Au final, c'est une légère déception qui domine. On est là devant du Tarantino light. Techniquement, c'est plutôt bien fait. L'interprétation est aussi de qualité. Le scénario est plutôt sympathique...par moment. La mise en scène suit le mouvement. Des scènes surprenantes, des très violentes, d'autres inutiles, des brusques accélérations mais aussi des temps morts. Et donc le tout un peu trop long. On attendait plus de nerf, de folie, de délire. Même si l'arrivée du toujours très sexy Chris Hemsworth aux deux tiers du film dynamite un peu le dénouement. On passe un moment pas désagréable, mais on est passé à côté du grand thriller d'action qu'on espérait...
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 388 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 janvier 2019
    « Sale Temps à l’Hôtel El Royale » fait penser à l’adaptation d’un roman d’Agatha Christie. En réalité, le scénario est original et c’est le réalisateur de « La Cabane dans les bois » qui en est à l’origine. Drew Goddard nous présente un faux prêtre, une chanteuse de soul, une hippie et sa soeur, un agent du FBI déguisé en vendeur, un gourou et un maître d’hôtel. Chacun se retrouve dans un hôtel autrefois luxueux situé sur la frontière entre la Californie et le Nevada. Entre polar et comédie, le film vacille de personnage en personnage qui agit de façon inattendu pour le plaisir des fans de la pop culture version Tarantino. Les autres resteront sceptiques face à un manque de justification du comportement des protagonistes. Quoi qu’il en soit, voici un divertissement qui sort des sentiers battus et à la distribution impeccable.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    bsalvert
    bsalvert

    418 abonnés 3 596 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 janvier 2019
    Un film surprenant par son scénario, son style et son casting. On reste intrigué par cette histoire et ses rebondissements.
    PLV : un film surprise
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 novembre 2018
    L'hôtel El Royale est construit sur la frontière qui sépare le Nevada de la Californie. Il a connu au début des années soixante son heure de gloire ; mais dix ans plus tard il est tombé à l'abandon et n'est plus guère géré que par un seul garçon d'étage (Lewis Pullman)
    C'est là que se retrouvent quatre personnages : un prêtre amnésique (Jeff Bridges), une chanteuse de blues sans le sou (Cynthia Erivo), un VRP trop bavard (Jon Hamm) et une jolie pépé (Dakota Johnson). Chacun cache un secret.

    "Le cinéma selon Goddard" (Libération ! Si tu me lis, embauche moi !). Drew Goddard s'était fait connaître en 2011 avec son premier film, "La Cabane dans les bois", un "slasher" plus malin que les films du genre, produit pour trente millions de dollars et qui en a rapporté le double. On l'attendait au tournant. Le revoici sept ans plus tard avec un film bien différent.

    "Sale temps à l'hôtel El Royale" ressemble à une pièce de théâtre. Tout le film se déroule entre les quatre murs d'un hôtel, isolé au milieu de nulle part, quasiment sans clients, qui cache derrière ses miroirs sans tain des portes dérobées et des couloirs secrets. Les décors, la musique ressuscitent une époque : celle de la fin des années soixante, de Woodstock, de Charles Manson dont Chris Hemsworth - dont l'entrée en scène se fait longtemps attendre - constitue un double à peine déguisé.

    Le film a trois défauts.
    Le premier est perceptible dès la bande-annonce. Celle-ci commence comme une comédie qui mettrait en scène quelques clients rassemblés dans un sympathique lieu de débauche, pour tourner quelques secondes plus tard, au drame. Entre ces deux registres, "Sale temps à l'hôtel El Royale" hésite sans jamais choisir.
    Le second est que l'opacité des personnages disparaît rapidement. On comprend l'histoire de chacun - grâce à quelques pachydermiques flashbacks - et la coïncidence de leur rencontre. Si bien que, faute de suspense, la tension dramatique se relâche et qu'on devine par avance vers quelle conclusion le film se dirige.
    Le troisième est que ladite conclusion tarde à se dessiner. "Sale temps à l'hôtel El Royale" aurait pu durer une heure trente et constituer un film sympathique et joliment troussé. Il dure cinquante minutes de plus et y perd en densité.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 355 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 novembre 2018
    Déjà le seul titre de ce film a de quoi interpeller. Qui se risque encore aujourd’hui à ce genre de formulation ? Dès le départ on comprend qu’on va avoir affaire à un film en total décalage avec les codes du moment, pour le meilleur ou pour le pire. Et franchement, quand j’ai vu les premières minutes, je me suis vite mis à espérer. Et c’est fou comment une intro peut dire beaucoup de choses sur un film. Ici, on se retrouve avec un plan d’ensemble qui ouvre sur toute une chambre d’hôtel. L’écran est littéralement le quatrième mur (et quand on apprend par la suite la nature de ces chambres, cela se révèle riche de sens). Dans cet espace on voit un personnage rentrer, surveiller nerveusement l’extérieur revolver à la main, déplacer le mobilier, retirer le plancher, y planquer quelque-chose, puis le remettre, attendre dehors sous la pluie, revenir, attendre à nouveau, puis spoiler: laisser rentrer un complice qui l’abat froidement dans le dos
    . Tout ceci se fait dans une atmosphère travaillée, aussi bien dans la construction de l’espace que dans celle du rythme. Le cadre est fixe, mais le décor et ce qu’y font les personnages sont riches de sens. L’action se déroule en continu, mais la musique et un usage maitrisé du jump cut donnent à cet ensemble une unité et une fluidité plus qu’appréciables. Coup de feu. Annonce du titre. Ça y est : tout a pratiquement été dit. Tout a été dit en termes de présentation de l’intrigue et du lieu, mais tout a aussi été dit sur la démarche du film. C’est manifeste : « Sale temps à l’hôtel El Royale » entend renouer avec la sophistication et l’atmosphère des bons vieux films à l’ancienne. On ne s’agite pas pour rien. On travaille chaque cadre au millimètre. On travaille chaque scène à la seconde près. Il faut chercher à optimiser au maximum chaque élément du film. Prendre le temps quand c’est nécessaire. Ellipser quand au contraire l’histoire l’impose. Retirer le superflu. Bref, chercher à atteindre un degré de maitrise et d’exigence pour chaque détail. C’est l’antithèse même du cinéma actuel. C’est un décalage osé et assumé en faveur d’un cinéma qu’on pourrait juger aujourd’hui comme désuet et dépassé, et le tout construit autour d’une intrigue qui suggère quelque-chose de simple et de sophistiqué à la fois. Autant vous dire qu’en affichant de telles exigences d’entrée, Drew Goddard m’a plus que caressé dans le sens du poil. Et d’ailleurs – pour être honnête avec vous – ce « Sale temps à l’hôtel El Royale », il a su me séduire plus d’une heure durant sans me décevoir. Un quasi-sans-faute face auquel je me délectais goulument. Chaque scène était pensée comme un tout qui s’exprimait en plusieurs dimensions. La découverte d’une pièce de l’hôtel était aussi la découverte d’un personnage. La découverte d’un personnage était également la découverte d’une partie de l’intrigue. Et c’était en enchainant la découvertes des pièces une à une que le film nous promettait de compléter ce gigantesque puzzle narratif que constituait l’hôtel El Royale. Seulement le problème donc, c’est que cette promesse dure difficilement plus d’une heure car, à partir de la moitié du film, ce « Sale temps à l’hôtel El Royale » commence à révéler ses fissures. Premier problème : il peine à justifier convenablement les actes forts qu’il a posé dans la première partie ( spoiler: Pourquoi Darlene fracasse le crâne du père Flynn ? Est-ce qu’elle le connaissait ? Est-ce qu’elle a vu quelque-chose de particulier qui lui a mis la puce à l’oreille ? Eh bah non. Elle est juste tellement habituée à être filoutée qu’elle reconnait les filous… C’est tout ? Pourquoi nous serine-t-on au départ avec des histoires de meurtres à la télé ? Est-ce que cela concerne un personnage ? Si oui, et si c’est Darlene, pourquoi on n’en entend plus parlé par la suite ? Pourquoi Emy se risque à ligoter sa sœur et à flinguer quelqu’un de sang froid ? A-t-elle commis un crime atroce qui justifie de tels extrêmes ? Bah en fait on ne saura jamais… De même, rien de tangible ne nous permet de comprendre pourquoi Rose se retourne à ce point contre sa sœur. Qu’elle ait ses petites hormones en ébullition à la vue de Billy Lee passe encore. Mais Emy ne semble même pas en compétition avec sa sœur dans la conquête du bel éphèbe ! D’où nait la rivalité ? Et comment justifier qu’elle puisse aller jusqu’à renier totalement cette sœur qui l’a pourtant sauvée d’un père violent ?
    ) Et à dire vrai, tout le problème va vite résider dans ce grand manque : l’écriture de Drew Goddard n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Toutes les promesses posées ne sont pas satisfaites. On nous annonce un habile jeu de puzzle qui, non seulement n’est pas habile, mais qui en plus n’est pas vraiment un puzzle. Pour qu’un puzzle soit réussi il faut qu’à la fin, en additionnant toutes les pièces, une image se dégage. Là, il n’y a pas d’image. Il y a juste une juxtaposition de pièces, d’histoires, qui ne parviennent pas à faire un tout. Et le problème, c’est qu’à juxtaposer ainsi de telles histoires toutes plus extraordinaires les unes que les autres, leur accumulation finit par nuire à la crédibilité de l’ensemble. Parce que, pour un hôtel paumé au milieu de la cambrousse, on y retrouve quand même une sacrée concentration d’embrouilles cheloues ! ( spoiler: Il a fallu que se retrouvent par hasard au même endroit : des propriétaires qui font chanter leurs clients, un vétéran du Viet-Nam totalement frappé, des braqueurs qui ont décidé d’y planquer leur magot, un agent du FBI qui fait une enquête sur une grosse affaire, deux filles en cavale prêtes à tout et – excusez du peu : John Fitzgerald Kennedy ! Ça fait quand même beaucoup de coïncidences !
    ) Et autant dire que dans l’édification de cette intrigue brinquebalante, il y a clairement un élément de trop qui est venu tout faire s’écrouler comme une vulgaire tour de Kapla, c’est l’arrivée du personnage de Billy Lee. Dès qu’est arrivé son arc narratif, j’ai compris qu’il n’y aurait plus rien à sauver. Toute vraisemblance s’écroule. Le film a l’air de nous dire : « Je finirais avec ce que je veux, comme je veux, et qu’importe si ça ne tient debout ou pas. » spoiler: Parce que Billy Lee, c’est quand même le gars qui débarque en moins d’une heure après qu’on l’ait téléphoné alors qu’il vit le long de la côté californienne et que l’hôtel se trouve à la frontière avec le Nevada ! Quand on sait qu’à vol d’oiseau la plage la plus proche de Tahoe se trouve à 240 kilomètres, que dans les années 1970 il n’y avait toujours pas d’autoroute, et que le Billy n’est pas du genre à vivre à côté de son téléphone fixe, tu te dis que le gars il doit être du genre à avoir des superpouvoirs et qu’il doit certainement se téléporter en bifrost pour arriver aussi vite à destination ! Et puis d’ailleurs, quand l’ami Billy arrive, il est accompagné d’hommes de mains avec des flingues et des bagnoles, alors qu’on nous dit en parallèle qu’il est une sorte de gourou de secte dans laquelle il est le seul mec et qu’il est plutôt du genre à se déplacer à pied au milieu des champs plutôt qu’à stocker des fusils à pompe dans des coffres de berlines. Et puis aussi : pourquoi se met-il à menacer et buter des gens comme ça, sans raison valable ? Ce gars là on ne connait même pas ses motivations ! En gros, ce personnage, c’est juste l’agrégation de tout ce qui manquait à Drew Goddard pour conclure son film. Il fallait un final tonitruant avec un méchant capable de monter dans les excès. Et comme il ne l’avait pas, il a décidé de le sortir de son chapeau-sans-logique. Goddard aurait pu essayer à la place de rassembler les fils de son intrigue, notamment en faisant intervenir les fameux propriétaires dont on nous gave depuis le début de l’intrigue, ou bien les gens du FBI, mais non. Visiblement, Goddard n’entendait pas faire le boulot jusqu’au bout.
    Et franchement ça me déçoit beaucoup un final comme celui là. On prend la peine de faire un film soigné qui pose un paquet d’inconnues et de mystère, et toutes ces promesses là, on les benne par une deuxième moitié de film qui a décidé de ne pas faire l’effort d’une résolution. Du coup, l’un dans l’autre, j’ai une impression mitigée. D’un côté je ne peux quand même pas renier le plaisir que j’ai globalement eu face à un film qui s’est risqué à beaucoup de choses, notamment en termes d’ambiance et d’esthétique, de l’autre j’ai encore la gueule de bois face à cette retombée progressive du soufflé ; une retombée qui ne peut s’expliquer que par une forme assez avérée de fainéantise narrative. Alors l’un dans l’autre j’ai envie de privilégier l’audace par ma note, mais autant dire qu’en faisant le boulot à moitié, Drew Goddard est vraiment passé à côté de quelque-chose ; quelque-chose qui aurait pu faire de lui un auteur prometteur… Tant pis pour lui, après tout. Mais surtout, tant pis pour nous… Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
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