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Un visiteur
0,5
Publiée le 3 mai 2018
Film se voulant réaliste mais lent, long et sans innovation. On suit des étudiants en cinéma fats. Film niche destiné au professionnels de cinéma, ne parlera pas au autres. Vu à 9h, oublié à 13h.
Pas facile de porter un jugement définitif sur cette oeuvre qui semble avoir été écrite et réalisée dans un autre siècle (le précédent). Le scénario pourrait être de Desplechin, la photographie de Philippe Garrel, les dialogues extraits d'un film de Rohmer.
C'est donc l'histoire (vue un million de fois) d'un petit provincial qui monte à Paris, veut faire des films, rencontre des amis qu'il voudrait admirer et des filles avec qui il couche, ou qu'il voudrait aimer, ou les deux. C'est précautionneux, un peu chichiteux et parfois franchement mal joué.
Pourtant, malgré toutes les réserves que le film peut légitimement susciter, je ne peux m'empêcher de repenser quelques jours après sa vision à la mélancolie un peu sèche qui irradie la deuxième partie du film, à ses lenteurs certes convenues mais qui savent parfois être gracieuses.
Le personnage principal, que j'ai pris en grippe après trente secondes, est profondément antipathique, sorte de raton-laveur neurasthénique spectateur de sa propre médiocrité, mais il n'arrive pas tout à fait à rendre le film véritablement mauvais : c'est que Jean Paul Civeyrac, dont j'avais beaucoup aimé le film précédent, est vraiment un bon cinéaste.
Un joli film sur l’apprentissage de la vie, de l'amour et d'une certaine forme du deuil de l'absolu car il faut bien vivre!, emplie de référence (voir trop), ce film à la narration soutenue fait inévitablement penser au monolithe noir qu'est "La maman et la putain " d'Eustache, même noir et blanc, même rapport poétique à la ville lumière avec toutefois une faiblesse de taille car là où Eustache incarnait la mélancolie dans une âpreté totale (voir le monologue de Veronika), Civeyrac se contente simplement de nous "conter" cette même mélancolie non pas sans talent mais sans absolu...Ce qui fait que l'on suit cette narration en attendant une fulgurance, une image qui accroche la rétine qui ne viendra pas...Alors comme toujours nous retournons voir les film de Bresson, Garrel et d'Eustache bien sûr en se disant peut-être que la magie d'un film est un acte abstrait, absolu, total, peut-être mort avec ces auteurs???
Une belle galerie de portraits, interprétés avec un réel talent par des acteurs inconnus. Le destin de la jeunesse, vue à travers le monde parisien d'un étudiant en cinéma. On ne se lasse pas de cette chronique de grandes ambitions qui atterrissent dans le monde réel ou se rebellent à jamais. La fin est intelligente et donne sa logique à la fable.
Comme les références littéraires ne manquent pas (un peu trop d’ailleurs) on pourra toujours gloser sur un film référentiel et prétentieux. Comme le questionnement sur le cinéma est quasiment de tous les instants, on oublie un peu la bibliothèque bien achalandée pour se promener avec bonheur dans le monde, sinon l’histoire du septième art. Et là le cinéphile est comblé pour un combat par étudiants interposés entre Dreyer et Verhoeven. Pourtant Civeyrac ne prend pas position pour un style ou une école, préférant donner à sa caméra le loisir d’interroger elle-même son propre cinéma. J’y ai vu un cousinage éloigné avec Truffaut et Carax pour une liberté de ton qui reconnait que le cinéma ne changera peut-être pas le monde, mais qu’il ne le détruira certainement pas. Le film est en noir et blanc, deux couleurs qui s’accordent sur la tonalité ambiante. Entre l’espoir et son contraire. pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
C’est une grande décision que de quitter Lyon, ses parents et sa copine, quand on a 23 ans. Larguer les amarres avec la ville des frères Lumière, pour monter à Paris et y vivre autrement sa passion de cinéma à l’Université. Bien sûr, Etienne va se faire des copains à la fac, notamment Jean-Noël et Mathias, provinciaux comme lui. Et forcément, il rencontre des copines, sur le campus ou dans sa coloc. Avec le temps et l’éloignement, la promesse de fidélité faite Lucie s’avère difficile à tenir. Et son rêve est parfois rattrapé par la réalité. A partir d’une histoire aussi banale que minuscule, Jean-Paul Civeyrac construit un délicat récit d’aventure sentimentale. Ses « Provinciales » font référence à celles de Pascal qui dénonçait l’imposture de ceux qui ont du mal à mettre leurs actes en concordance avec la pureté des intentions. Car les affres d’Etienne devant l’écriture d’un premier scénario n’ont d’égal que ses infidélités amoureuses et ses hésitations entre le radicalisme sombre de Mathias et le pragmatisme joyeux de Jean-Noël. C’est le temps des apprentissages. Le film dégage un charme indicible. Tout s’y joue en douceur, y compris la mise en scène très économe d’effets. L’alternance de plans fixes et de panoramiques comme l’utilisation du noir et blanc accentuent son côté gentiment anachronique. Les références littéraires et cinématographiques abondent, comme pour mieux souligner que des pensées anciennes peuvent s’accommoder de situations d’aujourd’hui. Classicisme, simplicité, délicatesse… Ces Provinciales restituent avec grâce la quête existentielle d’une jeunesse inquiète et vibrante jusqu’à l’incandescence…
A moins d'être pris par une nostalgie de vie étudiante ( mais alors, il faut que ça date de longtemps longtemps) on s'ennuie a mort dans ce ramassis de fausses émotions , de déclamations hors-sol et débats interminables sur des questions éthérées et sans rapport avec une quelconque réalité vécue...
Un film doux sur une jeunesse qui avance en cherchant à quels saints se vouer. Mais la douceur n'est qu'un apparat, tant la quête existentielle peut mener à des dérives. C'est un film qui parle du président Macron et des ZAD, mais en noir et blanc, un film intemporel car ses problématiques centrées sur l'être humain peuvent se retrouver n'importe où, n'importe quand. Comme le cinéma.
J'ai bien compris que le film est très autobiographique, Jean-Paul Civeyrac ayant lui réussi son entrée à la Femis. Je comprends aussi qu'on parle beaucoup de cinéma, de philosophie, de la vie et des interactions entre tout ça. Je comprends que Paris n'est fait que de provinciaux qui se sont épris de l'intellectualisme parisien, du bouillonnement de culture de la capitale. Là où le bât blesse c'est que j'ai eu sans cesse l'impression d'un peu de Ma Nuit chez Maud, d'une pincée de La Maman et la Putain, de pas mal de Garrel. C'est sans doute un film très personnel mais je n'ai justement jamais ressenti cela, trouvant au contraire une distance excessive entre le réalisateur et ses personnages, un manque d'émotion permanent. Les acteurs et actrices sont beaux, bien photographiés mais ils manquent tous tellement de chair, de sueur, de larmes
Des étudiants pour la plupart qui viennent à Paris pour vivre leurs rêves. Les échanges entre ces garçons et ces filles sont riches en littérature, philo ,politiques et surtout cinéma sujet peu évoqué dans les films. C'est précisément sur ce dernier sujet qu'ils exposent des idées divergentes sur ce que doit être un film , ce qui rend celui ci intéressant..On suit particulièrement le lyonnais Etienne un tantinet nonchalant qui s'est rendu a la capitale pour suivre son rêve de metteur en scène et confronté aux autres réalisateurs en herbe va perdre sa confiance et douter de son talent. Ne manqueront pas ces rencontres amoureuses qui ponctuent le récit et dont la dernière finira par le stabiliser.
Avec « Mes provinciales » de Jean-Paul Civeyrac nous sommes aux antipodes des films américains en 3D avec des effets spéciaux toutes les 3 minutes, des salles multiplexes qui sentent le pop-corn et où les spectateurs (… j’allais dire « consommateurs ») sortent dès le début du générique de fin durant lequel le projectionniste rallume la salle. Nous retrouvons le bon vieux cinéma français en noir et blanc des années 70 de Rohmer, Rivette, Eustache, Garrel … le cinéma où comme disait François Truffaut « Les films sont plus harmonieux que la vie » (La nuit américaine - 1973), « La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas » (Les Deux Anglaises et le Continent - 1971) ou encore « Est-ce que l'amour fait mal ? » (La Sirène du Mississippi – 1969) … bref un cinéma d’auteur avec toutes ses interrogations sur la vie, les affres de la création artistique et les doutes sur sa création et sur sa propre vie. Jean-Paul Civeyrac emprunte le titre de son film à Blaise Pascal - « Les provinciales », une critique des maximes morales laxistes des Jésuites dénonçant l’imposture de ceux qui ont du mal à mettre leurs actes en concordance avec la pureté des intentions – mais il situe son propos dans le Paris contemporain durant la campagne électorale présidentielle avec toute une série de personnages qui gravitent autour d’Etienne (Andranic Manet), un jeune lyonnais de 20 ans issu d’une famille modeste qui rêvant de faire du cinéma « monte » à Paris … mais Etienne n’est pas spécialement talentueux et malgré les encouragements d’un de ses professeurs, il va être balloté par les avis de ses collègues de la Fac d’Arts et décontenancé par l’accouchement de son premier court métrage. Sa vie amoureuse est de la même façon ballotée par le fil de ses rencontres et il ne pourra jamais conquérir Valentina, sa première colocataire qui est peut-être la seule personne réellement équilibrée et déterminée sur sa vie, et qui dira à Étienne que « L'important n'est pas tant d'être honnête avec les autres que d'être honnête envers soi-même ». Tout le film se déroule via des conversations, des regards, des absences … sans aucun heurt ni violence (on ne voit pas les réfugiés qu’aide Annabelle, la « fille de feu » radicale dans ses positions sociologiques, et on ne voit pas le suicide de Mathias, radical lui dans sa conception du cinéma et bien trop sûr de lui). Il y a peut-être trop de références littéraires ou philosophiques mais in fine ce film en noir et blanc d’une grande qualité esthétique, nous montre le cheminement du héros et l’acceptation de ses limites en termes de créativité artistique et de sentiments amoureux et humains. Et dans la dernière scène, Etienne d’accepter - 2 ans plus tard - sa vie en regardant béatement via un zoom très lent les toits de Paris sur l'adagio de la 5ème symphonie de Mahler qui est une marche funèbre ! Un film qu’on peut détester et qualifier de « trop intello » mais Jean-Paul Civeyrac, âgé de 53 ans, a fait une maîtrise de philosophie avant d’entrer à la FEMIS ceci expliquant cela, mais ce film est pour moi une bouffée d’air frais sur une jeunesse qu’on dit trop souvent blasée ou paumée … mais aussi la constatation nostalgique et amère que chaque vie n’est qu’un éternel recommencement.
On se laisse intéresser par la montée à Paris de ce jeune apprenti cinéaste qui se plait à théoriser sa vision du cinéma. Occasion de plusieurs très beaux portrqui mèlent l'espoir, l'enthousiasme, le vide et le désenchantement.
Un film simplement vrai. Les situations et les dialogues sont étonnement authentiques et attachantes, chapeau Jean-Paul Siveyrac, qui est le scénariste et le réalisateur, et bravo à tous les jeunes acteurs. On peut penser ce qu'on veut des jeunes « millennials » bobos en quête du sens de la vie, de même que de l'altruisme pathologique de certains militants, mais toujours est-il que le film vaut le détour. Allez le voir absolument un de ces jours où l'envie vous prend de vous poser et de réfléchir. C'est une sacrée bouffée d'air frais.
Je sors absolument bouleversée par ce film. Il est rare de voir un film qui provoque autant d'émotion... Je suis surprise car je craignais un film élitiste. C'est tout le contraire. C'est un film qui nous prend par la main et nous chuchote à l'oreille que le cinéma est parfois plus beau que la vie et que la vie est parfois plus belle que le cinéma. Un film comme celui-là il n'y en a qu'un par décennie. Bref un chef d'oeuvre à voir de toute urgence!