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    Mes Provinciales
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    Laurent C.
    Laurent C.

    260 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 mai 2018
    Ce n’est pas du Truffaut. Pourtant, ces gens-là ont la coupe des années 70 et ils parlent du cinéma comme l’auraient fait des Godard, Rivette, Resnais et autres créateurs de la Nouvelle Vague. Naturellement, cela se passe à Paris. Mais le Paris de provinciaux qui quittent leur antre familiale pour faire fortune, à la façon du fameux Rastignac de Balzac, prêt à tous les excès pour réussir sa vie. Cette fois, au lieu d’affaire, il s’agit de cinéma, avec en contre-bas, l’ombre de la faculté de Paris 8, comme un affront non dissimulé à la fameuse FEMIS.

    Qu’on ne s’y trompe pas. Le noir et blanc de façade ne doit pas faire oublier que le récit a lieu à notre époque. En témoignent les téléphones portables, les casques rivés aux oreilles des jeunes gens qui ne peuvent plus faire un geste sans s’enfermer dans leur musique téléchargée. En ce sens, en jouant sur l’ambiguïté des temporalités, Jean-Paul Civeyrac poursuit le vœu de l’universalité créatrice. On ne peut pas reprocher un tel dessein, sinon que le risque de la prétention et de l’orgueil est permanent. C’est même heureux, sinon anachronique, que de penser que la jeune génération se délecte de vieux films et de poésies ou de textes philosophiques qu’ils connaissent sur le bout du doigt. Cela relativise d’emblée la désillusion que l’affiche propose.

    Il est vrai que le scénario est très écrit. Les pages littéraires qui accompagnent les personnages et les scènes dotent le film d’un véritable pouvoir romanesque. On n’est pas loin d’un cinéma d’un certain Arnaud Despléchin du fait de la portée livresque du scénario. Néanmoins, le cinéma de Despléchin aime à se moquer de lui-même. Ici, il n’y a manifestement aucune auto-critique ou ironie. Cela a pour effet de rendre, sinon ennuyeux, en tous les cas très pompeux cette tranche de vies parisiennes.

    Enfin, « Mes provinciales » souffre d’un parisiano-centrisme. Certes, le cinéma est depuis longtemps à la mode de faire de Paris le centre de l’expression artistique et culturelle. Mais, à cela se rajoute, la complaisance des personnages à se regarder, à se plaindre, ou à se gargariser d’une vie qui serait impossible en dehors de la capitale. Bref « Mes provinciales » aura fait couler beaucoup de pellicules pour un résultat rempli d’orgueil et de monotonie.
    lara cr28
    lara cr28

    75 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 octobre 2019
    Etienne, provincial lyonnais monte à Paris pour réaliser son rêve, celui d'intégrer une grande école de cinéma, en commençant par Paris VIII. Ses relations avec les femmes s’inscrivent dans la tradition expérimentale du récit d’apprentissage- entre ruptures, flirts (très belle scène du baiser avec la superbe Valentina ) passion, désillusions-. Si le trio qu’il forme avec ses amis semble plus solide, il n’en est pas moins apaisé. La parole de Mathias ne se déploie que dans l’idéalisme, l’excès, le refus du moindre conformisme. Jean-Noël, amoureux silencieux d’Etienne est un compagnon arrangeant. Etienne, plus taiseux imprime cette nouvelle vie comme la pellicule. Il est à la fois dans l’histoire et en dehors par son détachement (que lui reprochera assez Lucie) qui lui permet de s’en affranchir en même temps qui la révèle. Les caractères s’affirment quand il est question d’évoquer le septième art, la poésie et la philosophie mais surtout quand il s’agit de juger les films des uns et des autres, petit trésor que chacun couve et fait murir de son côté. Le cinéma semble faire rempart contre le monde réel dont se revendique la courageuse Annabelle qui leur reproche de « faire des films ». Il ne sera jamais question d’examens, de réussite, c’est la vie étudiante filmée à sa sève dans une temporalité brouillée qui se lit en noir et blanc dans un Paris poétisé, parsemé de nobles références (parfois trop). On en perçoit tous les drames, les humeurs, la fragilité grâce à des dialogues très aboutis où le monde et l’histoire se refont au présent dans une chambre de colocation. Où l’ellipse de deux ans aura déjà imprimé sa cruelle marque du temps signant les années adolescentes du sceau du passé que viennent cruellement rappeler les dernières notes de Mahler.
    Daniel S.
    Daniel S.

    5 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 14 mai 2018
    A moins d'être pris par une nostalgie de vie étudiante ( mais alors, il faut que ça date de longtemps longtemps) on s'ennuie a mort dans ce ramassis de fausses émotions , de déclamations hors-sol et débats interminables sur des questions éthérées et sans rapport avec une quelconque réalité vécue...
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    69 abonnés 779 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 mai 2018
    J'ai du mal à dire du mal d'un film qui se termine par l'adagietto de la symphorie 5 de Malher. Est-ce cela suffit à sauver un film? Probablement pas, car les arguments manquent dans ce cas pour en dire du bien. Apparemment, les protagonistes sont inspirés de souvenirs autobiographiques, Ceveyrac avait un besoin compréhensible de les porter à l'écran, mais que tout cela semble intello et parisien. La dernière image m'a fait soudainement penser à la fin du film de Pietrangeli "Je la connaissais bien", redécouvert il y a deux ans lors du festival Lumière. Une fenêtre ouverte, que faire de son destin? Lyonnais d'adoption, je crains d'oublier rapidement un film, rempli de bonnes intentions mais qui n'a pas de colonne vertébrale sur laquelle il pourrait s'appuyer. On est si loin de Visconti. Cinéma - mai 2018
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 mai 2018
    J'ai aimé revoir mes provinciales.
    Ce deuxième regard, avec davantage de hauteur, et d'avance, était intéressant. Je n'ai pas ressenti la même chose à la fin​ du film​, ​lors de ce zoom ​final, ​lent​,​ ​au travers de la fenêtre ouverte donnant sur ​l​es toits du​ 14eme​ arrondissement de Paris​. J'ai vu davantage son bien-être en construction, un peu à l'image du paysage, avec grue​, murs, antennes et cheminées.​ ​J'ai perçu, dans cette vue aérienne, la hauteur qu'​Etienne​ prend dans sa vie. La première fois, j'avais e​u peur qu'il se ​défenestre​, en écho à celle de Mathias​ d'une part​, ​et aussi du fait de mon incertitude sur son état d'esprit. En effet, il y a cette ligne de crête sur laquelle on se promène tout au long du film, aux côtés d'Etienne, séparant deux abîmes. Lors de cette relecture, j'ai ​perçu ​Etienne davantage ​solide, en résonance avec ce paragraphe des lettres luthérienne de Pasolini, qu'il relit dans le plan précédent​. Jusqu'à la fin, Etienne doute, hésite, manque d'enthousiasme. Barbara​, depuis​ sa douche​, parle d'acheter un piano, de jouer à 4 mains à défaut de "bien" jouer​, en réponse à Étienne ayant argument​é​​ du manque de place et du fait qu'il ne jouait pas bien.

    ​Après la séance, ma fille n'était pas d'accord avec ​l'idée que ce film montrait la réalité telle qu'elle était. El​le​ disait que c'était plus ​dans un "​mektoub my love​"​ qu​e l'on filmait la vraie vie. S'en est suivi un long débat sur la beauté des acteurs, l​eurs beauté​s​ extérieure et intérieure. Les filles qui entourent Étienne sont chacune différentes et toutes de très belles personnes et bienveillantes à son égard. Les garçons sont plus complexes. Les êtres poussent Étienne à évoluer, chacun à leur façon. Ce qu'il fait d'ailleurs, de façon réaliste, en travaillant dans un job bien payé pas trop éloigné ​de sa passion (série TV), tout en écrivant son prochain long métrage sur lequel il travaille depuis 2 ans. Ainsi, il est en résonance avec Pasolini : il "continue simplement à être lui-même". ​Il a donc évolué, car à son entrée à la fac de cinéma, il déclare radicalement que "​les images et le cinéma sont des choses différentes​". ​Il est ​devenu comme un instrument avec une caisse de résonance : au delà de ses propres vibrations,​​ celle​s​ de ses cordes​ de vérité​, il capte aussi les vibrations qui l'entourent. Il rentre en résonance avec les êtres et l'environnement dans lequel il évolue. Se nourrir de soi, de ce que l'on est, avec détermination, avec consistance dans une sorte de discipline du "rester soi-même", tout en sachant ouvrir la fenêtre, laisser rentrer l'air frais​. Etre réceptif à la beauté des êtres, ​aux rencontres et ​aux opportunités qui se présentent à nous au cours de notre vie.
    Ainsi​,​ j'ai beaucoup aimé la dernière partie du film, ​​2 an​nées s'étant écoulées.​ ​E​tienne ​semble serein dans ​c​e café, prenant le temps, comme une éponge, de se connecter à son environnement, de regarder les êtres qui sont autour de lui. Ce n'est pas mélancolique comme ​au début de la quatrième partie ​"Le soleil noir de la mélancolie". Au contraire, Etienne semble avoir ses racines ​bien plantées dans la vie pour aller puiser les substrats dont il a besoin pour nourrir son film​, son existence​. ​Exister, sistere​ ex, trouver un sens à sa vie au dehors de soi et au travers de ce que l'on réalise.
    Dans cette dernière partie également il y a cette nouvelle rencontre avec Annabelle, la fille de feu, qui à l'instar de Mathias symbolise l'absolu​e​​ radicalité​, les certitudes. "As-tu déjà vu quelqu'un changer d'avis dans une discussion" dit Mathias en soirée, alors à quoi bon discuter... ​​C'est ​parce ​que ce sont deux êtres de lumière qu'Etienne tomb​e​ amoureux d'​eux​. ​Deux années plus tard, Annabelle est restée ​également ​consistante avec ce qu'elle est​, toujours militante. Elle le fait avec détermination mais aussi avec une forme de critique et de recul par rapport à ce qui s'est passé avec Mathias. Elle a l'air sereine et heureuse. Il se quittent d'ailleurs sans rien se promettre, sans échanger leur téléphone​ ou se donner rendez vous​, car ce n'est pas cela qui est important. Ce qui ​compte,​ c'est de voir que les êtres ont évolué et qu'ils sont bien dans leur vie, chacun creusant son sillon, certes différents et parallèles, mais ils partagent​,​ au-delà d'une histoire commune, une façon de vivre et d'être soi-même.
    L'échec de la relation entre Annabelle et Mathias est, je trouve, très signifiant également. Il faut un équilibre entre le ciel et la terre. Annabelle se dit terrienne, avec les pieds sur terre ​à l'image, dit-elle, de son nom de famille "LIT". Elle est donc proche d'Étienne ​en ce qu'elle est une terrienne rêveuse. Son côté terrien lui permet de combattre son manque de confiance en elle​, comme une scène dans un café l'évoque​ ​: elle ​s'effondre ​et avoue à Étienne que cette confiance qu'il a en elle la ​chamboule​, qu​'elle​ lui donne le sentiment d​'être​ une petite fille. On voit bien que quelque chose de dramatique et historique est à l'œuvre pour Annabelle.​ ​
    Ses deux pieds dans le réel et ses combats lui ​permettent de faire quelque chose de ce qui qui la dévore au fond d'elle, probablement une blessure ancienne.
    Quand Annabelle joue de son nom​,​ LIT, c'est en fait une anti allégorie métaphorique. Le lit symbolise le repos alors qu'en fait elle est en hyper effervescence​, ​dans un fracas continu ​​avec le monde. Mais elle le fait avec les pieds sur terre​,​ comme son lit.
    Trop rêveuse pour Mathias, leurs combats d'idéaux feront collapser leur histoire.
    Mathias et Annabelle symbolisent​,​ à des degrés différents​, ​l'engagement et ​la recherche ​d'absolu​. Étienne est attiré par cette ​lumière mais, à l'instar d'​Annabelle, il arrive à garder ​cette quête ​comme un phare, sans se fracasser comme​ le fera Mathias. Étienne et Annabelle y parviennent grâce aux êtres qui les entourent mais aussi grâce à ce qu'ils ​mènent​, un film pour Étienne et ​un combat pour ​Annabelle. ​Ils poursuivent chacun leur​ rêve ​en ​l'ancrant dans ​des action​s​, dans le réel.
    C'est en cela que je trouve que ce film ​nous montre la vie réel​le​ en refusant de nous livrer une vision mélancolique​​, esthète, intellectuelle ou manichéenne. ​Le choix de filmer avec des plans très serrés sur les visages et en noir et blanc participe à nous obliger à rester concentrer tout du long sur les êtres. ​
    J'aime ce film, les personnages, l'esprit​, l'invitation qu'il lance : comme les hommes des cavernes, ne peignons pas par ennui. ​Ne créons pas pour faire plaisir à un public,​ seulement,​ mais ​créons pour comprendre le monde qui nous entoure​, ​pour y apporter notre contribution​, pour nous découvrir​, pour exister.
    L​e film débute et se termine en plan serré sur Etienne. Le dernier plan est un zoom lent sur les toits d'un quartier "ni-ni" de paris, le 14ème. Zoom lent sur la cinquième symphonie de Mahler, sur l'adagio. L'histoire de cette symphonie fait écho à ce qui semble se tramer à ce moment dans la vie d'Etienne. L'ouverture de la 5ème symphonie de Mahler est une marche funèbre. Mahler l'a écrite alors qu'il est confronté à sa mort au cours d'une grave hémorragie. D'aucuns ont écrit que l'adagio est une lettre d'amour musicale à l'attention d'Alma Maria Schindler que Mahler rencontra et épousera durant l'écriture de cette symphonie. Leur passion contribua probablement à sauver Mahler et sera à l'origine d'une grande rupture dans sa vie artistique. Mais cette passion fut tumultueuse car Alma Schindler, de 19 ans plus jeune que Mahler, est belle, cultivée, courtisée mais aussi une séductrice de grands hommes. L'adagio peut se concevoir comme une étincelle de vie, une renaissance, un point d'inflexion vital au sein d'une symphonie qui symbolise la résilience de Mahler. Ainsi, ex-ister grâce aux êtres que l'on rencontre comporte son revers de médaille et sont lot de déconvenues et de souffrances. Tel est Etienne, à la fin du film, se situant à ce point d'inflexion, cheminant sur cette ligne de crête. Mes provinciales est une oeuvre en 4 actes, dont le dernier se termine à l'opposé de son titre "le soleil noir de la mélancolie". Il se termine dans une grande clarté, en gros plan sur le visage d'Etienne sur lequel on ne décèle aucune mélancolie, ​en alternance ​puis en finissant par un zoom lent sur les toits d'un Paris​ banal et​ en construction​.​ De bout en bout, en filmant serré sur Etienne puis en nous projetant sur les toits, Jean-Paul Civeyrac​ nous présente un miroir. Difficile de s'extirper de la peau, du coeur et de l'esprit d'Etienne,​ de Lyon à Paris et jusqu'à ce plan final à travers la fenêtre qui nous ramène en introspection. C'est alors que resurgissent les mots de Pasolini, qu'Etienne prend la précaution de nous remémorer pour la deuxième fois quelques minutes auparavant : "« Contre tout cela, vous ne devez rien faire d’autre, je crois, que de continuer simplement à être vous-mêmes : ce qui signifie être continuellement méconnaissables, oublier immédiatement les grands succès et continuer, imperturbable, obstiné, éternellement contraire à prétendre, à vouloir, à vous identifier avec ce qui est autre, à scandaliser, à blasphémer ».
    Contemplant les toits de Paris, Etienne ne semble ni heureux, ni malheureux. Tout au long de ce parcours initiatique, il a cheminé en évitant de sombrer dans l'utopie et la dépression de Mathias, tout en échappant à l'hyper rationalité et la banalité qu'incarnent Julie et ses parents. Il est acteur, ni immobile, ni hyper actif. Il est libre, grâce aux choix qu'il a réalisés, pars ses actes.
    ​Etienne ​semble ​bascule​r​, quand​,​ après l'annonce de la mort de Mathias, ​il ​rentre ​dans un long monologue avec son ​dernier colocataire, sourd et muet ​de langue française, ​mais pas du coeur. Ce dernier ​permet à Etienne, par son empathie, de ​comprendre ce qui est essentiel​ :​ À quoi sert de vivre​,​ à quoi bon cohabiter dans le monde avec les ​êtres et les ​choses​,​ si ce n'est pas pour les comprendre et accédez à eux ? Étienne se rend compte qu'il ne savait pas qui était Mathias. Il ne sait pas où il habite.​ Mais est-ce important ? La question ​se pose de savoir s'il faut tout savoir des êtres ​que l​'on aime​.​ La sincérité​,​ l'engagement​,​ l'honnêteté doivent-ils confiner à la totale transparence ?
    Valentina la première colocataire d'Étienne l'interpelle sur sa soi-disante fidélité à Lucie​,​ son premier amour. Valentina est une belle personne​,​ équilibrée​,​ elle démontre à Étienne que l'important n'est pas ​tant ​d'être honnête avec les autres ​que d'être honnête ​envers soi-même. Elle ​pousse ​la provocation jusqu'à ​prétendre ​qu'aimer deux femmes en même temps​,​ si chacune d'elle​s​ est heureuse​ et ignore la présence de l'autre,​ ne pose aucun problème. Jean-Paul Civeyrac​ nous tend à nouveau le miroir, car chacun​ trouvera ici une réflexion personnelle sur la cohérence de ses actes au regard de ses valeurs​ et sa morale​.
    D'une certaine façon tout au long du film la ​posture "sur le fil" d'Étienne nous incite à penser que l'on ne peut pas rester dans un entre​-​deux sur ces questions car, en référence à Sartre, "ne pas choisir c'est encore choisir."
    Sartre​, à propos de la liberté​, disait ​que “Seuls les actes décident de ce qu’on a voulu�​.​ Cette autre citation, “On peut toujours faire quelque chose de ce qu’on a fait de nous�​, illustre la position d'​Etienne ​qui ​remercie ses parents non pas pour ce qu'ils sont mais pour ce qu'ils lui permettent d'accomplir, tout en mesurant ​ce qui les séparent, leur​s​ mode​s​ de vie, leur​s​ vision​s​ du monde, leurs attentes, leurs rêves.​ ​“Ne pas choisir, c’est encore choisir�​. La question du choix est présente tout ​au long du film​.​ ​Quand ​Etienne ​projette son film ​à Lucie ​afin de recueillir son avis, ce qu'elle fait, alors ​Etienne résiste aux arguments de Lucie, et dit ​"​je ne vais quand même pas tout couper​"​. Il est écartelé entre le changement pour un meilleur film et ne pas sacrifier ce qu'il a accompli. ​Au final, plus tard il n'aura pas de problème à décider de le jeter à la corbeille. ​Tout au long du film​ cette question du choix est évoquée au travers des discussions entre étudiants relatives ​a​u montage des films ​: faut-il attendre le montage pour définir le scénario​, ou​ faut-il ​avoir un scénario comme fil rouge au tournage ? La position d​e Jean-Paul Civeyrac​ semble clair​e​ sur ce point​ : si ​l'​on cherche à écrire l'histoire après avoir agi on se plante. ​Il l'exprime au travers de la mésaventure d'Eloïse​,​ pourtant​ élève​ cinéaste reconnu​e​​, qui plante son film après avoir décidé de se "laisser porter" au tournage, par ce qu'elle se "sentait libre". C'est également ce que Mathias ​dit, à propos de son film que l'on ne verra jamais, quand il dit qu'il verra bien ce qu'il fera au montage​, ce référant à un auteur qui prônait cette approche. ​Deux​ vision​s​ du monde s'opposent​,​ diriger o​u​ se laisser diriger par les événements.​ La liberté et le bonheur résident-ils dans l'absence de plan ? Jean-Paul Civeyrac semble nous indiquer qu'il faut avoir une intention ​avant d'agir​, qu'il faut mettre nos actes au service du scénario​.
    Si cela est vrai pour une oeuvre cinématographique, qu'en est-il de notre vie​ ? C'est ainsi qu'Etienne tâtonne, dans une quête de soi, ​obstiné comme Pasolini​ à rester lui-même, avançant pas à pas, dans ​le présent. Ce qui est vrai dans un film ne l'est pas à priori dans notre vie, au cours de laquelle il faut parfois se laisser aller aux rencontres, qui comme pour Mahler ou Etienne, peuvent être salvatrices et nous ouvrir des horizons. ​Mais cela sera au prix de souffrances de l'âme, de compromis, car, sans renoncer à nos rêves, ​il nous faudra parfois réaliser d'important sacrifices afin de survivre, d'exister.
    Maxence!
    Maxence!

    15 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 mai 2018
    On se laisse intéresser par la montée à Paris de ce jeune apprenti cinéaste qui se plait à théoriser sa vision du cinéma. Occasion de plusieurs très beaux portrqui mèlent l'espoir, l'enthousiasme, le vide et le désenchantement.
    Pascal73
    Pascal73

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mai 2018
    C'est un film qui a tout d'un grand : ce noir et blanc, cette lenteur, ces images, ce jeu des lumières et d'ombres, ce jeu d'acteur (Étienne qui joue un rôle essentiel)... J,.-P. Civeyrac fait de ce film un vrai chef d'oeuvre !
    jean D.
    jean D.

    4 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 mai 2018
    Etonnamment juste, superbes dialogues, interprétation exceptionnelle, photo en noir et blanc magnifiq6.
    Jrk N
    Jrk N

    41 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 mai 2018
    En mai 18, le général Civeyrac vient de passer la barrière posée par les blockbusters ineptes et les fausses traditions et apprend au monde que, après tant d'années, Rohmer, Truffaut, Eustache, Rivette ont un successeur.
    Un successeur à la fois humble, simple et fier qui poursuit leur but.
    Contrairement aux Cahiers, qui décidément enchaînent les malentendus, Mes Provinciales (Civeyrac, 18)suit un objectif d'une simplicité désarmante : le portrait de la jeunesse qui quitte la province, sans "Paris, à nous deux" mais avec simplement l'incertitude, la passion, l'idéalisme de ses 20 ans et se retrouve perdue dans des désastres qui la dépasse et enfin construit. Après des années de fouillis décousu allant dans tous les sens, le cinéma français retrouve ses racines, et enfin en noir et blanc, et enfin avec de vrais gros plans, enfin de jeunes acteurs bien dirigés bien photographiés, avec des dialogues intelligents écrits dans la langue d'aujourd'hui.
    Comme la vie le scénario enchaîne sans ordre bonheurs imprévus et désastres profonds, ruptures et rencontres, ratages et projets, incapacités et constructions, un film qui est comme la vie... enfin.
    Nicolas Bouchaud fait habilement le lien avec Rivette.
    J'ai pensé irrésistiblement au meilleur de Die Zweite Heimat (Bach fait le lien), troisième partie des cinq séries de Reitz, partie trop méconnue en France qui raconte un groupe de jeunes étudiants en musique à Munich dans les années 60. Il se trouve d'ailleurs que les deux acteurs principaux Andranic Manet et Gonzague Van Bervesselèsn font penser énormément à Henry Arnold (Hermann) et Daniel Smith (Juan) de la série Allemande et la sublime Sophie Veerbeck (cf la compagne anarchiste du héros dans Le Collier Rouge) à la superbe violoncelliste et chanteuse Salomé Kammer de Heimat (devenue d'ailleurs l'épouse de Reitz). Mes Provinciales m'a touché du même sceau que Zweite Heimat : celui de la profonde vérité de la jeunesse.
    desiles ben
    desiles ben

    31 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 4 mai 2018
    Quel ennui, mais quel ennui ! J'ai été égaré par la bande annonce. En fait, le film est insupportablement bavard et prétentieux.
    EmilienVanHoncke
    EmilienVanHoncke

    2 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 mai 2018
    Un très beau roman d'apprentissage. Un film très bavard, mais c'est son principal intérêt : quelle place pour la parole des jeunes dans le monde actuel ?
    Agathe R.
    Agathe R.

    14 abonnés 83 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 mai 2018
    Nourri de références de par son sujet, le film« Les Provinciales » manque d’émotion. Un film intemporel où de jeunes provinciaux "montent à la capitale" pour son bouillonnement culturel même si l’actualité la plus récente est évoquée (élection d’Emmanuel Macron). Un film long, lent et quelque peu pompeux…
    traversay1
    traversay1

    3 638 abonnés 4 875 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 mai 2018
    Il y autant de raisons d'aimer que de détester Mes provinciales. Le 9e film de Jean-Paul Civeyrac, après notamment le très beau Des filles en noir, puise en grande partie dans la vie d'un cinéaste et enseignant, à la recherche d'une certaine pureté et d'une exigence artistique, morale et esthétique incontestables. Dans ce récit balzacien, qui ne cherche en rien la modernité, on croule sous les références littéraires, musicales et cinématographiques. Mais ce n'est pas au détriment d'une narration plutôt classique, une histoire d'apprentissage en un temps, la jeunesse, où le champ des possibles s'ouvre de façon intimidante. Le personnage principal de Mes provinciales est un garçon irrésolu, pas spécialement charismatique, aussi peu assuré de ce qu'il veut faire de sa vie que de ses amours. Son manque de caractère pourrait plomber le film s'il n'était pas entouré de gens davantage dans l'action (artistique ou humanitaire) bien plus fascinants que ce personnage un peu falot et un brin agaçant. Tout en étant trop long et parfois démesurément contemplatif, Mes provinciales possède un charme désuet et universel, une tonalité mélancolique liée à un âge entre rébellion et soumission. Il est proche de la Nouvelle vague ou du Free Cinema dans l'esprit tout en ayant sa propre personnalité. A sa façon, parfois assourdie, il ne manque ni de lyrisme ni de romantisme et en cela il est foncièrement touchant.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 30 avril 2018
    Mauvais, me suis endormi, puis sorti bien avant la fin. Des clichés a la pelle, aucune trouvaille, lent...c'esr pas cool d'avoir entrainé de jeunes acteurs là dedans, et des spectateurs
    Cinephille
    Cinephille

    159 abonnés 628 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 avril 2018
    J'ai bien compris que le film est très autobiographique, Jean-Paul Civeyrac ayant lui réussi son entrée à la Femis. Je comprends aussi qu'on parle beaucoup de cinéma, de philosophie, de la vie et des interactions entre tout ça. Je comprends que Paris n'est fait que de provinciaux qui se sont épris de l'intellectualisme parisien, du bouillonnement de culture de la capitale. Là où le bât blesse c'est que j'ai eu sans cesse l'impression d'un peu de Ma Nuit chez Maud, d'une pincée de La Maman et la Putain, de pas mal de Garrel. C'est sans doute un film très personnel mais je n'ai justement jamais ressenti cela, trouvant au contraire une distance excessive entre le réalisateur et ses personnages, un manque d'émotion permanent. Les acteurs et actrices sont beaux, bien photographiés mais ils manquent tous tellement de chair, de sueur, de larmes
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