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    L'Ombre de Staline
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    199 critiques spectateurs

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    cinono1
    cinono1

    311 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 novembre 2020
    Un film intéressant qui puise dans l'histoire, mais qui n'atteint pas la dimension émotionnelle auquel il pouvait prétendre. Reconstitution, acteurs investis, rythme réussi, pourtant il manque quelque chose au film qui lui aurait fait appartenir à la cour des grands films. Ce quelque chose se cache peut-être du coté d'un scénario sans beaucoup de surprises, ou l'on voit arriver les évenements à l'avance. A coté de cette évocation historique, se trouve le thème, finalement central du film, le difficile chemin qu'il faut à la vérité pour jaillir, engoncée qu'elle est par les connivences, les arrangements et la duplicités ders hommes.
    léo P
    léo P

    29 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 juin 2020
    Le film, L’ombre de Staline d’Agnieszka Holland, pose clairement la question de la mise en perspective d’une Histoire passé dans le monde d’aujourd’hui. De quelle manière mettre en relation l’Histoire avec l’actuel au cinéma sans tomber dans l’académisme mais faire réellement rebondir ces évènements avec la société que l’on connait, surtout quand celle -ci y fait écho très naturellement. Ainsi dans L’ombre de Staline, tout est une histoire de contexte, d’abord du point de vue de l’ignorance puisque le film met en image le monde soviétique sous Staline peu avant le début de la seconde Guerre Mondial du point de vue occidental et notamment britannique, jusqu’à ce qu’un jeune conseiller politique du nom de Gareth Jones prenne le costume de journaliste et se dirige en URSS avec pour but d’interviewer Staline. L’ignorance de celui-ci laisse alors place peu à peu à la découverte avec le public dans le même temps après que le contexte politique soit exposé, jusqu’à ce que la pleine conscience de la situation soit prise, mêlant intrigue policière et film d’époque dénonçant clairement une partie de l’Histoire.
    Cependant le film joue brillamment avec ces histoires de contexte et ce dès les premières minutes du film où George Orwell en personne nous donne une première approche de ce qui se passe, permettant au film de prendre directement du recul sur l’intrigue qui va suivre et mettant alors en avant la démarche intellectuelle de remise en question qui sera l’objet principal du film. Jusqu’où sommes-nous prêts à accepter les injustices d’un système pour pouvoir y être intégré en tant qu’individu à l’intérieur, ce qui n’est pas sans rappeler loin de là ce qu’il se passe encore aujourd’hui dans cette deuxième décennie du 20éme siècle. Toutefois, le film met en avant un discours de l’opposition du héros assez caricatural par moment, ou du moins trop explicit par rapport au cadre de la fiction, ce qui nous empêche d’éprouver une haine totale envers ce groupe d’individus obnubilés par la reconnaissance et la quête de pouvoir. Ainsi, le film ne va pas vraiment vers une émotion forte et intense de ce que vit le personnage principal, mais plutôt en gardant une distance avec le récit de l’histoire déjà assez fort en lui-même pour se contenter de mettre en valeur la réflexion philosophique et politique que L’ombre de Staline met en scène, au détriment d’une proposition purement et « simplement » artistique.
    Comme il est expliqué au début du film, l’histoire est exprimée très simplement, de manière linéaire si ce n’est les deux ou trois sauts dans le temps avec le narrateur, mais sinon toujours du même point de vue qu’est celui de Gareth Jones. En effet on comprend donc assez facilement tous les passages du film sans toutefois tomber dans la sur explication mais plutôt dans un parfait équilibre, le tout dans une imagerie, un rythme et un montage qui fluidifient parfaitement le film au service de la mise en scène, pas très sobre certes, ce qui peu déplaire par moment à la longue, mais toujours dans une quête d’harmonie total et parlante pour le spectateur.
    Ainsi le film nous projette dans trois grands environnements distincts, le monde occidental avec la Grande Bretagne, et l’URSS avec Moscou dans un premier temps, vitrine de la supposée réussite soviétique, et la campagne de ce même monde, victime de tant d’atrocités qu’on a voulu dissimuler, tant du côté Russe qu’occidentale. Mais c’est par contraste de ces éléments que le film va se démarquer et faire ressortir toute son intelligence. En effet, le film parvient à raconter son histoire ne serait-ce que visuellement par contraste, participant alors grandement au rythme très fort du film bien qu’il ne s’y passe pas particulièrement énormément de chose de manière physique à l’écran. La chaleur et la liberté va s’effacer pour laisser place au froid, à la peur et à l’autorité une fois la destination atteinte, pour peut à peut s’aggraver afin de laisser place à une véritable horreur absolument bouleversante. Tout se périple qui annoncera par la suite un retour au source beaucoup moins accueillant qu’au début, étant plus formel, superficiel et hypocrite, toujours avec ces mêmes couleurs mais pâlie par l’expérience du héros qui ne reflète qu’un goût amère de tromperie victime d’hypocrisie, ne sachant plus déterminé le bien du mal mais pouvant juste faire le constat d’un monde au bord du gouffre.
    Michel C.
    Michel C.

    280 abonnés 1 480 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 juin 2020
    Magnifique sujet s'il en est => l' Holodomor... propose un flm difficile, froid à tous points de vue. Se replonger dans cette époque terrible pour des millions d'humains, ne porte pas à se réjouir... et la réalisation est tristounette. On se demande comment ce héros de journaliste Gareth Jones superbement interprété par James Norton, a réussi à braver tous les pièges jusqu'à porter sur la scène, cette vérité cachée jusque là. Quelle campagne "de Russie".... il accomplit, la misère rencontrée est superbement rendue. Dommage que la rencontre avec Adda n'ait pas été développée, car l'ensemble reste assez lent et noir bien entendu..... Il a sorti son scoop, certes, cependant été rattrapé par l'espionnage, puisque tué à 30 ans !!**
    tonton29
    tonton29

    25 abonnés 294 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juin 2020
    Film intéressant sur un thème peu connu et où les vérités historiques se confrontent à la "Real Politic" de toutes les époques... Le film est plaisant mais pas assez approfondi et survolé alors le thème principal avec des thèmes annexes ou des liaisons historiques que l'on nous laisse associer par des liens fins durant la film... Ce n'est pas un biopic mais l'histoire est porté par un journaliste porté par les justes valeurs du journalisme mais confronté à la dureté du réel sur le terrain et aux discours de façade de ceux qui sont contraints ou désabusés. On croise alors de hauts dignitaires qui en 1933 mollissent face aux poussées d'extremisme en refusant de voir la réalité politique, des journalistes muselés par un pouvoir fort, des pauvres encore plus pauvres que ce qui pouvait être imaginable, un écrivain célèbre qui croit en l'égalité universelle mais qui en reviendra... Mais au final, ça semble être survolé alors que ça aurait pu être plus dense et étayé, comme si la réalisatrice s'était sentie obliger d'epurer pour ne pas accuser trop fort et ne pas faire fuir les spectateurs (et avant ça, les financiers du film) tout en ne voulant pas fâcher les différents pays concernés 85 ans après au vue des tensions actuelles... Mais en même temps, sujet très actuel... "la Ferme des Animaux" d'Orwell est le triste Monde actuel...
    Laurent A.
    Laurent A.

    41 abonnés 387 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juin 2020
    C'est l'histoire d'une dénonciation, une de celles que l'Histoire a retenu sans avoir voulu l'entendre à l'époque où les choses auraient (peut-être) pu être changées. L'Histoire de l'Holodomor, de la tragédie humaine qui a accompagné le premier plan quinquennal de Staline à une époque où l'Union soviétique était en quête d'une reconnaissance internationale alors qu'elle sortait encore de son arriération séculaire et des soubresauts de sa révolution rouge en se cherchant une identité et une modernité aussi... Car c'est encore bien de cela qu'il s'agit, au delà du courage du journaliste qui a fait son travail et qui a été brillamment relayé par Georges Orwell, également présent dans ce film, avec l'un de ses chefs-d’œuvres : "La ferme des animaux" ; mais la réalité historique est un tantinet un peu plus complexe que le sentiment d'indignation juste et légitime que va en éprouver le spectateur : à cette époque se préparait aussi l'une des plus grande tragédie du XXème siècle qui allait s'accompagner d'un autre holocauste, dont seule une force mécanique, industrielle et puissamment armée allait pouvoir arrêter la fureur sans les orgues de Staline et son armée rouge, sans le prix humain exorbitant et indigne de la modernisation de son État, que serait-il advenu ? Les hôpitaux et les écoles gratuites ont aussi profité de cette politique, cela est abordé dans le film, mais la question de savoir ce qu'il serait advenu si l'ancien système avait perduré est absente. Alors que penser ?
    On pense au film "Amen" De Costa Gavras, à ces consciences isolées qui ont voulu témoigner pour tenter de changer le monde, on pense aussi au rôle du journaliste et du témoin de l'Histoire ainsi qu'aux questions qui les accompagnent : l'Histoire nous appartient-elle vraiment ? A-t-on la possibilité de se l'approprier lorsque personne ne veut l'écouter, ni même l'entendre ? Les intérêts économiques doivent-ils primer sur les intérêts humains ? (La récente crise sanitaire et la façon dont elle est encore aujourd'hui gérée par les différents pays est un bel exemple de ce dernier questionnement).

    L'ensemble nous donne un film sous forme de témoignage coup-de-poing à garder en mémoire, une belle reconstitution servie par un excellent jeu d'acteurs, à retenir pour le message de fond de cette tragédie, bien que l'histoire se soit malheureusement répétée par la suite dans d'autres nations communistes (voir le fameux "Grand bond en avant" destiné à moderniser les campagnes de la Chine de Mao en fin des années 50 et les 40 millions de victimes qu'il a englouties, hommes, femmes et enfants).
    Le film se conclue sur un dernier crime, auquel les régimes communistes étaient malheureusement habitués et qui ont formé toute la trame de la guerre froide. C'est en tout cas un film à voir pour son intérêt historique évident.

    Sur le même thème et pour ceux que cela intéresse je recommande le très récent numéro consacré à Staline dans la collection "Les grands personnages de l'Histoire en bande dessinée", un accent est mis (entre autres) sur cette sinistre période, on y apprend également un fait passé sous silence dans le film : le suicide de Nadejda, la compagne de Staline lorsqu'elle a pris conscience des conséquences malheureuses de la nouvelle politique du dictateur pour son peuple.
    tupper
    tupper

    136 abonnés 1 395 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juin 2020
    Un zoom sur une période et des faits rarement traités. Didactique, les enjeux politiques et humanitaires sont clairs et personnes à l’est comme à l’ouest n’est épargné. Esthétique, la photo est remarquable. Le film ne souffre finalement que d’une partie centrale (le périple en Ukraine) un peu creuse qui casse la dynamique.
    Anne M.
    Anne M.

    75 abonnés 643 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 juin 2020
    spoiler: Dans un lieu indéfini, un écrivain, on devine Georges Orwell, est en train d’écrire « la ferme des animaux ». Agnieszka Holland nous emmène ensuite en Angleterre en 1933. Le journaliste Gareth Jones fait part de son interview de Hitler à l’équipe de son employeur Lloyd George. Le journaliste peine à les convaincre qu’Hitler a des ambitions guerrières. Licencié par Lloyd George, il part en tant que journaliste indépendant à Moscou dans le but d’interviewer Staline. Gareth Jones aimerait comprendre comment Staline finance tous ses projets industriels et militaires. Arrivé à Moscou, il descend à l’hôtel « Metropole » et apprend que son ami et correspondant a été assassiné alors qu’il s’intéressait aux événements en Ukraine. Il découvre la vie ambiguë des journalistes à Moscou, dont celle du journaliste américain Walter Duranty.


    Les choses se compliquent, Gareth Jones part en Ukraine à la recherche de la vérité.

    Grâce à une réalisation fine et minutieuse, une photographie immersive, des images d’un grande beauté et justesse, le regard de la réalisatrice accompagne les investigations de Gareth Jones, en les empreignant d’émotion, de suspense et parfois de noirceur.

    Le film reste humble : ni leçon d’histoire, ni leçon de morale, il montre que la vérité historique ne va pas de soi et présente les événements à hauteur d’un témoin. L’Holodomor est un événement peu relaté, peu présent dans les média actuels, alors que ce fut un des moments les plus insoutenables du 20 ième siècle.

    James Norton (acteur de l’excellente série « Grantchester) excelle dans le rôle de l’incorruptible Gareth Jones.

    Le film d’après confinement à voir absolument.

    Mon blog : larroseurarrose.com
    Christoblog
    Christoblog

    838 abonnés 1 688 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 juin 2020
    Pas facile de comprendre comment ce film, pourtant basé sur une histoire extraordinaire, parvient à être si décevant.

    Peut-être faut-il dans un premier lieu chercher du côté de sa structure. Le scénario semble hésiter entre plusieurs option (la rencontre amoureuse, la rigueur historique, le souffle épique) et esquisse plusieurs pistes, dont aucune ne sera véritablement creusée (la rencontre avec Georges Orwell, les imbroglios politiques). Au final l'impression que laisse le film est un intense goût d'inachevé.

    Côté mise en scène, Agnieszka Holland s'avère particulièrement peu inspirée : plans de coupe répétitifs sur des trains en marche, effets récurrents particulièrement lourds (accélérations, vitres fragmentées...), montage indolent.

    Heureusement que l'interprétation est globalement plutôt bonne : cela sauve le film du naufrage. Peter Sarsgaard est notamment très bon.

    L'ombre de Staline est une succession de scènes qui voudraient être autant de morceaux de bravoure mais dont aucune ne parvient vraiment à nous emporter (seule l'expédition infernale dans l'Ukraine gelée réveille l'intérêt du spectateur).
    Hanna
    Hanna

    9 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2020
    1er film depuis le déconfinement!
    D'origine russe, tout ce qui touche à mes racines me passionne. J'ai bien apprécié le regard de la réalisatrice polonaise à travers la quête de vérité d'un journaliste anglais confronté à l'univers monstrueux de Staline avec la Grande Famine ukrainienne. George Orwell racontera la dictature dans La Ferme des Animaux.
    mat niro
    mat niro

    363 abonnés 1 844 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juin 2020
    "L'ombre de Staline" est un biopic sur le journaliste anglais Gareth Jones, retraçant sa période en Union Soviétique et notamment en Ukraine. Il faut un certain temps pour renter dans ce film, mais ensuite on se prend de sympathie pour ce jeune homme (James Norton impeccable) et sa pugnacité. C'est donc un récit historique intéressant mais aussi une dénonciation du totalitarisme de l'époque et de la connivence de certains intellectuels avec le Régime. Un thriller un brin académique mais restituant bien le courage du journaliste.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 juin 2020
    Excellent film qui retrace un passé méconnu de la Russie Soviétique. Une famine générée par l'arrivisme démentiel de Staline qui sacrifie des populations russes, ukrainiennes et caucasiennes au nom du collectivisme. Famine dénoncée par le journaliste britannique Gareth Jones, premier lanceur d'alerte. Agnieska Holland est une très grande réalisatrice, son film est sobre, prenant et émouvant, mais c'est surtout un film qui nous incite à regarder le monde avec plus d'acuité en se méfiant de la désinformation généralisée.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 28 juin 2020
    Enfin un film sur le sujet !! Ils sont si rares, contrairement aux films sur l'Allemagne nazie et la Seconde Guerre Mondiale... Dans les films récents je n'ai en tête que Le Pont des espions avec Tom Hanks, qui montrait habilement la terreur de l'URSS en pleine guerre froide.
    Nos sociétés occidentales minimisent les crimes des bolcheviks et globalement des communistes dans le monde car le régime nazi, que nous avons subi de plein fouet, a occulté leurs agissements. Pourtant les nazis ne sont restés au pouvoir qu'une petite douzaine d'années (l'équivalent des années Chirac pour nous en France - désolé pour le parallèle douteux, c'est simplement pour donner une idée temporelle) et dans un seul pays alors que le régime bolchevik a œuvré pendant près d'un siècle et le communisme dictatorial s'est étendu dans de nombreux pays, et pas des moindres : Europe de l'Est via l'URSS, Chine, Vietnam, Cuba, Amérique latine, Corée du Nord... Certains de ces pays sont encore sous bannière rouge actuellement et la pire dictature du monde, la Corée du Nord, EST communiste !! Il est bon de le rappeler.
    Il est d'ailleurs tout à fait scandaleux que le symbole du marteau et de la focille soit encore autorisé en France. Il devrait être interdit au même titre que la croix gammée. Tout comme le parti nazi est interdit, le parti communiste devrait l'être aussi. Nous devons enterrer définitivement les monstres du XXe siècle, TOUS les monstres !!
    Pour revenir à l'aspect purement cinématographique, la réalisation est classique est assez ennuyeuse. Il faut dire que les moyens de ce film sont limités. C'est dommage, il aurait mérité plus de budget. L'acteur principal tient la route mais il est assez mal entouré. L'amorce est interminable et les quelques scènes d'action qui viennent tardivement sont mal exécutées. Je mets la note de 3,5 car je salue essentiellement l'initiative et le sujet traité.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    85 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juin 2020
               Agnieszka Holland a travaillé avec Andzerj Wajda et Kryzsztof Kieslowski. Bonne école! Qui lui a valu ensuite une carrière internationale (Europa Europa) Avec l'Ombre de Staline, elle fait revivre avec brio une époque dont seuls les plus anciens se souviennent: celle où tous les peuples béaient d'admiration devant les réussites économiques du camarade Staline..... 

              Elle s'inspire de la vie d'un personnage ayant réellement existé, disparu bien jeune en Mongolie -et dans des conditions douteuses, Gareth Jones, brillamment interprété par James Norton qui lui prête un petit côté chien fou, un peu déconnecté de la réalité, Chouchou de Lloyd George (Kenneth Cranham) dont il est le conseiller pour les affaires internationales, ce Tintin du journalisme (fait d'arme: il a interviewé Hitler! donc, il interviewera Staline! Ben voyons!) se pose une question simple: l'URSS a construit une industrie chimique, une industrie métallurgique à partir de rien.... mais d'où vient l'argent? Alors, il veut aller y voir! Et découvre que la vie des journalistes internationaux à Moscou se déroule dans une sorte de prison à ciel à peine ouvert, écoutés, surveillés... Interdiction de quitter Moscou, naturellement, et quant à Gareth dont la présence n'est pas particulièrement souhaitée, on lui assigne un (bel) hôtel, et pour deux jours seulement. S'adresser à un autre hôtel? Ils sont complets.... Mais par contre, les journalistes bien en place, ceux qui ne cessent de vanter les réussites soviétiques, comme Walter Duranty (Peter Sarsgaard), correspondant du New York Times et prix Pulitzer, s'ils vous plait, mènent la belle vie et organisent des fêtes très trans-genres qui ressemblent plutôt à des orgies avec éphèbes et putes (voilà une facilité dont Agnieszka eut pu s'abstenir; première petite critique. Pauvre Duranty! quel portrait!) Avant de mourir dans des conditions très étranges, un confrère lui dit de s'intéresser à l"or jaune"... Notre Tintin part donc dans des conditions rocambolesques en Ukraine. Et là, il découvre l'Holodomor, la grande famine -l'horreur. Tout le blé de ce grenier de l'URSS part en Russie. Les morts -morts de faim- sans sépultures gisent dans la neige. Des bébés encore vivants sont jetés à la fosse commune avec leur mère, alors que d'autres enfants sont dévorés après leur mort par leur fratrie... Et là, je ferai une seconde petite critique (qui n'en est pas vraiment une, d'ailleurs...)  à ce film passionnant et magnifique: c'est trop beau. Cette seconde partie, quasiment en noir et blanc, est une succession d'images sublimes. Tellement sublimes que l'horreur de la famine, nous l'oublierions presque.... Le jeune homme, lui même affamé, erre dans ce cauchemar sans que personne ne prête attention à sa présence.

              Gareth s'en sort. Chantage à l'appui: s'il révèle ce qu'il a vu, six ingénieurs britanniques accusés d'espionnage, condamnés à mort, seront exécutés. De toutes façons, la parole du grand Duranty, qui professe que la famine en Ukraine n'est que mensonges de vilains propagandistes anti-soviétiques, pèsera bien plus lourd que celle de notre apprenti journaliste. 

              Pourtant, quelqu'un le croira: George Orwell (Joseph Mawle) qui s'en inspirera pour écrire La ferme des animaux....

              Le film est passionnant, historiquement révélateur d'une myopie collective.... Les images du Moscou de ce temps, avec ses immeubles officiels lugubrement mastocs sont impressionnantes. Elle sait filmer, Agnieszka, avec une recherche d'images, une sophistication certaine qui, comme je l'ai déjà laissé entendre sont admirables mais en même temps peuvent détourner l'attention du sordide de la situation. Enfin il faut vite, vite aller le voir avant que d'autres films arrivent!!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 juin 2020
    Je suis sortie " secouée " de ce film par la vision des horreurs infligées par Staline à l'Ukraine dans le plus grand secret . Il a fallu le courage et la pugnacité de ce journaliste pour faire découvrir au monde toutes les tromperies du communisme stalinien .
    Livia D.
    Livia D.

    14 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juin 2020
    Très très chouette film. Glaçant, qui rappelle de tristes réalités toujours actuelles: les enjeux géopolitiques, la corruption, la puissance du pouvoir, et bien sûr la censure (et autocensure) journalistique. Très bien tourné, de beaux décors, de beaux costumes, respectant les langues. L'équipe de tournage est presque entièrement Ukrainienne, et le casting est top. Et au passage: incroyable prestation de James Norton que je connaissais peu. Le sensoriel des gros plans et surtout des sons est bluffante.
    Un point important à redire tout de même, et qui m'a fait perdre le fil à plusieurs reprises: l'image de la caméra est très souvent peu stable et en tant que spectateur, voir une image "tremblante" sur un écran de cinéma peut donner un peu le mal de mer. Je conçois que ce soit un parti-pris, mais qui personnellement m'a un peu dérangé.
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