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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 23 février 2020
Avec la signature de Boris Karloff pour trois films d'épouvante en 1945, La RKO effectue un retour salvateur à la série B après avoir un court instant, sous l'égide de Jack J. Gross venant d'Universal, tenté une incursion dans les productions de prestige. Les échecs cuisants de "Enchanted Cottage" (John Cromwell en 1945) et de "China Sky" (Ray Enright en 1945) ont été les déclencheurs de ce retour aux sources. C'est bien sûr Val Lewton ayant fait des merveilles avec Jacques Tourneur sur "La féline" (1942), "Vaudou" (1943) et "L'homme léopard" (1943) qui orchestre la production de "L'île des morts" dirigé par Mark Robson, monteur sur deux de ces films. Ecrit par Ardel Wray, déjà présent sur "Vaudou", le scénario et la mise en scène de Robson emprunte beaucoup à l'univers visuel de Jacques Tourneur. Stationnant aux abords d'une petite île grecque lors de la guerre des Balkans en 1912, les troupes du général Pherides (Boris Karloff)spoiler: sont décimées par la peste. Le général embarque avec un jeune reporter de guerre (Marc Cramer) pour l'île afin de rendre hommage à la sépulture de son épouse défunte. Celle-ci est vide. Le chant d'une jeune femme fait penser aux deux hommes que l'île n'est pas inhabitée. Il se rendent dans la seule habitation où séjournent chez une vieille femme grecque, un archéologue et quelques autres convives. Le général et le reporter passent la nuit sur dans cette auberge improvisée. Mais le sirocco a amené la peste sur l'île et le général déclare une mise en quarantaine. L'île, reproduction exacte du tableau du peintre suisse Arnold Böcklin (1886) devient dès lors un huis clos étouffant où chacun des huit personnages va réagir face à la mort qui rôde. Le rationalisme du général va se confronter dès lors aux croyances de la vieille femme grecque qui voit dans cette épidémie la résurgence des vrykolakas, sorte de morts-vivants venus venger les profanations de tombes survenues quinze ans plus tôt . Plutôt alambiqué et mal articulé le scénario n'est pas d'une fluidité qui contribue à l'intérêt du film. Il faut donc s'en remettre à l'atmosphère éthérée distillée par Mark Robson, efficacement secondé par Jack MacKenzie pour la photographie et Leigh Harline pour la musique si l'on veut se laisser impressionner par cette "Île des morts" qui en sus de nous offrir un Boris Karloff succulent ayant endossé pour l'occasion la perruque d'Harpo Marx, dégage une impression étrange de temps suspendu qui sera brutalement interrompue par une fulgurance horrifique unique mais du meilleur effet. Un film curieux et un peu bancal qui vaut malgré tout le détour tout en restant bien loin de la perfection des films de Jacques Tourneur précités.
Pas l'oeuvre la plus réussie, ni la plus aboutie de toute la filmographie du metteur en scène Mark Robson, la faute surtout à une histoire qui traîne un peu trop en longueurs. Mais il n'empêche que l'on passe tout de même un moment divertissant et agréable devant ce film d'horreur qui possède indéniablement le style de son producteur, à savoir Val Lewton. "L'Ile des Morts" possède en effet un climat assez étrange et flippante surtout durant les vingt dernières minutes du film, Boris Karloff campe avec conviction le rôle de l'étrange général Pherides et la photographie du film est très belle.
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3,0
Publiée le 7 juillet 2015
Quoi qu'on en dise, n'oubliez jamais les esprits malins! Etranges phènomènes et prières en tout genres, Boris Karloff affronte les zombies au fèminin sur cette « île des morts » . C'est le quatrième long-mètrage de Mark Robson, magnifique monteur de la R.K.O et remarquable rèalisateur de quelques grandes rèussites ("Champion", "The Harder they fall"...). Sous l'Occupation, les lègendes grecques se firent superstitions! Ainsi, la dèesse Aphrodite laissa place à la Vorvolaka, une vieille superstition paysanne! Cette figure de cauchemar hantait l'esprit des paysans quand la Grèce se libèra, en 1912! Tant de trèsors dans cette île des Balkans remontant à l'èpoque d'Homère! On y change des gens honnêtes en profanateurs de sèpultures! Le mal est transmis par les puces! Leurs corps est humide à 80%! Le vent chaud du Sud les brûle! Personne ne quitte l'île avant même d'avoir vu le film de Robson! Sinon vous pourriez en dècoudre avec le gènèral Karloff, ètrange avec sa tyrannie auto-proclamèe...
Premier des trois films tournés par la RKO avec Boris Karloff, mais sorti après "Le récupérateur de cadavres" de Robert Wise (au demeurant d'un niveau supérieur), "L'île des morts", de Mark Robson, n'en demeure pas moins un film d'horreur honnête et satisfaisant, notamment dans le dernier quart d'heure. Éclairé par une lumière très travaillée rattrapant un peu le manque de budget (pourtant assez élevé pour le genre et l'époque), le film souffre par moments de dialogues vite écrits et de scènes vite tournées. Inégal, mais intéressant, le film bénéficie naturellement de la présence de Boris Karloff, grand préposé aux séries B de l'époque.
Du fantastique très près du genre littéraire tel qu’il existe depuis le 19e siècle, qui joue sur l’incertitude, la suspension, entre rationnel et irrationnel. Le film est d’une rare subtilité en évitant une fin rationnelle simpliste. Le surnaturel existe bien, mais comme une force psychique, et en prenant des formes archétypales mythologiques. Le scénario est très original et c’est picturalement presque aussi sophistiqué (et très inspiré de la peinture classique) que les chefs d’œuvre fantastiques de Jacques Tourneur (la vue du cercueil de Mary St Aubyn est dans son genre une merveille de suggestion). Le tableau d'Arnold Böcklin « L’île des morts » a décidément un étrange pouvoir d’inspiration, une œuvre de génie au sens plein du terme.
Une bonne petite série B produite par Val Lewton, déjà responsable des premiers films en, clair-obscur de Jacques Tourneur. Ce film est réalisé par le monteur de ce dernier et est nettement moins bon que La Féline ou l'Homme Léopard (qui reste mon préféré de cette pérdiode), la faute à un scénario un peu erratique, qui s'attarde trop à mettre en place une différence de points de vue des personnages sur ce qui leur arrive. Cela se résume à une banale dichotomie entr sciences et superstition. Les effets horrifiques (assez réussis pour l'époque) n'ont lieu que dans les dernières minutes du film, ce qui laisse un arrière-goût d'inachevé au film, qui possède en plus un épilogue plus que bref.
L'Ile des morts (1945) nous entraîne en pleine guerre des Balkans, en 1912 et plus précisément, sur une petite île Grecque où une épidémie de peste contraint les visiteurs de l’île a y rester en quarantaine. Si le scénario n’est pas très clair (un mélange de mythologie et de surnaturel, avec notamment la créature Vorvolaka, sorte de démon-vampire ou mangeuse d’âme). L’histoire s’avère vaguement passionnante et où toute la distribution donne l’impression de jouer sous Lexomil®, à l’exception de Boris Karloff, qui comme à son habitude, excelle dans ses rôles mystiques.
Comment le noir et blanc peut devenir grace au chef opérateur du clair obscur; la leçon du Caravage dans le cinéma. pas de jus de tomate! pas de pétard! mais des ombres, des rayures, la lenteur des déplacements...un vrai travail de peintre avec une économie de moyens. A voir pour la beauté de l'image noir et blanc utilisée dans toute sa richesse