Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
soniadidierkmurgia
1 182 abonnés
4 175 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 17 juillet 2022
C’est grâce à Miramax, société de production des frères Weinstein, que James Gray parvient en 2000, six ans après « Little Odessa », à réaliser son second film dont une fois encore il écrit lui-même le scénario en y intégrant des éléments autobiographiques. Ici, un film de gangsters prenant pour cadre le scandale de corruption qui frappa la régie du métro de New York au sein de laquelle son propre père travaillait à la même époque. Comme chez Francis Ford Coppola, la famille est pour James Gray l’endroit où se jouent tous les drames, où se font et se défont toutes les destinées. Comme Joshua Shapira (Tim Roth) qui dans « Little Odessa » revenait dans son quartier d’enfance pour y exécuter un contrat, Leo Handler (Mark Wahlberg) rejoint le bercail mais cette fois-ci après sa sortie de prison. Il va s’agir pour lui de se réinsérer afin de ne pas affaiblir un peu plus Val, sa mère (Ellen Burstyn), dont le cœur est usé par les méfaits à répétition de son fils unique. L’occasion est trop belle, son oncle Frank (James Caan) marié à la sœur de Val (Faye Dunaway) étant le PDG d’une société d’entretien des rames du métro new yorkais. Les promesses d’usage vont donc bon train, permettant d’envisager sereinement une remise sur les « bons rails » du jeune égaré. Mais la présence de Willie (Joaquim Phoenix), le fiancé de la cousine (Charlize Theron débutante) de Leo qui mène grand train, lui laisse entrevoir une reconversion plus glorieuse et immédiatement plus lucrative. Willie gère en sous-main pour Frank toutes les négociations utiles à la « bonne attribution » des précieux marchés. Sous la pression de Willie et de sa femme, Frank accepte l’attelage improbable entre Willie et Leo qu’il semblait pourtant vouloir éviter à tout prix. Le ver étant dans le fruit le jeu de massacre peut commencer. Patiemment montée en mayonnaise par James Gray pendant le premier tiers du film où tous les ressorts complexes qui animent cette famille sont très finement exposés, la sauce est enfin prête à être servie pour lui permettre de montrer comment un simple pion placé au mauvais endroit peut conduire à faire vaciller toute une organisation patiemment construite avec ses codes et ses usages édictés autour de la corruption des édiles locaux. Il suffit dès lors d’une étincelle pour que les choses s’enclenchent. Ce sera la mort d’un gardien de dépôt au cours d’une expédition de sabotage organisée par Willie. Au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête qui s’ensuit les masques tombent, laissant bien loin en arrière la cérémonie organisée pour le retour de Leo au bercail. Filmant la plupart des scènes en clair-obscur, James Gray nous rappelle que chacun n’est jamais vraiment celui qu’il laisse paraître. Pire encore, les liens du sang n’ont de valeur que jusqu’à un certain point et c’est sans doute un leurre que de vouloir absolument les sacraliser. James Gray comme dans son premier film mais de manière encore plus maîtrisée et subtile parvient à marier point de vue sociologique, étude de caractères et film noir. Le casting encore une fois très impressionnant est dirigé de la plus élégante des manières comme le signalera Faye Dunaway dans une interview. Mark Whalberg avec son visage encore poupon apporte toute l’ambiguïté utile à son personnage qui semble pouvoir partir dans toutes les directions pour se révéler rapidement incontrôlable. Mais c’est la prestation du grand James Caan disparu le 6 juillet 2022 qu’il convient de saluer. Tout en retenue, comme prisonnier des pratiques de corruption qui semblent consubstantielles à la vie des marchés publics, son personnage tente vainement de concilier un code d’honneur avec des pratiques mafieuses. Un très grand acteur dont on n’oubliera pas les rôles les plus marquants comme dans « Le parrain » de Francis Ford Coppola en 1972, « Le flambeur » de Karel Reisz en 1974, « Le solitaire » de Michael Mann en 1981 et bien sûr « Misery » de Rob Reiner en 1990. Bizarrement, le film a fait un flop au box-, condamnant James Gray à sept ans d’attente avant de pouvoir monter «La nuit nous appartient ». Au revoir Monsieur James Caan.
Un excellent film ! Nous sommes dans la continuité de "Little Odessa". Cette fois, James Gray ne s'intéresse pas à un seul individu lié au grand banditisme, mais au système en lui même dans ce qu'il a de plus vicieux et de plus pervers. C'est un système qui n'obéit qu'à l'argent. A la différence de beaucoup de films de gangsters, cette fois la famille n'a rien de sacré et d'idéal. C'est elle qui est la première victime de ce système. Comme dans "Little Odessa", nous voyons qu'il conduit à la destruction et à la mort. Ce monde ne mène nulle part. J'ajouterais que les acteurs sont très bon, mais particulièrement Joaquin Phoenix. Petit à petit, nous assistons à la déchéance du personnage. La musique est très bien choisie et la lumière joue un rôle important. Je sais que James Gray est fan de Coppola. On voit qu'il s'est inspiré de lui pour les lumières, ou la couleur au sens plus large. Comme pour "Little Odessa", nous avons des couleurs assez pales, froide, glaciale, qui évoque la tristesse, le manque de joie et la mort. Donc nous avons un très bon film !
Une plongée dans le "milieu" qui fuit le spectaculaire au profit d’un réalisme saisissant. James Gray a soigné sa mise en scène et ses personnages (ni tout blanc, ni tout noir) aidé en cela par un casting de 1er ordre (Mark Wahlberg moins bad boy qu’à son habitude, James Caan parfait dans le rôle ambigu de l’oncle, Charlize Theron magnifique en petite amie tiraillée, Faye Dunaway glaciale mais surtout Joaquin Phoenix bouleversant dans ce rôle de truand à la fois flamboyant et pathétique). Mais la plus grande force de "The Yards" réside peut être dans son scénario qui embarque le spectateur dans des directions auxquels il ne s’attend pas forcément : on pourrait s’attendre à une banale histoire de fils maudit se retournant contre sa famille alors qu’au final, on se retrouve devant une réflexion sur la fatalité et l’impossibilité d’échapper à son destin. Aucun des membres de cette "famille" n’en sortira indemne de ces évènements mêlant corruption, trahison, abandon… On pourra toujours reprocher à "The Yards" sa lenteur ou son image proche du noir et blanc mais cette mise en scène sert le propos du film. A voir !
Une quête de rédemption passionnante filmée avec sobriété par James Gray qui trouve plus de suspense, plus de rythme et des personnages plus intéressants que dans son premier long-métrage "Little Odessa".
Film qui se situe dans une bonne moyenne. Bons acteurs, avec une intrigue intéressante, mais manque le zeste supplémentaire pour mériter un intérêt supérieur.
Après une seconde coopération entre Joaquim Phoenix ; Mark Whelberg et James Gray, la première a donné naissance à un film psychologique dans une famille qui tombe dans un très grand drame. La réalisation très sombre donne une grande réalité à cette histoire. The yards nous donne un rappel sur les limites de l’amitié ou de la fraternité entre des amis de longue date.
J’ai trouvé ce film policier vraiment génial. L’histoire est passionnante. Au départ, c’est tout ce qu’il y a de plus basique. Un homme sort de prison et veut se réinsérer. Au fur et à mesure, ça s’intensifie. Puis, au-delà du cas Leo Handler, va apparaitre la thématique qui fait toute la différence : la corruption. On va avoir un aperçu d’un système qui gangrène la société. Il n’y aura pas forcément une vision détaillée car cela nous aurait éloignés de l’intrigue, mais suffisamment pour donner du corps au film. Ce qui arrive à Leo Handler va être enrichi par cela. C’est le bon moment pour vous dire que le casting est fantastique. On a ici deux générations qui se croisent. D’un côté de grandes figures comme Faye Dunaway, Ellen Burstyn et James Caan. J’adore ce dernier depuis la série LAS VEGAS en 2003. Et de l’autre côté, on avait une génération montante avec Charlize Theron, Mark Wahlberg et Joaquin Phoenix. Chacun a depuis confirmé avec même un Joaquin Phoenix qui a atteint les sommets cette année dans JOKER. Mark Wahlberg est lui aussi excellent dans un personnage assez discret. Leur duo m’a transporté. Ces deux-là donnent une intensité à ce film. J’étais suspendu à savoir ce qui adviendrait à Leo et Willie. Le rythme est plutôt calme, en prenant son temps pour bien marquer les passages forts. Ceux-ci seront mis en avant par une bande originale topissime.
Film noir, particulièrement sombre et insensé par une bonne partie de la presse spécialisée, « the Yards » ne rencontra pas son public au moment de sa sortie et ça me parait un peu logique. Sans être renversant, le scénario est plutôt solide alors que la mise en scène de James Gray, bien que soignée, pêche par son manque de rythme et d’ardeur évidente, rendant l'ouvrage un tantinet fade. On est donc trop souvent gagner par l’ennui malgré un casting appétissant à l’interprétation globalement positive.
The Yards est un huis clos d'une banlieue américaine dans lequel James Gray évoque pour la première fois les sentiments humains, montrant avec brio comment, poussé à bout, un homme peut devenir un monstre. Joaquin Phœnix excellent dans son rôle habituel de séducteur tourmenté, Mark Walbergh impressionnant campant un jeune homme désorienté qui retrouve peu à peu ses repères dans une situation catastrophique. Dialogues tranchants. Du pur James Gray.
Film à l’atmosphère très sombre, drame familial dans les bas fonds de New York. Plongée dans la pègre, la maffia, les affaires et solidarités familiales dans ces milieux glauques en marge de la justice. Un film sans grande action, un peu lent mais qui renforce la noirceur du sujet. Avant tout un très grand film d’acteurs dans des rôles peu mis en valeur par le souffle épique mais plutôt par les ambiances, les silences, les attitudes. Révélation de 3 jeunes prodiges, Joaquim Phoenix, Mark Wahlberg et Charlize Theron. Un film pas facile, pas un grand spectacle ni un grand divertissement mais un très bon film , intelligent, exigeant pour le téléspectateur.
Comme toujours chez James Gray, on a droit à un grand film. Grand par tout les sens du terme. Par la réalisation, impeccable comme toujours. Par le scénario, vraiment en béton. Par l'interprétation, toujours juste. Et enfin par l'ambiance, pesante mais qui correspond parfaitement au film.
Bon, j'aime ce que fait James Gray, en trois films il a su me satisfaire, mais jamais ses films ne m'ont vraiment transcendé ou transporté. C'est aussi le cas de ce The yards. Alors qu'on soit clair : ça reste très bon : il y a une histoire sympa, des dilemmes cornéliens pour presque tous les personnages, de très bons acteurs (Joaquim Phoenix et Mark Wahlberg sont au top, l'un comme à son habitude, l'autre surprenant de retenue, auquel on peut facilement s'identifier), des passages puissants, de bons rebondissements... Mais bon, ça reste assez classique, Gray y apporte son esthétique visuelle mais bon, il ne nous sort pas un scénario si inventif que ça (mais bon, ça passe quand-même). Par contre je trouve qu'a certains moments du film quelques longueurs se font sentir. Un très bon film de Gray, classique mais réussi.
Un film sobre, caractéristique. Qui parle de parole d'honneur ou de délation dans un milieu corrompu. A peine Léon sortira-il de prison qu'une mauvaise voix s'offrira à lui, il ne sera pas l'appréhender et s'engouffrera dans de gros ennuis. C'est l'histoire aussi d'une famille en apparence très unie, qui montrera ses failles quand des enjeux très conséquents se mettront à poindre. Le film est très long, les dialogues sont soporifiques, les voix françaises très beaufs. L'action est rare, le film avance lentement, c'est assez ennuyeux, même si ça n'est pas totalement la catastrophe. Une étoile donc.