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Un visiteur
3,5
Publiée le 3 mai 2018
Berlin-Est, 1956. Dans un lycée proche de la frontière, Théo, Kurt, Erick, Léna et leurs copains s’apprêtent à passer le bac. Le mur entre les deux Allemagnes n’existe pas encore, mais la guerre froide américano-soviétique est déjà à l’œuvre. Et les infos en provenance de l’Ouest font état de chars russes entrant dans Budapest. Par solidarité avec la résistance hongroise qui ressemble à un cri pour la liberté, les lycéens décident de respecter une minute de silence dans leur classe... Odieuse provocation de petits bourgeois méprisant la classe ouvrière ? C’est comme ça en tout cas que l’affaire est prise en haut lieu. Et pour stopper ce vent de contestation, les autorités veulent punir le responsable de l’affront. Mais là aussi, la résistance va s’organiser et la solidarité se montrer plus forte que l’autoritarisme. En mélangeant la petite histoire avec la grande, « le film raconte comment l’Allemagne a réussi à se frayer un chemin vers un avenir nouveau », explique le réalisateur Lars Kraume.... Le récit, tiré d’un roman lui-même inspiré de faits réels, est déroulé de façon linéaire et quasi-implacable. Il s’appuie sur une mise en scène rigoureuse et sans fantaisie. Si bien qu’au final cette Révolution silencieuse quitte le registre de la fiction, pour une démonstration réaliste un peu appuyée et démonstrative. Heureusement, les jeunes acteurs sont excellents jusque dans leurs doutes. Parfois plus crédibles que leurs ainés au didactisme un brin caricatural. Reste un cours d’histoire bien vivant pour tous les lycéens d’aujourd’hui.
Film extraordinairement réussi, avec une vérité des personnages très prenante, ainsi qu'une reconstitution du climat de l'époque et de l'emprise toujours profonde de la seconde guerre mondiale sur les familles des personnages, dont la résistance est l'émancipation vers une autre vie qu'ils auront choisie contre les mémoires traumatiques de la guerre et le système totalitaire d'inspiration soviétique. Les acteurs sont formidables ! A voir absolument.
Ce film mérite d’être vu largement par des lycéens d’aujourd’hui car les thématiques sur le rôle d’une information vraie, de la valeur de l’amitié, du respect que l’on doit à ses parents, et de la chance que l’on a de pouvoir s’élever dans une classe sociale sont tout à fait actuelles. Histoire est absolument prenante et comporte de vrais enjeux. Beaucoup de films destinés aux adolescents ne peuvent pas en dire autant.
Avec Fritz Bauer, il y a 3 ans, et La révolution silencieuse, aujourd'hui, Lars Kraume a évoqué les deux façons dont l'Allemagne a traversé l'immédiat après-guerre et le traumatisme de l'époque nazie. A l'ouest, dans un cas, à l'est dans l'autre. Il ne faut d'ailleurs pas seulement voir dans le dernier film le seul portrait du système communiste de la RDA mais aussi un regard sur une nouvelle génération qui ignorait peu ou prou ce qu'avait fait leurs parents durant la période fasciste. Et c'est notamment cette thématique qui lui donne de la force et des accents de grande vérité. Mais évacuons de suite les bémols que l'on peut émettre à l'égard de La révolution silencieuse : oui, la mise en scène est relativement plate (celle de Fritz Bauer l'était aussi) ; oui, la reconstitution des années 50 a quelque chose d'un peu trop ripolinée ; oui, les petites intrigues amoureuses autour des principaux protagonistes n'apportent rien d'essentiel. Mais en définitive, tout cela n'a qu'une importance minime par rapport à l'histoire qui s'est passée dans cette ville prétendue modèle, et sidérurgique, de Stalinstadt (le nom, déjà !) en 1956, au moment de l'insurrection hongroise et de l'intervention des chars soviétiques. L'année a son importance, 5 ans avant l'édification du mur de Berlin quand le passage à l'ouest était encore envisageable bien que périlleux. Certains ont vu dans La révolution silencieuse un Cercle des poètes disparus en version allemande. Certaines scènes, notamment une, y font penser mais l'enjeu est tout de même ailleurs et a à voir avec la dignité, la morale et le respect humain dans un pays totalitaire où manifester une quelconque opinion contraire à l'orthodoxie socialiste exposait aux pires avanies. Au gré d'un scénario implacable, à travers le prisme d'une jeunesse avide de liberté de penser, le film fait montre d'une grande puissance et suscite une émotion réelle dans sa dernière partie. Au point qu'on aimerait en savoir davantage sur ce que sont devenus les héros de cette singulière aventure. Il n'y a pas de meilleur compliment à faire à un film historique que d'avouer son envie de se documenter une fois la séance terminée.
« La révolution silencieuse » de Lars Kraume sera pour moi à coup sûr le film « choc » de cette année ! Il est tiré du livre de Dietricht Garstka qui est un livre autobiographique car il s’agit d’une histoire qui s’est réellement déroulée en RDA en Octobre-Novembre 1956 à la suite de la révolte de Budapest spoiler: sévèrement réprimée par les Russes avec pas moins de 2 500 morts . Des élèves d’une classe de terminale à Stalinstad (sic) décident de faire une minute de silence en hommage au mouvement hongrois … mais malgré le souhait d’apaisement du Proviseur, un ancien ouvrier promu à ce poste par le parti, ce geste va être qualifié de « rébellion » par la Conseillère Politique Scolaire qui va faire remonter l’histoire jusqu’au Ministre de l’Education. Il s’ensuit toute une série d’interrogatoires mélangeant l’idéologie spoiler: (les fascistes de l’Ouest avec leurs fausses informations délivrées par la radio ouest-allemande RIAS et l’aura des Russes garant de la fin du nazisme et de l’essor du socialisme) , les histoires familiales de certains élèves en revenant sur la conduite de leurs parents pendant la guerre spoiler: (étaient-ils des nazis ou des héros ?) , et bien sûr le mensonge et les fausses promesses. Malgré la solidarité de la classe, la sanction sera très lourde puisque tous les élèves de cette classe seront chassés et surtout interdits de passer le l’Abitur (le bac) … qui étaient pour eux la seule chance d’accéder à la Faculté et à des postes importants. Le film est fort bien fait car il nous montre bien sûr les hésitations des lycéens à se marquer ou non politiquement puis à dénoncer ou non les leaders, ainsi que la pression des familles spoiler: (le père de Théo par exemple travaille dans l’aciérie de la ville et ne veut pas que son fils qui est le premier de la famille à pouvoir faire des études, gâche ainsi sa vie et celle de ses 2 petits frères d’autant que le père a lui-même commis une « faute » en 1953 ; le père de Kurt est responsable politique de la ville et il s’avère très dur envers son fils dans la ligne du parti alors que …et le mutisme de la mère est d’ailleurs très éloquent ; le père d’Erick mort dans un camps de concentration apprendra dans une superbe scène la vérité …) . Le réalisateur traduit parfaitement l’intrication qui existait en Allemagne de l’Est entre la ligne politique et le poids de la période nazie. Cet acte de rébellion – une bravade estudiantine au départ- s’est déroulé en 1956 donc 4 ans avant l’édification du mur de Berlin ce qui a permis à bon nombre des lycéens bannis et voués à travailler en usine, de pouvoir … mais je n’en dis pas plus. Ce film a été tourné dans une petite ville – Eisenhüttenstadt – qui est une ville de la RDA qui est restée dans son jus depuis les années 1950 ce qui nous vaut des images puissantes. La photo est très belle et le rythme du film nous tient vraiment en haleine jusqu’au bout ! Un très grand film qui sélectionné pour le Festival de Berlin, va à coup sûr rafler bon nombre de prix !
Un très bon film au sein d'une classe qui va bientôt passé son baccalauréat dans l'Allemagne de l'est en 1956 et cette classe est très préoccupée par ce qui se passe en Hongrie et ils vont décider de faire silence pour les hongrois et la sans estimer les conséquences que ça va engendrer par la hiérarchie et leur futur excellent à voir
J'ai vu ce film en avant-première et mine de rien, pour le réalisateur, c'est assez spécial puisque l'un des jeunes de 1956 qui l'a aidé pour le scénario est décédé il y a deux semaines.
C'est donc l'histoire d'une bande de jeunes idéalistes allemands de l'est qui vont passer d'une minute de silence en soutien aux Hongrois désireux de liberté à ennemis de l'Etat. Parce qu'en République Démocratique Allemande, on ne supporte pas vraiment les opinions contraires, même si la responsable scolaire vous le dit avec un grand sourire après vous avoir convoqué dans le bureau du directeur. Kurt, Theo et Lena sont donc nos meneurs, ces terribles fascistes qui ose se révolter contre l'occupation bienveillante des russes.
Ces jeunes s'opposent à leur parents qui, comprenant leur combat, ne peuvent pas le cautionner. Parents assez vieux pour avoir connus le nazisme et désormais passé au socialisme (autre chose que le notre, je vous rassure). Des endroits où il faut vraiment avoir peur de dire ce que l'on pense. Des parents qui occupent différentes positions sociales qui souhaitent et la protéger et protéger leur famille : c'est surtout évident au vu du mutisme des mères. Elles ne disent rien, trop terrifiées, mais elles n'en pensent pas moins.
Cela commence donc par des Hongrois qui, ces fous, veulent pouvoir s'auto-gérer; puis des jeunes allemands se disent que c'est pas mal la démocratie et la liberté donc soutiennent deux minutes de silence dans la classe (sans que tout le monde soit pour mais la majorité l'ayant emporté, tout le monde s'y met : les terribles affronts du scrutin majoritaire !). Le professeur prend cette protestation contre son autorité et va pleurer chez le directeur qui va bon an mal an tenter de limiter la portée de l'incident et protéger ces jeunes idéalistes et sauver leur bac. C'est la grande menace par laquelle les autorités tentent de contenir ces démocrates-en-herbe : l'Abitur ou le Bac pour les intimes.
Puis ensuite, on fait tout ce qu'on peut : on arrête un vieux monsieur qui est non seulement libre-penseur, homosexuel mais qui ose écouter la radio allemande de l'ouest. On monte les élèves les un contre les autres, on fait venir le ministre de l'éducation nationale de la RDA. Oui, oui, pour 10 ados, un ministre se déplace et leur met une certaine pression sur les épaules.
Les acteurs sont très crédibles et l'histoire est particulièrement bien mise en scène. On change de points de vue au cours du film selon les héros et leur position sociale, leur famille, leur intérêt et aussi leur erreurs, mensonges et conflits d'intérêts. Bien entendu, c'est le dernier quart d'heure qui est très prenant. Sur les 15 élèves, plus d'une dizaine s'enfuira de l'est pour passer leur bac à l'ouest suite à cette histoire. Le moment de la séparation avec les familles est émouvant : ils ne peuvent pas le dire à haute voix mais ils se regardent de loin, ils gardent leurs larmes, leurs regrets et l'enfant s'échappe pour une vie plus sereine. Pour les parents, d'une certaine manière, c'est trop tard mais les enfants doivent vivre. Particulièrement impressionnant, quand le fils de maire local attend au poste frontalier avec l'ouest. Son père est convoqué pour venir le chercher car les gardes suspectaient une fugue mais quand il voit son fils, le père n'hésite pas à dire aux gardes que son fils fait des allez-retours fréquents et qu'il est prêt à signer une décharge s'engageant au retour en RDA de son fils à la fin de la journée. Ce dernier, discrètement, l’exhorte à ne pas le faire et le père serre la main de son fils et dit à haute voix : "Maman t'attend pour dîner". Le regard entre les deux, c'était beau, c'était puissant.
Après, ce film m'a aussi mis en colère. Contre une génération de jeunes bobo-connards post-soixante-huitards qui vous expliquent faire la révolution contre un régime policier et fasciste dans la France de 2015-2018. En colère, car le simple fait de pouvoir dire que le gouvernement "c'est rien que des fascistes" ou "Nike les keufs" et de ne pas être envoyé dans un camp de travail ou de recevoir une balle dans la tête est la simple preuve de la liberté et de la chance qu'on a de vivre en France à cette époque. On peut s'améliorer, oui mais faut pas pousser.
Ce film est exceptionnel il nous ramène dans l'après guerre ou l'Allemagne vient d'être coupée en 2 nous sommes à l'est l'idéal communiste a à se confronter avec le dictât de l'URSS quelques jeunes étudiants vont y être confrontés
Film grand public Magnifique, subtil, Nous ressentons la pression mais il n'y a pas de bascule dans l'horreur, quelques allusions. Qui parle de jeunes qui passent leur Bac et qui découvrent les mensonges et non dit de leurs parents fasse à un état qui n'accepte pas d'être contredit. On retrouve avec plaisir les acteurs de Goodbye Lénine
En 1956, après le Troisième Reich, l’Allemagne est toujours divisée en deux. Le Mur n’étant pas encore construit les deux Allemagne se considéraient comme une société à part entière. A l’Est, en RDA, une classe s’apprête à passer son bac. Ces 19 élèves de Stalinstadf décident de faire une minute de silence en hommage aux révolutionnaires hongrois durement réprimés par l’armée soviétique. Mais cette minute devient une affaire d’Etat, puisque le ministre lui-même se déplacera pour les punir. Malgré les menaces qui iront très loin, les élèves vont devoir faire preuve de courage et de solidarité au nom de leur liberté de penser et leur dignité. C’est un film bouleversant que nous offre Lars Kraume. Ce fait historique réel est retransmis avec une fidélité déconcertante et nous la devons beaucoup à ces jeunes comédiens qui brillent de conviction pour leur rôle. Bien au-delà du témoignage, La Révolution Silencieuse est un pamphlet contre l’insurrection. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com