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Charles R
52 abonnés
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3,5
Publiée le 18 mai 2018
Un film allemand ? Et pourquoi pas ? Voilà qui n'est pas si commun que cela. Un film en outre évoquant un épisode peu connu de l'Histoire allemande, à l'époque où les deux Allemagnes sont à couteaux tirés, où deux idéologies se font face, où à l'est les comportements suspects font l'objet d'une surveillance et parfois d'une impitoyable répression, et ce avant même que le mur de Berlin ne soit construit. Nous sommes donc en 1956. Un groupe de lycéens est-allemands ayant eu connaissance de l'insurrection de Budapest et de la sanglante répression qui s'en est suivie, va avoir le courage et l'audace de respecter durant un cours d'Histoire une minute de silence en mémoire des victimes des troupes soviétiques. L'affaire va prendre une tournure à laquelle les jeunes ne s'attendaient pas : les plus hautes autorités vont intervenir et chercher le coupable, l'horrible contre-révolutionnaire qui a pris l'initiative de la minute de silence. Dès lors, les menaces vont se succéder ainsi que les chantages les plus odieux. Le film est en fait adapté du récit d'un de ces jeunes qui, ayant fui à l'ouest, a relaté les faits qui ont alimenté cette "révolution silencieuse". Incontestablement le scénario adopte un registre dramatique - quoi de plus normal ? - mais aussi pathétique, voire mélodramatique. Et voilà où l'on peut trouver à redire, d'autant que la musique sollicite par des effets un peu faciles l'adhésion du spectateur au propos du cinéaste. On se fût en outre passé de l'épisode amoureux au cours duquel on voit une jeune lycéenne tiraillée entre deux des meneurs de la sédition. Cette surcharge narrative a de quoi desservir le propos d'ensemble, au demeurant fort intéressant et respectable, en éloignant le spectateur de ce qui constitue l'essentiel. Il n'empêche que cette page de l'Histoire allemande est illustrée par des acteurs fort jeunes souvent filmés en gros-plans et dont la présence est des plus convaincantes. C'est cette force de la jeunesse que le réalisateur Lars Kraume a voulu mettre en évidence en montrant que l'avenir d'un pays passe par des jeunes conscients des enjeux de l'Histoire et qui peuvent par leur courage et leur solidarité faire basculer le destin d'une nation. Un propos on ne peut plus noble et qui conserve toute sa force et son actualité.
Une mise en scène classique mais efficace qui ne brille pas d'originalité mais se met au service d' une histoire vraie digne d'intérêt. Les décors et les comportements sont-ils conformes à la réalité de 56, peut-être pas tout à fait, mais cela est secondaire. Il y a bien sur les gentils lycéens idéalistes d'un coté et la méchante machine communiste de l'autre. Heureusement que le scénario a été enrichi de quelques histoires personnelles plus complexes, fruits d'un héritage tout proche - à savoir le rôle de leurs parents pendant la guerre ou au moment de l'installation des soviétiques. La pression pour faire céder ces adolescents est purement psychologique, perverse, mais jamais violente à l'écran. Même l'arrestation d'un marginal qui les héberge se passe en off. Celui-ci avait expliqué à ses "visiteurs du soir" que tout le monde a besoin pour survivre d'adhérer à quelque chose, telle une religion, au socialisme ou autre, sinon il est identifié comme anarchiste, et ça les systèmes n'aiment pas vraiment! Le mérite de Kraume est de nous plonger dans une période méconnue, mais au combien douloureuse, celle de la reconstruction allemande après la folie nazi, et les règlements de comptes de la fin des hostilités. Un beau complément après avoir visité récemment Berlin. Ciné - mai 2018
Allemagne de l’Est, 1956. Des étudiants apprennent par hasard via des canaux d’information provenant de l’Ouest, qu’une révolution anti-socialiste a lieu en Hongrie. Ils décident en soutien à la jeunesse hongroise d’adopter une minute de silence. Un choix de jeunesse qui aura des conséquences graves marquant leurs vies à jamais. Ce fait divers avéré semble avoir autant d’intérêt historique, en mélangeant les petites et la grande Histoire, que pour la résonance qu’il peut avoir aujourd’hui dans certains zones du monde où la liberté d’expression est muselée. La reconstitution de l’Allemagne de l’Est d’après-guerre est fidèle à ce qu’on peut en imaginer. Froide, terne, grise et où l’on sent le poids de la politique socialiste issue de l’U.R.S.S. Quant à la réalisation, si elle est assez dynamique, elle est revanche purement illustrative et se fond un peu trop dans les règles classiques d’antan.
En outre, « La révolution silencieuse » capote un petit peu au démarrage. La décision de mettre en place cette minute de silence et la présentation des personnages n’est pas proprement exemplaire à l’image et souffre de quelques carences narratives. On a du mal à comprendre les raisons poussant chacun des personnages à agir de la sorte et pourquoi cette affaire prend si vite une tournure importante. Le choix de resserrer l’intrigue sur quatre ou cinq élèves permet de rythmer le récit et de ne pas s’éparpiller. Mais même si l’interprétation des jeunes acteurs est irréprochable, il manque peut-être un ou deux personnages à mettre en avant dans cette classe pour pouvoir avoir un échantillon représentatif des caractères face à une telle situation. Sans pour autant que cela fasse catalogue des psychologies, ce que le film évite intelligemment. Tout comme il fait le choix brillant et intéressant de prendre le contrepoids des adultes (personnel de l’école, parents, dignitaires du mouvement, …) face à celui des adolescents.
Passé la première demi-heure un peu hésitante le film, et les enjeux qui vont avec, se fait plus intéressant, plus prenant. A la manière d’un thriller, ce film allemand dénonce les rouages de la propagande de l’époque qui passait déjà par l’école. Le parti voulait tuer dans l’œuf toute tentative de liberté d’expression, d’où les proportions prises par cette affaire à priori si anodine. On ausculte ici le passé d’un pays divisé en deux par une guerre avec application, ce qui en fait un film instructif et passionnant. En effet, plus les enjeux deviennent importants et plus l’étau se resserre sur ces jeunes gens, plus l’émotion nous gagne et l’intérêt pour cette affaire augmente. Le poids de l’histoire et de grandes notions telles que la culpabilité, la soumission ou encore la trahison sont mises en branle avec brio. « La révolution silencieuse » apparaît alors comme un film nécessaire, intelligent mais aussi divertissant. Une bonne surprise.
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Excellent film sur la guerre froide et ses déboires en Allemagne de l'Est et dans le contexte de la révolution en Hongrie en 1956. Histoire vraie d'une classe en prepa bac en ébullition et révolte face aux événements. Une vraie réussite. Du grand cinéma.
Excellent film ! Pas une seconde d'ennui, impossible de penser à autre chose en salle, je faisais limite partie de cette classe et ressentais toute la tension au fil des minutes. Que de frissons.. une belle et émouvante histoire vraie qui nous plonge dans cette période froide d'après-guerre. De très bons acteurs, coup de cœur pour Leonard Scheicher (Theo).
En septembre 1956, à Berlin-est, une classe de lycéens décide de marquer une minute de silence en solidarité avec les révoltés hongrois. Les conséquences de leur protestation seront terribles.
Depuis une quinzaine d'années le cinéma allemand se penche sur son passé. Non pas qu'il ne l'avait pas fait jusqu'alors. Mais il semble aujourd'hui le faire plus systématiquement au risque parfois de donner de lui, dans celles de ses réalisations qui franchissent ses frontières, l'impression que c'est devenu son seul fonds de commerce.
Deux œuvres marquantes dominent cette tendance. La première, "Good Bye, Lenin!" (2003), emprunte la veine de l'ostalgie, la nostalgie de la vie quotidienne dans les démocraties populaires du Bloc de l'Est. La seconde, "La Vie des autres" (2006), décrit sans complaisance une société minée par le soupçon.
D'atres films remontent plus loin dans l'histoire de l'Allemagne : la résistance au nazisme ("Sophie Scholl" en 2005, "Seul dans Berlin" en 2016), la vie d'Hitler ("La Chute" en 2004), la lente et tardive Vergangenheitsbewältigung à laquelle le peuple allemand s'est astreint après-guerre pour regarder en face son passé ("Le Labyrinthe du silence" en 2014
Le réalisateur Lars Kraume avait déjà réalisé en 2015 un film sur ce sujet. "Fritz Bauer, un héros allemand" avait pour héros le procureur qui poursuivit des criminels de guerre et permit l'arrestation de Eichmann.
Avec "La Révolution silencieuse", il s'inspire d'une histoire vraie qui s'était déroulée en Allemagne de l'Est en pleine guerre froide. L'un des principaux protagonistes, Dietrich Garstka, narra les faits dans un livre autobiographique qui inspira le scénario.
Le sujet était en or. Il aurait pu inspirer une nouvelle Vie des autres. Hélas "La Révolution silencieuse" pêche par son classicisme et n'a pas le potentiel tragique du film de Florian Henckel von Donnersmarck.
La sympathique bande de lycéens qu'il peint, avec son leader idéaliste, son joyeux luron pragmatique et son Judas schizophrène, ressemble à celle du "Cercle des poètes disparus" : des jeunes gens épris de liberté. Mais en RDA en 1956, l'exercice de son libre arbitre pouvait avoir des conséquences dramatiques. C'est l'imminence de ce danger qu'on peine à ressentir face à des aventures qui penchent plus du côté du "Club des Cinq" que du "Zéro et l'infini".
L'histoire s'inspire de faits survenus en 1956 en RDA. Vêtements, rues et intérieurs sont tellement bien reconstitués qu'ils donnent une couleur modeste et surannée au film. Il s'agit pourtant d'une oeuvre puissante, un cas d'école :-) qui démonte sans manichéisme les ressorts du totalitarisme communiste est-allemand et ceux de la soumission. De jeunes acteurs très justes. Une réalisation discrète et efficace. A voir.
Ce film n'était pas dans mes priorités de visionnage, pour être honnête. Et puis les rares critiques que j'ai vues et entendues (rares car ce film n'est clairement pas mis en avant dans les médias sauf exception) m'ont décidé à aller le faire. Et je n'ai absolument pas regretté. Sans même déjà analyser le fond, le film montre une grande maîtrise de réalisation et de direction des acteurs. L'intensité est là, le suspense se renforce à mesure que l'histoire avance, alors que nous ne sommes partis que d'une simple minute de silence. Enfin, ce qui nous paraît simple, à nous. Le film aborde à travers l'auto-biographie d'un des élèves les conséquences monumentales et imprévisibles de la minute de silence observée par une classe de terminale en hommage aux Hongrois se rebellant contre l'ordre soviétique. Le film pose beaucoup de questions, parmi lesquelles qu'est-ce que le fascisme : une position politique clairement identifiable comme le socialisme, le républicanisme, ou ne serait-ce pas en réalité un mode d'exercice du pouvoir et qui donc peut aussi bien être l'instrument du nazisme que de toute autre organisation politique de quelque bord qu'elle soit. L'ambiance reconstituée et l'implication des acteurs nous fait plonger tout entier dans ce drame et cet entre-deux d'une génération de jeunes allemands pris entre deux feux, irresponsables de la situation qui les a précédé mais en subissant touts les effets, aussi funestes soient-ils, prisonniers des mensonges des aïeuls et instruments des appareils politiques. Un film à mettre devant tous les yeux.
À ne pas rater. Ce film a une faiblesse : l’Allemagne de ouest capitaliste y est dépeinte de manière très bienveillante. Mais pour le reste.... La médiocrité des dirigeants staliniens d’allemagne de l’est, face à cette classe de lycéens qui relèvent la tête face à l’injustice, y est très bien dépeinte. C’est aussi un hommage à la révolte de 1956 en Hongrie, et un clin d’œil à la révolte berlinoise de 1953. Et c’est une histoire vraie.
Pas du tout à mon programme au départ mais je n’en ai entendu que des éloges. Justifiées : j’ai trouvé cela formidable. Un vrai coup de cœur même pour ce film allemand sorti dans la discrétion. Une mise en scène classique mais maitrisée, un scénario subtilement écrit (tiré du livre auto-biographique d’un des élèves, histoire vraie donc), une direction d’acteur au diapason pour une interprétation sans faille. Une chronique étonnante de la vie en Allemagne de l’est pendant la guerre froide avant la construction du mur. L’ambiance est parfaitement rendue, on sent bien le poids qui pèse sur le peuple, simples citoyens ou fonctionnaires. Le récit est tendu, sans temps morts, avec une belle émotion, des rebondissements et un vrai suspens. Une histoire incroyable qui fait froid dans le dos nous tient en haleine jusqu’à la dernière minute. Aussi réussi sur le fond que sur la forme, l’un des films forts de l’année. Passionnant de bout en bout.
Un film magnifique, très bien interprété avec pour toile de fond la RDA en 1956 et des jeunes lycéens qui par un mouvement de solidarité avec le peuple hongrois vont entraîner leur perte... D'après une histoire vraie : historiquement intéressant, émouvant et drôle... A voir!
Coup de cœur������, film magnifique, pas une minute d'ennui, personnages attachants, pointes d'humour... Vous l'avez compris j'ai adoré. Je conseille vivement !
un beau film historique qui nous entraîne dans une histoire poignante. Des acteurs au top. On aimerait en savoir plus....mais je ne veux rien dévoiler.