Pour se faire entendre et pour défendre une bonne cause, se foutre à poil semble toujours une solution adéquate ! La preuve en est avec toutes les séries de calendriers divers et variés, allant de mannequins sportifs à d'autres corps de métier moins soucieux de leurs apparences physiques. Ici, le film de Philippe Le Guay, bien qu'un peu banal et simple dans son contenu, relate l'histoire d'un village normand, majoritairement peuplé d'agriculteurs et de fermiers, subissant la baisse de consommation de leurs produits à cause d'une société qui favorise les coopératives et qui alimentent une certaine crainte auprès des consommateurs, en annonçant par exemple que la viande rouge est cancérigène (fait avéré). On plonge dans leur monde, leur quotidien, leur pudeur, leur dévouement à leur profession qui est aussi une passion ; "Normandie nue" rend hommage à ces hommes et femmes qui vivent loin du monde des publicités des grandes villes et qui se suffisent à mener cette vie de quasi-dévotion à la nature, mais aussi à l'Homme. Philippe le Guay vient dresser le contraste entre la mise à nue physique et la mise à nue établie par la société, ils se retrouvent démunis, pauvres, oubliés dans leur campagne... L'arrivée d'un célèbre photographe américain fait germer une idée improbable et étonnante : mettre à nue tout le village lors d'un unique cliché dans un champs. L'idée est intéressante et François Cluzet, en maire du village, mène la danse avec tendresse et rigueur. La complicité, l'union et l'entraide sont les maitres mots de ce joli portrait. Par contre, le film se perd un peu dans les différentes lignes narratives, voulant chacune portée sa petite morale : le Parisien (François-Xavier Demaison) qui vient vivre en campagne mais qui n'est pas fait pour y vivre, le fils du pays (Arthur Dupont) qui est allé vivre en ville et qui renoue avec ses racines, les paysans (Grégory Gadebois et Philippe Rebbot) qui se chamaillent les terres de leurs ancêtres, et l'Américain (Toby Jones) qui voit en cette campagne une belle opportunité artistique à saisir, sans vraiment penser à l'humain et à ses valeurs. Ces intrigues se relient pour n'en faire qu'une, à savoir pour la mise à nue finale, mais en soi, certaines nous intéressent moins que d'autres et dilue le rythme global du film qui, en fin de compte, est plat et monotone. Et ce, malgré la réalité sociale et politique qui découle du film...